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jeudi 25 juin 2015

Burundi : défection du second vice-président, qui rejoint le camp contestataire





Burundi : défection du second vice-président, qui rejoint le camp contestataire

Le Monde.fr avec AFP • 

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/06/25/burundi-defection-du-second-vice-president-qui-rejoint-le-camp-contestataire_4661828_3212.html#k7OrkheCJZ1RiP2P.99























L’un des membres de premier plan du pouvoir burundais a fait défection, jeudi 25 juin, et a annoncé qu’il rejoignait le camp des contestataires, à quatre jours d’élections législatives. Sur l’antenne de France 24, Gervais Rufyikiri, second vice-président chargé de l’économie du Burundi, a demandé au président Pierre Nkurunziza de renoncer à briguer un troisième mandat, « sinon le pays risque de sombrer dans le chaos ».




Gervais Rufyikiri a décidé de rejoindre les rangs des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui ont fait défection depuis le déclenchement des manifestations populaires, le 25 avril, qui ont déjà fait soixante-dix morts et plus de cent cinquante blessés. L’élu, qui estime que le chef de l’Etat est isolé et que d’autres membres du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) vont démissionner, demeure toutefois membre du parti au pouvoir, malgré son retrait.

Elections lundi

Quelque 4,8 millions de Burundais sont appelés lundi aux urnes pour choisir leurs députés et conseillers communaux. Un scrutin controversé, maintenu par le pouvoir, en dépit de la pire crise politique qu’ait connue le pays depuis dix ans, provoquée par la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat à l’élection de la mi-juillet.
Manifestations interdites et réprimées, parfois à balles réelles, médias privés réduits au silence, journalistes cachés ou en exil, atmosphère de peur et d’intimidation généralisée, notamment de la part des Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir, qualifiés de « milice » par l’Organisation des Nations unies (ONU) : le climat actuel rend impossible la tenue de scrutins crédibles, estime la communauté internationale.


Jeudi, près de deux cents étudiants qui campaient depuis le début de la contestation à l'extérieur de l'ambassade des Etats-Unis, et que la police voulait évacuer se sont, pacifiquement, réfugiés dans le complexe de la représentation diplomatique.

RDC : "j'ai déjà eu affaire à la justice avant" une présidentielle, dit le gouverneur du Katanga








RDC : "j'ai déjà eu affaire à la justice avant" une présidentielle, dit le gouverneur du Katanga
(AFP 25/06/15)


Le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi.

Le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, qui passe pour un possible candidat à la prochaine présidentielle en République démocratique du Congo, a déclaré jeudi à l'AFP être peu surpris par la révélation de la plainte pour fraude émanant du président Joseph Kabila contre lui.
"J'ai déjà eu affaire à la justice juste avant l'élection présidentielle de 2011", a déclaré M. Katumbi par téléphone à l'AFP de Lubumbashi, capitale du Katanga, riche province minière du sud-est de la RDC.
"Je n'ai pas été officiellement notifié" d'une plainte, mais "le procédé et la méthode ne m'étonneraient pas", a ajouté ce gouverneur populaire de 50 ans, qu'un conflit larvé oppose à M. Kabila.
Le nom de M. Katumbi apparaît dans une plainte pour fraude ou corruption déposée mardi au nom de M. Kabila contre une vingtaine de personnes, dont quatre gouverneurs et son ancien chef de cabinet.
Le document, que l'AFP a pu consulter, a été rédigé par Luzolo Bambi Lessa, conseiller spécial du chef de l’État pour la lutte contre la corruption.
Richissime homme d'affaires passé à la politique, M. Katumbi, membre du parti de M. Kabila, passe pour un possible successeur au chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2001, à qui la Constitution interdit de se présenter à la prochaine présidentielle prévue pour novembre 2016.
"Déjà en 2009-2010, le gouvernement congolais avait lancé une procédure judiciaire contre ma famille et moi en Belgique et en Grande-Bretagne", a rappelé M. Katumbi, membre du parti présidentiel.
Le gouverneur du Katanga était alors accusé de trafic d'armes, financement des rebelles et blanchiment d'argent. Ses comptes avaient été saisis et l'affaire s'était terminée par un non-lieu.
"A cette époque, M. Luzolo était ministre de la Justice", a ajouté M. Katumbi. "Dès que je serai saisi officiellement [de la nouvelle plainte], je prendrai mes responsabilités".
L'opposition congolaise et une partie de la majorité soupçonnent M. Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat, fin 2016, et de manœuvrer pour repousser la tenue de la prochaine présidentielle.
Depuis des mois l'opposition réclame en vain au chef de l’État d'annoncer publiquement qu'il quittera ses fonctions à la fin de son mandat.
En décembre, M. Katumbi avait mis en garde à mots couverts M. Kabila contre la tentation de vouloir s'accrocher au pouvoir. Il s'est jusque-là gardé d'afficher publiquement ses éventuelles ambitions pour la prochaine présidentielle.

