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jeudi 5 septembre 2013

Faut-il hâter la fin du règne de Joseph Kabila ?




Bamba-di-Lelo


Accélérer la fin de règne de Joseph Kabila, aujourd’hui, en République Démocratique du Congo, s’impose comme un impératif majeur et une nécessité absolue pour mettre fin au chaos ambiant que vit ce beau et grand pays, depuis plus d’une décennie.

Cela ne peut être possible qu’en suscitant la mise en place d’une légitimité qui s’inspirerait des résultats réels issus des élections du 28 novembre 2011, dans lesquelles Etienne Tshisekedi fut élu par la majorité des Congolais, président de la République. Alternance que tout le monde souhaitait, car Joseph Kabila par sa seule présence montre, comme on le dit si souvent que le poisson pourrit par la tête.

En effet, ce président autoproclamé incarne le calvaire et cristallise aujourd’hui toutes les frustrations du peuple congolais. Et le peuple congolais, hormis les opportunistes et les opposants alimentaires, sont mal à l’aise de se retrouver en face d’un président de la République qui trône à la tête de l’Etat congolais depuis 2001, tout en restant retranché, aphone et incompréhensible. Bref, il ne communique jamais avec son peuple, sauf bien entendu avec le ministre des Médias, qui accomplit très maladroitement cette mission.

A la question de savoir quand prendra fin cette souffrance du peuple congolais, s’ajoute cette autre pertinente question, comment cela va-t-il se faire ? Et/ou par quelle magie extirper, du pied du Congolais, l’épine que constitue Joseph Kabila, qui l’empêche de se tenir debout pour bien marcher et mieux vivre ? Il n’y a pas de solutions magiques à ce problème crucial : c’est par la voie démocratique et légale seule qu’il faut chasser Joseph Kabila, car c’est la voie qui satisfait notre option fondamentale de la démocratie. Mais malheureusement, le bât qui blesse, et qui affaiblit considérablement et durablement le peuple congolais, est la présence d’une classe politique qui cède facilement aux sirènes de la corruption et de la trahison, pour se remplir ensuite les poches égoïstement ! C’est là l’erreur fatale par laquelle sont entrés dans notre maison Congo, tous les prédateurs d’aujourd’hui.

Les deux dernières élections présidentielles et législatives en sont la plus belle page d’illustration. Joseph Kabila n’aurait jamais été déclaré président de la R.D.C. s’il n’y avait pas eu des complices congolais, cupides et sans scrupule, qui ont ouvert la porte de la bergerie à des loups et des rapaces venus de loin ! Ils sont tous repus sans doute après leurs forfaits répétés, mais la question avait été posée à Caïn, traîtres congolais, qu’avez-vous fait et que faites-vous du sang de vos frères ignominieusement versé à l’est du pays et ailleurs à travers la République ?

Ainsi, pour abattre la pieuvre, le monstre marin qu’est aujourd’hui Joseph Kabila et ses mentors rwandais, il est impérieux d’interpeler le parlement congolais, le sénat, la magistrature dont la Cour suprême de justice ! Chaque organe, jouant son rôle devrait en l’espèce, ouvrir un dossier à charge de Joseph Kabila, menant jusqu’à sa destitution pour haute trahison et mauvaise gestion des ressources du sol et sous-sol de la République.

L’organe de la loi doit se ressaisir et s’illustrer par sa propre sentence : Dura lex, sed lex ! La loi est dure, mais c’est la loi ! Celle-ci doit être appliquée diligemment et sans plus d’atermoiement, à l’endroit de Joseph Kabila et de toute sa clique, qui s’est occupée à détruire la nation et son unité.

Le politique, c’est avoir le courage d’affronter le réel. Ceci étant, la mobilisation de toutes les forces vives s’avère indispensable : la société civile, la jeunesse et les partis politiques, en grand nombre, mais inutiles, doivent se regrouper autour de certains axes qui permettront au pays de se libérer de l’entrave de ses prédateurs. Ces derniers utilisent même certaines églises du réveil pour endormir le peuple. Un peuple congolais qui meurt de faim sur la terre des hommes, mais espérant mieux vivre dans l’au-delà, sans doute au ciel, bref dans un monde d’illusion !

Et pourtant, bâtir ensemble un pays solidaire reste une urgence qui s’impose à tous et à toutes, aux anciens comme aux plus jeunes, aux institutions comme aux entreprises. Les syndicats et les partis politiques doivent mettre en marche des actions de désobéissances civiles. Le comportement de défaitisme des Congolais est pour le moins étrange aujourd’hui. Hier, pourtant, nous avions un pays aux citoyens jaloux de leur dignité et de leur liberté.

Avec l’avènement de Joseph Kabila, des députés de l’opposition sont injustement arrêtés et accusés pour des motifs imaginaires et le parlement
reste inactif et même la magistrature ne joue souvent que le rôle de
«souffleur» comme dans une mise en scène d’une pièce de théâtre. D’où l’évidence d’un manque manifeste de solidarité et de lutte pour soutenir nos compatriotes congolais injustement mis aux arrêts par des vampires sans moral.

Malgré le ridicule, il est à noter qu’un peuple qui abandonne la lutte pour sa dignité et sa liberté se condamne à la mort. Le temps de la résignation silencieuse doit faire place au temps d’une véritable prise en main de notre destin par une lutte morale et spirituelle, par la défense de nos valeurs existentielles. Par un acte solidaire d’un sursaut national et patriotique, la justice et le parlement, appuyé par la société civile et les Eglises combattantes de la liberté et de la dignité de notre peuple doivent maintenant déclarer Joseph Kabila un danger public, n’ayant aucune vision pour le Congo, et incapable de conduire la nation et le peuple congolais vers des lendemains et des horizons meilleurs, incapable d’ouvrir des perspectives heureuses pour le Congo de demain !

On nous parle des concertations nationales aujourd’hui. C’est encore un signe qu’on tend refuser de prendre à bras le corps le problème du Congo qui attend pourtant une solution radicale et définitive, sur la base de principes démocratiques. Ces concertations dites «nationales» n’en sont point du tout. Le pouvoir va se concerter avec qui et pour quelle finalité ? Ici, l’opposition a été jugulée. La démocratie authentique exigerait d’abord qu’on définisse le bien-fondé d’une telle décision prise pour l’intérêt de la Nation. Or, les concertations annoncées le 4 septembre n’ont pour but que de maintenir indéfiniment au pouvoir Joseph Kabila contre la volonté du peuple congolais. Un gouvernement d’union nationale ne peut être envisagé dans le contexte actuel où il y a crise de confiance entre le peuple et ses dirigeants. La solution idéale serait d’écarter d’abord Joseph Kabila qui a ruiné le pays, pendant 12 ans qu’il a passés au sommet de l’Etat. Lui empiler au-delà de 2016 des années supplémentaires pour qu’il puisse se représenter en 2018, est sadique, une injure à notre peuple. Son éviction de la Présidence de la R.D.Congo doit être notre leitmotiv à tous.

Voilà donc, la victoire que le peuple congolais attend maintenant de célébrer avec tous ses fils et filles, du nord au sud, de l’est à l’ouest du pays.

Bamba-di-Lelo,

Docteur en sciences politiques de l’UCL,

Analyste des questions politiques du Congo.

jbadil@hotmail.be

© Congoindépendant 2003-2013

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