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dimanche 23 septembre 2012

Le gouvernement présente le passeport de Roger Lumbala à la presse




Le ministre de l´intérieur montre certaines preuves concernant le voyage de Mr. Lumbala au Rwanda. Et il pose la question : aller à Kigali n’étant pas une infraction, pourquoi Roger LUMBALA s’obstine-t-il à nier ses séjours au Rwanda, alors que nous qui vous parlons, nous y avons déjà été ?


Mesdames et Messieurs de la Presse ;

Le 1er septembre 2012, Monsieur Roger LUMBALA TSHITENGA, Député National et Président du RCD/N, parti de l’Opposition, avait été arrêté par les Services Burundais.

Depuis cette date, cette affaire défraie l’actualité dans la Région des Grands Lacs, en général, et en République Démocratique du Congo en particulier.

A ce stade, nous pouvons vous dire que le Député Roger LUMBALA était en contact avec un groupe armé, reconnu Force Négative, et qui est en intelligence avérée avec un pays étranger, dans le dessein de déstabiliser les Institutions de la République légalement établies.

Des éléments en notre possession par nos Services de Renseignements et qui continuent à faire l’objet d’un traitement technique approprié, comportent des indices sérieux allant dans le sens des préparatifs d’un coup de force, au terme duquel le Député Roger LUMBALA projetait d’assumer les plus hautes charges de l’Etat, en sa qualité de Président autoproclamé du Conseil National de Transition du Congo (CNTC).

Vu la gravité des faits, vous comprendrez bien, qu’à l’heure actuelle, nous ne puissions en faire une très large diffusion afin de ne pas gêner l’instruction judiciaire déjà enclenchée.

Néanmoins, le Gouvernement de la République a le devoir sacré d’apporter à l’opinion publique l’information et rien que l’information, à travers les organes de presse que vous représentez, afin que vous soyez en état de faire toute la lumière sur certains aspects, amplifiés par les médias, concernant la présence ou non de Monsieur Roger LUMBALA au Rwanda, notre objectif étant d’enrayer une controverse qui n’a pas lieu d’être.

A ce sujet, permettez-moi de féliciter les médias congolais, dans leur ensemble, étant donné que ce sont eux qui ont révélé à l’opinion publique cette présence de Monsieur ROGER LUMBALA dans un pays étranger, malgré ses dénégations répétées.

Avant son arrestation, le 1er septembre 2012, par les Services Burundais, il n’avait cessé de semer le doute dans les esprits des congolais en répétant publiquement qu’il n’a jamais séjourné au Rwanda.

Par la suite, deux membres du Gouvernement, en leurs qualités respectives, ont informé l’opinion que contrairement à ses dénégations, Monsieur Roger LUMBALA avait bel et bien séjourné à Kigali.

Le dimanche 16 septembre 2012, après avoir quitté l’Ambassade d’Afrique du Sud à Bujumbura, pour prendre l’avion en direction de Paris, en France, une constance continuait à dominer toutes ses déclarations :

« Je n’ai jamais été à Kigali », ne cessait-il de répéter.

Pour ce seul aspect, nous voudrions vous apporter les preuves de la présence de Monsieur Roger LUMBALA dans la Région des Grands Lacs, et précisément au Rwanda durant la période allant de juin à août 2012.

Nous vous avons remis, par le Service du Protocole, les copies des pages du passeport diplomatique n°DB 0001056 délivré à Monsieur Roger LUMBALA, à Kinshasa le 26 juin 2009, lequel avait été saisi sur lui et dans lequel chacun d’entre vous peut constater les visas obtenus ainsi que les entrées et sorties effectuées.

Ainsi que vous aurez à le constater, les mouvements de Roger LUMBALA peuvent avec précision être retracés de manière suivante :

