Pages

vendredi 9 décembre 2011

GRANDE MANIFESTATION DE COLÈRE À MONTRÉAL



Les congolais de Montréal ont organisé une grande manifestation de colère contre le hold up électoral organisé par Ngoy Mulunda et Joseph Kabila en République démocratique du Congo, au lendemain du cirque  organisé par les deux compères sous les yeux passifs des ambassadeurs occidentaux.
Nous reviendrons plus tard dans ce cirque car pour le moment, nous ne parlerons que de la manifestation de Montréal.

La colonie congolaise a pris au dépourvu la police municipale de Montréal on ne leur indiquant pas clairement l'itinéraire et c'est avec surprise qu'elle apprendra qu'un groupe de manifestants se trouvait au pied du pont Jacques Cartier, l'un des plus importants pont du Canada de par son trafic routier.
C'est avec gyrophare et sirène allumés que les policiers s'empressaient d'atteindre le pont, avant qu'il n'y ait de fâcheux affrontements avec les automobilistes qui emprunte cette importante voie. 


Une fois les policiers installés, après avoir bloqué toutes les voies menant vers le pont, la manifestation s'ébranla en direction de la rive sud (Longueuil) avec des chansons patriotiques condamnant Ngoy Mulunda, Joseph Kabila et tous les sbires du PPRD/MP.




Il est bon de noter que la manifestation n'avait pas pour but de faire venir Tshisekedi au pouvoir, bien au contraire, les manifestants ne se réclament ni de Tshisekedi, ni de l'UDPS. Ce sont des congolais qui ne demandent que le respect des urnes. Ça aurait pu être pour n'importe qui d'autre. Néanmoins, Étienne Tshisekedi incarne cette lutte, cette démocratie dont les congolais voudraient instaurer dans leur pays.

Sur le chemin du retour, les manifestants se sont décidés de s'y rendre au consulat américain. Surprise, un comité d’accueil les attendait: des policiers bien déterminés à ne pas les laisser entrer.


                                      Des manifestants congolais devant le consulat américain.



La manifestation s'est achevée tard dans la soirée sans incidents notables, surtout sans blessés ni morts contrairement à toutes les manifestations "pacifiques" en RDC qui se terminent par un bain de sang. Comment des policiers congolais, des militaires congolais, peuvent-ils tirer sur la population congolaise dans le but de tuer.

La République démocratique du Congo suspendue à l'annonce des résultats


Les Congolais attendent les résultats des élections qui doivent être annoncés par la Céni.
Les Congolais attendent les résultats des élections qui doivent être annoncés par la Céni.
REUTERS/Finbarr O'Reilly

Par RFI
Nouveau report de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle en RDC. Ils devaient être annoncés jeudi 8 décembre à 20h, puis à 22h, mais ne seront finalement donnés que ce vendredi. C'est l'annonce faite dans la soirée par le président de la Commission électorale (Céni), le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, qui justifie ce nouveau délai par la nécessité de finir le travail de vérification. Les derniers chiffres partiels portaient sur un peu plus de 89% des bureaux de vote. Joseph Kabila, élu en 2006, était en tête (49%) avec 2,6 millions de voix d'avance sur l'opposant Etienne Tshisekedi (33,3%), lequel conteste ces chiffres.

Avec notre envoyé spécial à Kinshasa,
Les ambassadeurs étaient installés, les journalistes s’apprêtaient à recueillir les résultats provisoires et finalement aux environs de 21h30, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda est venu devant l’auditoire annoncer un nouveau report. Selon lui, le bureau de la Céni donnera les scores de l’élection présidentielle ce vendredi, lorsqu’il aura fini le travail de vérification. « Nous devons comparer si les résultats reçus sur procès verbaux correspondent à ceux reçus par valise satellite », a affirmé le président de la Commission électorale.

D’autres sources évoquent une autre raison pour expliquer ce report. Selon elles, le bureau de la Céni est en fait miné par des dissensions internes et deux membres issus l’opposition refuseraient pour l’heure de donner des résultats qu’ils estiment sans fondement.
A Kinshasa, chacun attend le dénouement de cette élection avec impatience. Dans certains quartiers populaires, avant même que Daniel Ngoy Mulunda ait annoncé ce deuxième report, des supporters d’Etienne Tshisekedi sont descendus dans les rues pour fêter la victoire de leur champion. De leur côté, les partisans de Joseph Kabila avaient pour le deuxième jour consécutif organisé au Grand Hôtel une soirée pour célébrer leur victoire. Mais des deux côtés, la fête a tourné court.

