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mercredi 21 novembre 2012

Les évènements à Goma et dans le reste du pays



 

Des rebelles du M23 sur un véhicule de police à Goma, le 21 novembre 2012.
Des rebelles du M23 sur un véhicule de police à Goma, le 21 novembre 2012.
REUTERS/James Akena

Par RFI

Après la prise de Goma par le M23, mardi 20 novembre, suivez l'évolution de la situation en direct ce mercredi 21 novembre 2012. Hier soir, le président congolais Joseph Kabila a rencontré son homologue rwandais à Kampala lors d'une réunion de deux heures en présence du chef de l'Etat ougandais Yoweri Museveni. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de RDC.

Les horaires sont donnés en temps universel (TU)

17h20 : Les présidents ougandais, rwandais et congolais exigent que les rebelles du M23 se retirent de Goma. « Le M23 doit cesser immédiatement son offensive et se retirer de Goma », déclarent-il dans un communiqué commun. Yoweri Museveni, Paul Kagame et Joseph Kabila sont réunis en Ouganda depuis hier.



Quartier de Ndosho, Goma, 21 novembre 2012. Le tank appartenait à l'armée régulière de RDC, qui l'a laissé derrière elle lors de sa retraite du 20 novembre.
AFP PHOTO/PHIL MOORE

16h45 : Joint par RFI, un porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubaï, confirme la prise à partie du siège de la mission onusienne en RDC hier à Bunia, ainsi que les pillages aujourd'hui dans cette localité. Il cite notamment les représentants locaux du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), et du Programme alimentaire mondial (PAM). Les agences humanitaires internationales sont aussi prises à partie par des manifestants à Bunia depuis hier. Voici le témoignage d'un habitant sur place.

Manifestations violentes à Bunia

Témoignage
Ils se sont attaqués au siège de la Monusco, et aussi au siège du parti de la majorité, le PPRD, qui a été complètement dévalisé. Ca c'était hier. Aujourd'hui, d'abord les maisons où vivent les agents de la Monusco ont été dévalisées, et ils s'attaquent maintenant à tout ce qui est étranger, les ONG internationales


13h44 : Jointe par RFI, la chef du bureau de la Monusco à Goma confirme la prise de la localité de Sake par les rebelles du M23, à l'instar d'un habitantsur place joint par téléphone.

13h22 : Lors de son allocution de ce matin au stade du volcan à Goma, le porte-parole du M23, Vianney Kazarama, a exigé le départ du président congolais : « Monsieur Kabila doit quitter le pouvoir parce qu'il n'a pas remporté les élections de l'année dernière. »

Le porte-parole du M23, Vianney Kazarama, s'adresse à la foule au stade de Goma, le 21 novembre 2012.
REUTERS/James Akena (DEMOCRATIC REPUBLIC OF CONGO

Hervé Ladsous sur RFI:



 «Le métier de la Monusco, ce n'est pas de casser du M23»



Hervé Ladsous
Hervé Ladsous
Monusco

Par Boniface Vignon

Malgré la présence de la Monusco dans l'est de la République Démocratique du Congo, le M23 s'est emparé de la capitale provinciale Goma. La Monusco compte 17 000 hommes mais elle n'arrive pas à remplir convenablement sa mission. Hervé Ladsous, responsable des opérations de maintien de la paix aux Nations unies,


RFI : Hervé Ladsous, la prise de Goma par les forces rebelles du M23, à la barbe et au nez de la Monusco, n’est-ce pas le plus gros échec et une humiliation pour les Nations unies, en République démocratique du Congo ?
Hervé Ladsous : L’expression n’est pas celle-là. Ce n’est pas celle qui convient. D’abord, à Goma, les troupes du M23 sont entrées au nez et à la barbe des troupes congolaises. Il faut réaliser qu’il y avait 7 000 troupes congolaises et qu’elles se sont, malheureusement, évaporées dans la nature.
Imaginez la situation dans laquelle sont les 1 500 casques bleus, avec une ville de près d’un million d’habitants. Il est évident que le mandat porte d’abord sur la protection des civils. Eh bien, la Monusco protège les civils. Le métier de la Monusco, ce n’est pas de casser du M23. Ce n’est pas son mandat.
Protéger la population civile, c’est votre mission. Mais cela veut dire qu’à Goma, vous allez être obligé de collaborer avec le M23.

Non ! Nous avons des politiques de conditionnalité, qui ne nous permettent pas de collaborer avec des gens qui sont coupables des pires exactions. N’oublions pas qu’au fil des mois, le M23 s’est rendu coupable d’attaques terribles contre les civils, qui ont fait un très grand nombre de victimes, et d’attaques contre les femmes. Il s’est rendu coupable de recrutement d’enfants qui ont été abominablement mal traités, y compris sur le plan sexuel. Donc, tout cela exclu le principe d’une coopération. Maintenant, qu’il puisse y avoir cœxistence dans certaines situations, et que de toute façon il faille faire face à certaines situations d’urgence, là c’est la réalité.

