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vendredi 31 janvier 2014

Un énigmatique communiqué de la Présidence de la République

Mise en garde de la Présidence de la République aux opérateurs économiques et politiques". C’est le titre d’un communiqué daté du 30 janvier 2014 dont l’émetteur n’est autre que sieur Beya Siku, le directeur du cabinet de "Joseph Kabila". Le texte met à nu la légèreté de l’homme qui se trouve au sommet de l’Etat congolais. Il y a, en effet, de moment où le silence vaut plus que la parole. Surtout lorsque ces paroles sont de nature à dévaloriser le locuteur. 

Un énigmatique communiqué de la Présidence de la République

Beya Siku, directeur du cabinet de "Joseph Kabila" 

"Mise en garde de la Présidence de la République aux opérateurs économiques et politiques". C’est le titre d’un communiqué daté du 30 janvier 2014 dont l’émetteur n’est autre que sieur Beya Siku, le directeur du cabinet de "Joseph Kabila". Le texte met à nu la légèreté de l’homme qui se trouve au sommet de l’Etat congolais. Il y a, en effet, de moment où le silence vaut plus que la parole. Surtout lorsque ces paroles sont de nature à dévaloriser le locuteur.

De quoi s’agit-il?

Dès le premier paragraphe, le directeur du cabinet présidentiel dit attirer "l’attention du public et surtout des opérateurs économiques et politiques", sur les agissements des certaines "personnes et entreprises". C’est le cas notamment d’une agence en communication dénommée "Sobugaf". A qui appartient cette entreprise? Mystère.

Selon le directeur Beya, ces "personnes et entreprises" se livreraient au trafic d’influence - c’est nous qui donnons le qualificatif - en prétendant qu’elles ont été "mandatées" par la Présidence de la République, ainsi bénéficier de "diverses prestations". "C’est dans ce cadre, souligne-t-il, qu’a été réalisé le document indûment intitulé «Agenda officiel de la Présidence de la République".

Beya - dont la fonction n’a pas d’existence constitutionnelle - de rappeler aux opérateurs économiques et politiques "les dispositions en vigueur en matière de mandat et de marchés publics" avant de conclure en dégageant la responsabilité du cabinet du président de la République par rapport "aux actes posés".

Ce n’est pas la première fois que le directeur Beya Siku se ridiculise par ce genre de communiqué larmoyant qui ne grandit guère l’Institution Président de la République.

Est-il besoin de souligner que le "mal" dénoncé dans ce communiqué est propre aux républiques bananières où tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains d’un satrape qui se confond avec l’Etat? L’Etat, c’est lui.

En lisant entre les lignes, le communiqué de la Présidence de la République trahit une réelle impuissance face aux auteurs des actes stigmatisés. Le cabinet décline la responsabilité de la Présidence mais reste muet sur les suites judiciaires éventuelles à donner. Un cas patent d’impunité.

On peut gager qu’on se trouve face à une "affaire entre copains". Une affaire qui a mal tourné. Il faut que les "puissants du jour" arrêtent de prendre les Congolais pour de la gnognote.

La promulgation de la Constitution du 18 février 2006 avait fait rêver les citoyens de ce grand et beau pays. Ils avaient cru assister à l’avènement d’un ordre politique nouveau fondé sur la démocratie et l’Etat de droit. Bref, l’avènement d’un Congo nouveau où l’Etat est institutionnalisé à travers des règles générales et impersonnelles qui s’imposent à tous. Grands ou petits.


Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2014



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