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mercredi 25 septembre 2013

Joseph Kabila chasse Mfumu Ntoto des concertations



On  vous l'avait bien dit: ne faites pas confiance à Joseph Kabila et ses sbires. Vous nous aviez pris pour des frustrés, des jaloux et quoi encore. Maintenant, après avoir apporté votre caution physique et morale, après avoir joué le rôle de tremplin et de bouée de sauvetage, maintenant que Kabila n'a plus besoin de vous et qu'il vous chasse, vous venez nous dire tout le mal que vous pensez de lui.

Il vous a humilié comme vous le dites vous-même, eh bien vous le méritez grassement.



DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A LA 68ème SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES

"RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
A LA 68ème SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES 
New York, le 25 septembre 2013



Monsieur le Président,

Lorsque les nations du monde se réunissent en Assemblée, pour réfléchir sur les grandes
questions auxquelles I'humanité est confrontée, c'est un honneur et un privilège de prendre
la parole et de faire entendre le point de vue de son pays.
C'est donc animé de ce double sentiment qu'au nom du peuple congolais je m'adresse
cette auguste Assemblée et, à travers elle, à I'ensemble de la Communauté des nations.
Pour commencer, je voudrais vous adresser, ainsi qu'aux membres de votre bureau, mes
félicitations les plus sincères pour votre élection à la présidence de cette Session Ordinaire
de I'Assemblée Générale de notre Organisation.
Je voudrais également saluer votre prédécesseur, Monsieur VUK JEREMIC pour la brillante
manière dont il s'est acquitté de son mandat.
Je voudrais enfin rendre un hommage mérité ÿ Monsieur BAN KI-MOON, Secrétaire Général
de I'Organisation des Nations Unies, pour toutes ses initiatives en matière de paix et de
sécurité à travers le monde et pour son implication personnelle dans la recherche des voies
et moyens pouvant aider à ramener la paix et la stabilité dans I'Est de la République
Démocratique du Congo et dans I'ensemble de la région des Grands Lacs.

Ses efforts sont d'autant méritoires que les ennemis de la paix sont toujours à I'affût, prêts à
frapper n'importe qui, n'importe quand et n'importe où, comme nous le rappelle tristement
I'attaque terroriste qui vient d'endeuiller la République du Kenya.
Au nom du Gouvernement, du peuple congolais et en mon nom propre, je condamne cet
acte ignoble.
Que le peuple frère du Kenya et ses dirigeants veuillent trouver ici I'expression de notre
compassion et de notre solidarité.

Monsieur le Président,
C'est à juste titre que vous avez proposé que le thème du présent débat général soit, je cite:
"Le programme de développement pour I'après-2015 : Plantons le décor". Fin de citation.
De manière tout aussi pertinente, vous avez indiqué qu'il fallait tirer les leçons de la mise en
oeuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement, tenir compte des défis nouveaux
et émergents du développement, créer des indicateurs quantifiables, nouer des nouveaux
types de partenariat et mieux intégrer les dimensions économique, sociale et
environnementale du développement durable.

L'importance du thème choisi et la pertinence des indicateurs qui I'accompagnent sont
incontestables. Notre réflexion doit en être d'autant plus exigeante que I'environnement international est marqué par plusieurs pesanteurs.
En effet, au moment où il est question d'organiser I'après 2015, la Communauté
Internationale est de plus en plus marquée par le non respect, par certains de ses membres,
des principes fondamentaux des relations internationales, I'égoïsme persistant des Etats et
les convulsions de I'économie mondiale.
Les conséquences qui s'ensuivent sont multiples. Elles vont des atteintes à la paix aux
conflits meurtriers, d'une mondialisation essentiellement mue par la recherche effrénée du
profit à I'aggravation de la pauvreté. A ceci s'ajoutent la crise alimentaire, la famine, les
maladies et endémies naguère disparues qui, aujourd'hui refont surface, et la destruction de
I'environnement, principale cause du changement climatique et de ses effets déplorables.
Je me félicite de la mise sur pied par I'Assemblee générale de I'ONU, en vue de changer
cette situation inconfortable, du Groupe de travail chargé de définir les objectifs du
développement durable, du Comité intergouvernemental d'Experts sur le financement dudit
développement, ainsi que du Forum politique de haut niveau pour impulser I'exécution des
recommandations et décisions sur le développement durable.

