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mardi 31 décembre 2013

RTNC, aéroport de N’Djili et Camp Tshatshi attaqués

RTNC, aéroport de N’Djili et Camp Tshatshi attaqués

Fin d’année sur une note noire en République démocratique du Congo, le démon de la violence a repris du service. Des assaillants, sortis de nulle part, armés et en tenue civile, ont ciblé trois sites stratégiques à Kinshasa. A la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), à l’aéroport international de Ndjili et au quartier général des FARDC, le sang a coulé. L’onde de choc s’est fait sentir aussi à Lubumbashi. Bilan provisoire : au minimum 40 morts dans les rangs des assaillants.
Ils étaient 70 assaillants, selon le ministre Mende, qui ont tenté de prendre le contrôle de trois sites extrêmement stratégiques et fortement militarisés de la capitale congolaise. Il s’agit de la Radio Télévision Nationale Congolaise, le siège de l’Etat-major général des FARDC situé dans l’enceinte du camp Tshatshi et enfin l’aéroport international de Ndjili. Le porte parole du gouvernement fait défiler en boucle un appel au calme invitant les Kinois à vaquer librement à leurs occupations quotidiennes.
C’est vers 8h30’ ce matin du 30 novembre 2013 que les coups de feu ont été entendus au siège de la RTNC, pendant que l’émission « le panier » co-animée par Jessy Kabasele et Lolita. En direct, les images montrent les deux animateurs apeurés. Un jeune homme derrière et d’autres hors du champ dictant le massage à faire passer.
Les assaillants intiment l’ordre aux animateurs de déclarer ce qui suit : « Pasteur Mukungubila aye kolongola bino na bowumbu ya Rwandais » ce qui peut se traduire par « le pasteur Mukungubila vient vous libérer de l’esclavage rwandais ». Ils poursuivent sous la menace des armes : « Esili pona Kabila, Akosambwa lelo » qui se traduit par « Kabila c’est fini. Il sera ridiculisé aujourd’hui ». Visiblement drogués, ces assaillants ont manqué de coordination et de professionnalisme, serait-on tenté d’affirmer au regard de l’évolution. L’intervention énergique de la police nationale congolaise et des autres services de sécurité a permis d’enrayer l’assaut. Le périmètre de la RTNC avait été bouclé pendant plusieurs heures et le signal de la télévision publique coupé.
Quelques heures après, le camp Tshatshi a subi l’attaque d’un autre groupe d’assaillants dénombré à près de 20 personnes. Le siège de l’Etat-major général des FARDC, le bureau du ministre de la Défense nationale se trouvent dans ce camp militaire. Dans les alentours de l’équivalent du pentagone de la RDC, des tirs à l’arme lourde ont donc été entendus.
Faisant l’état de la situation le ministre Lambert Mende a déclaré : « La situation est bien maitrisée à la RTNC. Les assaillants se sont présentés comme des partisans de Mukungubila. Nous vérifions parce qu’ils peuvent mentir pour nous dérouter. Il n’y aura que des suites judiciaires. Quant à l’aéroport, nous sommes encore en train de vérifier s’il y a des coups de feu. La police et les forces de sécurité font leur travail ».
Vérification faite, l’aéroport avait été effectivement attaqué. Un diplomate présent sur place affirme avoir vu « un groupe d’individus armés des machettes se diriger vers l’aéroport ». Un responsable de la douane s’est confié, affirmant s’être terré pour éviter d’être a cible des tirs croisés entre assaillants et loyalistes.
Un bilan macabre lourd
Pour rétablir l’ordre ainsi perturbé, la police et les autres forces de sécurité notamment la garde républicaine, les gros moyens ont été mis à contribution. Le bilan dressé par le ministre des Médias, Lambert Mende confirme l’amateurisme des assaillants : « Les trois sites sont stabilisés. Nous avons la maitrise totale de la situation. Ils étaient 70 terroristes au total sur cette opération. 16 tués à l’Etat-major général où ils étaient 20 au total. A la RTNC où on avait dénombré 20 assaillants, 8 ont été tués. Sur 20 assaillants de l’aéroport, 16 sont tués. A ce stade, on ne déplore aucune perte parmi les FARDC ni parmi les journalistes ». Quelques heures après, la télévision d’Etat a donné le bilan final de 46 morts parmi les assaillants.
L’onde de choc des événements de Kinshasa a été également ressentie à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga. En milieu d’après-midi, des témoins rapportent que des tirs à l’arme lourde ont été entendus en plein centre ville et au quartier Golf de la commune de Lubumbashi. Certaines sources indiquent que des échanges de tirs ont eu lieu aux alentours de la résidence du Pasteur Mukungubila, pressenti à la tête du mouvement qui a créé la panique dans la ville de Kinshasa.
Voilà le cadeau de noël que des inciviques sans foi ni loi ont voulu offrir à la population katangaise qui n’arrive pas encore à se remettre des incursions répétées des fameux « bakata katanga » qui passent à ce jour pour une nébuleuse.
Kindu, chef-lieu dans la province du Maniema, a également été le théâtre d’opération de ces terroristes. Se réclamant toujours  du pasteur Mukungubila, ces derniers ont attaqué l’aéroport de Kindu avant d’être repoussés et neutralisés par les forces de l’ordre.
Dans tous les cas, les événements de Kinshasa ne pouvaient pas rester impunis. Il y a eu trahison. Le déroulement des faits indiquent qu’il y a eu une synchronisation de ces attaques. Aussi le gouvernement a-t-il l’obligation de diligenter le plus rapidement possible une enquête pour faire toute la lumière sur les attaques qui ont paralysé Kinshasa et d’autres villes du pays dans la journée du lundi 30 décembre 2013.   Il est attendu qu’à différents niveaux de l’Etat, des responsabilités soient être établies et que des sanctions exemplaires s’en suivent à l’endroit des responsables et leurs complices. Ce sera faire justice et respecter les lois du pays.

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