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lundi 17 décembre 2012
viols par l'armée: l'ONU confirme
Viols par l'armée: l'ONU confirme
Une enquête de la Mission de l'ONU en RD Congo (Monusco) a permis de confirmer "plusieurs cas" de viols et de pillages commis par des soldats de l'armée régulière congolaise lors de leur retraite devant les rebelles du M23, a indiqué vendredi l'ONU.
Selon le porte-parole adjoint de l'ONU Eduardo del Buey, la Monusco "n'est pas en mesure pour l'instant de confirmer le chiffre de 72 viols" qui a été avancé pour la région de Minova près de Goma (est de la RDC) mais continue son enquête.
La Mission "a exprimé sa vive préoccupation aux autorités congolaises" et a offert son aide pour rechercher les coupables afin qu'il soient sanctionnés.
Le porte-parole a souligné que la Monusco avait aussi reçu des informations sur des exactions commises par les rebelles du M23 à Goma et dans les alentours depuis juin, dont des meurtres de civils, des viols et le recrutement d'enfants-soldats.
La mission a pu confirmer "plusieurs cas" de meurtres de civils et des actes de pillages commis par le M23. "L'enquête sur ces accusations continue", a ajouté le porte-parole.
L'ONU avait fait état mercredi de quelque 70 viols dans la région de Minova, sans dire qui les avait perpétrés. Minova se trouve près de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu que les rebelles du M23 avaient pris fin novembre après en avoir chassé les FARDC.
Nouveau blocage à Kampala
Le M23 exige
l’administration de la ville de Goma et le contrôle de la 8ème
Région militaire
Après avoir boycotté la plénière qui devait
permettre à la délégation congolaise de contredire les contre-vérités du M23, ce
mouvement rebelle vient une fois plus de consacrer le blocage des travaux, en
exigeant de prendre la direction administrative et militaire de la province du
Nord-Kivu, avant toute reprise des travaux. Et ce, pendant que le Chef de
l’Etat, lors de son adresse samedi le 15 décembre 2012 au Congrès, a précisé que
les échanges de Kampala ont pour objet de clarifier les enjeux et de situer les
responsabilités dans cette guerre.
La délégation congolaise que dirige le
ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la
Francophonie passe un mauvais temps à Kampala. En effet, depuis qu’elle est là,
aucun travail sérieux n’a encore été fait, pendant qu’elle totalise une semaine
de vie dans un pays accusé par les experts des Nations Unies de soutenir les
rebelles du M23.
La dernière revendication en date, selon les confrères
qui sont sur place, est celle du M23 qui exige la nomination d’un Gouverneur de
la province du Nord-Kivu issu de ses rangs, ainsi que le contrôle par ses
troupes de la 8ème Région militaire. Et ce, avant toute reprise des travaux.
Revendication à laquelle la délégation de Kinshasa n’est pas prête à céder.
Comme pour dire qu’à l’allure où les travaux, il ne serait pas surprenant
d’apprendre que le M23 s’est retiré et qu’il menace d’attaquer la ville de Goma
qui connait un déploiement massif des troupes rwandaises.
Il faut dire
que ces revendications ont donné raison au Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange.
Qui, s’adressant aux députés et sénateurs réunis en Congrès samedi 15 décembre
dernier au Palais du peuple, a eu les mots justes pour expliquer ce que
représente aujourd’hui le M23.
En effet, c’est depuis fin mars 2012 que
des éléments à la solde des intérêts étrangers, ont entrepris de semer le
trouble et la désolation dans la province du Nord-Kivu. A l’origine, ce fut une
mutinerie, justifiée par des allégations de non-application, par le Gouvernement
de la République, de l’Accord de Paix du 23 mars 2009, conclu entre le
Gouvernement et une trentaine de groupes armés.
Aujourd’hui, explique le
Chef de l’Etat, l’accord n’est contesté que par un seul d’entre eux, et en fait
par quelques-uns d’entre eux. Cette mutinerie s’est ensuite muée en une
rébellion, aux motivations fluctuantes et élastiques, variant en fonction des
alliances et des circonstances. La stratégie mise en place est simple : susciter
des foyers de tension, et provoquer l’insécurité à plusieurs endroits de la
République ; décourager les investissements, et empêcher la mise en œuvre du
programme de reconstruction nationale. Bref, créer le chaos et justifier la
balkanisation de notre pays.
Et plus tard, le Chef de l’Etat précisera
que les échanges de Kampala ont pour objet de clarifier les enjeux et de situer
les responsabilités dans cette guerre. Cette énième revendication du M23
voudrait tout simplement dire que tout ce qui se trame à Kampala n’est que de la
poudre aux yeux. Et que le vrai enjeu pour eux, c’est l’occupation définitive de
la ville de Goma.
Pendant que Kampala piétine, l’insécurité revient à
Goma
Pendant que Kampala est entrain de piétiner, le M23 qui n’est qu’à 3
Km de la ville de Goma entretient l’insécurité. Au-delà de ce semblant de
retrait salué par la communauté internationale, la presse avait écrit
abondamment que tous les militaires du M23 ne s’étaient pas retirés de la ville
de Goma et que nombreux s’étaient déguisés en policiers. Ces faits dénoncés à
l’époque nous donnent donc raison aujourd’hui, car selon des sources
concordantes, le major Bertin Chirumana a été tué par balles à Goma dans la nuit
de vendredi à samedi.
Les enquêteurs précisent qu’une personne a déjà été
interpellée dans la capitale provinciale. Pour le reste, rien ne permet encore
de savoir s’il s’agit d’un crime crapuleux ou d’un règlement de comptes. Les
collègues du major sont sous le choc et dépeignent le major Chirumana comme un
homme discipliné, compréhensif et respecté. Il était le numéro deux du GEMI, la
force de police qui s’est déployée à Goma après le retrait des hommes du
M23.
Samedi, deux hommes ont ouvert le feu sur des policiers avant de
prendre la fuite, rapportent les médias locaux. Plus de 1 500 détenus de la
prison de Goma se sont évadés le mois dernier, lors de la prise de la ville par
les hommes et M23. Les policiers pointent du doigt l’insécurité grandissante qui
règne depuis. Un officier de la Monusco affirme pour sa part que la population,
excédée par les actes de brigandage, n’hésite pas à faire justice elle-même,
lorsqu’elle attrape un délinquant.
AVENIR GROUPE