Mon souhait est de voir ce processus s'harmoniser avec celui en cours sur la mutation du
Conseil Economique et Social, et par-delà celle de I'ensemble du système des Nations Unies,
en vue d'une meilleure intégration de trois dimensions du développement durable, à savoir
les dimensions économique, sociale et environnementale, dans le nouvel agenda post 2015.
Le nouveau programme que nous sommes appelés à mettre sur pied devra être universel,
ambitieux, capable de répondre aux défis immenses auxquels fait face I'humanité et porteur
de transformations positives, sur la base du principe des responsabilités partagées et
différenciées.
Dans cette perspective, il serait important de nous appuyer sur la contribution des femmes,
des jeunes et de la société civile, tant dans la conception que dans I'exécution de cet
agenda. Nous devrions également nous inspirer des leçons de la mise en oeuvre des
Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Monsieur le Président,
S'agissant particulièrement du changement climatique, comme question importante
résoudre pour l'après-2015, permettez-moi de rappeler qu'aux termes du document final de
la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), les Etats se sont
engagés pour I'abandon des modes de consommation et de production non viables à long
terme, en faveur de modes durables de gestion des ressources naturelles sur lesquelles
repose le développement économique et social, voire I'avenir de I'humanité.
Le changement climatique constitue une menace pour I'homme et ses droits fondamentaux,
particulièrement pour les populations vulnérables, dont celles du continent africain et des
pays insulaires.
Contribuer à en limiter I'impact est, pour chacun de nos Etats, une responsabilité envers sa
population, un service à I'espèce humaine et un devoir de solidarité internationale.Consciente de cela, la République Démocratique du Congo, pays à la biodiversité exceptionnelle, s'est toujours imposé de gérer ses ressources naturelles avec le souci de l'avenir. C'est dans cette optique que s'inscrit la politique de gestion de nos écosystèmes forestiers.
Le projet du Grand Inga relève de la même Iogique. II y a lieu de souligner, en effet, que ce
projet devrait, à terme, permettre de produire 40.000 mégawatts d'électricité, soit assez pour satisfaire les besoins énergétiques de près de la moitié de I'Afrique. Une énergie propre
et renouvelable, compatible avec les exigences du développement durable.

Monsieur le Président,
C'est aujourd'hui que nous devons commencer à planter le décor pour I'après-2015.
Dans ce contexte, j'émets le souhait de voir les propositions qui sortiront de cette session
traduire notre volonté commune de privilégier la dimension économique, sociale et
environnementale du développement durable.
Ces propositions devront couvrir nos programmes Iocaux, nationaux et régionaux de
développement. Elles devront également impulser une cooperation internationale audacieuse
et refléter la volonté de chacun de nos Etats à contribuer à la paix et à la sécurité
internationale.

Monsieur le Président,
Sans paix, aucun progrès n'est envisageable. Sans un minimum de conditions de sécurité des
personnes et de leurs biens, tout développement est hypothétique. Cela est d'autant plus
inacceptable que la rupture de la paix est le fait d'une agression extérieure.
C'est la triste histoire récente de mon pays.
II est à ce sujet important de rappeler une double réalité, souvent méconnue ou occultée,
à savoir : que c'est pour avoir posé un acte de solidarité en accueillant sur son territoire des
refugiés originaires du Rwanda, que les populations congolaises de I'Est de mon pays sont
privées de la paix, droit élémentaire de tout être humain et qu'ils n'arrètent de compter les
morts, I'épisode le plus récent de cette tragédie sans fin étant celui de ces femmes et
enfants de Goma aplatis sous les bombes au mois de juillet dernier.
Une véritable tragédie dont I'ampleur n'a d'égale dans I'histoire de I'humanité et qui ne peut
laisser cette dernière indifférente.
II y a lieu de se demander ce qui resterait du droit international humanitaire, si accueillir des
réfugiés en détresse, acte humanitaire par excellence, devait désormais être considéré
suffisant pour justifier des agressions sans fin de la part du pays dont lesdits réfugiés sont
originaires.