Dans le contexte actuel, la conférence épiscopale vient de jeter un pavé dans la mare en dénonçant les irrégularités constatées par ses observateurs. L’Eglise catholique ne se prononce pas sur les tendances des résultats annoncés jusque-là, mais elle prend ses distances avec la Céni lorsque cette dernière affirme que le scrutin s’est bien déroulé.

Présidentielle en RDC :

Attendue en fin de journée, l’annonce des résultats complets provisoires de l’élection présidentielle du 28 novembre en RDC ne laisse guère de doute sur la réélection du président sortant Joseph Kabila. Interrogé par jeuneafrique.com, Me Mwila Kayembe, président du Réseau national pour l’observation et la surveillance des élections en RDC (qui dépend de la Mission nationale d’observation électorale), revient sur le rôle de la Ceni, très critiquée par l’opposition congolaise, et sur l’ampleur des fraudes constatées pendant le scrutin. Interview.
Jeuneafrique.com :

 La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a décidé de reporter de 48 heures la proclamation des résultats complets du scrutin présidentiel, n’ayant pas terminé la compilation des PV. Qu’en pensez-vous ?

Me Marie-André Mwila Kayembe : Cette annonce est intervenue alors que les différentes commissions d’observation exigeaient de recevoir les résultats détaillés de la compilation de la Ceni. Mais celle-ci n’a pas répondu à notre requête et a repoussé la publication des résultats complets de l’élection sans raison.

L’opposition a accusé la Ceni d’avoir repoussé la date de proclamation des résultats pour mieux masquer les fraudes électorales…

À partir des observations qui ont été réalisées sur le terrain, on peut affirmer sans conteste qu’il y a eu des fraudes le jour du vote puis lors de la compilation des résultats. Nous pensions que la Ceni endiguerait ces fraudes, mais elle n’a pas su résoudre les nombreux incidents lors du processus électoral. De plus, la Commission a perdu sa crédibilité en ne détaillant pas les résultats et en laissant s’écouler un délai trop long avant l’annonce des résultats complets de cette élection présidentielle.

Comment expliquer que la Ceni n’a pas présenté les résultats bureau de vote par bureau de vote mais seulement province par province ? N’avait-elle pas les moyens de le faire ?

Sur le terrain de nombreux observateurs n’ont pas eu accès aux bureaux de vote et, parfois, la Ceni ne donnait pas accès à ses données électorales.

Je ne peux que difficilement répondre à cela puisque la Ceni n’a donné aucune raison pour justifier cette décision. En revanche, je sais que sur le terrain de nombreux observateurs n’ont pas eu accès aux bureaux de vote et que parfois, même dans le cas où ils étaient invités à superviser le déroulement du processus électoral, la Ceni ne donnait pas accès à ses données électorales.

L’opposition a également critiqué le fait de ne pas avoir accès au fichier informatique central de la Ceni, comportant les données électorales (listes d’électeurs, résultats électoraux…). Pourquoi ?
 
Les missions d’observateurs n’ont pas compris cette décision. C’était une demande très simple. La Ceni avait dans un premier temps donné son accord pour que l’opposition puisse avoir accès à ce fichier, mais comme le Parti présidentiel de Joseph Kabila (le PPRD) a déclaré que ce n’était pas important pour lui d’y avoir accès, la Ceni a refusé la requête de l’opposition. Forcément, cela entraîne des méfiances.

Selon vous, la Ceni avait-elle les moyens logistiques pour assurer le bon fonctionnement de ces élections, marquées par de nombreux dysfonctionnements, où y-a-t-il eu, à un certain niveau, des intentions de truquer le scrutin ?

La Ceni n’était clairement pas prête pour ce scrutin. Le timing était vraiment très limité. Nous avions dit que le délai était trop juste et qu’il fallait repousser ces élections. Mais la Ceni s’est entêtée et n’a pas voulu admettre qu’elle n’était pas parfaitement opérationnelle. Encore une fois, tout cela ouvre la porte aux possibilités de fraude.

Pensez-vous que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), qui participait à l’organisation de ces élections sur le plan logistique, a failli à sa tâche ?

La Monusco a comme nous été placée devant ce calendrier électoral très difficile à tenir. Mais elle a dans l’ensemble tenu ses engagements, même si, de par son mandat, son rôle était réduit par rapport aux élections de 2002. (ndlr: 2006)

À votre avis, pensez-vous que Joseph Kabila pourrait l’emporter sans les fraudes qui ont entaché le scrutin ?

