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lundi 5 mars 2012

ENRICHISSEMENT SANS CAUSE :

Ça ne s'appelle autrement que de l'enrichissement sans cause. En tout cas, il n'y a pas autre qualification lorsque le président du bureau de la CENI, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda Nyanga, se tape une acquisition immobilière à 2,5 millions dollars à Utexafrica, l'un des quartiers les plus huppés de la capitale. Vous avez bien lu deux millions cinq cents mille dollars en lettres. Soit de quoi assurer la paie des dizaines de milliers des fonctionnaires de l'Etat.
Des informations faisaient déjà état de l'enrichissement illicite de Mulunda et les membres de son bureau grâce à des retro-commissions et surfacturations empochées au terme des marchés passés sans appel d'offre. Mais que cette prévarisation atteigne une telle hauteur scandalise davantage.

Si Mulunda achète à ce prix, combien a-t-il accumulé au total. Dix, vingt millions de dollars. Ce n'est pas avec la corruption ambiante que les contribuables le sauront un jour. Ce qui est certain au niveau de la rédaction de «CONGONEWS», c'est que le prix de la villa a été minoré au niveau du cadastre à 450.000 dollars sur un acte de vente établi sous un prête-nom, selon des informations recueillies auprès de ce service public. Donc, Mulunda et le vendeur se sont convenus de frauder pour priver l'Etat des droits dûs pour une transaction de cette nature.

Une fois nommé à la tête de la CENI, le pasteur méthodiste a commencé à trouver harassant de traverser chaque jour la ville pour son ancienne résidence dans le quartier Mont Fleury.

Utexafrica était indiqué pour la proximité, surtout sécurité d'un quartier où n'y accède qui veut. La principale entrée du quartier, située une maison après l'ambassade de France sur colonel Mondjiba, est protégée par une barrière. Pour traverser cette barrière, il faut montrer patte blanche à deux vigiles en faction à longueur de journée. Mulunda y est arrive comme locataire. Il a d'abord loué la villa achetée, située non loin de la résidence cossue du secrétaire général du PPRD, Evariste Boshab. 

Selon des sources dignes de foi, il y a fait faire des travaux pour 150.000 dollars, notamment la construction d'une piscine. Puis un beau jour, il y a plus de deux mois, il a demandé au propriétaire de lui vendre la maison. Selon des experts immobiliers, cette propriété vaut moins de 2,5 millions de dollars mais le vendeur a fait de la spéculation face à un acquéreur habité par la convoitise de devenir à tout prix bailleur à Utexafrica. Le même Ngoy Mulunda est très attendu dans la salle de congrès du Palais du peuple. Les députés de l'opposition projettent, une fois le bureau définitif de l'Assemblée nationale mis en place, de diligenter un audit financier et administratif sur la gestion de la CENI.

Au bout, ils visent le départ de Mulunda, Jacques Djoli et consorts. Ce départ devenait inéluctable en raison de la nouvelle configuration politique. Du côté de l'opposition, l'UDPS est devenue la principale et les anciens groupes parlementaires qui avaient délégué Laurent Ndaye et Carole Kabanga au bureau de la CENI ont disparu et d'autres sont en gestation. De quoi plus logique d'en tirer toutes les conséquences politiques.

Cela est autant valable du côté de la majorité. Il y a donc un consensus pour le renouvellement du bureau de la CENI. Djoli l'a reconnu lui-même à demi mot dans une interview accordée à Digital Congo le 2 mars.

 MATHIEU KEPA

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