Monsieur le Président,
Les récents bombardements de Mutaho et de Goma sont d'autant plus condamnables qu'ils
ont été perpetrés alors que le gouvernement de la République Démocratique du Congo était
en train d'exécuter la feuille de route fixée par I'Accord-cadre d'Addis-Abeba, en ce compris
les pourparlers avec le groupe armé auteur desdits bombardements.
Je voudrais néanmoins réaffirmer la détermination de mon pays de s'acquitter de tous les engagements souscrits dans le cadre de cet Accord-cadre. C'est dans cette optique que les
actions concrètes ci-après ont déjà été posées par le Gouvernement congolais :
La mise en place du Mécanisme National de Suivi de la mise en oeuvre des
engagements de la République Démocratique du Congo ;
L'accélération et la systématisation de la réforme du secteur de sécurité,
particulièrement de I'Armée, de la Police et de la justice ;
- La décentralisation qui a franchi un pas supplémentaire vers sa matérialisation avec
I'adoption des lois nécessaires pour sa mise en oeuvre ;
- La réforme de la gestion des finances publiques complétée par I'entrée en vigueur
des mesures d'assainissement du climat des affaires ;
La restructuration de la Commission Électorale Nationale Indépendante qui s'est
immédiatement mise ÿ I'oeuvre avec comme priorité la poursuite du processus
électoral en rue de I'organisation des élections locales, municipales, provinciales,
sénatoriales et des Gouverneurs de province ;
La tenue des Concertations Nationales depuis le 7 septembre 2013 dont I'objectif est
la recherche de la cohésion nationale pour mieux faire face ÿ tous les défis que la
nation congolaise est appelée à relever.

Par-delà ces efforts de la République Démocratique du Congo, I'avènement d'une paix
durable dans la région dépend de deux conditions majeures : la fin de I'impunité sous toutes
ses formes, d'une part, et d'autre part, la mise en oeuvre diligente, par les autres signataires
de I'Accord-cadre des engagements qui leur incombent aux termes dudit accord.
Aussi, une fois de plus, mon pays lance-t-il un appel pressant à notre Organisation
Universelle de traiter tous les Etats membres avec la même rigueur et d'exiger de chacun le
strict respect des principes de la Charte des Nations Unies.
Dénoncer la violation de ces principes est certes une bonne chose ; mais sanctionner ceux
qui les violent est de loin meilleur. Surtout quand la violation est établie, persistante et
répétitive.

Monsieur le Président,
Je ne saurais terminer mon propos sans remercier la SADC, la CIRGL, I'Union Africaine et
I'Union Européenne pour le rôle essentiel-qu'elles jouent dans le maintien de la paix au
niveau de notre région.
Je remercie tout autant les Nations Unies, singulièrement les membres du Conseil de
Sécurité, ainsi que tous les Etats qui, depuis plusieurs années, se sont engagé à nos côtés
pour assurer la paix en République Démocratique du Congo.
Nous leur sommes d'autant plus reconnaissants qu'ils contribuent à I'une des ruptures
opérer pour un programme de développement pour I'après 2015 qui réponde aux exigences
d'un monde meilleur pour tous. II s'agit de se convaincre que, par-delà nos clivages, nous avons un destin commun et de considérer nos diversités pour ce qu'elles sont
fondamentalement, à savoir : une richesse.
Pour la Communauté Internationale, il est en effet plus que temps de trouver les voies et
moyens de permettre à des millions des gens non pas d'etre simplement en vie, mais de
vivre dignement, dans un monde où la paix, la sécurité et la justice sont une réalité pour
tous.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,

