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jeudi 20 décembre 2012

Affaire Chebeya :




Affaire Chebeya : Thierry Michel écrit à Mende






A l’attention de Monsieur Lambert Mende
Ministre de l’information et des médias de la RDC
et de général Delphin Nyembo ya Buzilu Président
de la Haute Cour Militaire de Kinshasa

Liège ce 15 décembre 2012

Excellence, Monsieur le Ministre, cher Lambert Mende
Monsieur le Président de la Haute Cour militaire,






























Je vous adresse ce courrier afin de porter officiellement à votre connaissance les éléments en ma possession concernant l’identité de Monsieur Paul Mwilambwe. 
Voici plus de 4 mois que j’ai rendu publics des extraits du 
témoignage du major Paul Mwilambwe, condamné par contumace en juin 2010 par la Cour Militaire de Kinshasa dans le procès des assassins de M. Floribert Chebeya. Dans ce témoignage diffusé par plusieurs médias internationaux, le major raconte comment ont été assassinés Floribert Chebeya et Fidèle Bazana dans les locaux de l’inspection générale de la police et comment on a voulu faire disparaître le corps de Fidèle Bazana, avant d’organiser une macabre mise en scène pour camoufler l’assassinat de Floribert Chebeya. Il révèle également la manière dont ont été exfiltrés les assassins vers les pays étrangers et, explique sa propre arrestation extra judicaire afin de le soustraire comme témoin clé à la justice congolaise, et l’empêcher de témoigner et de révéler des pans entiers de cette tragédie.

Deux mois plus tard, des journalistes de France 24 et de RFI, ainsi que plusieurs avocats internationaux mandatés par des ONG internationale dans le cadre d’un dossier destiné aux juridictions internationales, ont rencontré Paul Mwilambwe pour l’interviewer dans les moindres détails et auditionner durant plusieurs jours toutes ses déclarations.

Depuis, les autorités congolaises ont affirmé, témoignages à l’appui, que le Paul Mwilambwe qui était apparu sur les antennes de RFI et France 24 n’était pas le vrai Paul Mwilambwe. Cette thèse a été relayée par la diffusion, par la presse écrite mais aussi par RFI et France 24 et plusieurs médias internationaux, de 3 témoignages de membres de la famille de Paul Mwilambwe, certifiant qu’ils n’avaient pas reconnu la voix de celui-ci. Les mêmes autorités ont déclaré que son passeport, celui qui a été montré dans le reportage de France 24, avait été volé et ne prouvait en rien la véracité de ce témoin dont l’image avait été volontairement cachée. Les autorités congolaises n’ont cependant à ce jour diffusé aucune information précise sur un autre Paul Mwilambwe. 
Après ces affirmations, j’ai poursuivi les investigations journalistiques nécessaires pour essayer de vérifier si le Paul Mwilambwe qui a fait ses révélations est le vrai ou le faux Paul Mwilambwe. Ceci m’amène à vous informer que ces interviews de la famille du Major Paul Mwilambwe sont inexactes. C’est pourquoi je souhaite aujourd’hui mettre à la disposition des autorités congolaises, ainsi que de la presse nationale et internationale de nouveaux éléments afin de pouvoir établir avec certitude l’identité de la personne interviewée par moi-même à plusieurs reprises et permettre à la Justice congolaise d’avoir toutes les informations nécessaires pour rendre une Justice équitable.
Je vous joins donc pour preuve : 
* Le scan de son passeport, passeport vérifié et qui fut bien utilisé par lui-même lors de son voyage au Caire pour effectuer un stage à l’Académie Moubarak de la police. Passant par un pays africain en décembre 2009 ce passeport a été encodé par les services d’immigration de ce pays. Nous avons pu prendre connaissance de ce document douanier. La photo du passeport est la même que la personne rencontrée et interviewée, tant par moi-même que par France 24, RFI et les avocats internationaux qui l’ont auditionné.
* Photocopie de son carnet de vaccination
* Toutes les références et éléments propres à identifier sa famille et ses proches fournis par Paul Mwilambwe
* Un curriculum vitae extrêmement détaillé de sa carrière et signé de sa main. Vous pouvez d’ailleurs faire une analyse graphologique pour vérifier la véracité de son écriture.
* Transcription de l’extrait de l’interview de Paul Mwilambwe qui a été diffusée en juillet dernier par plusieurs médias internationaux. 
Il s’agit donc de fournir à la Justice congolaise des éléments de preuve dans une affaire délicate, dans laquelle des éléments fondamentaux sont toujours manquants, puisque le corps du chauffeur, Fidèle Bazana, n’a jamais été retrouvé, et que trois des principaux suspects, condamnés en première instance à de très lourdes peines, sont en fuite.
Il s’agit bien dans le cadre de mon travail journalistique de donner à l’Etat congolais, un pays qui m’est cher, et à ses organes judiciaires et juridiques, des éléments complémentaires permettant de faire un travail d’enquête et de justice, afin d’honorer la mémoire de Floribert Chebeya mort pour la cause des Droits Humains. 

Tôt ou tard la vérité éclatera, comme le rappelle l’ouverture en Belgique, 50 ans après les faits, de l’enquête sur la mort de l’ancien Premier ministre congolais Patrice Lumumba, assassiné en 1961. C’est pourquoi il est aujourd’hui primordial pour la justice congolaise de prendre en compte le témoignage de ce major de la police, témoin de l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, et de vérifier dans le détail toutes ses révélation et allégations afin d’établir la vérité.

