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mardi 21 février 2012

Lambert Mende:

 « La porte du dialogue avec Tshisekedi reste ouverte »
Le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a déclaré, mardi à Kinshasa, au cours d'une conférence de presse, que la porte du dialogue avec le leader de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), Etienne Tshisekedi, restait ouverte, en dépit de son attitude actuelle.
Xinhua
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Le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a déclaré, mardi à Kinshasa, au cours d'une conférence de presse, que la porte du dialogue avec le leader de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), Etienne Tshisekedi, restait ouverte, en dépit de son attitude actuelle.

« M. Tshisekedi est l'interlocuteur attitré, l'opposant le plus significatif », a dit M. Mende avant de déplorer les entraves à une législative apaisée de l'UDPS qui empêche ses députés à siéger au Parlement.

Le porte-parole du gouvernement réagissait à une déclaration du gouvernement américain appelant la RDC à un gouvernement inclusif. Il a rappelé la volonté d'ouverture du président Kabila exprimée lors de son discours d'investiture. « M. Tshisekedi lui a réservé une fin de non recevoir, allant jusqu'à demander qu'on lui apporte le chef de l'Etat ligoté » a souligné M. Mende.

Le ministre Mende s'est toutefois refusé de soutenir que la porte du dialogue est refermée définitivement avec le leader de l’UDPS. « Des voies de contact existent. Nous attendons qu'une disponibilité s'exprime. A partir de là, des contacts pourraient être noués », a-t-il déclaré, déplorant l'attitude de M. Tshisekedi qui refuse la réconciliation. "Le pays ne peut pas arrêter de fonctionner", a-t-il prévenu.

A une question, le porte-parole du gouvernement a déclaré que si le président de la République décidait de nommer M. Tshisekedi à la Primature, la Majorité présidentielle, par discipline, n'y verrait aucun inconvénient pour autant que cela contribue à la réussite de la vision du chef de l'Etat pour la RDC.

M. Tshisekedi avait été déclaré deuxième par la Commission nationale électorale indépendante (CENI), à l'issue du scrutin présidentiel du 28 novembre 2011 derrière Joseph Kabila. Le leader de l'UDPS avait contesté ce résultat, s'estimant le grand vainqueur de cette confrontation électorale et avait prêté le serment constitutionnel dans sa résidence de Limete, à Kinshasa.