Je vous remercie.


http://radiookapi.net/files/Discours-Kabila.pdf

"RD Congo : il faut mourir pour l’Amérique, sinon on est mort…

"RD Congo : il faut mourir pour l’Amérique, sinon on est mort…
(AgoraVox 21/09/2013 - 09:13)




« Si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous », a décidé l’Amérique des néo-conservateurs sous la présidence de George Bush. La doctrine qui, en réalité, date de beaucoup plus longtemps, s’applique à tous les pays du monde. Il faut s’empresser de prendre part aux guerres décidées par les Etats-Unis, peu importe le motif avancé. En Afrique, un pays fut longtemps au rendez-vous mais finit par lâcher prise. La République Démocratique du Congo, ex Zaïre. Non pas tant parce qu’il refusa de continuer à servir les objectifs militaires de Washington mais bien parce que, saigné et ruiné par des années de sacrifice, le pays n’avait plus les moyens de s’impliquer dans de nouvelles guerres décidées par les Etats-Unis. La sanction sera implacable. Car dans la logique de l’Oncle Sam, si on ne sert plus d’allié militaire de première ligne, on ne sert plus à rien et on doit être traité comme tel. Le « marche ou crève ». Des tas d’idées trottent dans la tête des Congolais de tous horizons. Ce « grand peuple », fier et glorieux il y a peu de temps, gît aujourd’hui au ras des pâquerettes. Après avoir infligé des bombardements à la population de Goma, on somme les Congolais, comme une vulgaire peuplade, de revenir à Kampala pour négocier avec le M23. Une milice créée et parrainée par l’Ouganda et le Rwanda, les deux alliés militaires des Etats-Unis dans la région[1]. Négocier sous le toit de son bourreau avec les enfants du bourreau. Un peuple est humilié au-delà de l’imaginable, mais les Congolais n’ont guère le choix. Le Congo est aujourd’hui un « nain » militaire que Museveni et Kagamé s’« amusent » à maltraiter tous les quatre matins et dans la totale impunité. Il n’y a pourtant pas si longtemps des noms comme « Zaïre », « FAZ » ou « Mobutu » suffisaient à angoisser bien des dirigeants du Continent Noir. Que s’est-il passé ?

La réponse est à rechercher dans la vision que les Etats-Unis ont du reste du monde : une puissance perpétuellement en guerre et pour qui ne comptent que les dirigeants et les nations qui s’associent à ses guerres. Les dirigeants rwandais et ougandais n’ont pas de recette miracle. Ils ont juste consenti à faire ce que le Zaïre de Mobutu ne voulait ou ne pouvait plus faire : faire les guerres de l’Amérique.
Le Congo fut pourtant longtemps un fidèle allié militaire des Etats-Unis. Mais dans la logique atlantiste du « marche ou crève », la Patrie de Lumumba, même ruinée, n’aurait jamais dû baisser les bras. Elle sera livrée en pâture aux nouveaux alliés militaires de Washington. Museveni (Ouganda) et Kagamé (Rwanda), les nouveaux Mobutu au service de l’Oncle Sam, peuvent bomber le torse. Ils ont les mains libres et un immense coffre-fort : les richesses de l’Est du Congo.

