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jeudi 22 décembre 2011

les forces de sécurité ont tué au moins 24 personnes depuis le 9 décembre

Les forces de sécurité de la République démocratique du Congo ont tué 24 personnes depuis que le président Joseph Kabila a été réélu lors d'un scrutin contesté par l'opposition, a annoncé jeudi l'ONG Human Rights Watch. 

Toutes les victimes à l'exception de quatre ont été tuées à Kinshasa, où l'opposant Etienne Tshisekedi, candidat malheureux à la présidentielle, est populaire, précise l'ONG, selon laquelle des éléments pourvent que les forces de sécurité ont tenté de dissimuler les décès.

Parmi les victimes figurent une femme de 21 ans et sa nièce de huit ans, toutes deux tuées par balles le jour de l'annonce des résultats électoraux, alors que la police tirait sur une foule de partisans de l'opposition dans la capitale, précise HRW.

L'ONG dit tirer ses informations d'enquêtes sur le terrain, de rapports de militants locaux des droits de l'homme et de témoins.

Selon le rapport, les forces de sécurité semblent avoir voulu cacher la mort des victimes en retirant rapidement les corps.

Plusieurs éléments de l'armée, dont la garde présidentielle, sont en outre accusés d'avoir placé des personnes en détention dans des camps militaires de Kinshasa.

—Reuters
Au moins 24 personnes ont été "tuées" et plusieurs dizaines d'autres ont été arrêtées "arbitrairement" par les forces de sécurité en République démocratique du Congo depuis la réélection contestée de Joseph Kabila le 9 décembre, a affirmé jeudi l'ONG Human Rights Watch. 

"Au moins 24 personnes ont été tuées par les forces de sécurité entre les 9 et 14 décembre, dont 20 à Kinshasa, deux au Nord-Kivu (est) et deux au Kasaï Occidental (centre)", écrit l'ONG de défense des droits de l'Homme dans un communiqué.

Depuis l'annonce le 9 décembre par la Commission électorale (Céni) des résultats provisoires de la présidentielle du 28 novembre donnant la victoire au président sortant Joseph Kabila, "les forces de sécurité ont tiré sur des petites foules, apparemment pour empêcher la tenue de manifestations contre le résultat de l'élection", déclare dans le communiqué Anneke Van Woudenberg, enquêtrice pour l'Afrique à Human rights watch.

"Ces manoeuvres sanglantes contribuent à fragiliser le processus électoral et donnent l'impression que le gouvernement ne reculera devant rien pour rester au pouvoir", a-t-elle ajouté.

L'ONG, qui dit avoir interrogé "86 victimes, membres de familles et d'autres témoins", dénonce particulièrement la police et la la Garde républicaine --chargée de la sécurité de la présidence--.

La victoire de M. Kabila a été confirmée le 16 décembre par la Cour suprême de justice (CSJ), avec 48,95% des suffrages, contre 32,33% à l'opposant Etienne Tshisekedi, arrivé second. Ce dernier s'est autoproclamé "président élu" après avoir rejeté les résultats, entachés de multiples irrégularités dénoncées des observateurs nationaux et internationaux, et plusieurs pays.

"Human Rights Watch a reçu des dizaines de signalements d'autres meurtres et d'attaques par les forces de sécurité qu'elle cherche à vérifier et poursuit ses enquêtes", indique le texte.

L'ONG évoque aussi un "incident dans lequel des jeunes de Kinshasa ont lapidé un prêtre qui a par la suite succombé à ses blessures".

"Il semblerait que la police et d'autres forces de sécurité masquent l'étendue des meurtres en enlevant rapidement les corps", écrit HRW.

"Plusieurs sources ont informé HRW que le gouvernement avait donné pour instruction aux hôpitaux et aux morgues de ne pas fournir d'informations concernant le nombre de morts, ni de détails sur les individus blessés par balles aux membres de leurs familles, aux groupes de défense des droits humains ou au personnel des Nations unies, entre autres", ajoute le texte.

Les forces de sécurité ont par ailleurs "bloqué par la force des tentatives des groupes d'opposition d'organiser des manifestations pacifiques contre les irrégularités de l'élection" présidentielle, couplée aux législatives.

Ils ont "arrêté un certain nombre des organisateurs sur des accusations fallacieuses de menace à la sécurité nationale", indique le communiqué.

Human Rights Watch avait déjà mis en cause la Garde républicaine dans la plupart des 18 morts civils qu'elle a recensés en fin de campagne et pendant le scrutin.

L'organisation appelle le gouvernement congolais à "immédiatemment arrêter les attaques et les arrestations arbitraires". "Les Nations unies et les partenaires internationaux de la RD Congo devraient exiger de toute urgence que le gouvernement reprenne le contrôle de ses forces de sécurité", estime l'ONG.



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