•12 juin 2012, départ de Kinshasa/Aéro-N’djili pour Bujumbura, au Burundi, où il arrive le 13 juin 2012, après escale à Addis-Abeba ;
•19 juin 2012, départ de Bujumbura par l’Aéroport pour Kinshasa qu’il atteint le 20 juin 2012, après escale à Addis-Abeba ;
•29 juin 2012, Monsieur Roger LUMBALA sort de la RDC par le Beach Ngobila vers Brazzaville avec un laissez-passer individuel ;
•30 juin 2012, il quitte Brazzaville par l’Aéroport de Maya Maya et arrive au Rwanda par l’Aéroport International de Kigali ;
•02 juillet 2012, il part de Kigali, au Rwanda, pour Brazzaville (Aéroport de Maya Maya) ;
•09 juillet 2012, il traverse, de Kinshasa pour Brazzaville, avec un laissez-passer individuel ;
•14 juillet 2012, il quitte Brazzaville par l’Aéroport de Maya Maya pour Bujumbura où il arrive le même jour après escale de 7 heures à Kigali, au Rwanda ;
•02 août 2012, aux environs de 23 heures 00’, il quitte Bujumbura par l’Aéroport International de Bujumbura pour arriver à Kigali, au Rwanda, peu après 0 heures 00’, le 03 août 2012, par l’Aéroport ;
•03 août 2012, il sort du Rwanda, par route, pour entrer en Ouganda par le poste frontalier de Cyanika ;
•05 août 2012, il quitte l’Ouganda, par route, par le poste frontalier de Cyanika pour rentrer au Rwanda ;
•06 Août 2012, il quitte Kigali pour Bujumbura ;
•08 août 2012, il quitte Kigali pour Brazzaville ;
•13 août 2012, il sort de Kigali par l’Aéroport International pour le Burundi ;
•30 août 2012, il quitte Bujumbura pour Kigali, au Rwanda ;
•1er septembre 2012, il quitte Kigali, au Rwanda, par route, pour Bujumbura, où il est arrêté par les Services Burundais.
A ce niveau, trois questions méritent d’être posées, à savoir :

Primo, Monsieur Roger LUMBALA pourra-t-il nier que ce passeport n’est pas le sien ? Shocked Shocked

Secundo, les pays qui lui ont délivré des visas en sa qualité de Député National de la République Démocratique du Congo peuvent-ils affirmer le contraire ?

Tertio, aller à Kigali n’étant pas une infraction, pourquoi Roger LUMBALA s’obstine-t-il à nier ses séjours au Rwanda, alors que nous qui vous parlons, nous y avons déjà été.

Par ailleurs, les indications fournies par les différents cachets des visas de séjour, d’entrée et de sortie sont, ça et là, corroborées par la présence des billets de la Compagnie Aérienne RWANDAIR, trouvés en possession de Monsieur Roger LUMBALA.

Puisque nous nous interdisons de parler sans preuves, nous vous avons remis aussi des photocopies de ces billets d’avion.

Il s’agit, notamment, des cas de quatre billets d’avion de la compagnie RWANDAIR :

•N° 4592408001043 du 12 juillet 2012 avec comme itinéraire Brazzaville-Kigali, Kigali-Bujumbura ;
•N° 4592400257036 du 02 août 2012 dont l’itinéraire est Bujumbura-Kigali, Kigali-Brazzaville ;
•N° 4592400268784 du 06 août 2012 suivant l’itinéraire Kigali- Bujumbura, Bujumbura-Kigali ;
•N° 4592400269363 du 13 août ayant pour itinéraire Bujumbura-Kigali.
A ces éléments de preuve sur la présence de Roger LUMBALA au Rwanda, nous avons le devoir de porter à votre connaissance que pendant son audition par les services Burundais, il avait reconnu avoir été invité par le canal d’un responsable travaillant dans les Services de Renseignements Rwandais et portant le nom de code de ‟VOYAGE″ en français, qui se traduit par ‟SAFARI″ en swahili.

Au cours de la même audition, il avait indiqué avoir reçu de l’Etat Rwandais, la mission de déstabiliser la République Démocratique du Congo, en complicité avec d’autres acteurs congolais qui sont en connexion avec le pouvoir de Kigali, en planifiant notamment l’ouverture de plusieurs fronts, en renforcement du M23.

Interrogé sur les raisons précises de son séjour au Burundi, Monsieur Roger LUMBALA avait allégué qu’il y était allé rencontrer son épouse, Madame Alice NDAYISENGA.

Contrairement à ses déclarations publiques, faites le 22 août 2012 sur la Radio Top Congo, selon lesquelles il ne se trouvait pas du tout à Kigali, en ce moment- là, mais plutôt à Paris, en France, l’audition confirme que Roger LUMBALA était bel bien dans la Région des Grands lacs, précisément au Rwanda.

Les renseignements en notre possession indiquent que le Député National Roger LUMBALA a pris soin de cacher au Bureau de l’Assemblée Nationale, ses déplacements vers le Rwanda en juin, en juillet et en août 2012, période cruciale au cours de laquelle, vous vous en souvenez, Mesdames et Messieurs de la Presse, ce pays voisin a agressé le nôtre sous couvert du M23.