http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/articles/rdc-jai-deja-eu-affaire-la-justice-avant-une-presidentielle-dit-le-gouverneur-du-katanga



RDC: Kabila porte plainte pour corruption contre quatre gouverneurs, dont Katumbi






RDC: Kabila porte plainte pour corruption contre quatre gouverneurs, dont Katumbi

25/06/15 à 07:52 - Mise à jour à 07:52
Source : Belga





Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a déposé mardi à Kinshasa une plainte pour corruption, au parquet de la République, qui vise notamment quatre gouverneurs de province et un ancien conseiller présidentiel, a rapporté mercredi la radio onusienne Okapi, citant l'AFP.

Le document d'une vingtaine de pages adressé mardi au procureur général de la république, Flory Kabange Numbi, vise nommément quatre gouverneurs: Moïse Katumbi Chapwe (Katanga, sud-est), Alphonse Ngoy Kasanji (Kasaï-Oriental, centre), Alex Kande (Kasaï-Occidental, centre) et Marcellin Chisambo Ruhoya (Sud-Kivu, est). La plainte, adressée au nom de M. Kabila par son conseiller spécial pour la lutte contre la corruption, le blanchiment et le terrorisme, Luzolo Bambi, vise également l'ancien directeur de cabinet du président, Gustave Beya Siku, et une quinzaine d'autres personnes, parmi lesquelles d'anciens hauts fonctionnaires. La plainte dénonce des faits de "corruption", fraudes" et "détournements".
Elle demande au procureur général Kabange d'enquêter sur des allégations de fraude douanière à l'encontre de M. Katumbi - le populaire gouverneur sortant de la riche province du Katanga et potentiel rival -, et de corruption à l'encontre des trois autres gouverneurs. Selon le document, M. Beya Siku, récemment remercié par M. Kabila et dont le nom avait ensuite été cité comme possible ambassadeur de RDC en Belgique, se voit reprocher d'avoir empoché des pots-de-vin en échange de l'attribution du marché du raccordement de Kinshasa par fibre optique à Moanda (sud-ouest), point d'arrivée du câble de télécommunication transatlantique. Aucun des intéressés n'avait pu être joint mercredi soir pour réagir à cette plainte.
Populaire homme d'affaires richissime passé à la politique, M. Katumbi, membre du parti présidentiel, le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement) fait figure d'éventuel successeur à ce-dernier, au pouvoir depuis 2001. La Constitution interdit à M. Kabila de se présenter à la prochaine présidentielle prévue pour novembre 2016, mais l'opposition le soupçonne de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de cette date, et demande en vain au chef de l'État d'annoncer publiquement qu'il quittera ses fonctions à la fin de son mandat. En janvier, alors qu'un conflit larvé opposait MM. Katumbi et Kabila, le gouvernement avait révoqué le chef de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) au Katanga en affirmant vouloir ainsi lutter contre la fraude à la frontière de cette province par laquelle transite la quasi-totalité de la production minière du pays. Mi-mai, une commission d'enquête de l'Assemblée nationale dénonçait le coût exorbitant du raccordement de Kinshasa à Moanda par la fibre optique et les conditions d'attribution de ce marché. Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC est aussi l'un des plus corrompus au monde. M. Chisambo, qui est gouverneur du Sud-Kivu depuis janvier 2007 - son mandat était de cinq ans, mais les élections des gouverneurs n'ont plus été organisées depuis en RDC - est un ancien conseiller diplomatique du président Kabila.

