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mercredi 19 novembre 2014

Majorité présidentielle : Muyambo dit adieu à la "ferme de Kingakati". Une première.

Majorité présidentielle :
Muyambo dit adieu à la "ferme de Kingakati". Une première.

L’avocat Jean-Claude Muyambo Kyassa, président de la Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement (Scode)


La ferme de Kingakati est ce «ranch» situé à 80 kilomètres de Kinshasa où «Joseph Kabila» a l’habitude de réunir les «manitous» de sa mouvance dite «Majorité présidentielle» (MP) pour cogiter sur les intérêts de l’oligarchie en place. Devenu opposant, Muyambo n’y sera plus invité. Le problème? Depuis le mois de juin 2013, un seul sujet occupe les esprits : la révision constitutionnelle. Les proches de «Kabila» ne parlent plus que de ça. L’intéressé, lui, n’a jamais pris position en public. Au grand dam de l’opinion. Un silence qui ne trompe personne sur le "rêve" du locataire du Palais de la Nation de briguer un troisième mandat. Le 30 août dernier, à la surprise générale, Jean-Claude Muyambo Kyassa (JCMK), président du parti «Scode» (Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement), créait l’événement en annonçant l’hostilité de sa formation politique à toute modification de la charte fondamentale. «Il n’a jamais été question dans nos engagements que le président Kabila brigue un troisième mandat, dit-il. En 2016, il faut qu’il y ait l’alternance». Une prise de position accueillie comme une "déclaration de guerre" du fait notamment de la symbolique. Natif de la province du Katanga laquelle passe, à tort ou à raison, pour le «fief» du « raïs », Muyambo n’est donc pas n’importe qui. Pire, c’est la première fois que le pouvoir kabiliste est "défié" dans son «environnement naturel». Le «clan» accuse des fissures à un moment crucial. Samedi 15 novembre, «JCMK» est revenu à la charge en claquant purement et simplement la porte de la majorité. En cause, l’interdiction, par les autorités du Kasaï Oriental, d’un meeting qu’il devait animer à Mbuji Mayi. Dimanche 16 novembre, le très bouillant président de Scode a répondu à quelques questions de Congo Indépendant depuis Lubumbashi. Entretien.
"Exhorter la population de Mbuji-Mayi à rejeter toute idée de révision constitutionnelle". "Exiger de la Commission électorale nationale indépendante la publication d’un calendrier électoral global". Ce sont les deux messages fondamentaux que le président de Scode escomptait décliner devant les militants de son parti à Mbuji-Mayi. Le voyage n’a pas eu lieu. Les autorités provinciales du Kasaï Oriental ont interdit l’atterrissage de l’avion qui transportait la délégation venue de l’ex-capitale du cuivre. La suite est connue : cette formation politique a décidé de quitter la "Majorité présidentielle".

Soixante-douze heures après ce coup de gueule de Jean-Claude Muyambo Kyassa, le pouvoir kabiliste se fait discret. Une "sagesse" pour le moins inhabituelle. Le ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga, qui affectionne la posture d’«aboyeur de la République» est aphone. Il a sans doute besoin de quelques "pastilles" pour soigner sa gorge. Une «riposte foudroyante» serait-elle en préparation dans le camp présidentiel? Les «sages» de la «MP» auraient-ils convaincu les «durs» du régime de laisser passer l’ouragan afin de «banaliser» la prise de position de l’enfant terrible du Katanga ? Deux questions qui restent sans réponse. Pour l’instant. Reste que c’est un sacré pavé que Muyambo a jeté dans la mare du « clan kabiliste ». Sans vouloir jouer au devin, on peut gager que plus rien ne sera comme avant. Le "rais" est nu!

"Compaoré a quitté le pouvoir par la petite porte...

A Lubumbashi, «JCMK» ne trouve pas des mots assez durs pour fustiger ses
«ex-amis» de la majorité. Inutile de dire que l’ombre de «Joseph Kabila» est constamment en filigrane. Et ce, même si le locuteur clame "n’avoir rien contre le chef de l’Etat".

In tempore non suspecto, le président de Scode avait critiqué le projet du président Blaise Compaoré de modifier l’article 37 de la Constitution du Burkina Faso pour lui permettre de briguer un cinquième mandat. «C’est un conseil que je voulais donner au président Blaise Compaoré, dit-il. Je me demande aujourd’hui s’il avait de bons collaborateurs autour de lui. Je constate que l’ancien président avait préféré écouter les faucons de son entourage. Le résultat est là : il a quitté le pouvoir par la petite porte. Compaoré a eu tort de n’avoir pas compris qu’un vent nouveau souffle en Afrique et qu’il devait se contenter de terminer son mandat en décembre 2015».