Joseph Kabila n’aurait pas remporté ces élections sans les fraudes. L’atmosphère sur le terrain le jour du vote a révélé que les Congolais désiraient le changement. Il n’y a pas de doute sur ce point.
______
Propos recueillis par Camille Belsoeu

Édito: Où sont les amis du Congo ?


Marie-France Cros
Mis en ligne le 09/12/2011
Par leur silence sur les profondes anomalies du scrutin, les "amis du Congo" se rendent complices de l’éventuelle fraude.
Ils se disent les "amis du Congo" mais aucun de ces pays n’a encore protesté contre l’écrasante inégalité de la course électorale en faveur du Président sortant. Ou contre l’immobilisme de la Commission électorale (Ceni) pour réprimer les abus illégaux durant la campagne de celui qui veut se succéder à lui-même après dix ans de pouvoir, par exemple, l’utilisation des moyens de l’Etat, que la loi électorale sanctionne par l’invalidation de la candidature concernée. Ils se disent les "amis du Congo" mais aucun de ces pays ne s’est inquiété publiquement de la méthode utilisée par la Ceni pour annoncer les résultats du scrutin présidentiel du 28 novembre : sans citer les bureaux concernés, ce qui empêche de vérifier les scores officiellement annoncés. Une méthode qui conforte les millions de Congolais qui ont voté contre le chef de l’Etat sortant dans leur opinion que cette élection est frauduleuse.
Par leur silence sur les profondes anomalies du scrutin, les "amis du Congo" se rendent complices de l’éventuelle fraude. Les "amis du Congo" croient ainsi préserver la stabilité de ce pays, quand ils attisent le désespoir de millions de Congolais. Que penser en effet d’amis qui vous regardent vous faire dévaliser et vous prient seulement de rester calme.
Demain, les "amis du Congo" reviendront lui faire des discours bien pensants sur la démocratie qu’ils n’ont pas aidé à défendre aujourd’hui. Concluront-ils des sarcasmes qui les accueilleront que les Congolais ne sont pas prêts pour elle ? Seigneur, gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge !
http://www.lalibre.be/actu/international/article/705460/edito-ou-sont-les-amis-du-congo.html




La RDC au bord de l’explosion

François Misser
Mis en ligne le 09/12/2011
Attendant la victoire déjà contestée. Les deux camps ont fourbi leurs armes.
Dans la matinée, les 4x4 bourrés de policiers et de militaires de la Garde républicaine quadrillaient la capitale et se sont déployés à tous les carrefours. Mais dans les quartiers populaires de Bumbu et Makala, cette démonstration de force n’a pas empêché des manifestations spontanées de jeunes gens prêts à en découdre. Jeudi soir, la RTBF montrait des images de jeunes surexcités, l’un se passant le doigt sous la gorge tout en regardant la caméra d’un air de défi. Jour après jour, signale un journaliste congolais, l’usage des cocktails molotov se répand de plus en plus chez les indignés de Kinshasa.
Mais il ne l’écrira pas. "Les médias qui osent tenir un discours contraire au système ou critiquer la Commission électorale sont fermés sans autre forme de procès", confie ce confrère dont l’organe ne pourra pas publier non plus qu’un millier de procès-verbaux électoraux ont disparu à Kinshasa.
Dans la journée on a parlé d’affrontements à Limete, QG d’Etienne Tshisekedi, entre les militants de l’UDPS et les forces de sécurité. Il y aurait eu trois morts. Des journalistes européens tentent de vérifier. Ils doivent rebrousser chemin, accueillis à coups de pierres, rançon de la conviction enracinée chez les habitants de Kin que les Mindélé (blancs) et les autres étrangers soutiennent le Président Kabila.
Procès d’intention ? International Crisis Group exprime le point de vue de beaucoup de Congolais en soulignant dans un rapport publié jeudi la faiblesse de l’engagement de l’Onu qui a été réticente à critiquer ouvertement le gouvernement et la (Ceni), et de souligner l’inefficacité des bailleurs de fonds - dont l’UE qui a financé ces élections entachées d’irrégularité - à empêcher la consolidation du pouvoir de Kabila.
Dismas Kitenge, le Vice-Président de la Fédération internationale des droits de l’homme et président du Groupe Lotus, adjurait jeudi matin l’Onu d’apaiser les tensions "Son action doit être impartiale, immédiate et efficace au risque de devoir réagir tardivement à une flambée de violence", déclarait-il par communiqué. C’est sans doute trop tard. Car la confusion a même gagné les rangs de la police. A Limete, un lieutenant commis à la garde de Tshisekedi a tiré sur ses collègues. La police qui l’a finalement arrêté affirme que c’est le vieux leader qui lui aurait donné l’ordre d’ouvrir le feu sur ses collègues.
L’ambiance devient malsaine. ICG fait état du renforcement des effectifs de la Garde républicaine dans les camps militaires du pourtour de Kinshasa. "Tous les camps peuvent mobiliser des milices facilement", avertit l’ONG, qui craint un bain de sang. Reste à voir si 20 000 hommes pourront tenir la capitale où la majorité des 8 à 10 millions d’habitants est hostile au vainqueur proclamé par la Ceni depuis le début de la semaine.
A l’autre bout du pays, des militaires se déployaient dans les rues de Goma y instaurant un état de siège de facto. Comme au Kasaï Oriental. A Goma aussi, les motifs de mécontentements sont considérables : le jour du vote, des bureaux ont été déplacés, décourageant les moins motivés. Contrairement à 2006, quand l’Onu protégeait les bureaux de vote, il a été possible d’introduire quantité de bulletins, confie à "La Libre" un observateur de la société civile.
Les critiques émanent même de la majorité présidentielle. Le député Bahati Lukwebo, qui a dénoncé le bradage des richesses minières, se dit victime de la fraude des proches du Président dans sa circonscription de Kabare.
De nouveaux incidents ont opposé les manifestants anti-Kabila aux policiers, jeudi soir, dans le quartier Matonge à Ixelles