Lutte contre la corruption en RDC : Plainte de J. Kabila: gare à l’arbitraire !






Lutte contre la corruption en RDC : Plainte de J. Kabila: gare à l’arbitraire !

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De nombreux observateurs avertis craignent que la plainte déposée au Parquet Général serve à régler des comptes à des adversaires politiques potentiels avant l’échéance électorale de 2016
A en croire le Professeur Luzolo Bambi Lesa, Conseiller Spécial à la Présidence de la République chargé des questions ayant trait à la bonne gouvernance, à la lutte contre la corruption, au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme, Joseph Kabila a déposé, mardi dernier par son entremise au Parquet Général de la République, la première plainte de l’Etat Congolais contre des auteurs présumés de corruption, de détournement de derniers publics et de tant d’autres forfaits graves qui préjudicient le pays dans différents domaines en accentuant la fracture sociale.
Cette plainte porte sur les faits répréhensibles ci-après : importation frauduleuse de billets de banque en devises fortes (opération de blanchiment de capitaux) dans laquelle des banques commerciales et des particuliers se compromettent gravement ; les transferts frauduleux de fonds à l’étranger au profit des entreprises ou des particuliers exerçant leurs activités en RDC (fuite de capitaux) ; les fraudes et autres abus comparables dans le chef notamment des agences en douane, de responsables de la douane et de services des impôts et, enfin, les faits de détournements de deniers publics et de corruption en particulier, les principaux concernés étant de hauts fonctionnaires de l’administration publique, de personnalité politique de haut rang et des particuliers issus de différents horizons économiques et sociaux !
Le Conseiller spécial Luzolo Bambi Lesa était tenu à livrer l’information de la présidence à la face du monde sans citer les noms de personnes concernées par cette première plainte de Joseph Kabila au nom de l’Etat congolais. Mais les personnes qui se reconnaissent s’organisent sans doute en conséquence pour présenter leurs moyens de défense et parer à toute éventualité.
Des interrogations demeurent
Des statistiques fiables disponibles indiquent que la RDC occupe la 154e place sur les 174 pays figurant à l’échelle de comparaison des nations gangrenées par la corruption de par le monde et que l’état de paupérisation dans lequel vivent ses populations dans les villes et campagnes a déjà atteint la côte d’alerte maximale !
Mais de nombreux observateurs nationaux et étrangers craignent que l’initiative de Joseph Kabila de s’attaquer à l’immense montagne de crises perpétrées contre son pays pendant plus d’une décennie soit arrivée trop tard !
D’autres encore redoutent qu’elle ne serve qu’à régler des comptes à des adversaires politiques potentiels avant l’échéance électorale 2016.
Surtout quand on sait que des voix discordantes ont été enregistrées au sein de l’actuelle Majorité présidentielle à propos des acrobaties initiées par le pouvoir à travers le Parlement, la CENI ou les consultations en cours pour ouvrir la voie à un glissement ou permettre à l’actuel Chef de l’Etat de solliciter un nouveau suffrage, alors qu’il en est à son second et dernier mandat.
Maintenant que la plainte est déposée entre les mains du Procureur Général de la République, l’opinion nationale et internationale attend désormais un procès en règle, mais aussi et surtout des sanctions exemplaires à l’endroit des coupables pour mettre fin à l’impunité. Même si ces coupables appartenaient au cercle restreint des proches de l’actuel Chef de l’Etat ou de ses protégés.
Il y a lieu cependant de relever que les services pénitentiaires du pays risquent de manquer de places pour loger les personnes qui seront reconnues coupables au terme de ce procès, tellement le nombre de présumés corrupteurs, de corrompus et autres torpilleurs de l’Etat dépasse tout entendement !
En effet, dans toutes les catégories sociales du pays des milliers de concitoyens tombent sous la couverture de la plainte introduite par Joseph Kabila auprès du Procureur Général de la République.
Par où ce dernier pourrait commencer pour frapper avec plus de chances de punir les vrais corrupteurs et corrompus ? Est-ce dans les rangs des ministres et chefs de corps constitués ? Est-ce dans ceux des plus proches collaborateurs de Kabila ? Est-ce parmi des hommes d’affaires nationaux et étrangers très influents ? Est-ce dans le groupe de petits citoyens ? Voilà autant de questions pour lesquelles les Congolais attendent des réponses rassurantes.
Par Kambale Mutogherwa






