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lundi 12 décembre 2011

Ngoy Mulunda démasqué


On savait le régime Kabila, impliqué dans toutes sortes de délinquances économiques pour assouvir sa soif d’argent, cette fois-ci la corruption de ce régime honni a trouvé un autre terrain de jeu, le processus électoral. Alors que le peuple rd-congolais entendait envoyer un signal fort à l’endroit des politiciens véreux qui le gouvernent,

ceux-ci ont trouvé une parade pour contourner la fronde populaire qui s’était exprimée le 28 novembre dernier, jour du double scrutin présidentiel et législatif. En effet, la Fondation Carter -dont le sérieux ne peut être mis en doute- a déclaré que le scrutin présidentiel du 28 novembre n’était pas crédible. A sa suite, la puissante église catholique a étayé le rapport Carter sur les élections. Son Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a affirmé : « que les résultats électoraux n’étaient ni conformes à la vérité ni conformes à la justice ». Et d’ajouter que l’Eglise était prête à oeuvrer pour la manifestation de la vérité des urnes en mettent à la disposition de la Justice les résultats tels que recueillis par ses observateurs. Depuis et même bien avant, les preuves accablantes glanées par les observateurs, les témoins et les journalistes  ne cessent de s’accumuler contre ce processus électoral, qualifié désormais de véritable  hold-up électoral , avec la complicité total de Daniel Ngoy Mulunda, le patron de la CENI (commission électorale nationale indépendante).
Cela se passe au Katanga, artificiellement la circonscription électorale la plus importante du pays avec 4 millions 627.302 électeurs, plus précisément à Manono dans le Nord de cette province. Dans cette circonscription qui fait figure de modèle-type de la tricherie, le nombre total des votants (197 202) est supérieur au nombre total des inscrits (196 932), ce qui nous amène à un  taux de participation de 100,4% alors que la moyenne nationale se situe autour de 56%. En clair, il y a eu dans cette circonscription plus de votants que des électeurs prévus. Voir fac similé ci-dessous. Cela relance, la problématique  de l’audit du serveur central de la CENI exigé par l’opposition. Car il apparaît désormais qu’il contient des électeurs en surplus en faveur du président sortant. Autre bizarrerie dans cette circonscription, Kabila y obtient près de 100% des suffrages exprimés (196 597 soit 99,98%) et Tshisekedi, son principal adversaire, une seule voix, qui peut croire ça. Cela veut dire que personne dans cette circonscription électorale n’est tombée malade, personne n’a perdu sa carte d’électeurs ou encore personne n’est mort entre-temps car l’enrôlement a eu lieu plusieurs mois avant le scrutin . Tout ça n’est pas sérieux, si l’on ajoute aussi le fait qu’il avait abondamment plu dans cette partie de la République. Alors que la plupart de centres locaux  de compilation  des résultats (CLCR) atteignent difficilement taux de compilation de 70%, celui de Manono lui atteint presque les 100% avec ses 99,71%. Loin d’être un cas isolé, cela s’est produit dans les circonscriptions de Malemba Nkulu et de Kabongo, pour ne prendre que ces deux exemples.
Tout ceci montre bien que la tricherie a été bien planifiée. Kinshasa, Bas-Congo, les deux Kasaï, Equateur, Bandundu ont des taux de participation  et de compilation très faible par rapport au Katanga, cela n’est pas un hasard, bien au contraire ça fait partie d’une stratégie de la triche savamment orchestrée par Kabila. Les écarts entrent le taux de participation atteignent parfois plus de 40% entre les zones réputées proches de l’opposition et celles réputées proches du pouvoir. Ses élections étaient une question de vie ou de mort pour Kabila, tant ses adversaires politiques promettaient de déclencher un vaste audit des contrats léonins signés Par le président sortant. Cela aurait démantelé l’empire financier que celui s’est bâti en un temps de record. Pour cette raison le clan Kabila n’était pas prêt à lâcher le pouvoir, il devait s’y maintenir coûte que coûte, y compris par la fraude électorale, pour préserver sa fortune colossale acquise dans la vente au rabais des mines sur les marchés boursiers aux fins de la spéculation. En tout les cas, Vital Kamerhe, vu les irrégularités, a déjà prévenu en assurant que si la Cour suprême de Justice proclamait définitivement Kabila vainqueur, que cela serait « une deuxième provocation du peuple ». il a par ailleurs déposé sa requête à la Cour Suprême de Justice ce lundi 12 décembre, pour faire annuler cette mascarade d’élection. Pour sa part la France par la bouche de son ministre des affaires étrangères Alain Jupé, a déjà pris ses distances avec les résultats de ses élections qu’il juge peu crédibles.

Rocky MTL

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