Le soldat oublié ou une nation qui a tant « donné »…
Tout avait pourtant bien commencé dans ce qui aurait pu être une histoire de rêve entre la Première puissance du monde et un pays d’Afrique disposant d’immenses richesses naturelles qu’il suffisait de mettre à profit pour le bonheur de biens des peuples. La deuxième Guerre mondiale s’enlisait et l’angoisse d’une possible victoire du Troisième Reich sur l’Angleterre tenaillait le « Monde libre ». Le Congo et les Congolais furent au rendez-vous et fournirent des troupes qui remportèrent des victoires décisives, notamment contre l’armée italienne en Abyssinie[2] (l’actuelle Ethiopie). Mais les troupes ne suffisaient pas. Il fallait une arme redoutable pour changer le cours de la guerre. Le Congo sera le seul pays au monde capable de fournir de l’uranium en quantité[3] au projet Manhattan. Les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki, fabriquées avec de l’uranium congolais, marquent la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le « Monde libre » a gagné, les peuples d’Europe peuvent exulter. Ils seront en paix pour longtemps. Mais la facture de l’uranium et de l’effort de guerre congolais ne sera jamais payée au peuple congolais. Ça se saurait[4]… Mais bon…

Le 30 juin 1960, les Congolais accèdent à l’indépendance du Royaume de Belgique. Ils élisent leur leader Patrice Lumumba. Mais Washington n’est pas content parce que Lumumba serait un communiste. Le leader congolais va répéter à qui veut l’entendre qu’il n’est pas communiste. Peine perdue. La guerre de l’Amérique et ses alliés contre le communisme est totale et ne permet de prendre aucun risque. Lumumba sera sauvagement exécuté sur ordre de la CIA. Les Congolais, qui espéraient décider librement de leur destin, vont se retrouver embrigadés dans le camp de l’Amérique qui impose son agent à la tête du pays, le général Mobutu Sese Seko. Le Congo, tout un pays, sera littéralement réquisitionné pour servir à la fois de base arrière des Etats-Unis dans la lutte contre le communisme en Afrique et de réserve de matières premières stratégiques.

Tout au long de la Guerre froide, le Congo sera le seul pays fournissant de l’uranium en quantité. Le cobalt congolais (60 à 70 % des réserves mondiales) servira à la fabrication des missiles, le cuivre, à la fabrication de douilles des balles et des obus. La Guerre froide peut durer. La guerre du Viêt-Nam, bien que perdue par l’Amérique, dura si longtemps grâce au cuivre congolais.
Pendant ce temps, les Zaïrois/Congolais s’appauvrissaient et se mouraient. Routes, hôpitaux, écoles tombaient en ruine. L’Etat cessa de payer les salaires et ouvrit la porte à la corruption généralisée. Les opposants étaient assassinés ou contraints à l’exil. Mobutu n’était pas vraiment un Président pour le peuple congolais, mais il fut armé et maintenu au pouvoir, trente-deux ans durant. Parce qu’il avait consacré toute son énergie à servir la logique militaire des Etats-Unis et ne lésina pas sur les moyens. Peu importait le sort de « sa » population.
La guerre d’Angola va révéler un autre côté sombre de l’alliance avec Washington. Les Congolais/Zaïrois, se retrouvent embarqués dans une guerre absurde contre un pays voisin, l’Angola, coupable d’allégeance au marxisme-léninisme. Pendant deux décennies, le Congo servira de base arrière aux combattants de l’UNITA. Kinshasa enverra même ses propres soldats pour se battre en Angola dans une alliance peu glorieuse où figurait entre autre les unités du régime sud-africain d’apartheid. Mais c’était la guerre à mener au nom de l’Oncle Sam.

Aucun espoir
La Guerre froide prend fin avec la chute du Mur de Berlin en novembre 1989. Les Congolais croient avoir assez donné et espèrent enfin reprendre le contrôle de leur destin en tant que nation. Dans son discours de La Baule, en juin 1990, François Mitterrand, en présence de Mobutu, insiste sur la démocratisation de l’Afrique. Tout le monde se met à rêver d’un Congo enfin heureux. Oui, rêver… parce que quelque chose a échappé aux Africains. Ils ont oublié les Etats-Unis. Washington a concocté son propre agenda et n’a que faire des processus de démocratisation. L’administration Clinton tient fermement à ce que les Etats-Unis, après avoir triomphé du Bloc soviétique, s’invitent pleinement en Afrique, longtemps restée la chasse gardée des anciennes puissances coloniales européennes (France, Angleterre).
Le malheur pour le Congo et l’Afrique centrale est que les Etats-Unis ne raisonnent qu’en fonction d’« ami » et d’« ennemi ». Donc la guerre. Deux dossiers au moins sont sur la table à Washington : l’islamisme et l’accès aux gisements miniers.