 http://latempete.info/lutte-contre-la-corruption-en-rdc-plainte-de-j-kabila-gare-a-larbitraire/


Lutte contre la corruption : Qui surveille le «gendarme» ?



Lutte contre la corruption : Qui surveille le «gendarme» ?

Luzolo Lessa Bambi, conseiller spécial du chef de l’Etat à la lutte contre la corruption.


Nommé le 31 mars dernier en qualité de «conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption», Luzolo Bambi Lessa a déposé mardi 23 juin, à l’office du procureur général de la République (PGR), plusieurs «plaintes» de « Joseph Kabila » contre «la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme». Tout en saluant la « volonté » d’éradiquer ce fléau qu’est la corruption, des observateurs restent sceptiques en ce qui concerne les motivations profondes de cette démarche qui intervient à quelques dix-sept mois de la fin du second et dernier mandat de son initiateur. Pour confectionner les récriminations, le conseiller Luzolo s’est fondé sur des «dénonciations» émanant des tiers. Trois questions au moins méritent d’être posées. Primo : la police judiciaire a-t-elle été associée pour mener une enquête préliminaire afin de rassembler quelques indices matériels avant la transmission des plaintes au PGR?Secundo : Quels sont les critères ayant présidé à la sélection de ces plaintes? Enfin : qui a sélectionné les plaintes? Autre question : qui surveille le « gendarme » en l’occurrence « Joseph Kabila » et les membres de sa famille? Celui-ci aura-t-il le courage de pousser sa logique jusqu’au bout en déférant ses proches devant la justice? La réalité est là : Quatorze années après son accession à la tête de l’Etat congolais, « Joseph Kabila » a accumulé une immense fortune. Une fortune dont il sera bien incapable de justifier l’origine par ses seuls émoluments de chefs de l’Etat. La fratrie «Kabila» (Jaynet, Zoé, Selemani, Sissi etc.), mêmement. Sans omettre, Mama Sifa Mahanya.

«Le chef de l’Etat vient ainsi d’accomplir sa part de responsabilité. A la justice aussi d’accomplir la sienne». C’est la déclaration faite par le juriste Luzolo Bambi Lessa à l’issue de son entrevue avec le procureur général de la République, le kabiliste Flory Kabange Numbi. Le conseiller Luzolo paraît convaincu que les magistrats seront, désormais, tenus à une «obligation de célérité». 
La fonction exercée par l’ancien ministre de la Justice n’a pas d’équivalent dans le monde. Conseiller du chef de l’Etat, Luzolo - qui est professeur de droit public à l’université de Kinshasa - sait parfaitement qu’il est avant tout un agent de l’Exécutif. Et qu’il empiète dans le champ de compétence du pouvoir judiciaire. Une confusion de genre génératrice de conflit d’intérêts. Au lieu de renforcer l’efficacité et l’indépendance de l’appareil judiciaire, « Joseph Kabila » préfère la fuite en avant par des structures parallèles qui aggravent le problème au lieu de le résoudre. 

