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lundi 6 juillet 2015

Le sémillant Mende : «On ne démocratise pas les pays africains pour faire plaisir à M. Hollande !»





Le sémillant Mende : «On ne démocratise pas les pays africains pour faire plaisir à M. Hollande !»

Répondant à une question d’un journaliste au cours du point de presse qu’il a tenu vendredi dernier, le porte-parole du gouvernement a eu des mots justes pour livrer son point de vue sur les propos du président français, François Hollande, lors de sa récente visite éclair au Bénin. La France n’a pas à donner «de bons points ou de mauvais points» aux dirigeants africains, a déclaré le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo, Lambert Mende.
Il réagissait aux propos du président François Hollande qui jeudi à Cotonou, a élevé le Bénin au rang de «référence» démocratique sur le continent. «Le président Hollande n’a pas de bons points ou de mauvais points à donner à des présidents africains», a lancé M. Mende lors d’une conférence de presse, en réponse à une question sur les déclarations du chef de l’État français à Cotonou.
«On n’a pas de leçons à recevoir, on ne démocratise pas les pays africains pour faire plaisir à M. Hollande, au gouvernement français ou à je ne sais quelle opinion publique en France. Nous ne tolérons plus ce genre d’attitude paternaliste 55 ans après l’indépendance», a insisté le porte- parole du gouvernement de la République démocratique du Congo.
«Je me garde de commenter la réaction des Béninois (aux propos de M. Hollande), je constate simplement que dans un autre pays, on parle seulement économie», a ajouté M. Mende, dans une allusion aux contrats signés vendredi par des entreprises françaises à l’occasion de la visite de M. Hollande en Angola.
En visite à Cotonou jeudi, première étape d’une tournée africaine éclair, M. Hollande a déclaré que le Bénin était «une référence sur le plan démocratique» après avoir rencontré son homologue Thomas Boni Yayi.
Le président béninois e récemment annoncé qu’il ne briguerait pas de troisième mandat, conformément à la Constitution.
«Si je suis ici, c’est pour montrer qu’il y a des exemples à donner», a ajouté M. Hollandes
Revenant sur les appels de Washington pressant M. Kabila d’abandonner le pouvoir fin 2016, M. Mende, s’est attardé sur le cas du président Franklin Delano Roosevelt, mort en 1945, quelques mois après avoir entamé son quatrième mandat.
«Même les Américains n’ont pas respecté ce principe des deux mandats. (…) Ils ont violé eux-mêmes cette règle parce qu’ils avaient un bon président», a-t4l déclaré.
«Ce qu’on retient, c’est ce que le chef de l’État fait pour son pays et non pas le nombre de mandats», a dit M. Mende, faisant référencé à l’héritage de Roosevelt. «Il faut laisser les Congolais, qui ne sont pas des Américains, faire les choses comme ils l’entendent».
Dans lignes qui suivent, nous vous présentons l’intégralité du texte du sémillant Mende Omalanga…

