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jeudi 29 septembre 2011

l'opposition se prépare à présenter une candidature commune


  • Deux candidats rivaux, mais "amis", à l'élection présidentielle du 28 novembre en République démocratique du Congo (RDC), le vieil opposant Etienne Tshisekedi et le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, ont plaidé, jeudi à Bruxelles, en faveur d'une candidature commune de l'opposition, mais sans accepter de se désister pour l'autre à ce stade.

    Ils se sont rencontrés jeudi après-midi - en terrain neutre - à l'occasion d'une tournée en Europe et au Canada de Etienne Tshisekedi, 78 ans. Léon Kengo wa Dondo a répondu à un appel de son "frère et ami Etienne" alors qu'il séjournait aux Etats-Unis.
    Les deux hommes se connaissent depuis des décennies après avoir toutefois connu des destins différents. Ils ont en commun d'avoir été, avec des succès divers, Premier ministre durant le règne du maréchal Mobutu Sese Seko (1965-1997).
    "Nous conjuguons nos efforts pour avoir une candidature commune", a affirmé Etienne Tshisekedi, le président de l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS, opposition) à quelques journalistes, à l'issue de cette rencontre dans un hôtel bruxellois.
    "Nous sommes à la recherche d'un candidat commun" face au chef de l'Etat sortant Joseph Kabila, a renchéri Léon Kengo, 76 ans, l'actuel président du Sénat congolais et qui se présente à la présidentielle du 28 novembre sous la bannière de l'Union des Forces du Changement (UFC), après avoir obtenu le soutien du groupe Sultani regroupant plusieurs partis d'opposition. Il a fait valoir qu'il avait été le premier, lors d'un meeting électoral le 24 juillet à Kinshasa, à avoir évoqué l'idée d'une candidature commune de l'opposition pour ce scrutin à un seul tour - contrairement à celui de 2006, qui s'était joué sur deux tours.
    Interrogés tous deux sur l'éventualité du retrait de leur candidature au profit de l'autre, tant Etienne Tshisekedi que Léon Kongo ont souligné que "nous n'en sommes pas encore là" - à moins de deux mois des élections présidentielle et législatives (pour les 500 sièges de l'Assemblée nationale).
    Vers un programme commun
    Léon Kengo a insisté sur la nécessité de s'accorder d'abord sur un "programme commun", alors que le président de l'UDPS affirmait que les négociations, "terminées entre partis", allaient désormais s'engager "entre candidats".
    Mais aucun des deux n'a explicitement mentionné la possibilité de se retirer en faveur de l'autre, même en échange, par exemple, de la promesse d'un poste de Premier en guise de compensation.
    Léon Kengo, deuxième personnage de l'Etat congolais dans l'ordre protocolaire après Joseph Kabila en tant que président du Sénat, a affirmé que Etienne Tshisekedi lui avait remis jeudi le programme de l'UDPS. "Il m'a demandé de le lire et de faire des remarques, ce que j'ai accepté", a-t-il dit, évoquant la recherche de "convergences" avec celui du groupe de Sultani afin d'établir un programme commun, avant de rechercher "le candidat idéal" de l'opposition.
    Léon Kengo a toutefois reconnu en Etienne Tshisekedi un "aîné" et en l'UDPS le fait qu'elle est aussi, conformément à son slogan, "la fille aînée de l'opposition" et jouit du soutien du groupe dit "de Fatima".
    Les deux hommes ont aussi admis avoir rencontré à La Haye, où il est emprisonné, un autre opposant de poids, le sénateur Jean-Pierre Bemba, à la recherche d'une alliance électorale.
    Jean-Pierre Bemba, qui dirige le Mouvement de Libération du Congo (MLC, une ex-milice durant la guerre civile 1998-2003 mais qui s'est muée en parti politique), a été le rival malheureux de Joseph Kabila lors de la présidentielle de 2006. Jugé pour des crimes de guerre commis par ses hommes en Centrafrique en 2002-2003, cet ancien vice-président n'a pu déposer sa candidature pour l'élection de novembre.
    "L'enjeu (de cette rencontre), c'est la candidature commune" de l'opposition, a reconnu Etienne Tshisekedi, qui s'est entretenu mercredi avec Jean-Pierre Bemba au centre de détention de Scheveningue, près de La Haye, où il est détenu durant son procès devant la Cour pénale internationale (CPI).
    "J'ai déjà vu Bemba deux fois", a pour sa part dit laconiquement Léon Kengo.

