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mardi 27 septembre 2011

LE PROCESSUS EN DANGER :


La CENI ne s'est pas fait obéir. En tout cas, presque personne n'a mis en exécution son rappel à l'ordre pour mettre fin à la campagne anticipée. Les candidats laissaient flotter encore banderoles, panneaux et guirlandes dans le ciel de Kinshasa sous le regard passif du gouverneur André Kimbuta Yango censé appliquer la décision de l'institution de Daniel Ngoy Mulunda. Les candidats avec Joseph Kabila en tête qui est passé carrément à la campagne proprement dite. L'un de ses fidèles, Claude Mashala, est intervenu sur un plateau de télévision pour affirmer que les banderoles et affiches de Kabila sont le fait de la volonté populaire et non du PPRD. Peut-il défendre la même position s'agissant des gros panneaux de Kabila qui trônent au croisement des avenues Batetela et des Cliniques et à côté de l'INA, Institut national des arts, avec l'inscription «Ensemble pour la victoire», Un autre a été placé juste la semaine dernière sur l'avenue du commerce. Un autre encore est prévu pour être planté sur le boulevard Lumumba. Qui a dit que la campagne n'a pas encore commencé. Cela dénote l'état d'esprit des hommes au pouvoir qui trahissent une tentation de faire selon ce que bon leur semble. Ils ne pensent donc pas se soumettre à la CENI aujourd'hui ni à quoi que ce soit d'autre demain. Cette campagne anticipée est surtout manifeste dans les médias, notamment certaines chaînes de télévision. Du côté de Kabila, c'est Télé 50 de Jean Marie Kasamba qui vante les réalisations du régime à longueur de journées. La RTNC en rajoute chaque matin avec l'émission Tôt Gaiété du thuriféraire Lushima Ndjata. Sa spécialité, des attaques personnelles contre les opposants en crédit, notamment Etienne Tshisekedi. Il a commencé sa carrière comme griot dans l'émission Barza avant de se découvrir le talent de propagandiste. Côté opposition, la RLTV de Roger Lumbala a trouvé l'ingénieuse idée de présenter un dessein animé qui montre Etienne Tshisekedi déjà comme Président de la République. Maintenant que le CSAC s'est doté de son bureau, vivement qu'il se penche très vite sur la régulation avant et pendant la campagne. En 2006, la HAM, Haute autorité des médias, s'était montrée elle-même partisane.

Elle avait sanctionné, suspendu des médias sans même avoir donné aux tiers l'occasion de présenter leurs moyens de défense. Du jamais vu dans une démocratie. Elle avait même aidé le camp présidentiel é éviter le débat contradictoire prévu pourtant dans la Constitution. Ce débat était perçu par Jean Pierre et les siens comme l'arme la plus redoutable contre Kabila. Fidèle Babala l'a qualifié d' «arme de destruction massive». Si ce débat avait eu lieu, l'issue de l'élection présidentielle aurait peut-être été tout autre. Hélas, ce qui est fait est fait. C'est la démocratie qui a perdue en qualité là où en Côté d'Ivoire Alassane Ouattra et Laurent Gbagbo se sont affrontés dans un débat de haute facture.

Mathieu KEPA
En espérant vivement que cette fois, un débat contradictoire sera organisé entre les candidats. Surtout qu'on ne vienne pas nous dire qu'à cause du grand nombre de candidats, le débat ne saurait être organisé. Ça serait irresponsable, incivique et irrespectueux à l'endroit du peuple qui n'aura entendu aucun candidat. Sur quels critères le peuple votera-t-il?
Sacrebopol

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