POINT DE PRESSE DU PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT DE LA RDC 03 JUILLET 2015
Mesdames et Messieurs, Ces derniers jours, l’actualité reste dominée par le débat sur le dialogue national inclusif soutenu par la grande majorité des composantes de notre société dont les représentants ont été reçus jusqu’à présent pour consultation par le Président de la République. Comme de coutume, quelques éléments du microcosme politique de la capitale se sont bruyamment inscrits en faux contre l’éventualité de ce dialogue. Ainsi va la vie démocratique.
Etant donné que ce débat, qui suscite a juste titre un grand intérêt dans l’ensemble des forces sociales et politiques de notre pays va dans tous les sens au risque d’égarer beaucoup de nos compatriotes qui, en marge des calculs partisans, souhaitent comme le Président, sauvegarder cc qui nous est cher, à savoir: la paix, la stabilité de notre pays ainsi que l’unité et la cohésion nationales, une remise en perspective s’impose.
La première chose à dire a ce sujet est que jusqu’au moment où nous parlons, le Président de la République Joseph Kabila na pas encore fini avec les consultations des différentes composantes de la vie nationale. De sorte qu’il est quelque peu prématuré d’affirmer, comme d’aucuns n’hésitent pas ale faire, que cc dialogue aura Lieu.
A cet égard, je suis autorisé à recommander une approche nuancée aux uns et aux autres sur la question. En d’autres mots, il faut attendre que le Président ait terminé les consultations qu’il a entreprises pour savoir s’il aura dialogue national ou non. Et c’est lui seul qui l’annoncera dans ses conclusions desdites consultations.
Sur les réactions enregistrées ici et là avant et après le message à la Nation du Chef de l’Etat à la faveur du 55eme anniversaire de l’indépendance, reconnaissons d’entrée de jeu qu’il y a un fond commun aux différentes acceptions du dialogue national inclusif défendu par ceux qui dans la Majorité ou l’Opposition en acceptent le principe.
C’est notamment la conviction que pour résoudre les divergences persistantes autour du cycle électoral déjà engage, il importe de privilégier une approche consensuelle afin d’éviter la répétition des actes de violences post électorales et électorales qui avaient entaché tes consultations de 2006 et 2011. Il y a toutefois quelques malentendus et même quelques égarements qu’il sied de recadrer pour ne pas semer la confusion dans les esprits.
Ainsi que l’a rappelé le Chef de l’Etat dans son discours du 30juin 2015, les raisons qui militent pour un éventuel dialogue et les objectifs qu’il faut lui assigner ne peuvent pas objectivement conduire à considérer cette initiative en gestation comme un copié – collé des concertations nationales de 2013.
Il s’agit de prendre en compte des défis importants advenus postérieurement auxdites concertations nationales, notamment celui des besoins budgétaires exorbitants pour l’organisation réussie des élections de 2015 et 2016 qui n’étaient pas a l’ordre du jour en 2013.
Pour mémoire, ces besoins ont été évalués a un milliard deux cent millions de dollars américains après le vote et la promulgation du budget 2015, lequel n’a pu dégager que neuf milliards de dollars américains pour l’ensemble des besoins de l’Etat.
Il y a donc des problématiques sérieuses qui dépassent les seules compétences de la Commission Electorale Nationale Indépendante à laquelle une approche a courte vue proposé de les abandonner, comme notamment le calendrier électoral globaj.qui aussitôt publié par cette dernière a été chahuté par l’opposition qui le revendiquait auparavant, le financement du processus électoral qui relève du Gouvernement et de l’impératif de la sécurisation du processus électoral que le Gouvernement ne saurait garantir avec efficience que si et seulement si la classe politique dans son ensemble prenait la résolution de changer d’attitude et de comportement pour éviter au pays les dérapages sanglants enregistrés pendant et après les scrutins de 2006 et 2011.
Sur les causes et les objectifs du dialogue, il y a un foisonnement désordonné de positionsdivergentes les unes des autres. Les uns trouvent le Calendrier global, naguère exigé a cor et a cri, trop global et plaident soudainement pour le retour a un calendrier partiel qu’ils avaient véhémentement contesté auparavant.
En récusant la perspective de la tenue des élections locales et provinciales avant l’élection présidentielle apparemment au seul motif qu’une telle perspective accorderait plus d’espace a l’actuelle majorité au pouvoir dont us reconnaissent la prégnance dans le tissu sociopolitique national. De telles motivations sont pour le moins illégitimes et contraires à l’ordonnancement juridique en vigueur dans notre pays.
Oui, ii y a bel et bien des élections qui, au regard de nos lois, auraient dû se tenir les unes en 2006, les autres en 2011 et qui ne se sont pas tenues. Le respect que nous devons à la loi justifie amplement que nous les organisions avant celles qui n’ont souffert d’aucun retard. C’est ce que la CENI a appelé les arriérés électoraux. Il est pour le moins surprenant qu’une force sociale théoriquement neutre comme la Conférence des Evêques catholiques et certains partenaires de la communauté internationale se soient joints aux défenseurs de cette démarche purement politicienne pour appuyer eux aussi un nouveau renvoi aux calendes grecques de la tenue de tout ou partie de ces élections que nous considérons comme aussi importantes que les législatives et la présidentielle et qui en plus permettent de donner a notre jeune démocratie la chance de se consolider à la base. C’est le lieu de rappeler que pour le Gouvernement et la Majorité dont il est issu, il n’existe pas d’élections plus importantes que d’autres car elles sont toutes commandées et organisées par la constitution et les lois de la République.
Autant nous sommes d’accord avec ceux qui exigent que l’ordre constitutionnel de notre pays soit respecté, autant nous nous inscrivons en faux contre toute tentative de contourner l’ordre légal qui en découle. Mépriser ou minimiser le prescrit des lois en prétendant défendre le respect de la constitution c’est vouloir une chose et son contraire.
