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vendredi 9 mai 2014

JOHN KERRY INDIQUE LA SORTIE! J KABILA OSERA-T-IL VRAIMENT S'Y OPPOSER?

 JOHN KERRY INDIQUE LA SORTIE! J KABILA OSERA-T-IL VRAIMENT S'Y OPPOSER?



Présidentielle 2016 en RDC: Kabila doit respecter la Constitution (Kerry)


Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, doit respecter la Constitution de son pays qui lui interdit de briguer un nouveau mandat en 2016, a déclaré dimanche à Kinshasa le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Le ministre des Affaires étrangères américain a également annoncé que Washington avait décider de débloquer immédiatement 30 millions de dollars d'aide supplémentaires destinés à soutenir le processus électoral congolais et la reconstruction dans l'Est du pays ravagé par vingt ans de conflits.

"Je crois que (le président Kabila) a clairement en tête le fait que les Etats-Unis d'Amérique sont intimement convaincus [...] que le processus constitutionnel doit être respecté", a déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères américain, John Kerry à l'issue d'une rencontre avec le président congolais.

"C'est ainsi que l'on renforce un pays. Je n'ai aucun doute sur le fait que l'héritage du président Kabila sera défini par les progrès qu'il a fait, en particulier l'année dernière, en vue de la résolution de la question sécuritaire dans l'Est du pays, et sur le plan économique", a dit M. Kerry, faisant référence à la victoire de l'armée congolaise sur les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) fin 2013, et à la stabilisation de l'économie nationale, notamment grâce à une maîtrise de l'inflation.

"C'est un homme jeune qui dispose encore d'un temps considérable pour apporter sa contribution à son pays", a estimé le secrétaire d'Etat.

"Les Etats-Unis d'Amérique pensent qu'un pays est renforcé, que son peuple éprouve du respect pour sa nation et son gouvernement quand le processus constitutionnel est mis en oeuvre comme il convient et qu'on s'attache à le faire respecter", a encore dit M. Kerry.

"Comme signe de notre engagement" au soutien du gouvernement et du peuple congolais, "les Etats-Unis vont débloquer immédiatement 30 millions de dollars de financement supplémentaires destinés à soutenir des élections transparentes et crédibles de même que des programmes de reconstruction dans l'Est du Congo", a-t-il ajouté.

"Il va sans dire, évidemment, que les échéances et le processus (électoral) doivent être fixés et parfaitement définis, et le plus tôt sera le mieux", a précisé M. Kerry.

Le secrétaire d'Etat est aussi revenu sur la situation dans l'Est, où l'armée congolaise, soutenue par les Casques bleus de la Mission de l'ONU au Congo (Monusco) poursuit son travail de pacification. "Nous devons maintenir la pression sur les FDLR (rebelles hutu rwandais) et les autres groupes armés" (une cinquantaine) qui sont encore actifs dans la moitié est du pays, a-t-il dit.

Arrivé au pouvoir par voie successorale à la mort de son père, Laurent-Désiré Kabila, en 2001, Joseph Kabila est âgé de 42 ans.

Elu chef de l'Etat en 2006 à l'occasion des premières élections libres du Congo indépendant, il s'est maintenu au pouvoir pour cinq années de plus en 2011 à l'issue d'un scrutin contesté par l'opposition et la communauté internationale.

La Constitution lui interdit de se présenter pour un nouveau mandat en 2016, mais nombre d'opposants soupçonnent son clan de vouloir modifier la loi fondamentale pour lui permettre de se maintenir au pouvoir.

nr-mj/sba



 Labille invite Kabila à "respecter la Constitution"