Alors, question directe : à quoi sert aujourd’hui cette Monusco budgétivore ? Son budget annuel avoisine le milliard et demi de dollars par an.
Nous sommes dans ce qui est actuellement le mandat le plus robuste qui ait été donné par le Conseil de sécurité à une mission de la paix des Nations unies. Et quand je dis mission de paix, ça suppose qu’il y ait un minimum de volonté de faire cesser les violences ! Là, clairement, on est au-delà d’une situation de ce type.

Et encore une fois, notre mission n’est pas d’entrer en conflit frontal avec tel ou tel groupe armé. Elle est d’appuyer les forces armées congolaises – il faut encore que les forces armées congolaises soient présentes sur la scène – et puis, d’empêcher les abus qui mettent en cause les civils. Et cela, nous le faisons au quotidien. Alors, je suis le premier à reconnaître qu’il y a, malheureusement, des situations dans lesquelles, oui, des civils ont été victimes. Ils n’ont pas pu l’empêcher.
D’aucun assure que le mandat de la Monusco doit évoluer. Y êtes-vous favorable ? Paris fustige notamment un mandat qui ne permet pas d’intervenir pour s’opposer à quelques centaines d’hommes. Que répondez-vous ?

Le mandat, ce n’est pas nous qui le fixons. C’est le Conseil de sécurité. Donc c’est au Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités, s’il estime que ce mandat doit être renforcé. Il faut savoir que depuis le début de cette opération, les hélicoptères armés de la Monusco se sont déployés de manière constante. Ils ont tiré des centaines de roquettes, de missiles. Les tanks ont tiré des centaines d’obus, pour enrayer cette offensive, avec toutes ces conséquences humanitaires !
Des statistiques pareilles, vous savez, on ne les voit dans aucune autre opération de maintien de la paix ! D’ailleurs, j’hésite maintenant, à utiliser l’expression « opération de maintien de la paix », à propos du Kivu. Ce sont des situations très différentes de celles que les casques bleus ont connu par le passé ailleurs dans le monde !

La prise de Goma, n’est-ce pas tout de même un échec diplomatique et politique de la Monusco, qui n’a pas incité les deux parties, Kinshasa et M23, à négocier ?
D’abord, je dirais que c’est quand même un échec. Et ça, c’est assez consternant. C’est un échec pour la République démocratique du Congo. C’est sa souveraineté qui est violée par des mouvements soutenus de l’étranger. Pour le reste, des contacts diplomatiques sont en cours, parce que, au-delà des situations militaires, il est évident qu’il faut des solutions politiques.
Dans un récent rapport des Nations unies, l’Ouganda et le Rwanda ont été cités comme parrains du M23. Allez-vous condamner ces deux pays ?

C’est un rapport d’un comité d’experts. Donc, ce n’est pas un rapport officiel des Nations unies. Un certain nombre d’éléments sont sortis dans la presse. Il appartient au Conseil de sécurité – qui doit d’ailleurs le faire dans les prochains jours – de se déterminer sur ce qu’ont dit les experts. L’organe politique des Nations unies c’est d’abord le Conseil de sécurité.

Par ailleurs, le secrétaire général des Nations unies, lui aussi, a condamné de la manière la plus vive toutes ces exactions. Et je crois que c’est bien ainsi que les choses doivent être. Il y a l’approche militaire qui provoque des drames, et il y a l’approche diplomatique.

Demain devrait avoir lieu cette rencontre des trois présidents. Il est clair qu’on ne peut pas rester dans cette logique militaire infernale qui fait tellement de victimes. Il faut trouver des solutions politiques durables à cette crise, qui dure quand même depuis tant d’années et qui a fait tant de victimes !.

Plus de 80 militaires blessés abandonnés à l’hôpital militaire de Goma






Des soldats des Forces armées de la RDC revenant de leurs positions de Munigi (10 km de Goma) où ils affrontent le M23, dimanche 18 novembre 2012.Des soldats des Forces armées de la RDC revenant de leurs positions de Munigi (10 km de Goma) où ils affrontent le M23, dimanche 18 novembre 2012.


Plus de quatre-vingt militaires des Forces armées de la RDC (FARDC), blessés mardi 20 novembre lors des combats qui ont précédé la chute de la ville de Goma, dans le Nord-Kivu, entre les mains du M23, sont abandonnés à leur triste sort à l’hôpital militaire de Goma. Selon les responsables de cet hôpital, certains blessés doivent être évacués vers des structures plus performantes. Une dizaine de corps de soldats FARDC gisent encore par terre à travers la ville.

Un calme relatif règne ce mercredi matin dans une ville de Goma contrôlée depuis 24 heures par les rebelles du M23.
Quelques habitants, essentiellement de jeunes curieux, s’aventurent dans les grandes artères de la ville pour se rendre compte des blessures causées par la guerre.
Dans les rues du centre-ville, des corps sans vie de soldats FARDC gisent encore sur le sol, notamment au rond point BDEGL, au centre de distribution de la Société nationale d’électricité (Snel), et dans le quartier Katindo, où l’on compte une dizaine de cadavres.
Les activités restent encore paralysées dans la ville, où les commerces, les marchés, les écoles et les universités, ainsi que certaines structures sanitaires restent toujours fermés.
Néanmoins, le transport en commun a timidement repris en ville, entraînant la réouverture de quelques stations d’essence.
Le bilan des affrontements entre les rebelles du M23 et le FARDC dans la ville de Goma n
est toujours pas connu.