Pour récolter les « doléances », « Joseph Kabila » a conçu une sorte de « machine à délation » via l’adresse mail : « jedenonce@gmail.com ». Lors d’un point de presse qu’il a animé le 1er mai, le conseiller Luzolo Bambi s’est étonné face à des études démontrant qu’entre 10 et 15 milliards USD échappent au contrôle de l’Etat alors que le budget national peine à atteindre les 8 milliards USD. 
C’est pour cette raison, dira-t-il, que « Joseph Kabila » a décidé de « faire changer la tendance ». Question : à partir de quel moment, l’actuel locataire du Palais de la nation a-t-il pris conscience de ce mal appelé «corruption» ? 

Corruption 

« Comportement pénalement incriminé par lequel sont sollicités, agréés ou reçus des offres, promesses, dons ou présents, à des fins d’accomplissement ou d’abstention d’un acte, d’obtention de faveurs ou d’avantages particuliers ». Telle est la définition du mot « corruption » en tant que délit. La corruption est dite « active » lorsqu’elle est le fait du corrupteur et « passive » lorsqu’elle est le fait du corrompu. 
La Banque mondiale définit la corruption comme «un moyen qu’on utilise pour inciter une personne - généralement un fonctionnaire ou un responsable politique - à agir contre son devoir ». Cette institution de Bretton Woods a élargi ce concept à toute forme d’enrichissement découlant de l’exercice d’une fonction publique. C’est bien cette dernière définition qui nous intéresse.

« Joseph Kabila » et la « lutte » contre la corruption

Dans son allocution d’investiture le 26 janvier 2001, « Joseph Kabila » n’a pas prononcé le mot « corruption ». Il a fait état de sa volonté de « renforcer l’Etat de droit, de consolider la démocratique et la bonne gouvernance, de garantir les droits de l’homme et la justice (…) ». Dieu seul sait si toutes ces promesses ont été honorées.
Durant le régime de transition « 1+4 » (2003-2006), le « raïs » avait les yeux rivés sur l’élection présidentielle et les législatives de 2006. Après sa « victoire » face à Jean-Pierre Bemba Gombo, « Joseph Kabila » a commencé à se soucier de l’image du pays. Un souci très relatif.

En 2008 et 2009, l’ONG Transparency International publie son classement annuel sur la corruption dans le monde. Le Congo démocratique n’a pas bougé du 171ème rang mondial sur 180. Il est attribué au pays un indice de 1,7 sur 10, dans le peloton de queue des nations où la corruption est très élevée. Idem pour le « hit-parade » 2013 et 2014. Notons qu’en 2012, le Congo-Kinshasa a réalisé du « progrès » en occupant la 160ème place sur 176.
Mi-juillet 2009, « Joseph Kabila » entreprit des «réformes» au sein de l’appareil judiciaire. En fait de réformes, plusieurs magistrats ont été promus. 
D’autres ont été mis à la retraite ou révoqués d’office. 

Dans une lettre circulaire datée du 20 juillet 2009, « Joseph Kabila » invite les présidents des deux chambres du Parlement congolais à «relayer», dans leur secteur respectif, les mesures qu’il a prises en vue de «l’assainissement du secteur de la justice ». En faisant quoi ?
Dans sa missive, il écrit : «Je vous demande de relayer cet élan de restauration de la sanction et de promotion des valeurs positives ainsi que de bonne gouvernance (…), par des actions courageuses appropriées ». Et de poursuivre : « L’abus des biens sociaux, l’enrichissement illicite, le trafic d’influence ainsi que l’obstruction aux poursuites et à l’exécution des décisions judiciaires, par les membres du gouvernement, les députés et sénateurs, les responsables de l’Administration publique, de l’armée, de la police, des services de sécurité, des entreprises publiques, des établissements et autres services publics de l’Etat, devrait à tout prix être combattus et les auteurs 
sévèrement sanctionnés ».