Pour Muyabo, la chute de Compaoré est un message adressé autres dirigeants africains incapables de résister à la tentation de s’accrocher au pouvoir. « Si la modification de la Constitution avait réussi au Burkina, les autres dirigeants du continent allaient considérer ce fait comme un incitant pour agir dans le même sens», souligne l’ancien bâtonnier du barreau de Lubumbashi avant de revenir sur la position qu’il a exprimée le 30 août contre la modification de la loi fondamentale au Congo-Kinshasa. Cette annonce traduit-elle l’opinion générale au Katanga comme l’avait écrit un journal local ? Pour l’avocat lushois, le refus de l’amendement des articles de la Constitution procède d’un sentiment général qui prévaut non seulement au Sud mais aussi au Nord, à l’Est et à l’Ouest du pays. «Tout le monde dit non à la révision constitutionnelle, c’est ça la vérité », dit-il. Et d’ajouter : « Des membres du gouvernement dépêchés dans l’arrière-pays pour sensibiliser la population sur l’idée de révision constitutionnelle sont rentrés bredouilles sans obtenir l’adhésion populaire ». « Pourquoi n’ont-ils pas eu le courage de dire la vérité au Chef ?», s’est-il interrogé en soulignant que la position prise par son parti procède de la "volonté populaire".

Pour amener Muyambo à expliciter sa pensée, il n’était pas sans intérêt de lui demander si l’opposition à la modification de la Constitution découle de l’interdiction contenue dans les articles 70 et 220 ou plutôt des déceptions du fait des promesses non tenues par «Joseph Kabila»? Réponse : «Il y a tout d’abord l’interdiction contenue dans la Constitution. Il y a ensuite la misère totale. Les gens ne mangent pas à leur faim. Trouvez-vous normal qu’il y ait des localités où la population ne peut même pas avoir du savon et du sel ?». «Le président Kabila a fait ce qu’il pouvait faire, poursuit-il. Il a arrangé des routes. Il a construit des hôpitaux. Mais, il n’a jamais été question dans notre engagement qu’il puisse briguer un troisième mandat. Il appartenait à la majorité présidentielle de désigner un candidat à la présidentielle de 2016. Dans le cas contraire, je considère qu’il s’agit d’une conspiration contre le peuple».

Le peuple congolais mange par « délestage »

Jean-Claude Muyambo se serait-il exprimé avec la même intransigeance s’il était encore aux affaires ? «Le problème n’est pas là, tonne-t-il. Dès que j’ai commencé à faire savoir mon opposition à la révision constitutionnelle, j’ai été contacté pour entrer au gouvernement. Je peux vous assurer que l’entrée dans l’exécutif n’a jamais été dans mes calculs. Je suis devenu ministre en 2007 grâce à feu Guillaume Samba Kaputo. Il est temps qu’on change les mœurs politiques dans ce pays. Il est temps également que les hommes politiques apprennent à dire la vérité et à se mettre du côté de la population». Il poursuit : «Pour moi, il est immoral que je puisse manger trois fois par jour, alors que la population mange par délestage. A midi, papa et quelques enfants passent à table ; le soir ou le lendemain c’est le tour de la maman et d’autres enfants de manger...».

Dans ses déclarations liminaires, « JCMK » a annoncé son entrée dans l’opposition. Peut-on devenir un opposant crédible après avoir appartenu à la majorité présidentielle durant une dizaine d’années ? Réponse : «Mon opposition ne date pas d’aujourd’hui. Tout en étant membre de la majorité, j’avais l’habitude de formuler des critiques. Je n’ai pas été entendu».

Revenant sur l’incident survenu le samedi 15 novembre, il raconte : «J’ai été particulièrement choqué par ce que j’ai vécu le samedi. En ma qualité de membre de la majorité présidentielle, j’ai introduit ma requête le 4 octobre à la mairie de Mbuji-Mayi pour tenir une matinée politique. J’ai reçu une réponse positive. J’ai même payé les frais exigés. Quatre jours avant la manifestation, le maire adjoint a le culot de me signifier l’impossibilité de tenir ce meeting. Au motif qu’il y avait un problème de bandits armés dans la ville. Selon la Constitution, les organisateurs d’une manifestation publique doivent informer les autorités compétentes. Ce qui a été fait. Notre parti était prêt à prendre en charge le maintien de l’ordre.» «Je ne peux en aucun cas accepter cette façon de se comporter. Voilà pourquoi j’ai décidé de quitter la majorité ».

"Moïse Katumbi est mon frère"

Quel est le message qu’il comptait transmettre aux habitants de Mbuji-Mayi ? La réponse tombe comme un couperet : « J’avais deux messages. Primo : refuser toute modification de la Constitution pour éviter au pays de sombrer dans le chaos. Secundo : exiger de la Commission électorale nationale indépendante la publication du "calendrier global" des élections ». Pour Muyambo, ce n’est qu’à ces deux conditions que le Congo-Kinshasa "pourra éviter" ce qui s’est passé au Burkina Faso.

