L'opinion se rappellera que le 14 septembre dernier, tel un fugitif, loin de son électorat et en face de son conglomérat d'aventuriers, il a tenu un discours fort insultant à l'endroit des cadres scientifiques du pays.
Dans une lecture pleine de démagogie, il a essayé tant bien que mal à quémander la compréhension du peuple en racontant des mensonges tels que les hauts magistrats gagnent un salaire mensuel de 1.600 USD depuis 2009; que les professeurs d'université ont un salaire mensuel de 2.200 USD; que la paix est retrouvée au pays, ...
Mais rien pour le citoyen ordinaire dans sa vie quotidienne.
Il n'en fallait pas plus pour que les magistrats et les professeurs s'en offusquent et fassent un démenti sans appel : "Ils rejettent en bloc tout ce que Joseph Kabila a raconté. Ils n'ont jamais perçu ni 1.600USD pour les uns, ni 2.200USD pour les autres."
Voici ce que disent les magistrats:
Les magistrats du palais de la Justice à Kinshasa ont spontanément déserté les bureaux, ce jeudi 15 septembre. Ils se disent mécontents de leur enveloppe salariale, qui n'est pas conforme à ce que le chef de l'Etat a communiqué, mercredi, dans son discours bilan à Kingakati, dans la périphérie est de Kinshasa.
Les magistrats confirment n'avoir jamais touché un salaire de 1600 dollars américains depuis 2009, comme déclaré par Joseph Kabila .
Le secrétaire général du Syndicat national des magistrats (Synamag), Kuku Kiesse, a déclaré : «Le magistrat le moins gradé touche, depuis 2009 jusqu'à ce jour, 493 534 francs congolais (536 USD). Ce qui ne représente rien du tout par rapport à la hauteur fixée dans le discours clair et précis de son excellence Monsieur le Président de la République.»
Les magistrats confirment n'avoir jamais touché un salaire de 1600 dollars américains depuis 2009, comme déclaré par Joseph Kabila .
Le secrétaire général du Syndicat national des magistrats (Synamag), Kuku Kiesse, a déclaré : «Le magistrat le moins gradé touche, depuis 2009 jusqu'à ce jour, 493 534 francs congolais (536 USD). Ce qui ne représente rien du tout par rapport à la hauteur fixée dans le discours clair et précis de son excellence Monsieur le Président de la République.»
Et voici ce que les professeurs et magistrats disent:
Controverse autour du bilan de Kabila Mécontentements chez les magistrats et les professeurs
Ces révélations, au lieu de réjouir les bénéficiaires, se sont plutôt traduites par une vague de mécontentements. Hier jeudi 15 septembre, une vive tension a régné dans les cours, tribunaux et parquets du pays, où les magistrats étaient partagés entre la reprise de la grève qu'ils venaient de suspendre la semaine dernière, et la poursuite du travail. Dans la confusion, certains ont déserté leurs bureaux pour passer leur temps à cogiter autour de l'intervention du Président de la République dans leur secteur.Dans le camp des professeurs d'universités et instituts supérieurs, l'on reconnaît effectivement le taux de 2.200 dollars Usd comme salaire mensuel.Ce que l'on a du mal accepter, c'est l'impression qui tend à faire passer le gouvernement pour le donateur des véhicules acquis dernièrement par une minorité d'entre eux au niveau de la concessionnaire nippon ATC (Auto Transport Company).
La précision qu'ils aimeraient voir le Chef de l'Etat et les ministres donner au public est que sur les 2.200 dollars USD, ils ne perçoivent que 1.200. Usd. La différence, soit 1000 Usd, est retenue au titre des crédits-véhicules. Bref, les véhicules des professeurs, dont la livraison se fait au compte-gouttes, ne sont pas à confondre avec un cadeau du gouvernement, puisque payés par les bénéficiaires eux-mêmes, rubis sur ongles.
http://7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=24959%3Acontroverse-autour-du-bilan-de-kabila-mecontentements-chez-les-magistrats-et-les-professeurs-&catid=24%3Ale-phare&lang=fr
Par contre, pour les chanteurs du régime, on peut lire des extraits complices sur Digitalcongo de Janet Kabila, de l'Avenir de Pius Mwabilu et surtout, du dernier ministre de l'information de Mobutu, Tryphon Kin Nkiey, le vuvuzélateur hors paire:
Ils étaient certainement 3.000 triés sur le volet représentant l'armée la plus loyale, la plus fidèle, la plus aguerrie de la Kabilie.
Chefs de corps - ceux et seulement ceux qui se sont déclarés et engagés à ce jour -, Députés et Sénateurs de première force inscrits sur les listes de la Majorité Présidentielle, ministres, gouverneurs de province
- un seul aux abonnés absents et de taille, celui du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe qui a déclaré invoquant des raisons personnelles qu'il souhaitait prendre congé de la politique! -, dirigeants d'entreprises publiques, chefs de partis - grands, moyens, petits - avec chacun une sélection de troupes, dirigeants d'associations civiles alliées à la Majorité Présidentielle... De mémoire d'observateur, jamais la Majorité Présidentielle ne s'était auparavant ni autant mobilisée, ni n'avait réuni autant de beau monde!