Une corruption « combattue » par des mots …

Dans une interview accordée au quotidien bruxellois « Le Soir » daté du 9 au 10 mai 2009, « Joseph Kabila » fait le point des « réalisations accomplies » à mi-parcours de son premier quinquennat. Il évoque longuement les « Cinq chantiers ». « Peut-être faudrait-il aussi relancer un sixième chantier, celui de la lutte contre la corruption, du changement des mentalités ? », lui lance la journaliste Colette Braeckman qui conduisait l’interview. Après avoir reconnu que la corruption n’a pas été « suffisamment combattue » depuis son accession au pouvoir suprême en 2001, il répond : « J’avais d’ailleurs lancé un projet de lutte contre la corruption en espérant qu’il serait financé par beaucoup de ceux qui se disent nos amis». Une allusion à la Banque mondiale, au FMI ainsi qu’au monde occidental. «Mais bientôt au niveau du cabinet du président, poursuivait-il, il y aura un conseiller spécial en charge de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption. Sa nomination fera partie des changements que je compte opérer d’ici le mois de juin. (…) ». C’était au mois de juin 2009...

Dans son allocution d’investiture le 20 décembre 2011, « Joseph Kabila » prit, dans le cadre de son projet politique dit de «révolution de la modernité», l’engagement de mettre fin « à la complaisance ». Il ajoute : « la corruption et l’impunité sont à bannir ».
Pour boucler la boucle de ce qui ressemble à quelques postures, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a procédé le 9 décembre 2013 à la signature d’un «pacte anticorruption» entre le secteur public, le secteur privé et la société civile. En présence des représentants du corps diplomatique, les signataires se sont engagés à faire triompher à l’avenir les valeurs chères au secteur privé. A savoir notamment : l’intégrité, la bonne gouvernance, le respect et la transparence.
Dans un petit speech, Matata de déclarer que la corruption a « constitué et constitue encore un obstacle à la croissance économique et au progrès». Pas un mot sur les dispositions prises pour éradiquer ce phénomène. Des mots. Rien que des mots. 

Qui surveille le gendarme ?

A Kinshasa, il est connu que pour faire voter une loi, « Joseph Kabila » soudoie les députés nationaux. Cela a été le cas notamment en janvier 2011, lors de la révision constitutionnelle ayant réduit à un seul le nombre de tour à l’élection présidentielle. 
Au moment où ces lignes sont écrites, on apprenait que le pouvoir kabiliste mènerait une opération « charme » auprès des présidents des groupes parlementaires de l’opposition. Objectif : amener ceux-ci à reconsidérer leur décision de boycotter la session extraordinaire de la Chambre basse en vue de réexaminer la loi sur la répartition des sièges aux élections locales. On le voit, le vote s’achète au Congo démocratique.

En janvier 2010, le sénateur Florentin Mokonda Bonza, président de la Convention des démocrate-chrétiens, s’est étonné du «boom immobilier» perceptible dans la capitale mais aussi à Lubumbashi. « D’où vient l’argent à l’origine de ces investissements alors qu’il n’existe pas de banque de l’habitat ?», s’est-il intetrogé. « Le Congo est aujourd’hui une terre qui accueille tous les mafieux, qui viennent pour blanchir des fortunes qu’ils ont été acquises illégalement ailleurs, a-t-il ajouté. Cela ne se fait pas dans d’autres pays ». Et de souligner que « La mafia peut venir de l’extérieur tout comme elle peut être organisée localement ».

Le Congo démocratique traîne derrière lui la redoutable réputation d’un Etat où les responsables tant gouvernementaux qu’administratifs ont pris l’habitude d’exiger, au vu et au su de tous, un « certain pourcentage » avant d’apposer la signature sur un quelconque document.
L’article 99 de la Constitution oblige le président de la République et les membres du gouvernement à déposer devant la Cour Constitutionnelle la « déclaration écrite de leur patrimoine» avant l’entrée en fonction et dans les 30 jours suivant la fin des fonctions. Qui observe encore cette exigence constitutionnelle dans un pays où la justice est inféodée au pouvoir politique. On assiste impunément à un enrichissement ostentatoire sans cause. La « famille présidentielle » ne brille pas par son exemplarité. Procès d’intention? Nullement!