    Léon Kengo et Etienne Tshisekedi
  • Léon Kengo et Etienne Tshisekedi

    BELGA PHOTO DRIES LUYTEN
    http://www.rtbf.be/info/monde/detail_congo-l-opposition-se-prepare-a-presenter-une-candidature-commune?id=6833583








LA MARCHE DE L’OPPOSITION POLITIQUE CONGOLAISE VIOLEMMENT DISPERSEE PAR LA POLICE :

LES DROITS CIVILS ET POLITIQUES PLUS QUE JAMAIS VIOLES EN R.D.CONGO



Plus de 3000 personne qui s’étaient donné rendez-vous à Limite – avec à leur tête le Secrétaire General de l’Udps, M. Shabani, M. Martin Fayulu, Président de l’Ecide et M. Eugène Diomi Ndongala, Président de la Démocratie Chrétienne et Coordonateur le l’USA – afin de manifester pacifiquement pour une gestion transparent et équitable du processus électoral en RDC, ont subi une première charge de la Police en proximité du Siège de L’Udps, à coup de gas lacrymogènes.

Malgré l’utilisation de la force de la part de la police, qui a provoqué plusieurs blessés parmi les manifestants, le cortège des sympathisants de l’opposition politique congolaise a continué inlassablement sa marche en scandant des slogans pour demander à la CENI de faire son travail dans l’impartialité et la transparence.

Arrivé au niveau du siège du PPRD, toujours dans le quartier de Limete, les manifestants ont été victimes de jets de pierres en provenance du bâtiment qui hébergé le siège du parti de la mouvance présidentielle. Ne voulant pas céder à la provocation évidente et étant bien encadrés par leurs leaders, les manifestants ont continué leur chemin en direction du Centre Ville de Kinshasa.

Le nombre des manifestants devenant de plus en plus importants, une troisième attaque a été ciblée encore par la Police au niveau de Bongolo, où des voitures de police ont complètement barré la route tout en jetant un grand nombre de grenades lacrymogènes à l’encontre des manifestants, ajoutant ainsi d’autres blessés a la liste des compatriotes touchés par la police dont le comportement partisan et anti-démocratique se manifeste chaque jour d’avantage, au détriment de la liberté de manifester des citoyens congolais.

Ne pouvant pas poursuivre leur chemin et voulant éviter un affrontement direct avec les forces armées de la police, les manifestants se sont dispersés.

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Face à la violation des droits civils et politiques des congolais, les leaders de l’opposition politique comptent maintenir encore plus la pression sur la Ceni afin d’obtenir les garanties de transparence et équité du processus électorale qui ont été revendiquées à plusieurs reprises :
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  • LES REVENDICATIONS DE L OPPOSITION POLITIQUE CONGOLAISE:


1. A à ce jour, bien qu’elle ait fini par reconnaître le bien-fondé des revendications de l’opposition politique – comme celle concernant le retrait des affiches de campagne de la mouvance présidentielle étalées avant les dates prescrite par la loi électorale – la CENI, institution chargée de l’organisation desdites élections, n’a cependant pas respecté ses engagements. En dehors de l’annonce de l’acceptation de l’audit du serveur central et de l’accès des experts mandatés par l’Opposition au Centre national de traitement, rien de concret n’a encore était ni fixé, ni encore moins, entrepris.




2. L’opposition revendique la publication de la liste et de la cartographie des bureaux de vote en vue de supprimer les bureaux fictifs et d’assurer une répartition équitable sur l’ensemble du pays.



3. En outre, la publication des listes des électeurs par bureau de vote, la publication et le monitoring des opérations liées à l’impression des bulletins de vote et à leur dispatching adéquat et équitable, et la vérification et la gestion correcte des stocks excédentaires des cartes d’électeur vierges et des bulletins de vote, la publication de la liste et de la cartographie des bureaux de vote en vue de supprimer les bureaux fictifs et d’assurer une répartition équitable sur l’ensemble du pays.