De nombreux documents et effets personnels avaient été saisis sur Monsieur Roger LUMBALA le 1er septembre 2012, parmi lesquels :

•Trois livres sur la guerre :
•Les 36 stratagèmes. Manuel secret de l’art de la guerre, de jean LEVI ;
•L’Art de la guerre, de SUN TSE ;
•L’Art de la guerre, de SUN TZU ;
•Six appareils de communication ayant les caractéristiques ci-après :
•Un téléphone cellulaire de marque SAMSUNG WIFI GTS 3350 ;
•Un téléphone cellulaire de SAMSUNG GOWIN ;
•Un téléphone cellulaire de marque NOKIA RM-761 ;
•Un téléphone cellulaire de marque IPHONE A 1332 ;
•Une tablette IPAD de marque APPLE, modèle IPAD A 1396 ;
•Un téléphone satellitaire de marque THURAYA APsi 2025 ;
•Ainsi qu’un flash disk 2GB de marque LEXUS.
Ont également été saisis, un passeport diplomatique congolais n° 0001056 établi au nom de Roger LUMBALA TSHITENGA, ainsi que des billets de la Compagnie RWANDAIR dont nous avons déjà fait mention.

A ce stade, nous pouvons vous annoncer que nombre de ces documents et effets intéressent significativement la Justice et nous nous interdisons d’en faire état publiquement pour des raisons évidentes.

Force nous est également de vous indiquer, dans la même perspective, que l’exploitation des données contenues dans les appareils de communication et dans le flash disk de Roger LUMBALA a été très enrichissante sur le plan sécuritaire, notamment en relevant ses contacts tant avec les officiels Rwandais de renseignements et de la sécurité qu’avec les responsables du groupe armé Force Négative M23, et en établissant nettement ses liaisons avec d’autres foyers en gestation.

Le même constat a été fait sur ses écrits, très compromettants, trouvés dans sa mallette et saisis par les Services Burundais. Comme il se doit, ceux-ci seront communiqués, en toute responsabilité, à la Justice congolaise, au regard de leur caractère extrêmement sensible.

Mesdames et Messieurs de la Presse,

Vous avez tous abondamment lu le rapport du Groupe des Experts des Nations unies, vous avez également appris que les Services de Renseignements Congolais ont communiqué suffisamment d’éléments accablants sur l’implication du Rwanda dans la déstabilisation de notre pays ; et ces éléments ont été communiqués à plusieurs reprises, aussi bien en bilatéral qu’en multilatéral, aux officiels Rwandais.

En effet, vous vous souviendrez que Human Right Watch avait publié un premier rapport mettant en cause l’implication du Rwanda dans la création et le déploiement de la Bande à Bosco NTAGANDA étiquetée M23.

L’affaire Roger LUMBALA constitue une preuve de plus que malgré toutes les réunions de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, CIRGL en sigle, et en dépit de la volonté de la République Démocratique du Congo de maintenir le dialogue avec tous ses voisins, le Rwanda s’obstine dans sa visée de balkanisation de notre pays.

Pour toutes ces raisons, la République Démocratique du Congo réitère sa position de considérer que, pour le moment, la solution la mieux indiquée, est celle qui soit à même de surveiller et de sécuriser la frontière RDC-Rwanda, tout en intégrant comme objectif, de neutraliser les différentes Forces Négatives qui opèrent dans l’Est du pays. Cette solution se trouve dans l’opérationnalisation de la Force Internationale Neutre.

Je voudrais souligner, avant de terminer, que l’affaire Roger LUMBALA n’est pas celle de toute l’Opposition.

Elle est le fait d’un individu, en connexion avec des officiels d’un pays étranger et d’autres politiciens congolais, qui tente de raviver, dans notre pays, les vieux démons de la division, de la balkanisation et des rebellions à répétition que notre peuple a rejetés catégoriquement en adoptant en 2005, par referendum, une Constitution qui consacre, entre autres, la forme républicaine de l’Etat congolais, en précisant clairement les modes d’accès au pouvoir.

Il y a eu des millions des morts dans ce pays du fait de la guerre, je voudrais donc m’adresser aux complices de Roger Lumbala que nos mères n’ont plus de larmes pour pleurer de nouvelles victimes.

L’humiliation n’a que trop durer, nous voulons mettre nos filles, nos sœurs et nos mères à l’abri de toutes formes de violence, y compris les plus ignobles.

Je vous remercie.

Fait à Kinshasa, le 20 septembre 2012

Richard MUYEJ MANGEZE






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