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vendredi 26 août 2011


                                                                                                                  
Joseph Kabila évite à tout prix de commettre l'erreur de 2006. Un peu dans la panique et la précipitation, son camp vendit au Palu la peau de l'ours avant coup. Mais l'ours abattu fin octobre 2006, jour du vote du second tour de la présidentielle, la désillusion fut au rendez-vous. Le report des voix de l'escarcelle d'Antoine Gizenga à celle d'e Kabila ne fut pas à la hauteur des attentes.

En dépit du mot d'ordre clair du Patriarche, le challenger de Kabila au second tout lui infligea une défaite au Bandundu.

Bemba tournait globalement autour de 60 pour cent, pendant que Joseph Kabila flirtait avec la quarantaine.

A l'Equateur, la situation fut pire. Nzanga, qui avait réussi à glaner 5 pour cent au premier tour ne fut juste capable que de concéder I pour cent à Kabila. Trop maigre en tout Cas. En dépit de cette contre performance électorale, l'Udemo avait déjà empoché au préalable une vice primature, un ministère, quelques vices ministères ainsi que des mandats publics au sein du portefeuille national.

Le Palu reçut plus. La primature, des ministères stratégiques (au nombre desquels les Mines, le Budget et les Transports), sans compter les vices ministères et les postes de commandement au sein des entreprises publiques.

Pour la première fois dans l'histoire de la démocratie, la Majorité parlementaire dut produire une pyramide complètement inversée. Avec 34 députés, le Palu prit la primature au détriment du PPRD qui en possédait 111.

L'autorité morale de la Majorité a, de cette mésaventure électorale ; retenu une leçon radicale : jamais il ne donnera à personne le Bon Dieu sans confession. Nul ne peut désormais revendiquer quoi que ce soit sur la simple base de ses prétentions électorales. Tout le monde a l'obligation d'aller à Canossa le 28 novembre prochain.

Vieux de la vieille

Du Côté de l'Udps, Tshisekedi, qui a blanchi sous le harnais de la politique et a eu le mérite de tout voir et apprendre, de la félonie à la plus insoutenable des mascarades, la triste expérience de Kabila en 2006 a eu un écho plus qu'interpellateur.

Pour la première fois de sa longue et rude carrière, le sphinx de Limete a une approche similaire avec celle du pouvoir.

Comme Kabila chez lui à Kingankati, Tshisekedi, à la 10ème rue, rejette avec la dernière énergie tout projet de partage préalable et nominal du pouvoir au sein de l'opposition.

L'unique concession qu'il a faite, est celle d'avoir défini au préalable une grille de réparation du pouvoir en cas de double victoire de l'opposition. A la présidentielle et aux législatives.

La fameuse grille prévoit que la primature revienne à un parti autre que l'Udps, notamment celui qui aura aligné le plus grand nombre de députés nationaux et provinciaux. La présidence de la chambre basse du parlement va échoir à la formation qui se placera en tête du hit aux législatives nationales en dehors, bien entendu, de l'Udps et du parti du Premier ministre. Et le sénat reviendra à celui qui aura le plus de sénateurs, l'Udps, le parti du Premier ministre et celui du numéro 1 de l'Assemblée nationale exclus.

La prochaine législative s'annonce impitoyable. Elle menace de démarrer sous les chapeaux des roues et ne compte faire de cadeau à personne. Gare aux paresseux et autres parasites politiques.
LP

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