C’est malheureusement ce que font tous ceux qui voudraient coûte que coûte voir les élections législatives et présidentielle auxquelles eux-mêmes ou leurs affidés vont concourir être organisées aux dépens de celles qui intéressent la majorité des Congolais. Le Gouvernement dont le devoir est de faire respecter les principes définis dans la constitution et d’appliquer les lois de la République sans exception ne peut en aucune manière accepter une pareil le approche. Il en est de même de la mise en œuvre de la loi de programmation de la création des nouvelles provinces en exécution de l’article 2 de la constitution qui a fait passer depuis 2006 le nombre de nos provinces de 11 à 26 dont des voix s’élèvent pour demander une remise en cause ou un moratoire. Il n’en est pas question pour le Gouvernement qui estime de son devoir d’appliquer les prescrits légaux. Le léger retard observe dans cette mise en œuvre n’a pas eu pour conséquence de changer la substance de la loi qui sera appliquée comme prévu.
Pour d’autres membres de la classe politique, le dialogue, si dialogue il y a, ne devrait servir qu’à légitimer les prétentions de leur leader lors de la procédure de règlement d’un vieux contentieux électoral qui avait déjà été pris en charge en son temps par les instances habilitées par la constitution et les lois de la République pour dire le droit en l’espèce, à savoir les cours et tribunaux de l’ordre judiciaire. Une façon comme une autre de revenir à des pratiques de non droit contre lesquelles le dialogue se veut justement être un remède.
Certains se sont laissés aller à invoquer la qualité de la personne devant prendre l’initiative du dialogue et du médiateur attitré en s’entremêlant les pinceaux avec la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies dont ils dénaturent délibérément le contenu en prétendant qu’elle prévoit que la convocation du dialogue en question devait être exclusivement le fait d’un médiateur désigné par la Communauté internationale que serait Monsieur Martin Kobler. Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’Onu en RDC invite instamment par un parti non représenté au parlement à « ne pas se dérober à ses obligations définies clans les Résolutions 2 1 47 (point 5 alinéa b). 2211 (point 14 et 15) et 2098 (point 14) ». Toutes ces considérations méritent une mise au point.
Il a de toute évidence un quiproquo dans la lecture et l’interprétation des Résolutions susmentionnées du Conseil de Sécurité convoquées à l’appui de la thèse scion laquelle le Représentant de Secrétaire Général des Nations Unies en République Démocratique du Congo serait le médiateur désigné par la communauté internationale pour le dialogue entre Congolais. Ces Résolutions stipulent en réalité pour cc fonctionnaire international une « mission de bons offices » consistant expressifs verdis, à encourager et promouvoir le dialogue et non le convoquer et encore moins y jouer un rôle de médiateur.
Il faut en effet rappeler qu’il existe, du point de vue du droit international coutumier, une différence de nature entre une mission de bons offices et la médiation. Le rôle de la personne chargée de bons offices est de rapprocher les parties en conflit (encore que dans le cas qui nous concerne, ii ne s’agit pas de conflit, mais de divergences de vues), d’établir un contact entre cites ou lé rétablir s’il a été rompu.
Le chargé de bons offices ne propose pas de solutions, pas plus qu’il ne prend part aux discussions qui ne concernent que les parties divergentes. Sa tâche s’achève au moment où les parties acceptent de se rencontrer à dessein de négocier.
Le médiateur par contre propose des bases de négociation et intervient dans le déroulement de celle-ci afin de rapprocher « sur la table » les points de vue des parties en litige. Tels sont les classiques du droit et des pratiques diplomatiques en la matière.
Il ne faut donc pas faire dire aux Résolutions onusiennes 2098,2147 et 22l1 ce quelles ne disent pas. La Résolution 2098 est particulièrement mal interprétée, sans doute inconsciemment, sinon il y aurait volonté de falsification. Dans son point 4 cette Résolution « invite 1 Envoyée Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU dans la Région des Grands Lacs » (la mention femme dans le texte désignant ainsi clairement Madame Mary Robinson qui à l’époque de l’adoption de la Résolution exerçait cette fonction avant d’être remplacée aujourd’hui par Monsieur Said Djinnit) « à conduire un processus global ouvert à toutes les parties prenantes en rue de remédier aux causes profondes du conflit, l’évidence, le processus global ouvert dont il s’agit en ce point de la Résolution 2098 n’est pas le processus interne à la République Démocratique du Congo, mais bien le processus régional qui constitue le théâtre des compétences de l’Envoyé Spectacle du Secrétaire Général pour la Région des Grands Lacs, les parties prenantes n’étant autres que les pays « de la région (C’IRGL) et non les acteurs politiques congolais.
Dire que ledit processus est celui interne à la RDC et que celui qui est chargé de le conduire serait Monsieur Kobler, Représentant Spécial du Secrétaire Général pour la RDC, est donc sans équivoque une interprétation erronée.
Quoiqu’il en soit, du point de vue moral et sociologique, ce serait une grande honte pour des Congolais que n’oppose aucun conflit armé que 55 ans après l’indépendance de notre pays. Ils en soient à recourir à des médiateurs étrangers pour se parler entre eux. Aussi est-ce avec sagesse que la majorité des forces politiques et sociales consultées par le Président de la République ont émis le vœu que le dialogue, si dialogue ii y aura, « soit mené sans ingérence étrangère, à travers un nombre limité des participants et pour une durée relativement courte ».
Ceci étant dit, je nous invité donc a un peu de patience pour avoir une idée sur la position que prendra le Président Joseph Kabila Kabange, Président de la République et Chef de l’Etat incontestable et incontesté à ce jour et dont il va falloir attendre qu’il nous fixe sur la tenue au non du dialogue national inclusif.
Je vous remercie.
LAMBERT MENDE OMALANGA
MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET MEDIAS
PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT

http://7sur7.cd/new/le-semillant-mende-on-ne-democratise-pas-les-pays-africains-pour-faire-plaisir-a-m-hollande/

«Plaintes présidentielles» : Le PGR Kabange Numbi recourt à l’intimidation...

«Plaintes présidentielles» : Le PGR Kabange Numbi recourt à l’intimidation...

Le très kabiliste PGR Flory Kabange Numbi

Plus d’une semaine après la transmission à son office des «plaintes présidentielles», le Procureur général de la République (PGR), Flory Kabange Numbi, est sorti de son mutisme non pas pour éclairer l’opinion. Mais pour menacer «ceux qui se complaisent» à citer les noms contenus dans le document lui remis par le conseiller spécial Emmanuel Luzolo Bambi Lessa. Il a menacé aussi les personnes qui s’estiment concernées pour avoir été épinglées par les médias. Selon lui, le document qui lui a été remis par le "professeur" Luzolo ne contenait aucun nom. Et pourtant. Le magistrat a revu et corrigé la qualification dudit document. Selon lui, il s’agit d’une «dénonciation». Et non de "plainte". Questions : peut-on dénoncer une infraction sans indiquer l’auteur présumé? En dénonçant des crimes et délits, «Joseph Kabila» pourra-t-il s’abriter derrière son « irresponsabilité politique» pour éviter une plainte éventuelle (demande reconventionnelle) pour dénonciation calomnieuse ?