D’autant que ce major comme tout officier des renseignements a fait un travail extrêmement précis et détaillé de tous les évènements qui se sont passés avant, pendant et après l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, avec identification des personnes, des numéros de plaques d’immatriculation, des numéros de téléphone, des heures et des lieux qui permettent à la justice mais également à la police de faire un travail d’investigation, d’enquête et de devoir judiciaire extrêmement précis.

Je tiens cependant à repréciser que je n’ai jamais déclaré que les révélations de Paul Mwilambwe étaient pure vérité, j’ai simplement souhaité donner aux citoyens congolais, aux organisations internationales, à la justice congolaise, aux autorités congolaises, à la famille des victimes, aux avocats de ce procès, et à toute personne concernée par la recherche de la vérité sur l’affaire Chebeya Bazana, des éléments susceptibles de faire avancer l’enquête. Ils permettront de mieux connaître, non seulement la manière dont ces crimes odieux se sont déroulés, mais aussi les raisons, les complicités, et de mettre à nu les nombreuses falsifications, mensonges, oublis et secrets qui entourent cette tragédie et ce procès.

Car si nous n’avons aucune certitude que Monsieur Mwilambwe n’ait dit que des vérités, rien ne nous dit non plus qu’il mente. Simplement, il apporte suffisamment d’éléments vérifiables pour que l’enquête soit relancée et permette d’établir cette vérité. Et si, comme je le pense, ainsi que beaucoup d’autres - base d’une documentation, de recherches et d’investigations de fond - Paul Mwilambwe est bien le vrai Paul Mwilambwe, ce témoignage ne peut qu’être pris en compte et vérifié dans les moindres détails car il est le seul témoin visuel à ce jour de l’assassinat de Chebeya et Bazana, et le seul membre des services de Police qui permet aujourd’hui de mener ces enquêtes et investigations nécessaires à la révélation de la vérité.

Vous comprendrez qu’il était impérieux pour ma crédibilité de cinéaste et de journaliste, d’apporter ces précisions alors même que j’étais accusé par certains d’être complice d’un faux témoignage et de déstabilisation d’un Etat et d’un pays ami.
Croyez bien, Monsieur le Ministre de l’information, Monsieur le Président de la Haute Cour Militaire, que si je fais ce courrier, c’est par respect pour ce pays que j’aime et que je respecte, par respect pour le peuple congolais, par respect et espoir pour que la RDC puisse parvenir à instaurer un régime démocratique respectueux des droits de chacun.
Monsieur le Ministre de l’Information, cher Lambert Mende, Monsieur le Président de la Haute Cour Militaire, je vous remercie pour l’attention que vous aurez portée à ce courrier, et vous prie d’accepter l’expression de mes sentiments les plus respectieux.
Thierry Michel 

A propos de MWILAMBWE LONDE PAUL Né LE 01 septembre 1973 dans son village Natal de Kadjima à 36 km du chef lieu du territoire de Kabalo, district du Tanganyika, province du Katanga
MWILAMBWE APPARTIENT AU CLAN DE BENA-LUNDULANGA, SON PERE EST MUKALAY MUVUMBU KATANGA MORT DEPUIS 19877, SA MERE MWILAMBWE VERONIQUE, MORTE EN 2006
SON GRAND PERE EST MBUYU MUNGELELE ANCIEN MILITAIRE A L’EPOQUE COLONIALE.
II fut nommé au grade d’Inspecteur Adjoint de la PNC, équivalent au grade de major de l’armée par l’ORDONNANCE PRESIDENTIELLE No 10/085 du 31/12/2010, dans son ARTICLE 5, PAGE 32,No SERIE :355,No MATRICULE:141329/A

Copies à 
* Son Excellence Monsieur Matata Ponyo, Premier Ministre de la RDC.
* Général Joseph Ponde Isambwa Auditeur Militaire de la Haute Cour Militaire de Kinshasa
* Monsieur le bâtonnier Mukendi Wa Mulumbwa, coordinateur du collectif d’avocats de la partie civile dans le procès Floribert Chebeya - Fidèle Bazana
* Les familles des victimes Chebeya et Bazana
* Les ONG-DH nationales et internationales
* Les chancelleries en poste à Kinshasa
* La presse nationale et internationale
* Le parlement de l’Union Européenne
* Les Nations Unies.
* Les gouvernements belges et français

1 commentaire:

  1. Voilà tout ce qui rend dubitatif, insuffisant et à terme inefficace tout cet apparent aggiornamento de Kanambe (volte-face envers le Rwanda dont il était jusque là complice, volonté de construire une réelle légitimité par un rassemblement, une cohésion nationale contre l'ennemi rwandais, velléités de réorganiser notre armée..) !
    Les préalables ne sont pas au rendez-vous : un véritable nettoyage de son pouvoir infesté de toutes parts, une réelle remise en question de sa gestion jusque là...

    Comment peut-il croire par exemple convaincre la population de sa volonté de rassembler lorsqu'il ne saute pas le pas de rendre équitable un procès si exemplaire de sa dérive autocratique, qui est la négation de toute légitimation démocratique en refusant la justice à ces concitoyens quitte à sacrifier certains dans sa cour mitée ?
    Comment peut-il s'imaginer représenter enfin ce garant légitime de la Nation s'il ne consent à aucun sacrifice personnel pour le bonheur de tous et de son pays, ce qui serait nécessaire pour sa survie car c'est cela son ambition ?
    C'est non seulement la preuve de son imposture mais aussi de son aveuglement et donc de sa bêtise !

    Voilà pourquoi je me console quelque part qu'il ne s'en sortira pas à terme et qu'il suffit d'un heureux coup de pouce du destin pour qu'il dégage bientôt le plancher ?
    D'où et quand viendrait-il ; voici notre malheur !!!

    Compatriotiquement! .
    ndonzwau






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