L’obsession pour l’islam politique commence avec la révolution iranienne de 1979 et l’instauration d’un régime islamique à Téhéran. Un Afrique, un pays va devenir la cible de l’Amérique. Le Soudan qui tombe entre les mains des frères musulmans après le coup d’Etat du général Omar el-Béchir et la montée en puissance du chef islamiste Hassan al-Tourabi. Les Etats-Unis se sont trouvé un nouvel ennemi. Il faut lui faire la guerre.
Mobutu et les Zaïrois/Congolais ne peuvent pas mener la guerre du Soudan. Le pays est exsangue. Mais, enfin, n’ont-ils pas assez donné ? Il semble que la question n’aurait jamais dû se poser. Il fallait envoyer des troupes zaïroises au Soudan. Il fallait s’engager dans la nouvelle guerre de l’Amérique. Les Congolais sont loin d’imaginer à quel prix ils payeront leur indisponibilité.

Un Président de la région, Yoweri Museveni (Ouganda) se prête au « jeu » de Washington. Il sera la pièce maîtresse d’une coalition militaire qui aboutira au démantèlement du Soudan, un projet des Etats-Unis[5]. Museveni a, dans les rangs de son armée un certain Paul Kagamé (directeur adjoint des services de renseignement militaire), sujet rwandais, mais servant, comme de nombreux exilés rwandais, au cœur des institutions de l’Etat ougandais. Ils avaient aidé Museveni à prendre le pouvoir à Kampala durant les années de maquis (1980-86) dont ils sortirent victorieux grâce au soutien politique, financier et militaire des États-Unis. Ils vont s’illustrer également dans la guerre du Soudan aux côtés du rebelle John Garang, sorte de Savimbi du Sud-Soudan. Les Congolais, restés en dehors de la guerre du Soudan, ne voient rien venir. Washington va récompenser ses nouveaux alliés.
Les exilés rwandais engagés dans l’armée ougandaise, les « Tutsis », veulent revenir au Rwanda et prendre le pouvoir. Accordé ! Mais le Rwanda n’est pas assez « juteux ». Ils rêvent de beaucoup plus grand. Le Zaïre. Accordé aussi ! Les Congolais ne voient toujours rien venir. Lorsqu’éclatent les premières escarmouches dans la pleine de la Ruzizi, dans le Sud-Kivu, en octobre 1996, les Zaïrois/Congolais, croient toujours être à l’abri. Leur pays a trop donné aux Occidentaux pour être impunément inquiété par les pays voisins.

Du statut d’allié stratégique au rang de simple proie
Il faudra beaucoup de temps pour se rendre compte qu’en dépit de tout ce que l’Occident avait pris aux Congolais, ce peuple était en train d’être « poignardé dans le dos » pour reprendre l’expression du Maréchal Mobutu, dépité. Il fallait faire la guerre du Soudan. Museveni et Kagamé s’étaient acquittés. Il fallait envoyer des soldats zaïrois au Darfour pour parachever le démantèlement du Soudan et en Somalie où, après le fiasco de l’Opération américaine Restore Hope, Washington s’appuie sur des contingents africains, ougandais notamment pour combattre les Shebab. Ougandais et Rwandais ont toujours répondu présents. Ils y meurent, mais y meurent pour l’Amérique, et ils ont leur récompense.
En 2011, l’ancien secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, Herman Cohen, affirme d’un air enthousiaste qu’au Département d’Etat américain « le Kivu fait partie du Rwanda . » En janvier 2009, Nicolas Sarkozy, dont la proximité avec l’« Amérique profonde » est de notoriété publique, affirme au cours du vœu au corps diplomatique : « Le Congo doit partager son espace et ses richesses avec le Rwanda »[6]. En février 2013, Johnnie Carson, le sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines, déclare que « Les USA vont aider la RD Congo comme ils l’ont fait en ex-Yougoslavie et au Soudan ». Sous-entendu, pour les Etats-Unis, le Congo doit être morcelé au profit du Rwanda et de l’Ouganda comme le Soudan et l’ancienne Yougoslavie. Reste à savoir à quel prix.

