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mercredi 24 août 2011

INSÉCURITÉ À L'EST DU PAYS




Assassinat de Kambale Hérode (25 ans) à Mambingi/Beni

Le dimanche dernier 21 Août 2011 à 16h00, c’était le tour du taximan Kasereka
Hérode (25 ans) de succomber sous les balles des militaires supposés lui assurer
la sécurité.  Il faisait du transport par taxi moto pour nourrir sa famille. A 16h00
du dimanche dernier, un groupe des militaires Fardc armés jusqu’aux dents l’arrête et son client au niveau du Pont de la rivière TANU, axe Mambingi-Visiki, Collectivité Chefferie des Bashu, en Territoire de Beni.
Après les avoir déposséder de tout ce qu’ils avaient comme argent, téléphone, montres, les militaires ont tiré à bout portant sur le taximan Kasereka Hérode (25 ans) qui est mort sur le champ. Son passager Muhindo Kavikula (23 ans) sortira de la fusillade avec une plaie par balles à l’épaule gauche. Il lutte entre la vie et la mort dans un centre de santé de la place dont nous taisons le nom pour la securité du centre hospitalier et du témoin oculaire et rescapé de l'assassinat. 

Vue du village de Mambingi (le lieu du crime est à 5 km, au Nord de ce village)

Selon le rescapé, une fois la fouille des poches terminée sans aucune résistance de leur part, le chef militaire du groupe avait donné l’ordre d’éliminer les deux infortunés par balles. La suite était immédiate et aux conséquences incalculables. Ce témoignage démontre que les militaires et policiers tueurs ne sont pas des éléments incontrôlés comme leurs collabos tentent souvent de les dédouaner de leurs crimes de génocide. Ce n’est pas non plus parce qu’ils sont impayés qu’ils tuent. Les militaires de Mobutu étaient impayés mais ne tuaient pas. Ceux qui tuent aujourd’hui donnent l’air d’être des tueurs déployés dans la région pour exterminer à petit feu les congolais en commençant par les plus actifs dont l’âge varie entre 1 et 45 ans. 
Comme d’habitude, après l’assassinat de Kasereka Hérode, aucune enquête n’a été diligentée pour retrouver les militaires tueurs qui ne sont pas à leurs premiers crimes sur ce même pont de la rivière TANU, devenu tristement célèbre car plusieurs congolais y ont perdu la vie ou tout leur avoir. 
Le lendemain matin, soit le lundi 22 Août 2011, les motocyclistes de la place ont procédé à l’enterrement de leur camarade assassiné la veille en plein exercice de son métier au service de la communauté. Pour éviter les représailles du chef des militaires tueurs, aucune autorité militaire, policière, et administrative de la place n’est venue participer aux cérémonies funèbres. Ce fait qui n’est pas passé inapercu a été sévèrement puni par les taximen qui ont incendié cinq maisons des agents de renseignement (ANR) et des policiers.

C’est ainsi que se poursuit la série des assassinats des congolais par les militaires et policiers déployés à Beni-Lubero. Le gouvernement congolais ainsi que la communauté internationale représentée en RDC par la Monusco n’ont aucun plan pour arrêter cette hécatombe que les évêques catholiques ont déjà qualifié de génocide. Entre les forces vives et le gouvernement congolais il n’y a plus de cadre de concertation pour sécuriser la population et  établir les differentes responsabilités. Cette absence de mécanisme de concertation est suivie du silence du gouvernement congolais et de la communauté internationale vis-à-vis du génocide des congolais (six millions des morts). Les congolais habitant ce coin de la R.D.Congo semblent être tous condamnés à mort, certains avec sursis ( notamment les collabos actuels), pour la simple raison qu’ils sont nés dans une région fertile et riche en minerais convoitée par les rwandais. Les formes de ce génocide sont :
  1. Les massacres des congolais, les assassinats ciblés (surtout des chefs coutumiers et des jeunes entre 1-45 ans), etc.
  2. Le « femmecide » (viols et mutilations sexuelles des femmes).
    3. Les braquages sur les routes et pillages des biens destinés au commerce,
    4. Les attaques des repaires culturels tels les dispersions des veillées mortuaires, etc.
    5. Les incendies des maisons aux heures du sommeil profond,
  1. La destruction des récoltes dans les champs par des vaches venant du Rwanda, dites « vaches sans frontières » (VSF en sigle).
  2. L’expropriation par les services du cadastre des terres fertiles (pour l’agriculture, l’élevage) et riches en minerais, des parcelles dans les grandes agglomérations, et tout cela à l’insu de leurs propriétaires et foulant aux pieds la loi foncière coutumière, etc.
Si les congolais ne s’organisent pas aujourd’hui pour exiger que leurs vies et biens soient protégés, Kasereka Hérode, le 390 nième martyr du martyrologue de Beni-Lubero, ne sera pas le dernier. Demain ce sera toi, moi, et nos enfants. 
Correspondance Particulière de Mambingi
©Beni-Lubero Online
 