Face à ces revendications légitimes, seule garantie de transparence du processus électoral, les citoyens congolais ont droit aux matraquages de la police et l’intoxication aux gas lacrymogènes.



Fait à Kinshasa le 29/09/2011

Marc Mawete



Opposition-Politique-Congolaise.org

Adolphe Muzito :

Dans ses bureaux de la Primature, le 22 août.
Dans ses bureaux de la Primature, le 22 août.© Éric Tshikuma pour J.A

Qu’importent l’or, les diamants, ou même l’annulation de la dette… Le Premier ministre congolais en est convaincu : son pays n’a jamais su exploiter son potentiel. Nommé en 2008, il défend le bilan de Joseph Kabila, dont il a choisi de soutenir la candidature à la présidentielle du 28 novembre.
Donné plusieurs fois partant, Adolphe Muzito, 54 ans, a déjoué tous les pronostics. Nommé en 2008 pour prendre la relève d’un Antoine Gizenga fatigué et vieillissant, il occupera toujours, le 28 novembre, le poste de Premier ministre de la République Démocratique du Cong (RDC), en attendant de connaître le nom du vainqueur du scrutin présidentiel et les résultats des élections législatives.
Son action a souvent été critiquée ; la réalité du pouvoir et de l’influence de ce natif du Bandundu (Ouest) a parfois été mise en doute. Mais il peut s’enorgueillir d’avoir stabilisé le cadre macro-­économique et permis à son pays d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Le tout avec une équipe hétéroclite, aux intérêts pour le moins divergents.
Sa formation, le Parti lumumbiste unifié (Palu, qu’il a rejoint en 1990, avant de le représenter, en 2003, au dialogue intercongolais, en Afrique du Sud), a choisi de rester dans la majorité et de cheminer aux côtés du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD) du président, Joseph Kabila, dans la course à la présidentielle. Lui-même souhaite conserver un rôle à la tête de l’État après le scrutin. Encore faut-il que le Palu, bien implanté dans le Bandundu et la capitale, ait suffisamment d’élus pour pouvoir se maintenir sur l’échiquier politique…


Jeune Afrique : La présidentielle du 28 novembre ne comportera qu’un seul tour, contre deux lors de la dernière élection. Comprenez-vous que l’opposition ait émis des doutes quant à la transparence du scrutin ?
Adolphe Muzito : Je ne vois pas en quoi la révision de la Constitution [adoptée mi-janvier, NDLR] prédispose à plus de contestations qu’en 2006. Il y avait eu des contestations cette année-là, dans un scrutin à deux tours. Quant au candidat qui sera élu, ce sera celui qui aura fédéré autour de lui les forces les plus représentatives de l’échiquier politique et de la nation, contrairement à ce que nous avons connu en 2006.

C’est-à-dire ?
En 2006, une fracture géo-ethnique s’est manifestée au premier tour. Il y avait l’Est d’un côté et l’Ouest de l’autre. C’était un clivage caricatural. Le président de la République a été élu dans le Nord, l’Est et le Sud. Il a fallu attendre le second tour pour qu’il le soit dans tout le pays. Une élection à un seul tour obligera les leaders à faire des alliances plus représentatives de la nation. Le clivage sera idéologique.

Les violences qui ont opposé, début septembre, des partisans de l’opposant Étienne Tshisekedi à des sympathisants du parti du président Kabila vous inquiètent-elles ?
Ce n’est pas la première fois, et cela va se régler. Un clivage entre deux groupes partisans ne peut pas compromettre la volonté du peuple
.

Manifestation de partisans du candidat Étienne Tshisekedi, le 6 septembre à Kinshasa. (Crédit : Junior Kannah/AFP)

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et son président, dont l’impartialité est mise en cause par l’opposition, peuvent-ils garantir une élection libre et transparente ?
Nous avons donné à la Ceni tous les moyens matériels et logistiques. Nous sommes soutenus par la communauté internationale, qui, jusqu’à preuve du contraire, continue de faire confiance à son président. Si l’opposition a quelque chose à dire, il y a une procédure à suivre.