http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-6030.html

Reynders ira au Congo

Verso

Marie-France Cros

Mis en ligne le 21/02/2012
Le ministre des Affaires étrangères l’a annoncé au Parlement pour la fin mars. Didier Reynders base-t-il sa politique congolaise sur une erreur de traduction ?
Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), a annoncé vendredi au Parlement son intention de se rendre au Congo fin mars. Selon la rue des Petits Carmes, le voyage est encore à l’état de projet et les dates de la mission ne sont pas encore confirmées.
A son poste depuis le 6 décembre dernier, M. Reynders avait pris position sur l’ancienne colonie belge onze jours plus tard, regrettant, dans un communiqué, que la Cour suprême du Congo "n’ait pas usé de ses prérogatives pour un examen plus approfondi, critique et indépendant des résultats" officiels de la présidentielle du 28 novembre, qu’elle n’avait pas changé d’un iota malgré l’avalanche de dénonciations d’irrégularités. Le ministre s’était, en conséquence, contenté de "prendre note des résultats définitifs des élections présidentielles " et avait annoncé qu’il n’assisterait pas à la prestation de serment de Joseph Kabila, le 20 décembre. Ce jour-là, seul le président Mugabe du Zimbabwe - lui-même irrégulièrement élu - avait assisté à la cérémonie, malgré les nombreuses invitations lancées par la présidence congolaise.
M. Reynders avait ajouté qu’il envisageait de se rendre au Congo après la mise en place de l’Assemblée nationale " dans des conditions meilleures que pour les élections présidentielles" .
Ce ne fut guère le cas : l’Eglise du Congo a qualifié de "honte " le déroulement du dépouillement des bulletins à la législative (tenue le même jour et dans les mêmes conditions que la présidentielle), tandis que Thierry Vircoulon, directeur pour l’Afrique centrale à l’International Crisis Group, indiquait à "La Libre Belgique" (10 février) qu’" à l’instar de l’élection présidentielle, ( les résultats officiels NdlR) de l’élection législative semblent relever de la magie électorale plus que de la vérité des urnes" .
Entre-temps, le ministre belge avait indiqué, à plusieurs reprises, que les fraudes massives enregistrées lors des élections congolaises "n’avaient pas changé l’ordre d’arrivée" des candidats à la présidentielle. Cela pouvait surprendre.
En effet, alors que l’écart officiel des voix entre Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi est de trois millions de voix, les fraudes les plus massives atteignent à elles seules ce chiffre : dénonciation, par la société informatique belge qui avait fourni le matériel électoral, Zetes, de l’existence d’un million de doublons (électeurs enregistrés deux fois ou plus) dans seulement quatre provinces où la liste électorale avait été revue par ses soins; projeté à la totalité du pays, ce chiffre devient 3,6 millions de doublons.
Selon les autorités congolaises, 3,3 millions d’électeurs ont voté hors liste électorale (" listes de dérogation "). En outre, 1,2 million de bulletins de vote a été égaré, essentiellement dans les fiefs de Tshisekedi, Kinshasa et les Kasaï.
Le journaliste indépendant Arnaud Zajtman a peut-être trouvé le fin mot de la surprenante obstination de M. Reynders au sujet de "l’ordre d’arrivée". Le ministre dit en effet baser sa conviction sur le rapport du Centre Carter. Or, souligne notre confrère, la traduction française de ce rapport omet un mot essentiel, qui change radicalement le sens de la version originale - celle qui fait foi, en anglais. Cette dernière dit, après avoir énuméré les irrégularités du processus électoral : " Cette déclaration ne propose pas que l’arrivée des candidats est nécessaire ment différent de celui annoncé par la Ceni (Commission électorale nationale indépendante). S eulement que le processus d’obtention des résultats n’est pas crédible" (voir "LLB" du 19 décembre). Autrement dit : on ne se prononce pas sur ce point. Mais la version française a mystérieusement fait disparaître le " nécessairement "; le texte tronqué, du coup, indique - comme M. Reynders - que l’ordre d’arrivée des candidats est inchangé.
A Washington - où l’on a évidemment lu le rapport du Centre Carter en anglais - Johnnie Carson, secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines, avait déclaré :"Il est important de noter que nous ne savons pas - et il pourrait être impossible de déterminer avec certitude - si l’ordre final des candidats aurait été différent des résultats." Hillary Clinton, Secrétaire d’Etat, indiquait quelques jours plus tard :"Il n’est toujours pas clair si les irrégularités étaient à même de modifier l’issue de l’élection" (voir "LLB" du 23 décembre).

Dan Gertler, un encombrant ami

MFC
Mis en ligne le 21/02/2012
L’homme d’affaires a attiré l’attention lors de l’hommage à M. Katumba.
Tous les téléspectateurs avaient remarqué le blanc à la barbe touffue qui s’asseyait, lundi dernier à Kinshasa, non loin de Joseph Kabila lors de la cérémonie d’hommage à Augustin Katumba, le mentor du chef de l’Etat décédé dans un accident d’avion à Bukavu le 12 février (lire "LLB" du 14/2). Ceux qui connaissaient les couloirs des palais de Kinshasa l’avaient facilement identifié : l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, associé du défunt, qui avait profité de la toute-puissance de ce dernier au Congo pour mettre la main sur plusieurs sociétés minières du Katanga, acquises sous le prix du marché (voir "LLB" du 24/11).