Assassinat de Mlle Gladis KAHAMBU (16 ans) à Kitatumba/Butembo
Les tueurs des paisibles congolais dans la région de Beni-Lubero sont pour la plupart des policiers et des militaires de la R.D.Congo. En dépit de cette triste réalité, le gouvernement congolais au niveau national et local ferme l’œil et fait la sourde oreille. Les tueurs ne sont pas punis. Quand on les met en prison, les directeurs des prisons leur ouvrent les portes pour qu’ils récidivent. Le Président Joseph Kabila avait bien dit en 2006 que les portes des prisons seront ouvertes. Sa prophétie se réalise à Beni-Lubero où les prisons sont portes ouvertes. D’où l’hypothèse répandue que les policiers et les militaires congolais aujourd’hui déployés dans la région de Beni-Lubero sont des tueurs à gages dont la mission est d’exterminer les congolais pendant que politiciens, prêtres et pasteurs payés pour couvrir ce massacre de la population parlent de reconstruction du pays, de 5 chantiers, et battent campagne à coups d’argent et des pacotilles pour la réélection des tueurs. C’est incroyable ce qui se passe dans ce coin de la R.D.Congo où la population civile livrée sans aucune défense aux tueurs. 
Le récit de l’assassinat de Mlle Gladis KAHAMBU (16 ans) dans la journée du Vendredi 19 Août 2011 confirme l’hypothèse ci-haut évoquée.

Feu Gladis Kahambu sur son lit de mort à l'Hôpital de Kitatumba/Butembo



Il est 9h00 du matin à l’Hôpital Général de Kitatumba. Deux Policiers congolais y font la garde des prisonniers malades. Un des policiers abandonne son poste sous prétexte d’aller acheter sa cigarette. C’est ce moment qu’un prisonnier malade choisit pour demander au policier de garde resté seul la permission d’aller aux toilettes. La permission est vite accordée. Curieusement, une fois le prisonnier malade est entré dans une des toilettes, le policier de garde l’y a laissé seul pour aller fumer sa cigarette loin des toilettes. Le prisonnier malade profite de l'absence de ces deux geôliers pour se sauver dans le quartier de l’Hôpital Kitatumba. 
Finalement, le policier de garde se rend compte de la cavale de son prisonnier. Au lieu de se mettre à sa recherche, il fait crépiter plus coups des balles dans l’enceinte de l’Hôpital où plusieurs malades essaient de se refaire une santé. Le crépitement des balles sème la panique à l’Hôpital et ses environs.  
Prés d’une heure après les coups de feu, l’évadé est aperçu à quelques 300 m de l’Hôpital par une femme d’un policier qui le connaissait. Le policier mari de cette femme est ami au policier de garde qui a laissé s’évader le prisonnier malade. Cette femme, fera appel aux autres femmes des policiers du quartier pour mettre la main sur le fugitif. Profitant de son état de santé fragile, les femmes des policiers se montreront plus courageuses que leurs maris en maîtrisant le fugitif.
Le fugitif, lui-même policier, espérait certainement trouver refuge auprès de femmes de ses amis. Selon certains observateurs, son évasion était certainement orchestrée par les deux policiers de garde. Mais les femmes des policiers qui dans ce cas démontrent bien leur sens de la justice, auraient fait échouer le coup. 
Une fois l’évadé arrêté par les femmes des policiers, une d’elle ira à l’Hôpital pour alerter les deux policiers de garde. Entretemps, comme une trainée de poudre, la nouvelle de l’arrestation d’un prisonnier par les femmes s’est rependue dans tout le quartier. Très vite, les habitants du quartier et les passants ont entouré la parcelle où l’évadé était tenu en respect par les femmes des policiers.  
Une fois saisi, le policier de garde coupable de l’évasion du fugitif partira de l’Hôpital en train de faire ce que les policiers congolais savent mieux faire, c’est-à-dire, effrayer les civils par des coups des balles à l’air. Ce crépitement des balles a en effet eu l’effet escompté. L’attroupement autour de la maison où l’évadé était devenu de nouveau prisonnier s’est dispersé. L’évadé a profité de la débandade pour se cacher dans un ravin non loin de la maison. Le policier de garde arrive sur le lieu. Il continue de tirer pêle-mêle pour effrayer la foule des curieux venus s’agglutiner sur le lieu du crime. Au lieu de mettre la main sur l’évadé visiblement sans force pour opposer une grande résistance, le policier de garde tire sur lui. L’évadé gravement blessé à la tête feint le mort et reste couché dans le ravin. 
Les femmes des policiers ainsi que d’autres voisins du quartier et des jeunes qui ne sont plus effrayés par le crépitement des balles essaient de raisonner le policier en furie mais qui n’a personne d’autre à plaindre que lui-même, en le suppliant en vain de cesser de crépiter des balles inutilement. Au contraire, le policier ouvre le feu sur la foule. Un jeune garçon de 12 ans, du nom de Blaise Mumbere, attrape une balle dans l’avant-bras. Blaise tombe avec son bras fracassé qui saigne à profusion.
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 La foule continue de supplier le policier d’arrêter de tirer. Mais plus la foule lui parle, plus il tire sur elle. C’est ainsi que une jeune fille du nom de Gladis KAHAMBU âgée de 16 ans, attrapera deux balles dans son bas ventre. Elle tombe dans son sang. Malgré les amis qui l’ont dépêché à l’Hôpital, Gladis KAHAMBU rendra l’âme quelques minutes plus tard.  
Le nombre des blessés lors de cette fusillade de Kitatumba est très élevé. Nous n’avons retenu que les trois cas graves dont un mort, Gladis Kahambu. 
Après le forfait, le policier prendra le large vers l’Etat-Major de la Police Nationale Congolaise en ville de Butembo, toujours entrain de tirer à l’air. 
Constatant qu’une fois de plus ils étaient la cible de ce policier tueur, cinq jeunes chercheront à venger leurs camarades Gladis et Blaise. Ils se mettront mains nues aux trousses du policier tueur qui continuait à tirer jusqu'à ce qu’il tombe en panne des cartouches. Quand les jeunes étaient au point de l’appréhender pour le corriger, comme ils n’étaient pas loin de l’Etat Major de la Police, plusieurs policiers de l’Etat Major ont accouru eux aussi en tirant en l’air, pour sauver le policier tueur de mains des jeunes.Quatre de cinq jeunes qui dirigeaient l’expédition de la capture du policier tueur ont été jetés dans un cachot de l’Etat-major de la Police où ils disent avoir été torturés et battus. Il s’agissait de :
1. KAKULE Joachin (22 ans), battu et grièvement blessé.
2. MAYELE KAMATHE MUHINDO (24 ans) torturé.
3. STELLA KAHINDO (16 ans) amie à Gladis Kahambu décédée dans la fusillade , torturée.
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4. Mbale 1 , torturé
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Saisi du dossier, Me MBUSA NZANZU Yotama MBENZE, patriote du Parlement Debout de Furu et candidat aux prochaines élections provinciales, à la tête d’une forte délégation venue du Parlement debout de Furu, descendra à l’Etat Major de la Police Nationale Congolaise en ville de Butembo pour libérer les jeunes arrêtés, battus, torturés, à la place du criminel. Juriste de formation, Mr MBENZE a réussi à libérer les 4 jeunes vaillants.
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Mais ce n’était pas tout. Les Jeunes ont alors décidé de s’en prendre aux maisons des policiers dans tout le quartier.