Car les Congolais refusent de se soumettre au pouvoir des dirigeants ougandais et rwandais. Washington regarde ailleurs. Les Congolais du Kivu finiront peut-être par se soumettre. Il faut juste les briser par les guerres à répétition. Alors on massacre, on viole les femmes pour détruire les familles et faire disparaître les populations autochtones afin de les remplacer, on jette des populations dans la nature où elles finissent par mourir de faim, de maladie, de soif,… Un génocide ? Washington et les capitales occidentales se taisent dans toutes les langues. Tant que ceux qui violent, massacrent, pillent et chassent les populations sont des alliés militaires des Etats-Unis, l’impunité doit être totale. Le calvaire des Congolais se résume en cette phrase de Susan Rice, l’Ambassadrice américaine auprès de l’ONU à qui on demanda, en décembre 2012, de condamner le Rwanda pour son soutien au M23. Elle répondit : « Ce n’est que le Congo ».
Et comme si le message de l’impunité doit être bien compris, le Rwanda lance des obus sur Goma, une ville densément peuplée, sous la barbe des casques bleus[7]. Parmi les victimes, justement, un casque bleu, mais l’ONU, pour la première fois de son histoire, ne parviendra même pas à publier un communiqué condamnant la mort d’un de ses soldats de la paix. Les diplomates rwandais ont réussi à bloquer les projets de résolution au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU. Au Rwanda, on s’en fout. Ce n’est pas la première fois qu’on tue un casque bleu[8].

Six millions de morts, et alors !
Les Congolais et les ONG crient au scandale face au massacre et à l’inaction de la communauté internationale. On a bombardé des populations civiles et tué un casque bleu. Ce sont des crimes de guerre ! Mais, il n’y a pas le moindre écho. Washington, Paris, Bruxelles, Londres,… se taisent dans toutes les langues. La Cour Pénale Internationale est désespérément muette.
Les Congolais ont beau crier : oh hé ! Oh hé ! On massacre ici ! Il y a eu des millions de morts !... C’est le silence lunaire. En revanche, lorsqu’on s’appelle Kadhafi, Saddam Hussein ou Bachar Al-Assad, il suffit d’« éternuer » pour s’attirer les foudres des grandes démocraties. Vous êtes bombardé et exécuté au nom des droits de l’homme. Kadhafi a péri parce qu’il était « soupçonné de vouloir commettre » un massacre à Benghazi. « Soupçonné de vouloir… »

Au Congo, on en est à six millions de morts, peut-être davantage et pas un seul agent rwandais ou ougandais n’a été déféré devant un seul juge, nulle part au monde pour les effroyables crimes commis au Congo.
Parce qu’ils font les guerres de l’Amérique. La totale impunité fait partie des récompenses, en plus de l’enrichissement par le pillage. Peu importe la souffrance infligée à tout un peuple. Celui-ci et ses dirigeants n’avaient qu’à faire le bon choix.
Il faut mourir pour l’Amérique, sinon, on est un peuple mort.

