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lundi 24 février 2014

Des initiateurs de la pétition anti-Malumalu arrêtés

Des initiateurs de la pétition anti-Malumalu arrêtés

Le "général" Kanyama Bilolo, chef de la police de la ville de Kinshasa. Photo tirée du GLM 


Selon des sources bien informées, les opposants Martin Fayulu Madidi, Koloso Sumaïli et l’activiste de la société civile Ngoyi Mutamba ont été interpellés dans la matinée de ce lundi 24 février à Kinshasa par des policiers commandés par le tristement célèbre "général" Célestin Kanyama Tshishiku Bilolo. Les personnes interpellées récoltaient des signatures dans les rues de la capitale dans le cadre d’une pétition qu’ils ont initiée demandant la démission de l’actuel président de la Commission électorale nationale indépendante, Apollinaire Malumalu. Il est reproché à celui-ci notamment son manque de neutralité du fait de son inféodation au "clan kabiliste". Qui a ordonné ces arrestations? Aux dernières nouvelles, les trois acteurs socio-politiques se trouvaient toujours "gardés à vue" à l’état-major de l’inspection provinciale de la police nationale.

L’article 27 de la Constitution promulguée le 18 février 2006 énonce ce qui suit : "Tout Congolais a le droit d’adresser individuellement ou collectivement une pétition à l’autorité publique qui y répond dans les trois mois. Nul ne peut faire l’objet d’incrimination sous quelque forme que ce soit pour avoir pris pareille initiative".

En date du 17 février, sous le label "Sauvons la RDC", Martin Fayulu, Koloso Sumaïli et Ngoyi Mutamba publiaient une pétition destinée à obtenir "la démission immédiate" de Monsieur l’Abbé Apollinaire Malumalu de la présidence de la Commission Electorale Nationale indépendante (Ceni). Au motif qu’il a violé de manière intentionnelle "la Constitution, des lois de la République et du Code de conduite de l’agent public de l’Etat".

Parmi les griefs, les pétitionnaires épinglent notamment la proposition du président de la Céni d’élire les députés provinciaux "au suffrage indirect" alors que l’article 197 de la loi fondamentale énonce que ceux-ci sont élus "au suffrage universel direct". Pour les initiateurs de ce document, Apollinaire Malumalu se trouve ainsi "en totale contradiction" avec cette disposition de la charte fondamentale. Autres reproches : "Il veut organiser les élections sans au préalable effectuer l’audit du fichier électoral, tant réclamé par les parties prenantes au processus électoral et comme l’avaient recommandé les différentes missions d’observation des élections du 28 novembre 2011"; "Il a recruté le personnel de la Céni, notamment le Secrétaire exécutif national et son adjoint sans appel à candidature, en violation de la loi et du Code de Conduite de l’Agent public de l’Etat".

Les initiateurs de la pétition concluaient leur "appel" en ces termes : "Monsieur l’Abbé Apollinaire Malumalu ne donne aucun gage de transparence ni de neutralité dans l’organisation des élections, au contraire il démontre son inféodation à la mouvance kabiliste comme lors des élections de 2006".

Si ces arrestations étaient motivées par le lancement d’une pétition, on se trouve dans la logique d’une arrestation arbitraire. Il n’y a pas de crime ou délit sans texte légal. A moins que Kanyama Bilolo, alias "Esprit de mort", dont la "créativité" est bien connue n’assimile la récolte des signatures sur la voie publique en "trouble de l’ordre public". Il semble que pour la seule journée de ce lundi 24, les initiateurs auraient récolté 1.700 signatures. Affaire à suivre.


B.A.W 
© Congoindépendant 2003-2014



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