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jeudi 4 octobre 2012

Édito: Congo et Francophonie




Mis en ligne le 04/10/2012
Édito de Marie-France Cros


"Le mensonge peut courir très vite, la vérité finit toujours par le rattraper." Les hommes politiques occidentaux, et en particulier les dirigeants de la Francophonie, devraient méditer ce proverbe nigérian.


Ils se sont en effet obstinés à maintenir le XIVe sommet de la Francophonie à Kinshasa, à la mi-octobre, malgré le retentissant scandale provoqué par les fraudes massives qui ont rendu la présidentielle et la législative de novembre 2011 "non crédibles" selon les observateurs. Malgré les 33 morts enregistrés dans la répression des protestations. Malgré le scandale provoqué par le refus des autorités congolaises, jusqu’ici, d’examiner les accusations pesant sur le chef de la police, le général John Numbi - un proche du président Joseph Kabila - dans l’assassinat du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya et de son chauffeur. Chebeya entendait ouvrir une action judiciaire contre le chef de la police pour la mort de 134 personnes en 2007 et d’une centaine d’autres en 2008 dans la répression ("excessive", dira l’Onu) de protestations du parti-secte Bundu dia Kongo au sujet d’une élection estimée frauduleuse au gouvernorat du Bas-Congo.
Comme sous Mobutu, les Occidentaux ont jugé préférable de ne pas sanctionner Kinshasa pour "ne pas déstabiliser le Congo" , quitte à trahir leurs idéaux.

A chaque fois, l’impunité a entraîné d’autres crimes. Les Occidentaux ont ainsi perdu à la fois la stabilité du Congo et leurs idéaux.

http://www.lalibre.be/actu/international/article/764628/edito-congo-et-francophonie.html



Le sommet de la Francophonie sera-t-il délocalisé ?

MFC                                                                                                 

Mis en ligne le 04/10/2012

Des Congolais de France ont entrepris une action en justice en ce sens. La magistrate, qui doit se prononcer ce jeudi, a subi des “pressions”.
C’est ce jeudi qu’un tribunal parisien devrait se prononcer sur la demande d’une association de Congolais de France, Convergence pour l’émergence du Congo, d’ordonner la délocalisation du XIVe sommet de la Francophonie, qui doit se dérouler du 12 au 14 octobre à Kinshasa. En cause, l’absence de démocratie au Congo et les élections, jugées "non crédibles" par les observateurs, qui ont maintenu Joseph Kabila à la présidence et octroyé une majorité à son parti à l’Assemblée nationale.

Les plaignants demandent aussi le remplacement du secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF, dont le siège est à Paris), le Sénégalais Abdou Diouf, pour non-respect de la Charte de la Francophonie qui fixe, parmi les objectifs de l’OIF, l’aide "à l’instauration et au développement de la démocratie " et "au soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’homme", et non-respect de la Déclaration de Bamako (2000), par laquelle l’OIF détaillait son appui à la démocratie et notamment l’exigence "d’élections libres, fiables et transparentes".
Selon l’association, en refusant de délocaliser le sommet - comme celui de Kinshasa à Paris en 1991, pour cause de mobutisme, ou celui de Madagascar à Montreux en 2010, après le coup d’Etat dans l’île - Abdou Diouf fait preuve de "partialité" .

L’avocat des demandeurs, Me Norbert Tricaud, interrogé par "La Libre Belgique", souligne pour sa part que "des pressions ont été exercées" par de grandes entreprises françaises "pour que François Hollande se rende bien à Kinshasa. Le Président a finalement annoncé le 27 août qu’il irait, en ouvrant la Conférence des ambassadeurs" de France, placée cette année sous le thème de la diplomatie économique. "Etaient présents dans la salle, ce jour-là, des représentants de Total, Orange, Bolloré et Areva."

Et l’avocat de souligner qu’"Areva a signé avec Kinshasa, en 2009, un contrat d’exclusivité de la prospection d’uranium sur un vaste territoire"; qu’"Orange a racheté récemment Congo-Chine Telecom" , que Bolloré a des visées en RDC et que "Total est opérateur du bloc 3 du Graben albertin", qui recouvre partiellement le Parc national des Virunga, malgré le tollé suscité à l’Unesco par cette violation de la loi congolaise sur les parcs naturels et des engagements internationaux de Kinshasa.

Selon Me Tricaud, l’équipe Hollande "a été impressionnée par le chantage exercé par Kinshasa, menaçant de quitter la Francophonie si le sommet ne se tenait pas" dans la capitale congolaise.
L’avocat dénonce une "intervention tout à fait inhabituelle dans ce type d’affaire" du substitut du procureur de la République, "aux lieux et place de l’OIF", qui n’était pas représentée aux premières audiences. Me Tricaud espère néanmoins que le juge chargé de trancher, "une magistrate expérimentée, aura le courage de prendre une décision lourde de conséquences - à moins qu’elle renvoie une nouvelle fois" à plus tard, soit après l’ouverture du sommet, alors que plainte avait été déposée en urgence.

http://www.lalibre.be/actu/international/article/764632/le-sommet-de-la-francophonie-sera-t-il-delocalise.html


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