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lundi 19 novembre 2012

Goma: 3 chars venus du Rwanda pris en photo par la MONUSCO




Lundi, 19 Novembre 2012 14:33 In LE SOIR/ Colette Braeckmann




goma
Après avoir progressé en direction de Goma depuis la ville de Kibumba, tombée samedi, les rebelles du M23 se sont arrêtés dimanche soir à 3 km de la ville de Goma, à la hauteur du camp de Munigi, tenu par un bataillon sud africain de la Monusco (Mission des Nations unies pour le Congo). Selon certaines sources, jointes par téléphone, des représentants de la Monusco auraient entamé des pourparlers avec les mutins afin de les dissuader de s’emparer de la capitale du Nord Kivu.



En outre, les Nations unies ont mis en action quatre hélicoptères de combat, qui tirent des roquettes et des salves de canon à la hauteur de l’aéroport pour enrayer la progression des rebelles.

Pour leur part, des habitants de Goma nous ont déclaré que, redoutant l’insécurité ou des représailles, ils étaient terrés chez eux et que la ville était exceptionnellement calme, la circulation automobile étant à l’arrêt.

Selon nos informateurs, les troupes gouvernementales n’ont pas fui la ville mais ont opéré un repli vers la localité de Kirotshe, afin d’éviter de transformer en champ de bataille cette ville surpeuplée où ont afflué de nombreux déplacés fuyant les combats qui ont eu lieu plus au nord. Quant aux autorités provinciales, elles se sont elles aussi repliées vers la petite ville de Sake. Les observateurs relèvent aussi que les forces gouvernementales se sont relativement bien comportées, tant à l’égard des civils, en évitant les pillages que face aux rebelles qui avaient initialement subi de lourdes pertes.



Suivant un scenario désormais familier, la situation se serait renversée lorsque des renforts sont arrivés du Rwanda, d’auciuns évoquant le soutien de trois bataillons du l’armée rwandaise.
Des Casques bleus indiens, basés près de Kibumba, auraient pris des photographies aériennes montrant trois chars rwandais traversant la frontière.



Sans confirmer le fait que les rebelles seraient aidés par le Rwanda, le chef des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous a relevé que les rebelles étaient très bien équipés, y compris avec du matériel permettant la vision nocturne, ce qui leur a permis de mener une attaque à quatre heures du matin.



Ces déclarations faisaient suite à une réunion urgente du Conseil de sécurité des Nations unies qui s’est tenue samedi. Après deux heures de discussion, les membres du COnseil ont menacé le M23 de nouvelles sanctions tandis que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon appelait le président rwandais Paul Kagame pour lui demander d’utiliser son influence sur le M23 pour calmer la situation et cesser ses attaques.



Cette exhortation est d’autant plus piquante qu’elle survient au lendemain de la publication du troisième rapport des experts de l’ONU qui souligne de manière encore plus nette que les deux rapports précédents, que le Rwanda mais aussi l’ Ouganda soutiennent directement, en, hommes et en armement, le mouvement du M23.



Il apparaît aussi que le M233 ayant échoué à convaincre la majorité des Tutsis congolais de l’épauler, et à fortiori n’ayant pas réussi à se construire une base populaire, le mouvement rebelle, avec le soutien du Rwanda, s’est employé à «construire des coalitions avec d’autres groupes armés aussi bien dans les deux Kivus que dans le Kasaï occidental et en Ituri.» Ces coalitions expliquent les tueries dans le Masisi, récemment dénoncées par Human Rights Watch<: en août et septembre, le colonel Sultani Makenga, chef du M23, a ordonné aux milices Raia Mutomboki de mener des attaques brutales à connotation ethnique, dans le territoire du Masisi, brûlant plus de 800 maisons et massacrant des civils entre autres des Hutus congolais, qui avaient refusé de rejoindre le M23.



Le «comité des sanctions de l’ONU devrait examiner ce troisième rapport, mais surtout la détérioration de la situation devrait figurer à l’ordre du jour du prochain conseil des ministres européens des Affaires étrangères qui se réunira ce lundi à Bruxelles. Mme Ashton a déjà appelé le M23 à «cesser immédiatement son offensive sur Goma..

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