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vendredi 2 mars 2012

1ère gaffe à l’Assemblée nationale :


Les Forces du changement tenaient à fixer l’opinion sur la crise politique post électorale et la problématique de la participation aux travaux de l’Assemblée nationale. Un député national membre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a été contraint de quitter le podium au cours d’une séance plénière de l’Assemblée nationale organisée hier jeudi 1er mars en la salle des Congrès du Palais du peuple, siège du Parlement de la République.

Romain Kalonji Mukendi avait pourtant demandé la parole à Timothée Kombo Nkisi, président du bureau provisoire de la Chambre, pour présenter une motion d’information devant ses pairs.
A peine même qu’il a commencé à parler, l’élu du territoire de Miabi dans la province du Kasaï Oriental a été hué par les députés de la majorité, à telle enseigne qu’il s’est vu obligé de regagner sa place, sans avoir fait entendre la voix de son mouvement politique. Il est allé présenter cette motion devant la presse après la plénière, dans le hall du Palais du peuple.

Le contenu de la motion

Dans cette motion, les Forces politiques acquises au changement tenaient à fixer l’opinion tant nationale qu’internationale, par la bouche de son député, d’abord sur la crise politique postélectorale.
Elles considèrent que les élections du 28 novembre 2011 étaient une mascarade organisée par la Commission électorale nationale indépendante afin de permette à la majorité sortante de conserver le pouvoir.

Cette immoralité politique caractérisée par l’octroi des voix aux personnes n’ayant pas été élues par le peuple souverain au détriment des gagnants issus des véritables forces du changement, nécessite d’être corrigée par un engagement politique réel, a ajouté la plate-forme chère à Romain Kalonji.
Elle estime que c’est avec raison que la population congolaise fait actuellement une nette différence entre les députés élus et les députés nommés, et que cette situation appelle le rétablissement de la vérité des urnes.

En condamnant ce comportement, les Forces acquises au changement continuent d’exiger la démission immédiate des membres du bureau de la CENI, auteurs incontestables de nombreuses irrégularités et fraudes massives qui ont émaillé le processus électoral, et insistent sur la nécessité impérieuse d’amorcer un dialogue politique qui, selon elles, demeurent la voie obligée pour trouver des solutions à cette crise de légitimité.

A propos de la problématique de la participation aux travaux de l’Assemblée nationale, les Forces politiques acquises au changement ont rassuré les Congolais que la présence des députés nommés au sein de l’Assemblée nationale est con traire à l’engagement de ce mouvement politique, dont la responsabilité politique commande de ne pas céder aux manoeuvres et aux provocations des ennemis de la démocratie.

“En effet, ont-elles précisé, les animateurs du pouvoir sortant nous poussent à boycotter ce mandat pour leur offrir l’opportunité notamment de décider seuls du choix des responsables des institutions politiques et celles d’appui à la démocratie, telles que la Cour constitutionnelle, la CENI et le CSAC ainsi que le contrôle des élections à venir. 

Les Forces du changement affirment également que, c’est par souci de barrer la route aux prédateurs et de sécuriser les intérêts du peuple meurtri qu’elles ont levé l’option de faire valider les mandats de leurs élus, de démasquer tous les fraudeurs et d’engager des discussions pour résoudre la crise post électorale.
“Avec ce choix stratégique, nous tenons à rassurer le peuple congolais, de notre fidélité, de notre indéfectible attachement, et de notre loyauté à son élu, le Président Etienne Tshisekedi wa Mulumba afin de doter le pays du protocole d’un Etat de droit moderne et démocratique, pour l’accomplissement du progrès social », ont-elles conclu, ajoutant que l’acceptation des mandats de leurs députés ne veut pas dire qu’elles acceptent les résultats des élections qu’elles qualifient de non démocratiques.

Les USA interpellés 

Aux yeux des observateurs, les huées essuyées hier par Romain Kalonji ont été perçues comme une 1ère gaffe des députés du camp Kabila au sein d’une Assemblée censée être démocratique. 

Ce comportement reflète, ni plus ni moins,.l’intolérance politique et le refus d’écouter une famille politique à l’heure où l’opinion attend voir les députés congolais faire preuve de maturité en se livrant à un débat profond sur des questions majeures qui préoccupent leurs électeurs, au lieu de se transformer en chahuteurs et applaudisseurs au service de leurs partis respectifs, alors que le peuple est en train de pleurer et grincer les dents.
L’ambassadeur des Etat-Unis d’Amérique qui a tenu deux conférences de presse pour encourager les députés de l’UDPS à participer aux délibérations de l’Assemblée nationale a sans doute reçu la réponse à travers cet incident et doit chercher des voies et moyens d’y remédier. 


  Marcel TSHISHIKU

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