Jean-Pascal Labille, Didier Reynders et le président congolais
 Joseph Kabila (archives, 24 septembre 2013), © belga
Le ministre belge de la Coopération au développement, Jean-Pascal Labille, a implicitement appelé mardi le président congolais Joseph Kabila à respecter la Constitution de la République démocratique du Congo (RDC) et à ne pas briguer de troisième mandat à la tête du pays, joignant ainsi sa voix à celle du chef de la diplomatie américaine, John Kerry.
"Lorsqu’il y a une Constitution qui prévoit un certain nombre de mandats, cette Constitution doit être respectée", a-t-il affirmé devant les 7èmes assises de la Coopération belge au développement qui se tenaient au palais d’Egmont à Bruxelles.
"Sinon, à quoi sert-il d’écrire une Constitution", a ajouté M. Labille, parlant de "règles de base que nous devons respecter. "Et ce sont ces règles-là qui nous permettront de contribuer au développement socio-économique" du pays, a-t-il fait valoir.
La Constitution congolaise, adoptée par référendum en décembre 2005, interdit au président d’exercer plus de deux mandats d’affilée. Mais nombre d’opposants soupçonnent le clan présidentiel de vouloir modifier la loi fondamentale pour permettre à M. Kabila de se maintenir au pouvoir au delà de l’expiration de son second mandat, en décembre 2016.
En visite à Kinshasa, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, avait exhorté dimanche le chef de l’Etat congolais à quitter le pouvoir à l’issue de son second quinquennat, "Nous avons des limitations des mandats dans notre pays, nous avons vécu ce processus pendant des siècles et nous encourageons d’autres pays à respecter leurs constitutions", avait dit le chef de la diplomatie américaine.
Son émissaire spécial pour la région des Grands Lacs, Russell Feingold, avait été encore plus explicite. "Nous ne voulons pas" que M. Kabila change la Constitution ou fasse un troisième mandat, avait-t-il expliqué devant quelques journalistes,
Âgé de 42 ans, M. Kabila est arrivé au pouvoir en 2001 par voie successorale après l’assassinat de son père, le rebelle Laurent-Désiré Kabila, qui avait déposé par les armes le dictateur Mobutu Sese Seko en 1997.
Elu chef de l’Etat en 2006 à l’occasion des premières élections libres du Congo indépendant, M. Kabila s’est maintenu à la présidence pour un second mandat de cinq ans de plus en 2011 à l’issue d’un scrutin contesté par l’opposition et la communauté internationale.
Tout en rappelant le caractère "intangible" des frontières congolais, M. Labille a d’autre part, appelé la RDC et le Rwanda - souvent à coûteux tirés par milices interposées - à s’entendre car ils "resteront voisins qu’on le veuille ou non".
Le ministre a néanmoins déploré certaines lenteurs du côte congolais, notamment en ce qui concerne la Communauté économique des pays des Grands lacs (CEPGL) - un embryon de "marché commun" rassemblant la RDC, le Rwanda et la Burundi - qui a nombre de projets régionaux dans ses cartons.
"J’aimerais que cela aille parfois plus vite en RDC", a-t-il dit, en déplorant que bien peu de décisions n’aient été prises ces derniers mois à Kinshasa




















Kinshasa défend son pétrole



Kinshasa défend son pétrole

MARIE-FRANCE CROS

Après avoir fait longtemps l’autruche, le gouvernement de Kinshasa s’oppose cette fois ouvertement à l’Angola pour défendre son pétrole off-shore. Le 11 avril, en effet, le ministre des Affaires étrangères congolais, Raymond Tshibanda, a écrit au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, pour lui demander que la Commission onusienne des limites du Plateau continental " s’interdise" d’examiner la demande angolaise en cette matière avant que Luanda et Kinshasa résolvent leur différend frontalier.


http://www.lalibre.be/actu/international/kinshasa-defend-son-petrole-53626e6e357061b5339fcab4

Comprendre l'opération "Mbata ya bakolo" à Brazzaville en 10 questions


Comprendre l'opération "Mbata ya bakolo" à Brazzaville en 10 questions


Des Congolais de la RDC quittent Brazzaville à la suite de l'opération Mbata ya bakolo. © DR


Depuis début avril, la police brazzavilloise traque les "kuluna" (délinquants) et autres "étrangers en situation irrégulière". À ce jour, des milliers de Congolais de la RDC ont été refoulés, parfois dans des conditions indignes. Dérapages en série ou simple lutte contre la criminalité ? "Jeune Afrique" décrypte l'opération "Mbata ya bakolo" en 10 questions-réponses.
"Ça dérape", lâche un conseiller diplomatique africain à Brazzaville. L'opération "Mbata ya bakolo" (la "gifle des aînés", en lingala) est pourtant "saluée" par la population locale, selon la police du Congo-Brazzaville qui traque, depuis le 4 avril, les kuluna – les gangs de Kinshasa – et tous "les étrangers en situation irrégulière" sur le territoire congolais.

