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vendredi 22 novembre 2013

. D’importantes recommandations issues des concertations souffrent de leurs exécutions:






Des concertations dites nationales, organisées du 7 septembre au 5 octobre 2013 à Kinshasa, en vue d’obtenir cohésion nationale pour faire face à la situation de guerre qui prévaut dans la partie- Est de la République démocratique du Congo (RDC), ne peuvent être un succès que si les recommandations qui en sont sorties sont appliquées à la lettre. 
Déjà, à la fin de ce forum, d’aucuns ont soutenu que les résolutions qui en sont sorties ressemblaient à un chapelet de bonnes intentions, et qu’elles ne seront jamais observées. Aujourd’hui, l’opinion est sur le point de leur donner raison car, une de plus importantes recommandations du groupe thématique “Gouvernance“ auquel ont fait partie plusieurs membres de l’Opposition intra et extra parlementaire, souffre de son exécution. Il s’agit de la libération des prisonniers politiques dont certains noms avaient été officiellement avancés, parmi lesquels le pasteur Kutino Fernando, Jacques Chalupa, Eugène Diomi Ndongala, Eric Kikunda, Firmin Yangambi et autres. En effet, un mois après la promesse faite par Joseph Kabila, aucun prisonnier politique n’a été libéré.

Pourtant, le 23 octobre dernier, soit 18 jours après la fin des travaux de concertations nationales, l’initiateur de ce forum avait les deux chambres du Parlement en une séance commune pour répondre à leurs revendications. Joseph Kabila avait même garanti qu’il venait de signer une ordonnance, le même 23 octobre, dans la matinée, ordonnant la libération des prisonniers politiques. En bas de ce document, on pouvait lire ”la présente ordonnance entre en vigueur à la date de sa signature“. Malheureusement, cette disposition n’a jamais été observée jusqu’à ce jour.
Les “opposants“ qui ont pris part à ces concertations devaient, en réalité, tirer la sonnette d’alarme pour dénoncer cette situation qui cache un flou politique. Car, à en croire certaines langues, personne n’a le pouvoir, en République démocratique du Congo, d’empêcher l’exécution d’une ordonnance présidentielle dûment signée et rendue publique sur les antennes de la télévision nationale et dans le Journal officiel. Or, si cette disposition n’est toujours pas d’application, il y a lieu de craindre une complicité dans le chef de certains dirigeants.
D’ailleurs, au cours d’une manifestation de la Ligue des jeunes de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), tenue mercredi 20 novembre 2013 au siège de cette formation politique à Kinshasa/Limete, ces jeunes ont fait une déclaration politique autour de quatre axes fondamentaux de l’actualité politique en République démocratique du Congo, parmi lesquels “la question toujours irrésolue de la libération des prisonniers politiques de la RDC”.
Dans le même ordre, ils ont relevé qu’une des incohérences majeures des concertations du Palais du peuple est leur totale application. Ils ont évoqué la situation des prisonniers politiques toujours en détention malgré la décision formelle adoptée par le concertateurs de les libérer.” Aucun processus de réconciliation nationale crédible ne peut avoir lieu sans la libération des prisonniers politiques », ont-ils dit, faisant ainsi allusion à ce qui se passe en Côte d’Ivoire, en Tunisie et même au Mali.
Il y a de cela quelques jours, Joseph Kabila a nommé une équipe chargée du suivi des recommandations issues des concertations nationales du Palais du peuple. Elle est investie du pouvoir de contrôler si telle ou telle autre disposition de ce forum n’est pas d’application, ou l’est de manière partielle. Maison doute fort si elle aura le courage d’être objective et impartiale pour booster d’autres exigences des concertateurs jugées sensibles, de manière à retrouver réellement la normalisation de la situation politique.



STONE

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