« Joseph Kabila » a été crédité en juillet 2014 d’une fortune estimée à 15 milliards USD par le journaliste américain Richard Miniter dans le magazine "Forbes". La révélation avait scandalisé les kabilistes purs et durs. Une chose paraît sûre: grâce à son prête-nom, l’homme d’affaires Dan Gertler, le « raïs » a fait des affaires juteuses en revendant les concessions minières achetées avec une bouchée de pain.
On rappelle qu’en août 2007, le gouvernement congolais approuvait un «contrat de partage de production», signé en date du 7 octobre 2006 entre la RD Congo d’une part et l’«Association» dénommée «Nessergy Ltd-Cohydro» de l’autre. Derrière « Nessergy Ltd », se dissimulait l’incontournable Dan Gertler. Dans un communiqué daté du 23 janvier 2014, l’organisation non gouvernementale Global Witness rapportait que le gouvernement congolais a conclu un accord pétrolier « déficitaire » avec la société Nessergy. Selon Global Witness (GW), l’Etat congolais a racheté des droits pétroliers de la société offshore Nessergy pour un montant « probablement des centaines de fois supérieures au prix payé » par ladite société - soit 500 000 $ US - il y a plusieurs années.

A Kinshasa, les Congolais ont encore frais en mémoire les 36 millions de $US payés à la SNEL par le Congo-Brazzaville et détournés Evariste Boshab, alors directeur du cabinet présidentiel. « On ne prête qu’aux riches », dit l’adage. Le numéro un Congolais est propriétaire de la fameuse ferme de Kingakati dans la banlieue kinoise. Au Katanga, l’homme possède au moins quatre autres fermes. On peut citer notamment : Ferme Espoir, Ferme de Kundelungu et Ferme de Kashamata. Au Nord Kivu, le couple « Kabila » a racheté, dans le territoire de Beni, une concession qui appartenait au défunt homme d’affaires Albert Prigogine, dit Ngezayo Safari. On signale également une « ferme présidentielle » dans la province du Bas Congo dans l’île de Mateba.
Dans la capitale congolaise, les observateurs s’interrogent sur la destination donnée à la « taxe » de 50 $ US encaissée par une société sud-africaine auprès de chaque voyageur en partance pour l’étranger à partir des aéroports de Ndjili et de la Lualo à Lubumbashi.

Mama Sifa Mahanya. Au Katanga, la mère putative du chef de l’Etat se livre au trafic d’influence. Elle fait des « affaires » au poste frontalier de Kasumbalesa. En fait, des commerçants tanzaniens et somaliens importent du carburant en son nom. « Sifa » ne paie aucune taxe. Elle s’est, par ailleurs, arrogé le titre de fournisseur de l’armée et de la police en produits énergétiques.
« Jaynet ». Depuis 2001, cette dame énigmatique trône à la tête de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila. Selon des sources gouvernementales, le trésor public congolais verserait chaque année un montant de trois millions de USD à la Fondation. Le tout-Kinshasa parle d’autre part d’un grand centre commercial que Jaynet a construit sur l’avenue du 24 novembre. L’immeuble, doté de plusieurs étages, est évaluée à une dizaine de millions USD. En 2006, la sœur du « raïs », voulait exploiter la mine d’uranium de Shinkolobwe, au Katanga, avec son associé de l’époque, le Zimbabwéen Billy Rautenbach, patron de la société CAMEC (Central African Mining & Exploration Company). La Présidence de la République avait donné son « feu vert ». Le ministre de Mines de l’époque, Ingele Ifoto, s’y était opposé.
Souleymane ou Selemani. Il est directeur à la banque à capitaux gabonais "BGFI". Et ce, pour le compte de la "famille".
Selon Le journaliste Richard Miniter, Souleymane « Kabila », est soupçonné d’avoir détourné $300 millions du trésor public. 
Zoé. Il a le monopole de la fourniture aux pouvoirs publics des « imprimés de valeur » (plaques d’immatriculation, laisser-passer individuel, passeport, permis de conduire, timbres fiscaux etc.). Il s’est approprié une partie de la concession de l’Athenée de la Gombe où il a érigé un centre sportif privé. Sur le même site, il a bâti un restaurant pour VIP dénommé "O’café". Les bus qui transportent les voyageurs de l’aérogare de Ndjili au bas de la passerelle appartiendraient à Zoé.
Sissi. C’est l’autre sœur. Elle vit à Lubumbashi avec son compagnon Bakari Juma de nationalité tanzanienne. Le « couple » exploite la mine de Lupoto. Dans un rapport établi par les services de sécurité au Katanga ont attiré l’attention de "la hiérarchie" sur cette situation dramatique au plan humanitaire. Plusieurs personnes avaient trouvé la mort à la suite d’un éboulement. 