1. Pourquoi avoir dénommé l'opération "Mbata ya bakolo" ?

Les mauvaises langues à Kinshasa soutiennent que "Mbata ya bakolo" est un clin d'œil à la différence d'âge de deux chefs d'État sur les deux rives du fleuve Congo. Une opération qui ne serait autre chose qu'une "gifle de l'aîné Denis Sassou Nguesso (70 ans) au cadet Joseph Kabila (42 ans)." Cela n'a pourtant "rien à voir", à croire le colonel Jules Monkala Tchoumou, directeur central de la sécurité publique et porte-parole de la police du Congo-Brazzaville.
Contacté par Jeune Afrique, l'officier est revenu sur le "choix de ce nom de baptême" attribué à l'opération en cours dans la capitale brazzavilloise. "Mbata ya bakolo ou la gifle des aînés, c'est pour rappeler aux kuluna, qui sont généralement des jeunes, qu'en Afrique, on respecte les aînés", explique le colonel. "Avec cette opération, des aînés donnent donc une correction à ces jeunes qui se distinguent par des actes de banditisme, souvent contre les personnes plus âgées qu'eux", ajoute-t-il.

2. Pourquoi maintenant ?

Les versions diffèrent selon qu'on se trouve sur une rive ou l'autre du fleuve Congo. À Brazzaville, la police justifie l'opération par la "poussée de la criminalité" dans les quartiers périphériques de la capitale du Congo. Une poussée qui s'expliquerait par la "présence de plus en plus marquée" des kuluna qui ont fui Kinshasa à la suite des opérations "Likoki" (coup de poing, en lingala) et "Likofi +". "Ces délinquants ont exporté à Brazzaville les mêmes modes opératoires : usage d'armes blanches (machettes, arrache-clous, couteaux, …) pour extorquer les biens d'autrui", accuse le colonel Monkala. Le responsable fustige aussi "des hommes en armes centrafricains" qui sont entrés au Congo à la suite de la crise en Centrafrique.


Les Brazzavillois disent qu'ils sont envahis par les Congolais de la RDC. C'est la seule motivation de 'Mbata ya bakolo'
Un proche d'André Kimbutagouverneur de Kinshasa

Mais à Kinshasa, l'argumentaire de Brazzaville ne passe pas. Si devant les caméras, on se refuse d'"émettre un quelconque jugement sur la légitimité des motivations des autorités de Brazzaville" à lancer l'opération "Mbata ya bakolo", dans les coulisses de l'Hôtel de ville de Kinshasa, les langues se délient. "Les Brazzavillois disent qu'ils sont envahis par les Congolais de la RDC, c'est la seule motivation de cette opération", tance un proche d'André Kimbuta, gouverneur de la ville-province de Kinshasa. "C'est pourquoi ils ont déjà refoulé plus de 60 000 personnes. À qui voudrait-on faire croire qu'il y a autant de kuluna à Brazzaville ?", lance-t-il.

3. Qui a décidé ?

Près de 1 500 policiers sont mobilisés à Brazzaville. "Mbata ya bakolo nécessite donc des moyens logistiques énormes, commente le colonel Jules Monkala. Pour être effective, l'opération devait être validée par le ministre de l'Intérieur [Raymond Zéphyrin Mboulou]."

4. Qui sont traqués et quid des violences policières rapportées ?

"Mbata ya bakolo n'est pas une chasse à nos frères de la RDC", martèle le porte-parole de la police brazzavilloise, dénonçant la "surenchère médiatique" à Kinshasa. Et sur les réseaux sociaux, certaines photos des émeutes d'Haïti de 2010 ont même été présentées comme celles des violences subies par les expulsés de Brazzaville, comme ici :

"Nous nous attaquons à un type de banditisme et non aux ressortissants de la RDC. Mais il est vrai que nous avons vite fait la connexion entre la montée de la criminalité à Brazzaville et l'immigration clandestine", affirme le colonel Monkala pour justifier également la traque en cours des "étrangers en situation irrégulière".
À Kinshasa, Emmanuel Akwety, ministre provincial en charge de la Population et de la Sécurité, affirme néanmoins avoir recueilli "plusieurs témoignages" des refoulés de Brazzaville faisant état des "violences policières". "Des cas de viol, d'extorsion, de pillage nous ont été rapportés", confie-t-il, dénonçant également des "expulsions irrégulières de certains compatriotes que la police brazzavilloise a ravi des titres de séjour".

