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mardi 24 janvier 2012

Perspective 16 février :

Toute une symbolique la paroisse catholique Saint Joseph en plein coeur de Matonge. Il y a exactement vingt ans que des dizaines de corps se sont amoncelés ici, tous victimes de la barbarie du régime Mobutu qui avait décidé de réprimer dans le sang la «marche des chrétiens» appelée pour revendiquer la réouverture de la conférence nationale pro-démocratie. Vingt ans après, les abbés s'y sont retrouvés , hier, le 23 janvier, avec en tête les plus activistes d'entre eux comme José Mpundu ou François Luyeye comptés parmi les artisans de l'historique 16 février 1992. 

Retrouvés pour cogiter sur comment honorer la mémoire des martyrs mais plus encore sur un prétexte factuel que Joseph Kabila leur a servi avec une élection présidentielle contestée et des législatives mal organisées à ce point qu'elles ont poussé en première ligne de' la contestation les candidats de la majorité parmi les plus en vue à l'instar de Modeste Bahati Lukwebo. Bahati qui a carrément demandé l'annulation pure et simple. D'autres parmi les plus zélés et flatteurs comme Kin-Kiey Mulumba ont emboîté le pas, allant jusqu'à critiquer vertement la CENI et son président Daniel Ngoy Mulunda dans les colonnes de son journal, «LE SOFT INTERNATIONAL». Pour la présidentielle, le même journal avait pourtant fait l'éloge du même Mulunda.

C'est à se demander comment, à propos des élections couplées présidentielle-législatives, la fraude n'a concerné que les dernières. Très congolaise cette rationalité qui le paradoxe d'une élite incapable d'objectivité et encline à violer sa propre conscience lorsqu'il s'agit d'aller à la mangeoire.

Oh, estomac, qu'est-ce tu tiens l'intelligentsia congolaise ! Et cela à des degrés divers. Pour certains, il est question de survivre, pour d'autres, de continuer à accumuler pour se pavaner dans la ville avec la Jeep dernier cri. Les uns et les autres sont tellement ivres de lait qu'ils ne se rendent pas compte de ce que l'Eglise prépare. Il leur a suffi d'écouter les évêques de la CENCO à la Cathédrale Notre-Dame pour qu'ils se disent que le ciel ne tombera pas.

Disons qu'ils ne connaissent pas l'Eglise catholique. Sinon, ils auraient compris que la CENCO a donné le là dans la stricte tradition de son rôle très diplomatique. Pour le reste, c'est aux abbés de faire l'affaire. Les abbés ont commencé avec sensibilisation qui touchait déjà à sa fin. Puis, les voilà à Saint Joseph.

Cette fois-là pour se déterminer sur la date, entre le 16 et 19 février prochain. Beaucoup d'entre eux étaient d'avis que le 16 qui tombe un jeudi n'est pas propice pour une mobilisation.

La journée dominicale du 19 paraissait plus adapté pour jeter les fidèles dans la rue après la première messe comme cela s'est passé en 1992. La rédaction de «CONGONEWS» avait mis tout en oeuvre pour avoir la primeur sur l'issue de la réunion de Saint Joseph.

Hélas! Avec le huis clos épais imposé par le Centre Lindonge pour des raisons stratégiques, rien n'avait filtré jusque tard dans la soirée. Stratégique, c'est le maître mot. Déjà au Centre Lindonge, lors de sa conférence de presse où il avait parlé des résultats d'une élection présidentielle non-conformes à la vérité et à la justice, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya avait répondu à un journaliste que ce n'était pas le moment et le lieu de dévoiler sa stratégie.

En sous-mains, Vital Kamerhe avait capté le message capital, la requête de l'archevêque que la contestation épuise toutes les voies légales de recours. Allez-y comprendre que lorsque la secrétaire d'Etat Hillary Clinton prend la parole pour la première fois pour parler de la présidentielle congolaise, c'est pour déplorer que la Cour suprême de justice eut validé les résultats proclamés par la CENI du très arrogant Daniel Ngoy Mulunda, confondu aujourd'hui par le chaos qu'il a semé dans les législatives après les graves ratés de la présidentielle. Confondu également, ce Jacques Djoli qui se justifie en privé qu'il avait demandé aux opposants de lui apporter les preuves de la fraude.

Entre lui qui siège dans le système de la CENI et ses mandants qui est supposé être le plus au fait de la fraude révélée aujourd'hui au grand jour. La demande du vice-président à ses anciens compagnons de l'opposition ne pouvait venir que d'un homme qui était parti chercher autre chose qu'une élection transparente, autre comme le confort personnel et faveurs physiques d'une dame bien connue qui a fait tous les salons -mieux encore les lits- de la quasi totalité de dignitaires de la majorité présidentielle. Bye bye Djoli, sers-toi encore et à profusion même. Si ces opposants qui t'ont délégué savaient qui est cet ancien sénateur est un bon disciple épucurien depuis l'Université protestante au Congo où il enseigne le droit dans une relation de compagnonnage très suspecte avec les étudiants de l'autre sexe.

                                                                                                  MATHIEU KEPA 
 

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