À Kinshasa, certains disent qu’il y a deux gouvernements : le vôtre et, à côté, un gouvernement parallèle, composé de quelques personnes autour du chef de l’État, et qui décide de tout. Est-ce le cas ?
Non. Il n’y a qu’un seul gouvernement : celui que je dirige. Il existe des domaines, comme la défense, la sécurité, la diplomatie, qui relèvent du chef de l’État et nous nous concertons. Quant au reste, c’est le Premier ministre qui est responsable politiquement.

Avoir deux têtes de l’exécutif facilite-t-il les choses ?
Dans le système actuel, la vision et les décisions du président de la République sont contrebalancées par le Parlement. Il n’a pas la gestion directe des affaires gouvernementales. Sa marge de manœuvre est donc réduite, d’autant que nous avons une majorité très hétéroclite. Moi, je suis pour un régime présidentiel. Un pays qui doit se construire a besoin d’un leadership, pas autocratique mais en tout cas décisif.

Il y a un an, la RDC atteignait le point d’achèvement de l’Initiative PPTE. Pourtant, le quotidien des Congolais est toujours très difficile…
L’atteinte du point d’achèvement ne signifie pas la fin des problèmes sociaux, mais consacre l’annulation de la dette et du paiement des intérêts de cette dette, qui s’élevait à 14 milliards de dollars. Concrètement, nous économisons aujourd’hui 500 millions de dollars par an. Mais que représente cette somme à l’échelle d’un pays comme le nôtre ? Une goutte d’eau ! Cela ne signifie pas que l’État congolais aura des recettes en plus !


Cela ne changera donc rien ?
Le problème, c’est que nous n’avons pas assez d’argent pour financer les infrastructures de base, qui sont le préalable à l’investissement privé. C’est un cercle vicieux. Le fait, par exemple, qu’il n’y ait pas d’électricité, ni de routes, ni de banques dans nos provinces n’attire pas les investisseurs. Il y a bien des guichets, notamment dans le Bas-Congo et le Kasaï, mais les autres provinces n’intéressent pas les banquiers à cause du faible niveau de l’activité économique… Dans ces conditions, comment produire ou créer des emplois ?


Les Congolais sont pourtant persuadés que leur pays est très riche et que cela profite uniquement à la classe dirigeante…
Ce concept de richesse me déçoit. Les gens vivent dans une illusion collective, et c’est dramatique que cette réflexion soit partagée par les élites de mon pays. C’est vrai : nous avons beaucoup d’or, de diamants, de cuivre, de cobalt, etc. Mais c’est une richesse que nous n’avons jamais réussi à mettre en valeur. Le président a commencé à le faire, mais à peine a-t-il commencé que l’on veut des résultats !


Le gouvernement est donc sur la bonne voie ?
Il faudra du temps pour que cette première génération de Congolais qui se met à investir, avec le soutien de la communauté financière internationale, réussisse. Quand Joseph Kabila est arrivé au pouvoir, il y avait sept banques au Congo, toutes en faillite. Aujourd’hui, il y en a vingt-deux. Nous n’avons pas non plus d’épargne : à peine 2 milliards de dollars… C’est très insuffisant pour espérer développer un pays.


Le produit intérieur brut (PIB) de la RDC est lui aussi très faible…
Il avoisine 13 milliards de dollars par an, à peu près comme au Congo-Brazzaville. Sauf que, là-bas, ils sont 3 millions, alors que nous sommes 60 millions ! Cela leur fait un revenu moyen annuel de 4 000 dollars par habitant, quand le nôtre plafonne à 200 dollars ! Lorsque Joseph Kabila est arrivé, on en était à 90 dollars. Sur le papier, c’est un taux de croissance de 100 %, mais, dans les faits, c’est toujours peu.