5. À quoi sert le "laissez-passer" entre Kin et Brazza ?

Pour traverser d'une rive à une autre du fleuve Congo, le Kinois ou le Brazzavillois n'a pas besoin de visa, mais d'un simple "laissez-passer". Ce document ne permet néanmoins "la libre circulation" que pendant 72 heures et ne constitue nullement un document de séjour, rappelle-t-on à Brazzaville.


6. Les autorités de la RDC ont-elles été prévenues ?

Pour Kinshasa, Brazzaville a violé la Convention de Luanda signée le 3 décembre 1999 entre la RDC et le Congo. "En substance, l'article 16 de ce texte exige de l'État qui veut procéder à des expulsions d'avertir au préalable par voie diplomatique l'autre État concerné et de prendre des dispositions pour que les droits humains soient respectés pendant l'opération", résume Emmanuel Akwety. À l'en croire, "les autorités de Kinshasa n'ont pas été saisies". C'est également une "violation du mécanisme de coopération spéciale qui existe entre les deux villes (Cospeco)", ajoute-il. Mais, de son côté, Brazzaville soutient en avoir informé l'ambassade de la RDC sur place.

7. Combien de refoulés ?

Kinshasa parle de "près de 64 000 refoulés" en trois semaines ! Mais à Brazzaville, on fait la nette distinction entre les "expulsions" et les "départs volontaires". Selon le colonel Jules Monkala, à la date du 2 mai, seuls 1 404 Congolais de RDC avaient été refoulés, "les listes visées par l'ambassade de la RDC faisant foi". Par ailleurs, "46 411 autres ressortissants de la RDC, étant en situation irrégulière, ont décidé d'eux-mêmes de regagner leur pays", selon le porte-parole de la police du Congo-Brazzaville.
Combien y-a-t-il de Congolais de la RDC sur l'autre rive ? Personne, à Kinshasa comme à Brazzaville, n'est en mesure d'avancer un chiffre. Le fait qu'il n'existe pas de carte d'identité en RDC – la carte d'électeur servant provisoirement de carte d'identité – complique encore la tâche, selon la police brazzavilloise, qui dit avoir souvent affaire à des kuluna mineurs et sans papiers…

8. Comment se passe la prise en charge des refoulés à Kinshasa ?

La ville de Kinshasa est dépassée. Elle ne s'attendait pas à ce "retour massif" de migrants dans la capitale. Entre 800 et 1 000 personnes qui n'ont pas de familles sur place ont été installées, vaille que vaille, dans l'enceinte d'un stade abandonné, en attendant de les ramener dans leurs provinces d'origine.

9. Quelles sont les conséquences politiques  de "Mbata ya bakolo"?

Malgré les dérapages qu'il dénonce, le gouvernement de la RDC dit privilégier la voie du dialogue. Le président Joseph Kabila a dépêché, le 18 avril à Brazzaville, le chef de la diplomatie congolaise, Raymond Tshibanda, pour remettre une lettre à son homologue Denis Sassou Nguesso. D'autres délégations de parlementaires ont suivi. Et en signe d'apaisement, la police du Congo-Brazzaville a mis aux arrêts 22 policiers soupçonnés de divers abus (extorsion, pillage, vol…) pendant l'opération "Mbata ya bakolo". "Dix-sept autres ont été radiés, mais les faits qui leur sont reprochés ne sont pas liés à l'opération en cours", a précisé à Jeune Afrique le colonel Jules Monkala, soulignant toutefois que "Mbata ya bakolo [allait] s'étendre sur d'autres villes du pays".