Boniface MUSAVULI"

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Après le Kenya, 34 autres pays africains veulent quitter la CPI

Après le Kenya, 34 autres pays africains veulent quitter la CPI


L’Union Africaine organise un sommet spécial en octobre pour aborder un retrait en masse de la Cour Pénale Internationale, en signe de protestation envers les procès des dirigeants kényans.
Une lettre envoyée par les dirigeants africains à la CPI explique que la présence du vice-président kényan William Ruto à son procès à La Haie allait désavantager le Kenya.
L’Union Africaine avait déjà accusé la CPI de “chasser” des dirigeants africains et d’ignorer les atrocités commises ailleurs.
La CPI répond qu’elle défend les victimes de crimes où qu’elles soient.
Le sommet extraordinaire se tiendra dans la capitale ethiopienne Addis Abeba, siège de l’UA, le 13 octobre.
Se retirer ou non du Statut de Rome « sera une décision prise par chaque Etat individuellement, l’UA n’interviendra en aucun cas dans cela », a précisé le vice-président de la Commission de l’UA Erastus Mwencha.
Le sommet pourrait cependant marquer le début d’un exode des Etats africains parties à la Cour. 34 des 54 pays membres de l’Union Africaine ont ratifié le traité de la CPI.
Quelques jours avant le début du procès de William Ruto à la CPI ce mois-ci, le parlement kényan avait voté un retrait de la CPI. Ce vote n’affectera pas le procès de M.Ruto, ni celui du president kényan Uhuru Kenyatta en novembre.
Tous deux sont pour « crimes contre l’humanité » pour leur rôle présumé dans les violences ethniques ayant déchiré le Kenya après l’élection présidentielle de 2007.
Depuis le début des enquêtes en 2010, les témoins font l’objet d’intimidations, selon la CPI.
Dernier épisode en date, l’identité du premier témoin dans le procès Ruto a été dévoilée mercredi sur internet au Kenya.
Liste des pays africains faisant partie de l’organisation scélérate
Les premières bases du Statut ont été posées en 1948 avec la résolution n.260, 9 décembre, 1948 de l’Assemblée générale des Nations unies avec la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, qui a déterminé un pas important vers la création d’une cour permanente avec juridiction sur les crimes du futur Statut de Rome.
Le Statut de la CPI fut signé à Rome le 17 juillet 1998 par 120 États. Veuillez prendre note que le Cameroun ne l’a jamais signé
Le 15 Février 2013, la Côte d’Ivoire déposait son instrument de ratification du Statut de Rome et devenant ainsi le 122e État membre de l’organisation scélérate. « En ratifiant le Statut de Rome, le gouvernement de la Côte d’Ivoire a pris une décision courageuse pour mettre fin à l’impunité et rétablir la paix et la justice pour tous les Ivoiriens », avait déclaré Francis Dako, coordinateur régional pour l’Afrique de la Coalition pour la CPI.
Les 34 pays africains ci-dessous sont signataires du Statut de Rome. Le caractère gras a été introduit juste pour faciliter la lecture:
1- Afrique du Sud
2- Bénin
3- Botswana
4- Burkina Faso
5- Burundi
6- Cap-Vert
7- République du Congo
8- République démocratique du Congo
9- Comores
10- Côte d’Ivoire
11- Djibouti
12- Gabon
13- Gambie
14- Ghana
15- Guinée
16- Kenya
17- Lesotho
18- Libéria
19- Madagascar
20- Malawi
21- Mali
22- Maurice
23- Namibie
24- Niger
25- Nigeria
26- Ouganda
27- République centrafricaine
28- Sénégal
39- Seychelles
30- Sierra Leone
31- Tanzanie
32- Tchad
33- Tunisie
34- Zambie

Sévérine Toche avec BBC

http://www.direct.cd/2013/09/23/apres-kenya-34-autres-pays-africains-veulent-quitter-cpi.html?fb_source=pubv1 

Joseph Kabila à New York: Voici ce que disent les combattants


Joseph Kabila à New York: Voici ce que disent les combattants




Affaire à suivre...