Qui va surveiller le "gendarme" dans cette lutte contre la corruption? "Joseph Kabila" est mal placé pour donner des leçons. Le risque est grand pour lui d’ouvrir la boîte de Pandore..."


 
° http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=10025


Plainte







Plainte



Quatre gouverneurs de province congolais et un ancien conseiller du président de la République démocratique du Congo sont visés dans une plainte pour corruption ou fraude déposée par le chefde l’État Joseph Kabila et que l’AFP a pu consulter mercredi. Le document d’une vingtaine de pagesadressé mardi au procureur général de la république vise nommément quatre gouverneurs : Moïse Katumbi (Katanga, sud-est), Alphonse Ngoy Kasanji (Kasaï-Oriental, centre), Alex Kande (Kasaï-Occidental, centre) et Marcellin Chisambo (Sud-Kivu, est).

La plainte, adressée au nom de M. Kabila par son conseiller spécial pour la lutte contre la corruption, le blanchiment et le terrorisme, vise également l’ancien directeur de cabinet du président, Gustave Beya Siku et une quinzaine d’autres personnes, parmi lesquelles d’anciens hauts fonctionnaires.

La plainte dénonce des faits de « corruption », « fraudes » et « détournements ».
Elle demande au procureur général de la République d’enquêter sur des allégations de fraude douanière à l’encontre de M. Katumbi, et de corruption à l’encontre des trois autres gouverneurs.
Selon le document, M. Beya Siku, récemment remercié par M. Kabila, se voit reprocher d’avoir empoché des pots-de-vin en échange de l’attribution du marché du raccordement de Kinshasa par fibre optique à Moanda (sud-ouest), point d’arrivée du câble de télécommunication transatlantique.

Aucun des intéressés n’avait pu être joint mercredi soir pour réagir à cette plainte.
Populaire homme d’affaires richissime passé à la politique, M. Katumbi, membre du parti de M. Kabila, fait figure d’éventuel successeur à ce-dernier, au pouvoir depuis 2001.

La Constitution interdit à M. Kabila de se présenter à la prochaine présidentielle prévue pour novembre 2016, mais l’opposition le soupçonne de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de cette date, et demande en vain au chef de l’État d’annoncer publiquement qu’il quittera ses fonctions à la fin de son mandat.

En janvier, alors qu’un conflit larvé opposait MM. Katumbi et Kabila, le gouvernement avait révoqué le chef de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) au Katanga en affirmant vouloir ainsi lutter contre la fraude à la frontière de cette province par laquelle transite la quasi-totalité de la production minière du pays.

Mi-mai, une commission d’enquête de l’Assemblée nationale dénonçait le coût exorbitant du raccordement de Kinshasa à Moanda par la fibre optique et les conditions d’attribution de ce marché.

Pays parmi les moins développés de la planète, la RDC est aussi l’un des plus corrompus au monde.
Le procureur général de la République est rattaché à la Cour suprême de justice, habilitée à juger les hauts-fonctionnaires et les élus.

Avec l’AFP

http://7sur7.cd/new/plainte/.