L’optimisme est-il permis ?
Oui. Quand on se souvient des horreurs, des douleurs vécues par ce peuple… Quand on se souvient qu’il y a quatre ans c’était encore la guerre, que le pays n’avait pas de réserves de change, qu’on ne payait pas les salaires, que, dans les forums internationaux, le Congo était privé de parole à cause d’arriérés de cotisations, qu’il y a deux ans il fallait équiper une armée composite… On a hérité d’une Banque centrale en faillite, de finances exsangues… En se souvenant de tout cela, on dit : « Bravo, ce peuple est fort, courageux ! Il va relever les défis. »


Les Congolais attendent toutefois que les hommes politiques fassent plus pour améliorer leurs conditions de vie…
Je comprends ce peuple, mais il croit que les solutions peuvent venir comme ça. Les intellectuels pensent la même chose, parce qu’ils ont été abrutis par l’ancien régime. Nous n’avons pas appris à débattre, à savoir ce qu’est le budget de l’État, sa relation avec le niveau de vie des gens et l’activité économique. Les gens pensent qu’on peut avoir des provinces comme le Kasaï ou le Bandundu, sans ressources, sans banques, et être riche en même temps !


La classe politique d’aujourd’hui est-elle différente de celle qui existait sous Mobutu en termes de souci du bien public ?
C’est la même classe politique, la même élite. La différence, c’est qu’aujourd’hui le peuple peut sanctionner l’homme politique dans les urnes.


Certaines pratiques – corruption, passe-droits… – sont également les mêmes…
Le contexte matériel ne prédispose pas à un comportement plus moral. Le pays s’est paupérisé à un point tel que les gens ont développé certains comportements pour survivre. Toute la société est gangrenée. C’est dans la durée, grâce à la démocratie et à la mise en place de garde-fous, que cela peut changer. Et vu les résultats de la gouvernance sur les finances publiques, des résultats salués par nos partenaires, les perspectives sont bonnes.


Comment expliquez-vous que quelques personnalités construisent autant, à Kinshasa notamment, si le pays est si pauvre ?
Le pays tout entier se construit, et l’enrichissement que cela démontre n’est pas réparti de manière équitable, mais le développement de l’économie commence toujours par des îlots. Par ailleurs, on ne peut pas dire que ces bâtiments soient la seule propriété des ministres. Des dirigeants construisent grâce à des partenariats avec des promoteurs immobiliers.


On dit que, vous-même, vous vous êtes beaucoup enrichi grâce à votre position…
Ce sont encore des rumeurs. Je peux simplement vous dire que je ne peux pas devenir plus pauvre que je ne l’étais avant d’entrer en politique. J’avais déjà des biens immobiliers.


N’est-il pas facile de tout mettre sur le dos de l’ère Mobutu ?
Le régime actuel est en place depuis une décennie. Ne pouvait-il pas changer les choses ? Le pouvoir actuel n’est là que depuis quatre ans. Lorsque Joseph Kabila est arrivé, en 2001, à la mort de son père, la guerre n’était pas finie. Pendant la transition, il a été obligé de diriger avec les rebelles. Que peut-on attendre d’un tel pouvoir ? On ne peut pas évaluer l’action de Kabila pendant ces années où il n’avait pas l’exclusivité du pouvoir. C’est maintenant que le pays est en train de se construire.


La décentralisation est un échec. Comment l’expliquez-vous ?
Comment décentraliser un vide ? Quel est le budget de nos provinces, de nos villes, de nos territoires ?


Pourquoi alors vous être lancés dans cette aventure ?
C’est là toute la difficulté ! La Constitution stipule que les provinces doivent garder 40 % des recettes et rétrocéder les 60 % restants à l’État. Mais les provinces n’ont pas de recettes propres : elles n’ont rien à retenir ni à rétrocéder ! Actuellement, l’État ne fait rentrer de l’argent que grâce à trois provinces : le Katanga, Kinshasa et le Bas-Congo, et un peu dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Et même l’apport des provinces les plus riches au budget de l’État est quasi nul. Si vous comparez le budget de Kinshasa à celui de Luanda ou à celui de Brazzaville, c’est le jour et la nuit !


Cette décentralisation est-elle une aberration ?
La décentralisation est une revanche sur la dictature, mais elle a été mal conçue. On pouvait bien garder le pays dans sa configuration ancienne, tout en donnant des compétences aux provinces sans trop élargir la structure administrative, qui, aujourd’hui, est très coûteuse.