Au cours du point de presse qu’il a animé, jeudi 2 juillet, le Procureur général de la République (PGR) Flory Kabange Numbi, réputé - plus à raison qu’à tort - pour son inféodation à l’institution Président de la République, a annoncé l’ouverture d’une «information judiciaire» après réception, mardi 23 juin, d’une «dénonciation» émanant du président « Joseph Kabila ». Il y est question de «possibles détournements de fonds ou opérations de blanchiment d’argent». Le face à face avec les médias a été émaillé de deux coups de théâtre.

Plainte ou dénonciation ?

Premier coup de théâtre. Le plus haut magistrat du Parquet du Congo-Kinshasa a revu et corrigé la qualification du document déposé à son office par Emmanuel Luzolo Bambi, conseiller à la Présidence et professeur de droit à l’université de Kinshasa. 
Pour le PGR, il s’agit d’une «dénonciation». Il n’est donc plus question du vocable «plainte» comme annoncé, semble-t-il, par le conseiller spécial Luzolo. En personne. La différence entre les deux notions est de taille. Si une dénonciation peut émaner d’un tiers, la plainte, elle, ne peut être déposée que par la victime d’une infraction – autrement dit, la personne lésée - qui se constitue éventuellement partie civile. 

«Les dénonciations sont faites, nous avons ouvert des informations judiciaires», a déclaré Kabange Numbi qui dissimulait mal un embarrassas certain en articulant à maintes reprises que «les enquêtes de ce genre sont longues». Comme s’il mettait en doutait la fiabilité des « indices matériels » récoltés par Luzolo et son équipe - composée notamment par l’inspecteur général adjoint de la Police judiciaire Boyau Nsala -, le magistrat de souligner que «quelqu’un qui détourne ou qui fait l’exercice de blanchiment de capitaux prend toutes les précautions pour ne pas se faire prendre». Le magistrat a-t-il usé des périphrases pour ne pas avouer sa volonté de conclure ce dossier sulfureux par une "inopportunité de poursuites"? 
Deuxième coup de théâtre. Le PGR Kabange a soutenu sans rire que le document déposé à son office ne contenait «aucun nom». Vraiment ? Et de promettre aussitôt des bosses et des plaies à ceux qui «se complaisent» à égrener les personnalités dont les noms apparaitraient dans la «dénonciation présidentielle». Il a invoqué, à l’appui, le «secret de l’instruction et la présomption d’innocence». Des principes bien nouveaux dans les mœurs judiciaires du Congo démocratique. 

Intimidation

Conscient de l’effet boomerang de la démarche initiée par «Joseph Kabila», le Procureur général de la République s’est cru en droit de brandir la «matraque» en direction du monde congolais de la presse. La presse doit-elle se départir de son devoir premier qui consiste à respecter la vérité au nom du droit du public à connaître la vérité ? La réponse est : Non ! Par définition, un journaliste est avant tout un investigateur. Peut-on franchement empêcher la presse de jouer son rôle de contre-pouvoir sous le fallacieux prétexte de violation du secret d’instruction et de la présomption d’innocence? Kabange Numbi considère-t-il les journalistes comme des auxiliaires du pouvoir judiciaire? 
Source indépendante, l’AFP assure dans sa dépêche datée du 25 juin 2015 avoir consulté les vingt pages du fameux document querellé transmis au Parquet général de la République. L’Agence affirme avoir noté les patronymes de quatre gouverneurs de provinces, de l’ancien directeur du cabinet présidentiel ainsi que ceux d’une quinzaine d’autres personnes. Qui dit vrai? Qui affabule?
Samedi 27 juin, onze organisations non gouvernementales congolaises ont mis en garde le pouvoir kabiliste à ne pas «instrumentaliser la justice à des fins politiques». C’est malheureux à dire mais les Congolais sont les premiers à se méfier de l’appareil judiciaire de leur propre pays. Un appareil judiciaire truffé de magistrats incompétents, inféodés au pouvoir politique et peu insensibles aux espèces sonnantes et trébuchantes.

