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lundi 19 septembre 2011

Balkanisation du Congo




Jamais la République Démocratique du Congo n’aura été aussi fragile qu’en ce moment. La présidentielle du 28 novembre devient un enjeu autour duquel toutes les impossibilités tentées hier, semblent trouver soudain un champ d’expression. Pour qui sait bien y regarder, l’alignement des principaux protagonistes à ce grand rendez-vous aboutit à une arithmétique géopolitique donnant des frissons dans le dos.

Les grands ensembles naguère stables,’ subissent en ce moment l’insoutenable pression des vagues de fond. Le déplacement des plaques tectoniques se fait déjà ressentir. Les séismologues politiques les plus avertis, ne se font guère d’illusion sur la suite probable du processus entamé avec la mise en place du bureau de la Ceni.
Nous sommes vraiment loin de 2006 où la clause d’un second tour a permis de faire taire un dangereux volcan. L’unique tour imposé par la révision constitutionnelle de janvier 2011, prive la nation de toute capacité de jouer au sapeur-pompier. A l’heure des fractures des grands ensembles; ce qui est inévitable, il faudra beaucoup de tact au vainqueur pour éviter l’implosion. D’autant qu’entre les grands ensembles, les structures sociopolitiques intermédiaires et tampon n’obéissent plus à aucune logique.
De quoi donner en tout cas raison au cardinal Monsengwo qui avait eu le flair de tirer la sonnette d’alarme au lendemain de la révision constitutionnelle. De quelle assiette de légitimité aurait un président élu à 20 ou 25 pour cent des suffrages s’interrogeait-il alors.
Oui, si avec 44 pour cent au premier tour des présidentielles de 2006, Kabila fut obligé de composer avec le Palu pour éviter la fracture, qu’en serait-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui où l’Est s’atomise et l’Ouest éclate en îlots menaçants ?

Le sésame
Un haut responsable des services de l’Union européenne en poste à Kinshasa prévient “ De toutes les façons, la réussite de l’expérience du Sud Soudan est de très mauvais augure pour vous, la RDC... “. La barbouze s’adressait à un autre haut responsable des services, mais congolais cette fois.
Toutes les tentatives de la balkanisation du Congo ont échoué pour une seule et fondamentale raison : les différents mouvements centrifuges créés ça et là à travers le pays,’ manquaient de leaders d’envergure et de poigne. Mais aujourd’hui, ces leaders qui ont cruellement fait défaut hier sont lancés dans la course de la présidentielle.
D’un côté, il y’a des Etats gloutons, les mêmes. De l’autre, l’a condition sine qua non qui leur faisait cruellement défaut se trouve enfin disponible. Faut-il dès lors s’étonner, par exemple, de la spontanéité avec laquelle deux anciens agresseurs du pays ont mis fin à toutes leurs divergences cette année ? En ce moment où justement, la RDC court de nouveau vers une crise de légitimité certifiée.
Notons que parmi les présidentiables en lice, il y en a qui ont déjà goutté à la gloriole de diriger un mini-Etat dans l’Etat congolais. Ils ont eu un des agresseurs réconcilié’ pour parrain. Qui a bu, refusera-t-il de boire de nouveau et d’entraîner les autres candidats malheureux du 06 décembre prochain dans une aventure « provincialo-souverainiste ?”
En tout cas, quel que soit le vainqueur du 06 décembre, il faudra urgemment penser à un plan fédérateur national. L’épaisseur de légitimité’ du vainqueur n’autorisera pas de tergiverser sur la question. A moins que l’on ne soit le complice actif du plan de démembrement du Congo. En effet, à en croire la barbouze de l’UE, si jamais ça cassait après le 06 décembre, les stratèges comptent faire éclater la RDC en quatre républiquettes. Comptez le nombre des candidats présidents viables sur les onze retenus par la Ceni. Comprenez-vous de quoi parle le missi dominici de l’Union européenne ?

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