Lors de sa prise de position le 30 août, "JCMK" avait laissé entendre que plusieus autres personnalités allaient lui emboiter le pas. Trois mois après, rien ne s’est passé. C’est le silence plat. Ne se sent-il pas «un peu seul» ? «Pas du tout, dit-il. Le temps va me donner raison». Quel est l’état de ses relations avec le gouverneur de la Province du Katanga Moïse Katumbi Chapwe ? «Le gouverneur Katumbi est avant tout mon frère, dit-il. Certes, nous avons eu quelques différends comme cela arrive dans toutes les familles. Ces problèmes appartiennent désormais au passé. Sur le plan politique, je suis désormais dans l’opposition alors que lui est au pouvoir». A-t-il des nouvelles de «Moïse» ? Réponse sans fioritures : «Il a eu des ennuis de santé. Il a été empoisonné. Je ne suis pas en mesure de vous dire qui a voulu attenter à sa vie. D’ailleurs votre journal a parlé d’empoisonnement. Pour le moment, le gouverneur Katumbi reçoit des soins à l’étranger. Aux dernières nouvelles, il va mieux ». Ces informations émanent-elles de sources crédibles ? Il conclut : « Je vous dis que Moïse Katumbi est mon frère… »


Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2014

Gouvernement avant le 30 novembre : Boshab, Kiakwama … Vice-premiers ministres





Attendu depuis le 23 octobre 2013, le Gouvernement dit cohésion nationale pourrait finalement voir le jour avant la fin de ce mois de novembre. Des sources proches du Palais de la Nation renseignent qu’il devrait être publié avant le déplacement du chef de l’Etat vers Dakar, au Sénégal, où il devra participer, à partir du 27 novembre, au prochain Sommet & la Francophonie.
Avant la publication du nouveau Gouvernement, quelques indices sont donnés en ce qui concerne le contour de la future équipe gouvernementale. Ainsi, il nous revient d’apprendre que le prochain gouvernement central, conduit probablement, par l’actuel Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, comprendra trois Vice-Premiers ministres.
Les trois personnes nommées aux postes indiqués ci-haut, seront chargées, chacune, de s’occuper d’un secteur donné de la vie. Il s’agit des secteurs politiques, économique et social. En plus, les trois Vice-Premiers ministres viendront du Kasaï-Occidental, Bas-Congo et du Bandundu.

Les trois élus
Selon plusieurs sources, Evariste Boshab, Secrétaire général du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), originaire du Kasaï-Occidental, devrait être nommé Vice- Premier ministre et ministre de l’intérieur, Comme on peut le noter. Il sera chargé du secteur politique et de la sécurité. Le second pourrait être Gilbert Kiakwama Kia Kiziki. Acteur politique de l’Opposition, coté proche de Léon Kengo, l’autorité morale de l’Opposition Républicaine (celle qui avait pris part aux travaux des Concertations nationales), cet originaire de la province du Bas-Congo devrait être nommé Vice-Premier et ministre de l’Economie.
Le troisième Vice-Premier ministre, comme renseignent les sources, devrait être originaire de la province du Bandundu. De quel parti politique viendra-t-il ? C’est celle-là la grande question. Mais à en croire plusieurs sources, le troisième Vice-Premier qui s’occupera du secteur social, sera désigné par le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) que dirige le patriarche Antoine Gizenga. Le nom de Godefroid Mayobo, ancien ministre près le Premier ministre Antoine Gizenga et député élu du Kwango, circule du côté du Palu. Il serait mieux positionné pour occuper ce poste pour le compte de son parti.

Willy Makiashi ou Sabin Mashini ?
Selon des indiscrétions, le parti d’Antoine Gizenga réclamait encore la Primature après l’avoir occupée entre 2007 et 2011. Ainsi, faute «avoir obtenu la direction du Gouvernement dit de cohésion nationale, le PALU aurait obtenu une Vice-Primature. En plus, le PALU aurait en plus récupéré le ministère du Budget alors que ce dernier département est dirigé par Daniel Mukoko qui se réclame du parti Gizenga.
En effet, Daniel Mukoko Samba, bien que vouant publiquement sa loyauté au patriarche Gizenga, est qualifié de cadre « tiède » par certains proches du leader historique du Palu. Dans les milieux du plus vieux parti de l’Opposition, on souligne même qu’il avait dirigé le cabinet d’Adolphe Muzito, alors Premier ministre, plus comme ami de ce dernier et non comme militant ou cadre du parti.
Pour diriger le ministère de Budget, deux noms sont cités du côté du Palu : il s’agit de Willy Makiashi (Secrétaire permanent et porte-parole du parti) et de Sabin Mashini, actuellement Directeur de cabinet de Daniel Mukoko.


CN

http://7sur7.cd/new/gouvernement-30-novembre-boshab-kiakwama-vice-premiers-ministres/