"Apprenti-sorciers"

Le premier alinéa de l’article 91 de la Constitution promulguée le 18 février 2006 énonce clairement que «le gouvernement définit en concertation avec le Président de la République la politique de la nation et en assume la responsabilité». Il va sans dire que, pour être valides, tous les actes du chef de l’Etat doivent être couverts par le gouvernement en général et le ministre compétent en particulier. 
Le cinquième alinéa de ce même article d’enchaîner : « Le gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale (…) ». Deux questions méritent, dès lors, d’être posées : En dénonçant les faits portés à la connaissance de son cabinet directement au ministère public et non via le ministre de la Justice, «Joseph Kabila» n’écorche-t-il pas son «irresponsabilité politique» ? Serait-il désormais prêt à affronter les victimes éventuelles d’une dénonciation calomnieuse? 

Après le point de presse du PGR Kabange Numbi, il n’était pas rare d’entendre des réactions de ce genre : «Le PGR Kabange Numbi qui se dit Pasteur donne l’impression d’ignorer que la Justice élève une nation»; «Le Congo est dirigé par des apprenti-sorciers» ; «Luzolo parle de plainte, Kabange Numbi préfère le mot dénonciation, la preuve est ainsi faite qu’on se trouve face une conspiration politique» ; «C’est désolant d’entendre le PGR qui est censé protéger la société inviter les citoyens à s’ériger en délateurs. Voilà ce qui arrive lorsqu’on dirige un Etat au gré des humeurs et des intérêts des puissants du moment … »."


 http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=10046

"Plaintes présidentielles" : Matata rate l’occasion de se taire

"Plaintes présidentielles" : Matata rate l’occasion de se taire

 
Dans une déclaration lue, vendredi 3 juillet, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo dit "apprécier et appuyer" la démarche menée auprès du Procureur général de la République par le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Le "Premier" s’est cru obligé de relayer les propos tenus par le PGR (Procureur général de la République) en parlant de "dénonciation" et non de "plainte". Matata a, par ailleurs, affirmé son attachement à la bonne gouvernance et à l’éthique. Tout en prétendant qu’aucun nom n’a été cité, le "Premier" prend la défense notamment de l’ancien ministre-délégué aux Finances. Incohérence!

Plus d’une semaine après la saisie du Procureur général de la République par le conseiller spécial Emmanuel Luzolo Bambi Lessa, le "chef du gouvernement" congolais a enfin quitté son univers où l’on ne parle que de la croissance macroéconomique. Une croissance qui n’a produit jusqu’ici aucun "impact visible" au niveau du quotidien de la population. On peut gager que Matata n’a pas agi de son propre mouvement. Il a reçu des instructions. De qui d’autre sinon de "Joseph Kabila"?
Contre toute attente, le "Premier" Matata dont la "compétence" semble se limiter jusqu’ici aux questions économiques, a exercé le ministère de la parole pour parler de la justice. L’homme est généralement impassible lorsque la sécurité nationale est menacée. Il en est de même en ce qui concerne la sécurité des personnes et des biens. Il ne fait de vagues. Il attend des directives du "raïs". 

Ignorant sans doute qu’il est le chef du gouvernement habilité, à ce titre, à conduire la politique de la nation, Augustin Matata s’est adressé à la presse. Ceux qui attendaient la communication d’un chef de gouvernement ont cru être en face d’un simple haut fonctionnaire. Aucune annonce forte. Rien que des banalités. "L’opinion tant nationale qu’internationale a été informée de la démarche effectuée auprès du Procureur général de la République par le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme", a-t-il déclaré en liminaire.
Ignorant également que les magistrats du Parquet sont placés sous l’autorité du ministre de la Justice en sa qualité de garde des sceaux, le chef du gouvernement s’est contenté de paraphraser le Procureur général de la République : "Cette démarche consiste, comme l’a précisé le Procureur général de la République, en une dénonciation. Il ne s’agit donc pas d’une plainte, ni des faits résultant des enquêtes menées par des services attirés". "Le Procureur général de la République ajoute par ailleurs que le dossier ne porte aucun nom, et que tout se qui raconte n’est que rumeur. Il met aussi en garde ceux qui citent les gens sans en avoir la preuve". Inimaginable!