Votre formation, le Parti lumumbiste unifié (Palu), s’est alliée au Parti du peuple pour le renouveau et la démocratie (PPRD) du chef de l’État. Tout se passe bien entre vous ?
Oui. Nous avons connu des couacs, c’est vrai, mais les institutions sont restées stables, ce qui n’est pas rien pour un gouvernement de coalition dans un régime semi-parlementaire.


Certains de vos camarades voudraient vous voir quitter la majorité…
On ne va pas quitter la majorité au moment où nous nous préparons à aller aux élections. Il faut chercher plutôt à constituer une autre majorité avant, pendant et après les élections. Là-dessus, la position du patriarche [Antoine Gizenga] est claire : la majorité ne doit pas présenter plusieurs candidats à la présidentielle.


Et rejoindre l’opposition ?
Je ne peux pas m’allier à des gens dont je ne partage pas la vision.


Quels rapports entretenez-vous avec Kabila ?
Ils sont très bons. C’est un camarade de gauche. Nous sommes des descendants de gens qui ont fait de la résistance. C’est aussi le chef des institutions. Je crois avoir bénéficié de son expérience, parce qu’il est à la tête du pays depuis dix ans.


Les législatives seront organisées le même jour que la présidentielle. Qu’en attend le Palu ?
Ce que nous souhaitons, c’est avoir au moins 200 députés. Il ne faut pas que le peuple disperse son pouvoir en le donnant à une nébuleuse. Il faut qu’il le donne à trois ou quatre formations politiques. Certaines seront dans l’opposition, d’autres dans la majorité. Mais si le pouvoir est dispersé, la gestion sera compliquée.
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Propos recueillis à Kinshasa par Tshitenge Lubabu M.K.
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2645p038-041.xml0/or-opposition-corruption-joseph-kabilaadolphe-muzito-non-la-rdc-n-est-pas-un-pays-riche.html

Le réveil du géant :


Tout cela, parce que le politicien congolais, nous allions dire cette cohorte d'apprentis sorciers, n'arrive pas encore à effacer l'image qu'on fait d'eux, obsédés par le pouvoir, comme une abeille attirée par le miel, ou une mouche par la viande pourrie, ou encore une fourmi par un corps inanimé!
Après un demi siècle d'indépendance, il n'est plus question de paraître comme des immatures. Des personnes incapables de se prendre en charge, incapables du moindre souffle mobilisateur, qui privilégie toujours la cueillette, c'est-à-dire, manger aujourd'hui, sans penser à demain!

Très forts en palabres qui n'en finissent pas, ils courent derrière un mandat de député national à la poursuite d'intérêts égoïstes, avantages financiers de tout genre, enrichissement personnel. En oubliant l'essentiel, c'est-à-dire le bien-être de ce souverain primaire qui les a mandatés à ce cénacle pour une mission bien précise! Qui implique une reconversion totale des us et moeurs politiques, la tolérance et le respect du droit à la différence!

Car cette Congolie, don béni de Dieu, a tous les atouts pour rendre, ses habitants heureux et fiers de cet espace géographique qui est le leur.

Nous n'en voulons par preuve qu'à l'énumération des capacités que le Destin lui a accordées, auxquelles il nous est permis de croire pour appuyer cette assertion têtue de Pays béni de Dieu, comme l'affirmait un des rares politiciens mature rencontré un soir de 30 juin 1993 à Mbuji-Mayi!

Il y a le Congo avec ses différentes zones climatiques qui régulent à merveille le climat équatorial et ses pluies réparties tout au long de l'année; le climat d'altitude de l'Est du pays dont les variations écologiques sont mondialement connues; le climat océanique avec le courant froid de Benguela qui joue sur la pluviométrie dans la partie Ouest du pays...

Il y a le Congo avec son incommensurable hydrographie et sa végétation luxuriante. Il y a le Congo avec ses potentialités en eaux souterraines, inépuisables dans un sous-sol qui contient les grès, les dolomites, les calcaires, les granites...

Il y a le Congo avec son potentiel énergétique qui comprend des ressources renouvelables (énergie hydraulique, solaire, des biomasses, éolienne et thermique) et des ressources non renouvelables (charbon, pétrole, uranium, gaz naturel, schiste bitumeux, sable asphaltique)...