le nouveau report des résultats de la présidentielle divise la classe politique

 – En arrière plan, des membres du bureau de la Ceni le 6/12/2011 à Kinshasa, lors de la publication des résultats partiels de la présidentielle de 2011 en RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo– En arrière plan, des membres du bureau de la Ceni le 6/12/2011 à Kinshasa, lors de la publication des résultats partiels de la présidentielle de 2011 en RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo









Après le deuxième reportde la publication des résultats de l’élection présidentielle, intervenu jeudi 8 décembre, la Majorité présidentielle, plate-forme soutenant la candidature de Joseph Kabila, se dit sereine mais l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi, dénonce «un énième blocage» et le candidat Kakese conteste les chiffres publiés jusque là par la Ceni
«Maintenant, il faudrait que nous ayons des résultats authentiques, des résultats crédibles. Or, résultats crédibles signifient que la Ceni doit disposer de 100 % de procès verbaux émanant de 169 circonscriptions électorales,» a déclaré le secrétaire général de la Majorité présidentielle, Aubin Minaku.
Il a donc estimé que «c’est de façon objective et rationnelle que la Ceni sollicite encore un délai d’un jour […]» pour publier les résultats provisoires.
Pour Aubin Minaku, il faudrait cependant éviter «toute précipitation inconsidérée ni lenteur excessive».
De son côté, le secrétaire général de l’UDPS, Jacquemin Shabani rappelle que son parti avait dénoncé la publication des résultats partiels de la Ceni parce qu’elle estimait que cette procédure viole la loi et les principes de transparence qui guident tout processus électoral.
Jacquemin Shabani a affirmé que «malgré l’appel lancé à la Ceni par la communauté nationale et internationale pour proclamer les résultats bureau par bureau en se référant aux procès verbaux de vote de chaque bureau, malheureusement nous sommes en train de constater que le pasteur [Ngoy Mulunda] s’entête. Nous sommes convaincus que c’est la vigilance et la pression du peuple congolais qui font face à cette unième tentative de tricherie que nous sommes en train de constater dans le chef du pasteur Ngoy Mulunda».
Erreurs
Pour le candidat à présidentielle François Nicéphore Kakese Malela, le report de la publication des résultats «montre combien d’erreurs il y a eu».
Selon lui, les résultats partiels publiés par la Ceni sont différents de ceux que ses témoins lui ont procuré.
«Pour preuve, je le dis officiellement notre représentant du Nord-Kivu nous avait bien précisé, selon les chiffres de toute la province, qu’on ne pourra pas atteindre 10 000 [voix] mais aujourd’hui nous avons plus de 22 000. Est-ce qu’ils peuvent nous expliquer d’où vient le surplus», a-t-il demandé.
François Nicéphore Kakese ne croit pas que le président de la Ceni publiera «les vrais résultats» ce vendredi. Il estime que ce nouveau report ne sera utile chose que si le président de la Ceni tient compte «de tout ce qui s’est réellement passé dans les urnes».
Radiookapi