On a vite compris que le "soldat" Matata est venu à la "rescousse" du PGR dont la sortie médiatique, la veille, n’avait guère convaincu lorsqu’il prétendait qu’aucun nom n’a été cité dans le document lui remis par Luzolo Bambi. Et ce, contrairement aux éléments rapportés par l’AFP et la presse kinoise. "L’on peut donc s’interroger sur la crédibilité des documents contradictoires actuellement en circulation au niveau de la presse, et qui, malheureusement citent le nom d’un membre du gouvernement en fonction et évoquent les fonctions d’un autre déjà parti du gouvernement", note le "Premier" qui crédibilise ce que le PGR et lui entendent mettre sur le compte de la rumeur.

"Chasser le naturel, il revient au galop", dit l’adage. Matata s’est mis aussitôt à débiter des paroles obséquieuses indignes de quelqu’un qui aime s’affubler de l’épithète de "technocrate". Texto : "Dans tous les cas, il convient de rappeler que l’action que nous menons sous le leadership de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, depuis qu’il Lui a plu, il y a un peu plus de cinq ans, de nous élever successivement aux fonctions de ministre des Finances et à celles de Premier ministre, démontre notre attachement à la bonne gouvernance, à la lutte contre la fraude, la corruption et le détournement des deniers publics". Et de poursuivre : " Ainsi, notre adhésion à l’impérieuse nécessité de renforcer les mécanismes juridictionnels et institutionnels de lutte contre la mauvaise gouvernance, la fraude, la corruption et le détournement des deniers publics, est sans faille. Au demeurant, nous apprécions et appuyons la démarche menée auprès du Procureur général de la République par le Conseiller Spécial".

Matata qui prétendait, à l’instar du PGR, qu’aucun nom n’a été cité dans la "dénonciation" du conseiller Luzolo s’est pris les pieds dans le tapis en mettant l’accent sur la "présomption d’innocence" "en vue de préserver l’honneur et la dignité des personnes citées". Tiens! Tiens! Des personnes ont donc été citées. 
Sans que personne ne le lui demande, le "Premier" d’évoquer, "à titre d’exemple", l’achat des bus supplémentaires pour TRANSCO. Selon lui, le contrat "n’a pas du tout été" conclu "de gré à gré". Il ajoute : "L’on peut également, dans le même ordre d’idées, mettre en doute la crédibilité de l’implication de l’ancien ministre délégué aux Finances dans le détournement des ressources du go pass, une parafiscalité destinée à la RVA et gérée exclusivement par elle". 

Ouvrons la parenthèse. Selon certaines informations, les ressources financières générées par le fameux "go pass" seraient gérées par une société sud africaine en partenariat avec Zoé "Kabila". Les observateurs ont été surpris de voir "Joseph Kabila" parader lors de l’inauguration du nouveau bâtiment de l’aérogare de Ndjili alors que celui-ci a été financé à l’ordre de 86% par la Banque africaine de développement (BAD). La part de l’Etat congolais atteint à peine 16%. Une question reste sans réponse : où vont les 50 $ payés par chaque voyageur allant à l’étranger et les 10$ acquittés par chaque passager du réseau domestique? Le souci de bonne gouvernance ne devrait-il pas inciter le chef du gouvernement à initier une enquête afin d’y voir plus clair? Est-il vrai que le gouvernement débourserait chaque année les 40% de rétrocession destinés aux Provinces? Qui encaisse cet argent? Est-il vrai également que le "ministère des Finances" exige une "commission" égale à 50% lors du paiement de chaque dette intérieure? Est-il vrai que sur instruction du Premier ministre Matata, le trésor public crédite chaque mois "Joseph Kabila" d’un montant de 22 milliards de francs congolais soit 20 millions de dollars? Autre question : chaque titulaire du ministère des Finances est-il tenu de signer une "délégation permanente de pouvoir" au profit du directeur financier de "Joseph Kabila", le nommé Emmanuel Adrupiako. Celui-ci gère-t-il le trésor public avec le gouvernement? Fermons la parenthèse. 

