Pages

samedi 1 décembre 2012

DÉBAT DE LA SEMAINE -



GUERRE DE L'EST: LA RÉUNION DE KAMPALA
Une émission de Télé 7
Présentée par : Patrick TSHAMALA
Invités : Hon. Martin FAYULU ( Opposition )
André ATUNDU LYONGO (MP)
Mwinyi HAMZA BADJOKO ((MP)



les rebelles du M23 quittent Goma



RDC: les rebelles du M23 quittent Goma

AFP
Mis en ligne le 01/12/2012
Le chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, a confirmé à l'AFP que ses hommes partiraient samedi de Goma.
Les rebelles congolais du M23 ont quitté samedi comme promis Goma, la capitale de la riche province minière du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), qu'ils avaient prise le 20 novembre à l'armée régulière du pays dans une démonstration de force.
Le retrait des rebelles intervient après dix jours de forte mobilisation internationale -- du Conseil de sécurité de l'ONU et des Etats-Unis, mais aussi d'une médiation des pays voisins des Grands Lacs, enclenchée pour éviter un nouvel embrasement à grande échelle dans cette région instable d'Afrique.
En une quinzaine d'année, l'est de la RDC, où sévissent de nombreuses milices et rébellions, a déjà été le théâtre de deux guerres régionales, impliquant jusqu'à sept pays africains, dont le Rwanda et l'Ouganda, qui cette fois encore sont accusés, malgré leurs démentis, de soutenir le M23.
Samedi, un convoi d'une quinzaine de véhicules transportant des centaines d'hommes du M23 et leur matériel militaire ont quitté Goma pour prendre la direction des positions que la rébellion occupait plus au nord, dans le territoire du Rutshuru, avant d'avancer sur Goma et ses environs.
Un peu plus tôt, les rebelles avaient quitté le bâtiment de la Banque centrale à Goma et le poste-frontière de la Grande barrière séparant la ville du Rwanda, où des policiers de RDC, qui font partie d'un contingent arrivé vendredi pour sécuriser Goma après le départ des rebelles, ont déjà pris le relais.
Geoffrey Muheesi, un membre ougandais d'un mécanisme de vérification régional, chargé notamment d'observer le retrait de la rébellion, s'est dit samedi "totalement satisfait" du déroulement de l'opération, qui devrait selon lui s'achever dans la soirée. "Ils se retirent complètement," a-t-il assuré. Vendredi, des centaines de soldats du M23 avaient déjà quitté la ville de Sake, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Goma, et ses environs.
La rébellion du M23 a accepté cette semaine de se retirer des zones fraîchement conquises en échange de l'ouverture de négociations avec le président de RDC, Joseph Kabila.
Le M23, est composé d'ex-rebelles essentiellement tutsi congolais, qui avaient été intégrés à l'armée de RDC en 2009 à l'issue d'un accord de paix avec Kinshasa. Ils se sont mutinés il y a environ huit mois, estimant que le gouvernement n'a jamais pleinement respecté ses engagements.
Les mutins refusent notamment toute mutation hors de leur région du Kivu afin, disent-ils, de protéger leurs familles et les membres de leur communauté qu'ils estiment en danger. Depuis leur marche sur Goma, leurs revendications se sont élargies sur le plan politique, allant jusqu'à remettre en question la légitimité du président Kabila.
Le retrait des rebelles de la capitale du Nord-Kivu, une province stratégique, au coeur d'une guerre aussi économique en raison de ses riches réserves en coltan, cassitérite et or, allège peut-être pour un temps, disent certains analystes, la pression sur le pouvoir de Kinshasa.
Mais les négociations qui vont s'ouvrir s'annoncent tout de même délicates pour Joseph Kabila, de l'avis de beaucoup très affaibli.
Cette semaine, le chef politique de la rébellion, Jean-Marie Runiga, a laissé entendre que l'administration de Goma resterait, au moins en partie, aux mains du M23. Aux termes de la médiation des Grands Lacs, le M23 va même pouvoir poster une centaine d'hommes à l'aéroport de Goma, qui sera ainsi contrôlé par une force multipartite composée de la mission de l'ONU en RDC (Monusco), l'armée congolaise et un contingent tanzanien déployé comme force neutre.
A mesure que s'opère le retrait des rebelles de Goma, les langues se délient parmi la population, qui multiplie les accusation de pillage contre le M23. Ces pillages auraient, selon plusieurs sources, visé essentiellement des biens et des bâtiments publics.
Le convoi du M23 quittant Goma samedi comportait notamment trois camions donnés par l'Union européenne à l'Office des routes de RDC, chargé de l'entretien de la voirie, selon un journaliste de l'AFP.
"Nous sommes contents qu'ils s'en aille, ils nous ont fait souffrir," a déclaré au passage des rebelles devant l'aéroport Parfait, jeune homme de 25 ans. "Comme vous pouvez voir ils ont volé tellement de chose: des véhicules, des munitions, tout."
"Même les voitures avec lesquelles ils partent sont à nous!", a renchéri un autre habitant de Goma au passage du convoi.
"Les voleurs s'en vont," a de son côté lâché un troisième résident, assistant au départ des rebelles de la Banque centrale.
Selon le représentant de l'UE à Kinshasa, Jean-Michel Dumont, d'autres projets financés par l'UE ont été pillés, notamment l'assemblée provinciale pour laquelle l'UE avait fourni ordinateurs et équipements de bureau, et un poste de police.

