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jeudi 25 août 2011

L'affaire de trois agents de la Ceni écroués à Kenge, la clarification du cas Kwango exigée


Les craintes maintes fois exprimées par l'opposition au sujet des irrégularités détectées lors des opérations d'enrôlement, de l'opacité du serveur central du système informatique de la Ceni, ainsi que de nombreuses pannes du matériel utilisé dans les bureaux d'enrôlement, pour ne citer que ceux-là, augurent, aux yeux des observateurs de la scène politique congolaise, des élections non apaisées et qui portent déjà des germes de la contestation. Surtout que des pesanteurs empêchent le pasteur. Ngoy Mulunda, de jouer la carte de la transparence et d'œuvrer en fervent chrétien pour la remise en ordre de sa boutique.

Du moment qu'il rechigne à afficher sa neutralité, s'abstenant à faire droit aux revendications de l classe politique, toutes tendances confondues, le président de la Ceni ne cessera de s'attirer les foudres de l'opposition qui, au fil des jours et des événements, finira par découvrir ses penchants et ses faiblesses.

L'éclatement de l'affaire de trois agents de la Ceni écroués à Kenge, au moment de leur embarquement dans un véhicule en partance le dimanche 21 août pour Kinshasa, donne raison à l'opposition. Dans leurs bagages, un lot de 950 CD de cartes d'électeurs et des ordinateurs qui étaient gardés dans de maisons d'habitation, e dehors des bureaux d'enrôlement.

Si des compatriotes h'étaient pas assez vigilants, ce matériel serait acheminé dans la capitale pour un usage facile à deviner.

A ce stade, on peut se poser des questions sur la composition de ce « réseau », sur ses intentions et sur les préjudices importants qu'il allait causer, non seulement aux données du district de Kwango, mais aussi au processus électoral tout entier.

Trois agents de la Ceni appréhendés, c'est bien.

Mais qu'en est-il advenu du contrôleur technique provincial qui aurait pris la poudre d'escampette?

Avec l'entrée en scène de l'UDPS et de nouveaux partis politiques, la bataille s'annonce impitoyable. Tels sont les enjeux des élections de 2011 à 2013.

Quels seraient alors les vrais mobiles du commanditaire qui n'en serait pas à son premier coup?

Quant au fond de cette affaire, on peut se poser plusieurs questions. S'il y a eu rabattement du nombre des enrôlés dans le Kwango, à quel candidat député, cela aurait-il profité ? Si Kenge a enregistré un cas de tentative de fraude, qu'en est-il de la situation à Kinshasa et ailleurs?

Certainement, qu'on ne veut pas voir, certaines circonscriptions électorales afficher le nombre exact des électeurs enrôlés. Cela laisse penser que l'objectif inavoué est le surpeuplement des circonscriptions sous-peuplées, et la sous-évaluation de celles très peuplées.

Voilà pourquoi l'opposition réclame à cor et cris, la publication des listes électorales pour l'ensemble du territoire national, afin de permettre à chaque enrôlé de savoir s'il est électeur ou pas. Et éventuellement, au vu des cas de réclamations, d'apporter des correctifs nécessaires à temps pour une mise à jour de ces fichiers.

Ce serait déplorable, tout aussi, dangereux, de laisser les Congolais dans l'ignorance et de les surprendre, le jour des scrutins, qu'ils ne sont pas sur les listes. Et qu'en conséquence, ils n'ont pas la qualité d'électeurs.

Le cas de Kwango, à j'instar de tant d'autres non dévoilés, confirme les appréhensions de certains analystes politiques sur la volonté délibérée de certains membres de la Ceni d'injecter des irrégularités, d'entretenir la confusion et de provoquer des troubles, afin de faire annuler les élections dans certains coins hostiles à certaines familles politiques.

 JRT

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