Augustin Matata a conclut son message qui ressemble à une "plaidoirie" par ces mots : "Quoi qu’il en soit, la Primature réaffirme son attachement à la bonne gouvernance ainsi qu’aux valeurs de moralité et d’éthique, conformément à la détermination du Président de la République, garant de la Nation, d’amener la République Démocratique du Congo à améliorer ses méthodes de gestion de la chose publique. Elle se rendra disponible pour toute action citoyenne visant à consolider la matérialisation de cette volonté". 
Ne faudrait-il pas rappeler à l’actuel Premier ministre congolais qu’aux termes de l’article 91 de la Constitution, le président de la République est "politiquement irresponsable" et que c’est au gouvernement que revient la responsabilité de conduire la "politique de la nation" et d’en rendre compte devant l’Assemblée nationale? Serait-il excessif de clamer ici que l’actuel "chef" du gouvernement - dont les attitudes n’ont rien à envier à celles d’un secrétaire général de l’Administration publique - a raté l’occasion de se taire?"


Corruption en RDC: le Premier ministre appelle à la prudence




Corruption en RDC: le Premier ministre appelle à la prudence

Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, lors d'une visite à Paris en 2012.Photo AFP / Pierre Verdy
 La plainte pour corruption qui vise notamment plusieurs ministres du gouvernement de la République démocratique du Congo continue d’alimenter la polémique à Kinshasa. Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a tenu, ce vendredi, une conférence de presse pour rappeler « le principe de la présomption d’innocence », tout en promettant aussi de lourdes sanctions si les personnes visées sont reconnues coupables.


Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a tenu à réagir à la demande d'ouverture d'enquête pour « fraudes » et « faits de corruption » déposée il y a un peu plus d'une semaine chez le procureur de la République par le conseiller spécial du président Joseph Kabila pour la bonne gouvernance.
Augustin Matata Ponyo a réaffirmé son adhésion « sans faille » à « l’impérieuse nécessité de renforcer les mécanismes juridictionnels et institutionnels de lutte contre la mauvaise gouvernance, la fraude, la corruption et les détournements de deniers publics ». Mais le Premier ministre congolais a aussi tenu à défendre le « principe de la présomption d’innocence », afin de « préserver l’honneur et la dignité des personnes citées, dès lors qu’il ne s’agit que d’une dénonciation, tel que l’indique bien le procureur général de la République ».



Une plainte jugée « suspecte » par plusieurs ONG



Si le Premier ministre a tenu à réagir, ce vendredi, c’est que la polémique ne cesse d’enfler à Kinshasa sur cette plainte et que certains proches d'Augustin Matata Ponyosont au centre des spéculations. Selon des documents diffusés dans le journal C-News, Patrice Kitebi, ex-ministre des Finances, et Justin Kalumba, l’actuel ministre des Transports, sont notamment cités. Les deux hommes, proches du Premier ministre, sont soupçonnés notamment de malversations dans le cadre d’un chantier réalisé sur l’aéroport de Kinshasa.
Outre plusieurs hauts fonctionnaires, quatre gouverneurs de province sont également visés par cette plainte : Alphonse Ngoy Kasanji (gouverneur du Kasaï-Oriental), Alex Kande, (Kasaï-Occidental), Marcellin Cishambo (Sud-Kivu) et Moïse Katumbi (Katanga). Ce dernier étant un adversaire politique déclaré de Joseph Kabila, à qui il réfute le droit à se présenter à un troisième mandat, plusieurs ONG ont qualifié de « suspecte » cette plainte à quelques mois du scrutin présidentiel."

http://www.rfi.fr/afrique/20150704-corruption-rdc-le-premier-ministre-appelle-prudence-kabila-ponyo-moise-katumbi/