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samedi 29 octobre 2011

Elections, ça tire à Mbuji-Mayi !




Depuis le lancement officiel de la campagne électorale en République Démocratique du Congo, ce vendredi 28 octobre 2011, le chef-lieu du Kasaï-Oriental, la ville de Mbuji-Mayi connaît une situation troublante sur fond de violences et affrontements entre Kabilistes et Tshisekedistes. On y signal au moins un mort et plusieurs actes de vandalisme impliquant même la police congolaise.
Des incidents ont encore éclaté ce matin dans la partie Nord et Est de la ville. Le cortège du gouverneur de province a été attaqué au niveau de la permanence de l’UDPS, sa jeep officielle est sérieusement endommagée. La résidence d’un catcheur garde du corps du gouverneur est mis à sac dans la commune de Dibindi . Le domicile de la présidente d’un
parti politique proche du pouvoir endommagé. Des informations rapportées notamment par la Radio Okapi.
En représailles, la police a « investis » le siège de l’UDPS, en tirant en l’air et continue de contrôler la permanence du parti cher à Etienne Tshisekedi au quartier appelé SIMIS, toujours d’après la même source. On signal d’autres accrochages dans divers quartiers de la ville.
Via le micro de la radio Onusienne, le secrétaire fédérale chargé de la communication de l’UDPS/Mbuji-Mayi, Jean Pierre Dikoma, a appelé les militants de ce parti au calme.
La Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) s’est dit quand à elle préocuppée par cette situation. Lors d’une intervention toujours à la radio « de la paix », le vice-président de la Ceni, Jacques Djoli, a appelé encore une fois toutes les parties au processus électoral au sens de responsabilité.
Pour rappel, la police a dispersé les militants de l’UDPS, vendredi 28 octobre, alors qu’ils lançaient la campagne électorale de leur parti à Mbuji-Mayi. Déjà la veille tard dans la soirée, à la suite des affrontements entre militants de l’opposition et de la majorité, le porte-parole du gouvernement provincial a annoncé que l’UDPS est interdite de manifestation sur la voie publique durant toute la campagne électorale, prévue jusqu’au 26 novembre.
Vendredi toujours, la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) a annoncé un mort et trois blessés après que la «police ait ouvert le feu» pendant une marche du Parti travailliste à Mbuji-Mayi, capitale de la province du Kasaï Oriental (centre) et fief du leader de l’UDPS Etienne Tshisekedi, l’un des onze candidats à la présidentielle.
Inquiètes de cette «dégradation de la situation sécuritaire», 41 ONG humanitaires et des droits de l’Homme, nationales et étrangères, ont appelé vendredi «tous les acteurs congolais et internationaux concernés à prendre des mesures urgentes pour prévenir la violence électorale, mieux protéger les civils et assurer des élections crédibles, libres et transparentes».
Depuis mars, l’ONG Human Rights Watch a de son côté relevé «des dizaines de cas de discours haineux manifestement basés sur des critères ethniques, ainsi que d’incitation à la violence, de la part de candidats politiques et de leurs partisans», dans plusieurs provinces du pays, notamment à l’est, une région instable où des groupes armés sont toujours actifs.
Autre inquiétude: la tenue effective le 28 novembre des deux scrutins à un tour. Depuis quelques semaines et avec une insistance accrue à mesure que l’échéance approche, les regards sont tournés vers la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour savoir si elle arrivera à respecter ce calendrier serré.
Des observateurs électoraux du Centre Carter ont évoqué récemment une «menace sérieuse» sur le maintien de la date, due à des retards et contraintes logistiques et techniques, et ont demandé à la Céni de redéfinir un calendrier «alternatif et réaliste», si nécessaire.
Il n’y aura «ni report ni découplage» des scrutins, ne cesse pourtant de répéter le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, président de la Céni.
La Commission électorale, aidée par la Monusco, doit relever le défi de déployer en un mois quelque 186.000 urnes et 64 millions de bulletins dans les 62 000 bureaux de vote répartis dans un pays grand comme près de quatre fois la France et aux infrastructures délabrées.
M. Tshisekedi, qui avait boycotté les élections de 2006 en les jugeant «entachées d’irrégularités», entamera en début de semaine prochaine une tournée dans l’est de la RDC.
Dans le camp de la majorité, on assure que le président sortant Joseph Kabila «visitera toutes» les 11 provinces du pays où 32 millions d’électeurs sont appelés aux urnes.
Deux autres principaux candidats à la présidentielle, les opposants Vital Kamerhe, ex-président de l’Assemblée nationale qui a quitté la majorité en 2010, et Léon Kengo, président du Sénat, devraient cibler plus particulièrement certaines provinces, selon leur entourage.

Benjamin Litsani Choukran,
Direct.cd

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