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lundi 10 décembre 2012

Soupçons de trahison après la débâcle de l'armée en RDC




Soupçons de trahison après la débâcle de l'armée en RDC

S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, un officier des FARDC ayant participé aux combats se dit persuadé que la chute de Goma est due à ce qu'il qualifie de sabotage.

"Tous nos renseignements étaient transmis au M23", affirme-t-il, en assurant que pendant toute la durée des combats, "il y a eu d'intenses communications avec eux" en provenance des rangs gouvernementaux.

Cet officier se dit certain que le général Gabriel Amisi, alors commandant des forces terrestres, était en contact avec les rebelles. Cet officier a servi aux côtés de ce général sur le champ de bataille.
Les FARDC ayant pris la fuite, la Monusco a décidé de ne pas résister à l'avancée des rebelles. Vivement critiquée, l'Onu a répliqué qu'elle pouvait difficilement soutenir une armée soudainement envolée.

"Ils ont formidablement combattu le premier jour puis, pour des raisons que nous ne saisissons pas, ils ont tout simplement arrêté de combattre et sont partis", s'étonne Hiroute Guebre Sellassie, responsable de l'antenne locale de la Monusco.
"Tout à coup, nous avons reçu l'ordre d'arrêter", dit-il. "Cela n'avait pas de sens. Ça leur donnait seulement une chance de se regrouper et de former une force qui est ensuite allée prendre Goma."
Expert du Congo, Jason Stearns rappelle que "ce n'est pas la première fois qu'Amisi est accusé de saper l'armée. Il y a de forts soupçons parmi les officiers qu'il agit comme une cinquième colonne en faveur du Rwanda."
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121210.REU2621/soupcons-de-trahison-apres-la-debacle-de-l-armee-en-rdc.html


Entretien avec Thierry Vircoulon, chercheur pour International Crisis Group


En RDC, des négociations s’ouvrent entre le gouvernement et les rebelles, mais ou peuvent-elles mener? Que veut le M23 et qui représente-t-il? Et surtout quelle est la situation du Nord-Kivu après ce nouvel épisode de violence? Pour en parler, nous recevons Thierry Vircoulon, chercheur pour l’organisation International Crisis Group et expert sur l’Afrique centrale.

le M23 boycotte le deuxième jour des négociations avec Kinshasa

















  • Les rebelles congolais du M23 ont décidé lundi de boycotter le deuxième jour des négociations avec les autorités de République démocratique du Congo (RDC) organisées dans la capitale ougandaise Kampala, reprochant à Kinshasa son agressivité au début des pourparlers.

    "Nous ne venons pas. Nous sommes à notre hôtel, " a affirmé René Abandi, responsable des relations extérieures du M23.
    "Nous sommes ici pour négocier, pas pour écouter la colère du gouvernement, " a-t-il ajouté, sans dire si les rebelles participeraient aux négociations mardi. "Quand il nous semblera qu'il y a un cadre pour négocier, nous viendrons."

    Des pourparlers entre le M23, un mouvement de mutins qui combat depuis avril l'armée régulière de RDC dans la riche province minière du Nord-Kivu (est), et Kinshasa se sont ouverts dimanche à Kampala.

    Ces pourparlers avaient été promis aux rebelles au terme d'une médiation des pays des Grands Lacs orchestrée par l'Ouganda, en échange de leur retrait de Goma, capitale du Nord-Kivu.

    Dès dimanche, les discussions ont failli capoter, quand le chef de la délégation du M23, François Rucugoza, a affirmé que le conflit dans l'est était dû à "une mauvaise gouvernance et, surtout, à un manque de leadership visionnaire", et que le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a alors menacé de bloquer les pourparlers.

    Le M23 est composé essentiellement d'ex-rebelles Tutsi congolais qui avaient été intégrés à l'armée de RDC après la signature d'un accord de paix en 2009. Ses hommes se sont mutinés en avril, estimant que cet accord n'avait jamais été entièrement respecté.


    Belga

RDC / Rwanda : L'économie au cœur du conflit






Les tensions entre le Rwanda et la RDC virent à l'affrontement économique. Alors que dans la région du Nord-Kivu, une trêve précaire s'installe entre l'armée et les rebelles du M23, des voix de plus en plus nombreuses mettent en cause les entreprises minières présentes dans la région. Une zone qui borde le Rwanda Le gouvernement congolais accuse depuis l'été Kigali de soutenir l'action des rebelles du M23, notamment en leur permettant de passer la frontière pour échapper à l'armée de Kinshasa. Mais le Rwanda est aussi soupçonné d'armer la rébellion, qui contrôle encore une grande partie de la zone frontalière. Une accusation relayée régulièrement par les autorités congolaises. Dans ce contexte, le rôle des entreprises minières est controversé. Plusieurs ONG, dont la britannique Global Witness, considèrent que leur action nourrit le conflit.