Il y a le Congo avec ses réserves minérales scandaleuses, diamant, or, cuivre, fer, bauxite, vanadium, plomb, phosphate, gypse, zinc, argent, manganèse, nickel, chrome, cobalt, platine, coltan et nous en passons.

Au lieu de se bousculer au portillon de tous ces partis politiques de cartables familiaux et claniques, n'est-ce pas que ces 18.000 chercheurs devraient plutôt penser à concevoir la création de trusts qui vont canaliser cette population dynamique, jeune, travailleuse, intelligente vers une exploitation rationnelle de ce matelas de richesses, génératrice d'une égale distribution des chances pour tous, afin de garantir la justice, et de favoriser l'émergence des meilleurs, le réveil du Géant congolais!

La 3ème République avec son élite intellectuelle de haute facture, ses cadres d'entreprise d'excellente expertise, doit compter sur des hommes politiques doués d'une forte personnalité, d'un charisme séduisant et dotés d'un sens très élevé de responsabilité, de dignité et d'honneur.

Mais pas de tous ces traîne-la-savate qui disent aller s'essayer en politique» en espérant profiter de la naïveté de leur coterie tribale, pour porter un jour l'étiquette «d'honorable», flanqué d'une Jeep 4x4 et d'un portefeuille garni de billets verts!                                                                                               
Propos de Mzee Sema Kweli 

Vers un candidat commun de l'Opposition




Le 28 septembre 2011 de 15h00 à 16h30, deux mois jour pour jour avant les élections congolaises, monsieur Étienne Tshisekedi, candidat de l’opposition à la présidentielle de novembre 2011 a été reçu par le sénateur Jean-Pierre Bemba, Président du MLC, à la prison de Scheveningen à La Haye aux Pays-Bas. À sa descente de voiture, le leader de l’opposition a été accueilli par une délégation du MLC Benelux, conduite par monsieur Justin Wabi, analyste politique. Dans la suite de monsieur Tshisekedi, ill y avait des membres de l’UDPS ainsi que ceux de l’asbl « Tshisekedi for Président » Arrivée soixante minutes avant l’heure de l’audience, monsieur Tshisekedi a patiemment attendu debout, échangeant avec les différents délégués présents. À sa sortie du centre pénitentiaire, monsieur Étienne Tshisekedi a daigné répondre aux questions de la presse. Pourquoi cette rencontre? « C’était une rencontre de contact afin d’échanger sur la manière de désigner un candidat commun de l’opposition. » La réponse de Bemba? Il n’y avait pas de questions posées, parce que c’était une séance de travail. À propos de la CENI, commission électorale nationale indépendante.Question. Croit-il en elle? « Je crois aux pressions faites pour amener la Ceni à s’acquitter de son devoir. » « Son président monsieur Ngoy Mulunda n’a pas encore répondu à tous les griefs de l’opposition: accès au serveur, publication des listes ainsi que de la cartographie des bureaux de vote… Soutien des jeunes à Tshisekedi. L’Internet et les réseaux sociaux étant la nouvelle révolution, pilotée essentiellement par les jeunes dont un grand nombre le soutient. Question. Quel message aux jeunes? « La longue lutte de l’opposition avait pour finalité l’avenir. Et l’avenir, ce sont les jeunes. Ils devraient hériter d’un Congo meilleur, sans intolérance. « Pour les échéances électorales prochaines, message est lancé aux jeunes pour qu’ils soutiennent la dynamique de l’opposition. » Monsieur Étienne Tshisekedi a également rencontré monsieur Thomas Lubanga, un ancien combattant, incarcéré lui aussi à La Haye. La bipolarisation politique en RD Congo, conséquence de l’instauration d’un tour unique à la présidentielle se renforce d’avantage. D’un côté, monsieur Joseph Kabila le président sortant qui a un bilan à défendre, de l’autre le charismatique opposant Tshisekedi qui a un leitmotiv: instaurer l’État de droit avec tout ce que cela implique: fin de la corruption, primauté du droit. Cheik FITA La Haye, le 28 septembre 2011 

Marcel Ngoyi