10. Une opération similaire est-elle en préparation à Kinshasa ?

Kinshasa se veut plutôt rassurant. "Une opération similaire [à Mbata ya bakolo] n'est pas à l'ordre du jour", affirme François Lukanzu, secrétaire exécutif du gouvernement provincial. Mais malgré ses assurances, un groupe d'étudiants du Congo-Brazzaville à Kinshasa a décidé fin avril de regagner son pays par crainte d'éventuelles représailles. Signe qu'entre les deux capitales les plus proches au monde, quelque chose s'est cassé...
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Brazzaville a expulsé 52 000 Congolais


Brazzaville a expulsé 52 000 Congolais

MARIE-FRANCE CROS 














En un mois, les autorités du Congo-Brazzaville ont expulsé 52 226 ressortissants du Congo-Kinshasa, selon les chiffres du gouverneur de la capitale de l’ex-colonie belge, bouleversée par la crise.
Les expulsés – auxquels se sont jointes des personnes craignant d’être maltraitées en raison de l’atmosphère hostile régnant à Brazzaville – arrivent en effet tous à Kinshasa. Soit au “Beach Ngobila”, port des bateaux faisant la navette entre les deux capitales sur le fleuve Congo; soit au “Beach Marsavco”, habituellement dédié aux transporteurs venant de l’intérieur du pays.
Selon les témoignages recueillis par les agences de presse à Kinshasa, les expulsés et ceux qui ont quitté volontairement Brazzaville font état de mauvais traitements. Certaines personnes affirment que leurs papiers, pourtant en ordre, ont été déchirés par les policiers brazzavillois pour les expulser.
Pourquoi cette soudaine hostilité, inhabituelle entre deux capitales partageant largement les mêmes cultures, ethnies et même familles  ?
Banditisme ou pétrole  ?
Brazzaville met en avant l’insécurité croissante sur son territoire, attribuée aux frères venus de Kinshasa. L’ex-colonie française a un niveau de vie supérieur à sa voisine et attire donc un grand nombre d’immigrés économiques kinois. Tout le Congo-Brazzaville compte 4 millions d’habitants, soit moins de la moitié de la population de la seule Kinshasa. Et il est vrai qu’en novembre 2013, les autorités kinoises ont procédé à de meurtrières opérations “anti-kuluna” (anti-banditisme), qui ont poussé un certain nombre de ces bandits à traverser le fleuve.
Dans les cercles dirigeants kinois, certains n’excluent cependant pas que la subite colère brazzavilloise ait une autre raison : le pétrole.
Pour la première fois, en effet, ce mois d’avril, Kinshasa a pris position contre l’Angola, aux Nations unies, pour défendre sa souveraineté sur son offshore pétrolier, exploité depuis des années par l’ancienne colonie portugaise (voir “La Libre” du 2 mai).
Or, chacun sait que Luanda et Brazzaville sont étroitement liées par une série d’alliances, et que la seconde appuie la politique de la première. De là à penser que Luanda a discrètement demandé à Brazzaville de faire pression sur Kinshasa, il n’y a qu’un pas. Que certains franchissent d’autant plus rapidement que l’Angola est coutumier du fait.
Expulsions et diamants
Voilà plusieurs années, en effet, que l’Angola expulse des milliers de ressortissants du Congo-Kinshasa, soit chaque semaine quelques centaines de personnes (comme c’est le cas en ce moment, avec un total de 5 000 expulsions depuis le début 2014, mais disséminées le long de la frontière commune), soit, ponctuellement, par grosses rafles, plus frappantes. Cette dernière technique est utilisée notamment chaque fois que Luanda veut faire sentir sa puissance à son voisin, auquel, en 2006-07, elle a déjà pris des territoires (dont certains sont diamantifères) au Bandundu et au Bas-Congo. Kinshasa, jusqu’ici, avait laissé faire, craignant une invasion par l’Angola, qui possède la plus puissante armée de la région.
Car pression sur Kinshasa il y a. L’afflux de 50 000 personnes – et ce n’est pas fini – dans une seule ville est déjà difficile en soi à réguler et absorber. S’y ajoute le fait que parmi elles se seraient glissés des rebelles anti-Kabila, issus de l’ancienne armée mobutiste ou fidèles du général Faustin Munene, un ex-allié des Kabila détenu par Brazzaville.
Kinshasa, une fois de plus, fait profil bas : le récent afflux venu de Brazzaville ne représenterait en effet qu’un dixième du total de ses ressortissants installés de l’autre côté du fleuve…