Il a fait retrouver la mémoire à ceux qui pourraient avoir tendance à la perdre («Quand le 17 mai 1997, les troupes de l'Afdl entrent à Kinshasa, mettant fin à près de quarante ans de dictature, la République Démocratique du Congo, alors République du Zaïre, remplissaient toutes les caractéristiques d'un Etat en banqueroute»). Il a repris des chiffres que certains pourraient trop vite enfouir et qui attestent d'un régime - celui de la IIème République mobutiste - honni! («Le taux d'inflation qui était de 9000% en l996 a été ramené à 9,89% à la fin de l'année 2010»; «le PIB, qui se situait à 4,3 milliards de dollars en 2000, a atteint le seuil de 12,5 milliards de dollars en 2009, soit trois fois plus, en moins d'une décennie»; «le salaire du professeur d'université est passé de 8 dollars en 1997 à 2.200$ en 2011»). Il a sacqué à la perfection un système que LDK a trouvé inexistant et que lui JKK remet en selle. Il a montré le rôle qu'il a joué et qu'il accomplit à la tête de la maison Congo dont le destin naturel est «d'être hissée au sommet de la montagne». Il a appelé certains à un semblant d'humilité. Sans citer quiconque, Kengo, trois fois Premier ministre de Mobutu après Tshisekedi, ami intime, ministre et juriste de Mobutu, chacun pour sûr en reçoit pour son grade. Kabila ayant fait le choix d'ignorer certains nouveaux petits formats trop méprisables pour être cris en compte.
Monsieur Tryphon Mulumba oublie-t-il que jusqu'au 17 mai 1997, il était ministre de l'information du "dictateur Mobutu", faisant le même travail que fait actuellement son Excellence monsieur Lambert Mende. Comment peut-il critiquer le régime dont lui-même a été un pilier important, défendant la cause de son gouvernement moribond? Ce n'est pas Tryphon Kin Kiey qui, à quelques jours de la fuite générale des mobutistes, avait convoqué la presse pour dire que le Zaïre ne tomberait pas, que le Maréchal Mobutu va repousser les traîtres de l'AFDL?
De même Tryphon a trahi Mobutu, de même il le fera pour le PPRD car bientôt, ça sera la fin de leur parti.
En ce qui concerne la paix en RDC, tout est également faux dans le discours de Joseph Kabila:
Dans une lettre du 13 septembre adressée au commandant des opérations Amani Leo au Nord-Kivu, la société civile du Nord-Kivu déplore les multiples cas d'insécurité, notamment les enlèvements et assassinats des citoyens dans de nombreux territoires. Selon la société civile du Nord-Kivu, l'une des causes de cette insécurité qu'elle qualifie de généralisée serait l'absence de certains officiers militaires aux côtés de leurs troupes sur le terrain. Allégation que rejette le porte-parole des opérations Amani Leo dans le Nord et Sud-Kivu.
Selon Jason Luneno, président de la société civile du Nord-Kivu, certains commandants de secteur FARDC passent le clair de leur temps à Goma et non pas dans les territoires où règne l'insécurité. Il a déclaré:
Selon Jason Luneno, président de la société civile du Nord-Kivu, certains commandants de secteur FARDC passent le clair de leur temps à Goma et non pas dans les territoires où règne l'insécurité. Il a déclaré:
Normalement, pour faire une bonne projection des conditions de vie d'un pays, le gouvernement prend en compte le salaire mensuel de la classe moyenne et de la classe la moins aisée, les nécessiteux. Mais pour la RDC de Joseph Kabila, c'est des cadres supérieurs qu'il faut parler (Magistrature et Professeurs d'université). Mais qui parlera alors des petits fonctionnaires et enseignants du primaire et secondaire? Des infirmiers?
Joseph Kabila oublie (sciemment?) de parler de la santé et de l'enseignement pour les plus pauvres de la société, qui va parler pour eux? Sont-ils l'abri de tout inconvénient pouvant surgir brusquement?
La justice n'étant pas rendue équitablement (Chebeya et Tangulu), que propose Joseph Kabila pour le nouveau mandat qu'il recherche?
Le fait de tenir un discours électoral loin des électeurs montre que Joseph Kabila ne maîtrise pas la société congolaise. Il a peur de la réaction du peuple, il craint que le peuple le désavoue pendant son allocution et préfère passer son message par des médias. Ceci prouve également qu'il s'éloigne de plus en plus de la population et est pris en otage par un certain groupe.
De tout ce qui précède, peut-on dire que Joseph Kabila a menti au peuple souverain?
SAM,
Correspondant à Kinshasa
SAM,
Correspondant à Kinshasa