«PEUPLE CONGOLAIS, LÈVE-TOI ET SAUVE TA PATRIE»







«Qu’ils n’hypothèquent pas l’unité de la nation congolaise, qu’ils n’avalisent pas des accords qui consacreraient la balkanisation de la RD Congo. La vigilance et la clairvoyance doivent être de mise», lancent les princes de l’Eglise catholique à l’endroit de ceux qui prendront part à la rencontre de Kampala

Revoici les évêques catholiques. Réunis en réunion extraordinaire, du 3 au 5 décembre 2012, pour examiner la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), par le biais du comité permanent de cette structure, se sont prononcés hier à travers une déclaration intitulée «Peuple congolais, lève-toi et sauve ta patrie». Les évêques catholiques réaffirment la souveraineté de la RD Congo et l’intangibilité de ses frontières et tiennent à l’unité et à l’indivisibilité de la RDC dans ses frontières issues de la colonisation et reconnues par la Communauté internationale le 30 juin 1960. Ils invitent, par ailleurs, les Congolais à un sursaut patriotique.

Dans une déclaration rendue publique hier à Kinshasa, la CENCO interpelle les gouvernants et la classe politique. «C’est en prenant en charge les aspirations légitimes de la population à la paix interne et externe, à la dignité et au développement que vous consoliderez l’unité nationale». Les princes de l’Eglise catholique ne s’arrêtent pas là : «Il est urgent de promouvoir la bonne gouvernance et de former une Armée républicaine, dissuasive, capable de défendre la sécurité des Congolais et l’intégrité de leur territoire face aux menaces et à toutes les velléités des groupes armés».

Sans y aller par quatre chemins, les évêques de la RDC interpellent la classe politique en ces termes: «Nous vous rappelons que la nation est en danger. Vous n’avez pas le droit de passer le temps à vous quereller autour des intérêts égoïstes». Car, préviennent les évêques catholiques, «c’est le moment de faire un front commun face au danger d’émiettement et d’asservissement de notre pays qui met en péril son existence même et celle de la nation».

NE PAS HYPOTHEQUER L’UNITE DE LA RDC

En prévision des négociations de Kampala, la CENCO tire la sonnette d’alarme: «Les prétentions des Congolais de n’importe quel groupe qui s’estime lésé doivent être traitées selon le droit et dans le respect de la Constitution de la RD Congo. Il y a lieu de s’interroger sur la valeur juridique des accords du 23 mars 2009 et sur la pertinence de la tenue de la rencontre à Kampala».

Se voulant plus précis dans leur déclaration, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo vont droit au but lorsqu’ils lancent à ceux qui prendront part à la rencontre de Kampala : «Aussi, attirons-nous l’attention de tous ceux qui se rendront à Kampala sur les pièges de ces négociations. Qu’ils n’hypothèquent pas l’unité de la nation congolaise, qu’ils n’avalisent pas des accords qui consacreraient la balkanisation de la RD Congo. La vigilance et la clairvoyance doivent être de mise. Il faudrait que les principes fondamentaux et patriotiques auxquels personne ne doit déroger ainsi qu’un schéma directeur fixant le degré et la nature des concessions possibles, acceptables et tolérables soient scrupuleusement respectés. Un accord qui hypothéquerait la souveraineté nationale est inacceptable».

ADAPTER LE MANDAT DE LA MONUSCO

Sans s’arrêter en si bon chemin, la CENCO reconnaît, en s’adressant à la Communauté internationale, ce qui suit : «Nous reconnaissons tous les efforts déployés par la Communauté internationale pour la paix et la stabilité en RD Congo. Cependant, le peuple continue de s’interroger : comment, malgré les promesses très fermes de la Monusco, le territoire de Rutshuru et la ville de Goma n’ont pas été efficacement défendus ni la population civile intégralement protégée ? Le peuple congolais attend ardemment que triomphe le principe du droit international et de la solidarité qui sont à la base d’une paix mondiale». Voilà qui amène la CENCO à s’interroger: «Ne faudrait-il pas alors adapter le mandat de la Monusco à la situation qui prévaut actuellement en RD Congo ?»

Enfin, à l’ensemble des Congolais, les évêques membres de la Cenco adressent un message d’encouragement: «Chers frères et sœurs, les difficultés, même les plus graves, ne doivent pas nous jeter dans le désespoir et dans la résignation. Confiants en Dieu, source de toute paix véritable et grâce à un sursaut patriotique, « relevons nos têtes et dressons nos fronts ».


Marcellin MANDUAKILA

LE DIALOGUE EN BALLOTTAGE À KAMPALA

CE DIMANCHE A KAMPALA (POSITION DE MENDE ET DE L'OPPOSITION)