Selon la lettre d’affaires éditée à Londres "Africa Confidential" du 17 février, un des clients de Dan Gertler pour ces achats, l’entreprise kazakhe ENRC (Eurasian Natural Resources Corp), a fait part aux autorités britanniques de ses préoccupations au sujet de Dan Gertler, indiquant que ce dernier " pourrait avoir obtenu des actifs miniers au Congo-Kinshasa par le crime et la corruption ".
Selon "Africa Confidential", ENRC coopère avec une enquête du Bureau des fraudes graves (Serious Fraud Office) à Londres et a soumis un "Rapport d’activité suspecte" à l’agence britannique pour le crime organisé (Serious Organized Crime Agency) dès le 12 août 2010, faisant part de ses soupçons que " les actifs du groupe Highwind, propriété de Dan Gertler, aient pu être obtenus par corruption". Selon la lettre d’affaires, cette dénonciation concerne l’achat de Kolwezi Tailings, une concession dont Highwind avait acheté 70 % des parts au gouvernement congolais pour 60 millions de dollars, soit " à peu près 5 % de sa valeur sur le marché" . Ce dont l’entreprise de Dan Gertler International se défend, affirmant avoir payé "la vraie valeur " des actifs miniers acquis.
La concession Kolwezi Tailings avait été saisie par le gouvernement congolais auprès de la minière canadienne First Quantum Minerals, avant d’être cédée à Gertler. L’entreprise canadienne, qui affirmait y avoir déjà consenti 750 millions de dollars d’investissements lorsque Kinshasa lui avait finalement retiré son agrément, avait alors entrepris, en février 2010, des actions légales contre ENRC, Gertler et le gouvernement Kabila, après que l’on eut appris que Kolwezi Tailings avait été cédé à un consortium minier inconnu basé aux îles Vierges britanniques en janvier 2010, consortium qui s’avérera appartenir à Dan Gertler.
Ce n’est qu’après la proclamation de Joseph Kabila comme vainqueur - controversé - de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011 "que la compagnie canadienne a accepté un accord de compensation", indique "Africa Confidential", accord "à finaliser le 29 février" et selon lequel ENRC paiera 1,25 milliard à First Quantum pour tous ses actifs miniers au Congo, en échange de l’abandon des poursuites.
La confiscation des concessions de First Quantum par le gouvernement Kabila avait provoqué un retard dans la remise de la dette du Congo, en 2010. La Banque mondiale a confirmé cette mauvaise humeur vis-à-vis de Kinshasa le 9 février dernier, quand son président a affirmé qu’il s’opposait à l’idée de contribuer au budget général du Congo parce que les contrôles démocratiques y sont insuffisants.
Le Fonds monétaire international (FMI), préoccupé par le bradage d’actifs miniers nationaux par les autorités congolaises, a quant à lui suspendu l’an dernier son accord avec Kinshasa, accord dont dépend l’accès du Congo à des financements internationaux. Le député britannique Eric Joyce chiffre à 5,5 milliards de dollars le manque à gagner pour le Congo résultant de ces bradages. A titre de comparaison, le budget annuel du Congo est de 6,7 milliards de dollars, dont environ 4 milliards de fonds propres, le reste venant de la communauté internationale. Les Britanniques manifestent un intérêt croissant pour le Congo, dont ils sont devenus le principal donateur bilatéral avec la Belgique.




La RDC serait-elle mal repartie ?



Les premiers pas de la deuxième législature viennent d’être posés avec la rentrée politique à travers cette rentrée parlementaire. Evénement de haute portée politique. Chaque premier geste vaut donc son pesant d’or. Il est le signe annonciateur d’un bon ou mauvais présage. Ainsi, s’empressait-on, en 1960, année des indépendances africaines, de savoir, si oui ou non, l’Afrique était bien ou mal partie. La question revient sur les lèvres, après deux décennies de balbutiements, cinq ans de période de grâce pour s’interroger si la République démocratique du Congo est mal repartie ?

Dans sa livraison du jeudi 16 février, sous l’intitulé « Rentrée politique/ RDC : l’envol ou la chute », Le Potentiel posait un problème de fond : celui de savoir si tous les acteurs politiques avaient pris la dimension réelle des enjeux politiques pour s’engager résolument dans la voie du progrès. Et ce, tant sur le plan national, régional qu’international

Ce rappel visait précisément à interpeller la classe politique sur les paris et les défis à relever dans un élan de haute responsabilité politique pour quitter les sentiers battus et s’engager dans la voie de la compétitivité politique avec cette ambition légitime de disposer d’un Etat uni, fort et prospère. Que cet Etat inscrive dans un processus irréversible de démocratisation en vue de la consolidation d’un Etat de droit. En parlant de « l’envol ou de la chute », il s’agissait d’une alternative que l’on venait d’évoquer et qu’il fallait se résoudre à lever une option déterminante.

Il est peut être très tôt de se livrer à une évaluation. Mais l’on ne peut s’empêcher une projection dans la mesure où ce sont toujours les premiers pas qui sont porteurs d’espoir ou de désespoir; des lendemains certains ou incertains. Ce sont ces moments-là que l’on vit actuellement.

PREMIERES NOTES DISCORDANTES

La rentrée politique s’est effectuée sur une mauvaise note. Il s’agit de la répression de la « Marche des chrétiens » du 16 février qui se voulait pacifique. Deux événements politiques le même jour, il fallait s’attendre à des dérapages. C’est ce qui est arrivé : la marche des chrétiens a été interdite, dispersée, réprimée. Peut-être pour ne pas faire ombrage à la rentrée parlementaire.

Bien plus, cette réaction musclée a suscité des réactions multiples jusqu’à provoquer une polémique entre le gouvernement et les partenaires extérieurs. Ces derniers ont condamné l’intervention énergique de la Police pendant que le gouvernement se félicite d’être dans son droit de réprimer une «marche interdite ». Le débat sur le respect de la Constitution, du droit des citoyens, de la liberté d’expression et de manifestations pacifiques est relancé. Ce qui ne présage pas de bons augures dans ce contexte bien précis du respect des droits des libertés tant individuelles que collectives.

