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samedi 4 février 2012

LA VSV RÉCLAME DE NOUVELLES ÉLECTIONS


L’ONG congolaise la Voix des sans voix (VSV), que dirigeait Floribert Chebeya avant sa mort, a réclamé l’organisation de nouvelles élections dans un "délai raisonnable", après des fraudes constatées lors de la présidentielle de novembre.
Établir le dialogue entre les deux rivaux de la présidentielle congolaise, puis organiser de nouvelles élections. Telle est la proposition de l’ONG La Voix des sans voix (VSV), afin de sortir de l’impasse politique dans laquelle le pays est plongé depuis le scrutin du 28 novembre 2011.
Le chef de l'État sortant Joseph Kabila a été proclamé par la Ceni vainqueur de la présidentielle à un tour avec 48,95% des voix, mais l'opposant Étienne Tshisekedi, arrivé second (32,33%), s'est autoproclamé président élu, dénonçant des fraudes et des irrégularités également constatées par des observateurs nationaux et étrangers.
« Le dialogue entre l'opposition politique et le pouvoir en place en général, et messieurs Étienne Tshisekedi et Joseph Kabila en particulier, s'avère nécessaire pour une gestion consensuelle de la res publica [chose publique, en latin, NDLR] avant l'organisation d'élections crédibles », déclare la VSV dans un rapport sur l'observation des scrutins.« Un tel dialogue permettrait aux politiciens de gérer (le pays) pour un délai raisonnable avant de planifier des élections qui soient réellement transparentes », s’est expliqué dimanche 8 janvier Rostin Manketa, le directeur exécutif adjoint de la VSV, en présentant le document à la presse.
Les irrégularités, fruits d'une préparation "en amont et en aval"
Quant à ce « délai raisonnable », il pourrait être de « six mois » ou « une année », selon le directeur de l’ONG, « mais on ne peut pas prendre les cinq ans, soit la durée du mandat de Joseph Kabila », a-t-il précisé, soulignant que ce serait « prendre la population en otage ».
Pour organiser ce nouveau scrutin, la VSV préconise la mise en place d’équipes d’animateurs impartiaux, issus de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) mais aussi une certification des résultats par la communauté internationale, afin d’éviter les contestations.
Les irrégularités constatées lors du scrutin de novembre « ne sont pas dues à une quelconque inexpérience de l'administration électorale comme tentent de le faire croire certains (...), mais est plutôt le fruit d'une longue et minutieuse préparation en amont et en aval pour les besoins de la cause », indique encore le rapport, prenant l’exemple de « l'incompatibilité entre le nombre d'électeurs attendus et le nombre de bulletins envoyés sur les lieux », jugé  « on ne peut plus suspecte et manifestement délibérée ».« Je ne sais pas si dans un tel contexte on peut se permettre d'avoir un certain classement, et dire que ce classement est fiable, crédible », a encore estimé Rostin Manketa, en réponse aux déclarations de l’ONG américaine Centre Carter, qui constatait les irrégularités et des dysfonctionnements qui, selon elle, portait atteinte à l’intégrité du scrutin mais ne modifiait pas forcément l’ordre final des candidats annoncé par la Ceni.
(Avec AFP)

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