Le Sida à Kinshasa, un drame ignoré




Le Sida à Kinshasa, un drame ignoré

J. Lgg.
Mis en ligne le 01/12/2012
De nombreux facteurs découragent les malades à se faire dépister.
En République Démocratique du Congo, les conditions d’accès aux soins des personnes vivant avec le sida sont catastrophiques. Au Centre hospitalier de Kabinda, à Kinshasa, l’unique centre dédié au sida dans la capitale, les équipes de Médecins Sans Frontières voient arriver de nombreux malades avec des complications graves qui entraînent des souffrances inacceptables. Ceci est dû à un accès trop tardif au traitement antirétroviral (ARV), seul traitement permettant d’améliorer significativement la qualité et la durée de vie des personnes vivant avec le VIH.
Malheureusement, de nombreux facteurs découragent les malades à se faire dépister et à demander l’accès au traitement. Les coûts imposés dans d’autres centres de santé, la méconnaissance et la stigmatisation qui entourent la maladie, la croyance en des faits de sorcellerie et aux soins traditionnels ou encore l’insuffisance de tests de dépistage, voire l’insuffisance de médicaments eux-mêmes, sont les principales barrières que les personnes rencontrent pour accéder à un traitement vital pour elles.
On estime actuellement à plus d’un million le nombre de séropositifs en RDC dont 435.000 devraient bénéficier d’ARV. Or, aujourd’hui, seuls 12% d’entre eux reçoivent ce traitement.
Pourtant, en dépit de ces indicateurs déplorables, la RDC ne bénéficie pas d’un degré de priorité auprès des bailleurs de fonds. Pire encore, certains se retirent. Un désengagement qui met directement en danger la vie de milliers de personnes...
Un reportage photo de Gaël Turine (MSF-B / Agence VU).

le M23 quitte Goma mais reste à l'affût





le M23 quitte Goma mais reste à l'affût

Les rebelles du M23 quittent Goma en croisant des policiers venus de Bukavu.
Les rebelles du M23 quittent Goma en croisant des policiers venus de Bukavu.
AFP PHOTO/PHIL MOORE

Par RFI
Après avoir occupé pendant un peu moins de deux semaines la ville de Goma, le M23 a quitté ce samedi matin la ville. Il est allé se positionner à 20 kilomètres au nord, en emportant du matériel et des armes. Aussitôt après leur départ, 280 policiers venus de Bukavu ont investi les lieux. 

Les plus malchanceux étaient à pied, formant une longue colonne remontant vers le nord de Goma. Les autres combattants, notamment ceux qui avaient pu améliorer leur ordinaire d’un poste radio, d’un matelas ou d’une chaise en plastique, étaient massés dans des camions ou des voitures officiellement saisis à l’Etat congolais.

Le M23 a tenu sa promesse de retrait en allant se repositionner à 20 kilomètres de Goma, mais il n’est pas parti les mains vides. Du matériel a été récupéré dans les administrations, mais aussi d’importants stocks d’armes et de munitions qui ont été emportés comme butin de guerre. Sur la route de leur départ, de nombreux habitants s’étaient installés pour assister au spectacle et rares étaient ceux qui osaient formuler un regret.

Dans la foulée de cette sortie tant attendue, près de 280 policiers arrivés ce vendredi de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, ont repris du service. Une bien maigre présence pour une ville de plus d’un million d’habitants, même si d’autres agents doivent arriver très prochainement. Un bataillon de soldats gouvernementaux doit également revenir d’ici peu.

La page du M23 à Goma est donc tournée. Mais la crise n’est pas pour autant résolue. Avant de quitter la ville, le chef militaire de la rébellion a tenu à préciser qu’il attendait la signature d’un cessez-le-feu et l’ouverture de négociations avec le gouvernement dans les 48h. Sinon, dit-il, un retour en force n’est pas inenvisageable.

Kä Mana, professeur à Goma, président de Pole Institute






Kä Mana, professeur à Goma, président de Pole Institute
Professeur Kä Mana Godefroid.
Professeur Kä Mana Godefroid.
© Pole Institute
Par Sonia Rolley
« Nous avons perdu la bataille de la responsabilité, parce que quand vous analysez la crise actuelle, on se rend compte qu’il manque au niveau du gouvernement du pays, un centre de responsabilité qui nous permette de discuter entre Congolais et de sortir par le haut de cette crise que nous vivons… »
Le professeur Kä Mana vit dans l’est de la République démocratique du Congo, il est le président de Pole Institute (institut interculturel dans la région des Grands Lacs). Ce qui se passe en ce moment avec l’avancée du M23 le désespère. Il a écrit une tribune-témoignage qui circule sur internet, elle est intitulée « Comment j’ai vécu la chute de Goma et les questions qu’elle nous pose en RDC maintenant ». Pour lui, la prise de Goma c’est la défaite de la pensée et de la responsabilité au Congo. Il répond aux questions de Sonia Rolley.