Or, la liberté d’expression, d’opinion et le droit à des manifestations pacifiques constituent le cheval de bataille de la coopération internationale. Voire la conditionnalité pour promouvoir la coopération inter – Etats. Si la République démocratique du Congo a du mal à améliorer son image dans ce domaine, toutes ses prétentions, légitimes soient-elles au nom de la souveraineté nationale, buteront à l’empeachment de la Communauté internationale. C’est la règle de jeu.

Par ailleurs, tous les regards sont tournés vers l’Assemblée nationale où se joue le sort de la Majorité parlementaire, de l’élection du nouveau Bureau définitif de cette institution et la désignation du chef de file de l’Opposition. Certes, le camp présidentiel dispose de la majorité absolue avec plus de 340 députés. Mais face aux défis auxquels la RDC doit faire face, cette majorité ne doit pas « paraître », mais « être ». Elle ne doit pas être « débridée », mais « forte, crédible » pour une majorité de qualité. C’est même un challenge que doit s’imposer la majorité au regard des paris et des défis d’un Etat de droit et d’une Nation forte qui se veut émergent.

Cette majorité ne peut et ne doit que se poser sur des partis politiques disposant d’un discours évolutif et cohérent ; convaincant et mobilisateur. Reste à savoir si le PPRD, le MSR, le PALU, l’AFDC, l’ARC ont pris conscience de ces exigences. Le problème fondamental ne consiste nullement en la quantité, mais bien en la qualité. Il revient à ces partis de s’appesantir sur ce critère pour bien faire le tour des tables des partis qui se reconnaissent du camp présidentiel. Jusque-là, le pan de voile n’est pas encore levé.

Ce qui explique en d’autres termes cette course vers la Primature. Professeur Boshab, professeur Lumanu, Koyagyalo, Bahati, sont cités parmi les partants. A ce poste, il faut dégager un homme de poigne. La gestion du pays au quotidien exige des références et le gouvernement sera jugé par sa capacité à remettre la population au travail, à améliorer le social. Il y a lieu d’éviter de tomber dans le piège des «accords secrets » qui fragilisent tout gouvernement.

DES RATES A L’OPPOSITION

Dans le camp de l’Opposition, les jeux ne sont pas encore clairs. Elle continue à évoluer en ordre dispersé et a difficile à définir son orientation. Certes, le processus électoral a été entaché d’irrégularités, de graves déficiences, dénaturant même l’essence du vote et faussant les résultats. Fait dénoncé vigoureusement par les observateurs tant nationaux qu’étrangers. Il revient maintenant à la Cour suprême de justice de sauver ce processus dans la mesure où les choses ne s’arrêtent ni à la présidentielle ni aux législatives. Reste à organiser les provinciales, les municipales et les locales, étape tout aussi importante pour rencontrer toutes les préoccupations politiques.

Cependant, l’Opposition est en train d’oublier quelque chose de plus important. Que la politique est dynamique et qu’il faut savoir et comment se battre en disposant de plusieurs tours dans sa manche. Qu’à chaque coup de l’adversaire, il faut un répondant pour le désarçonner, et qu’en politique, comme l’a dit un sage, il n y a pas «d’échec » mais des «ratés ».

Si aujourd’hui, l’Opposition opte pour la chaise vide, a-t-elle la capacité de provoquer des élections anticipées ? Dans l’hypothèse d’une réponse négative, elle est en train de faire le lit de la majorité, de la pensée unique, et au bout du tunnel, de la dictature. Elle a l’obligation politique de présenter en toute circonstance une alternative démocratique pour bien jouer son rôle d’une Opposition responsable et élitiste afin de briser l’immobilisme. Ce qui fait penser déjà au choix du «chef de file de l’Opposition». Une question à débattre dès maintenant.

LE CHOIX DES LEADERS

Sous d’autres cieux, on se serait déjà permis d’avancer quelques noms de ceux qui seraient des «leaders » de différents groupes parlementaires. Des personnalités à même de faire l’opinion politique, d’imprimer chaque fois un nouveau souffle au débat national. Ces leaders doivent être des rassembleurs, des modèles politiques aux valeurs intrinsèques. C’est-à-dire, l’incarnation du bien et de l’ascension politique. Qu’ils soient de la Majorité ou de l’Opposition, membres d’un Parti politique ou parlementaire, ils devraient se distinguer au cours de cette période. Cette fonction n’est pas encore comprise par les acteurs politiques. Une insuffisance grave qui affecte encore l’évolution du processus politique en République démocratique du Congo. Aussi, la question de savoir si la RDC est mal repartie trouve ici toute son essence.


Freddy Monsa Iyaka Duku