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Les dégâts matériels sont énormes et quelques arrestations auraient été faites parmi les jeunes.

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Bilan : Gladis Kahambu est morte. Blaise sera infirme toute sa vie durant. Le prisonnier blessé n’a pas été remis en prison. Les dizaines des blessés de la fusillade sont laissés pour compte. 

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Les bubolais qui espèrent contre toute espérance continueront à se battre pour vivre, dans l’espoir qu’un jour les tueries cesseront. Ce qu’ils oublient c’est le fait que sans l’implication de chacun, des associations, des églises, etc. pour mettre sur pied un cadre de concertation et de responsabilisation des gouvernants, les tueries continueront de plus belle et n’épargneront personne. Et si les responsabilités dans les tueries actuelles ne sont pas établies, demain les victimes d’aujourd’hui seront présentées comme les coupables. L’histoire des Hutu au Rwanda doit servir de leçon aux congolais qui rêvent d’un avenir qui adviendrait comme un miracle. 
L’Est de la R.D.Congo est selon les observateurs sous un régime militaire avec comme mission l’extermination des populations congolaises qui s’opposent aux extrémistes tutsi de la région des Grands Lacs. L’américain Herman COHEN a déclaré récemment que pour le Département d’Etat Américain, la province du Kivu appartient au Rwanda. Le gouvernement congolais n’a pas réagit à ces propos car cet octogénaire a dit haut ce que les autres disent tout bas. La balkanisation que les congolais craignent est déjà effective sur le plan militaire et économique. Un seul point reste à accomplir : le transfert des populations rwandaises au Kivu. L’extermination des populations congolaises, notamment les jeunes, prépare ce transfert qui se fait au su de la Monusco sous forme de retour des refugiés congolais… A l’heure qu’il est, il apparait que seules les populations civiles ne sont pas au courant de cette balkanisation. Les politiciens en savent quelque chose. Les kits électoraux qui ont été signalés au Rwanda, au Burundi et en Ouganda participent de ce plan. La disparition des milliers d’enrôlés du fichier électoral constituent un autre signe que les prochaines élections seront utilisées pour légitimer les occupants de l’Est du Congo et délégitimer les congolais dont l’extermination progressive est en cours. C’est cela le plan diabolique pour la R.D.Congo. Les massacres des civils dans toute impunité est le signe qui ne trompe pas. 
Kakule Mathe 
Butembo
©Beni- Lubero Online

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