Nord-Kivu : le M23 a pris le contrôle de la cité de Sake



La cité de Sake, tombé ce matin aux mains du M23La cité de Sake, tombé ce matin aux mains du M23


Les rebelles du M23 ont pris mercredi 21 novembre, vers 11 heures locales, le contrôle de la cité de Sake, à 30 Km à l’ouest de Goma, dans le Nord-Kivu, d’où l’armée congolaise s’était retirée pendant la nuit. Selon des témoins, les rebelles ont repoussé des combattants Maï-Maï au moment où ils arrivaient au niveau des collines surplombant la cité de Sake. Dans la cité, cependant, ils n’ont tiré aucun coup de feu, n’ayant rencontré aucune résistance.

Selon des sources sur place à Sake, après l’échange de tirs avec le M23, les Maï-Maï ont battu en retraite vers le sud. Certains habitants de Sake leur ont emboité le pas, se dirigeant vers Bukavu, dans le Sud-Kivu, via Minova.
Les habitants de Sake, restés sur place, ont observé dans le calme l’installation du M23 dans leur cité, où toutes les activités socio-économiques étaient paralysées.

Selon la société civile locale, certains rebelles du M23 ont emprunté l’axe Kirolirwe et se dirigent vers Kitchanga.

Des voyageurs en provenance de Masisi-centre ont signalé la présence des forces régulières au niveau de Karuba, entre 15 à 20 km de Sake.
Dans le reste de la province du Nord-Kivu, la situation reste incertaine, notamment dans les principaux centres urbains, peu à peu abandonnés par les habitants.

Minova : des jeunes barrent la route aux FARDC
A Minova, à 27 Km de Sake, la peur commence aussi à gagner les habitants, à la vue de tous les déplacés qui arrivent chez eux.

Toutes les activités restent paralysées depuis hier, écoles et boutiques n’ayant pas ouvert les portes.
Quelques vendeurs, notamment ceux des crédits pour téléphones mobiles et de carburant, acceptent néanmoins de vendre à domicile.

Selon des témoins, certains habitants vont sur la route venant de Sake afin d’accueillir les déplacés. D’autres, des jeunes, ont barricadé la route menant vers Bukavu avec des grosses pierres, brûlant aussi des pneus.

Ils affirment le faire sur ordre du commandant second du 106è régiment des FARDC chargé des opérations, lui-même présent à Minova. Celui-ci tenterait ainsi de dissuader les militaires FARDC venus de Goma, souvent à motos, qui tentent d’aller à Bukavu, en passant par Minova, et de les obliger à s’arrêter dans cette cité, pour ne pas aller semer la panique à Bukavu.

Calme apparent à Kanyabayonga
A Kanyabayonga, à 150 Km de Goma, dans le nord de la province, outre les écoles ouvertes, il n’y a aucune autre activité.

Les habitants disent rester prudents et attendre de voir comment va évoluer la situation sécuritaire.
Le chef d’état major général des FARDC doit arriver de Bukavu, dans le Sud-Kivu, ce mercredi après-midi à Beni, où le gouvernement provincial du Nord Kivu a établi son siège depuis la chute de Goma mardi entre les mains des rebelles du M23.




Guerre à l’Est : un député de la majorité craque.




Face à la gestion précaire, catastrophique de la guerre à l’Est de la RDC par le ministre ayant en charge la défenses et sécurité. Le Président du groupe parlementaire ARD, membre de la majorité présidentielle MP craque et réclame le changement :
« si nous voulons changer notre pays, commençons d’abord à changer notre comportement et notre entourage ». « Sans être taxé de xénophobe ou tomber dans le chauvinisme ou encore faire un discours populiste, nous remarquons avec certains collègues qu’il y a des choses à corriger, je suis de la majorité. La distribution des grades et fonctions au sein de notre armée est cousue, oui ! Au nom d’une certaine minorité. Plus des dix généraux tutsis en fonction, des nominations à géométrie variable avec des officiers qui ne savent ni lire ni écrire… ». "Nous avons à Beni, Lubero, Walikale, des cousins et frères de Laurent Nkunda, officiers au sein des FARDC, l’un d’entre eux est connu sous le nom du colonel SEKONI Hugo."

"Un phénomène grave se déroule au Nord Kivu, nous avons des officiers qui font des navettes M23-FARDC sans en être inquiétés. A Goma, il y a le phénomène « Cajoretti », nous voyons nos militaires au front vivant de l’aumône, alors que le gouvernement a déboursé plus de 200 millions de dollars pour nos vaillants militaires au front, où va cet argent ? C’est pour financer nos équipes de football ou encore construire des villas ?"

Aubin Minaku (le Président de l'Assemblée Nationale) : "Arrêtez cher collègue, je vous retire la parole, je ne vous autorise pas à dire ces choses".


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DÉBAT M23 ET LA PRESSE FRANÇAISE














Et Lambert Mende au téléphone