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jeudi 13 février 2014

Matata Ponyo fait son bilan dans l'émission AINSI VAS LE MONDE sur la chaine francaise LCI

Les « surdoués » déshabillés par la FEC



« La RDC ne peut pas être gérée comme une épicerie » 

La Fédération des entreprises du Congo (FEC) s’est servi des chiffres pour démonter une à une les prétendues performances alignées par l’équipe Matata. Albert Yuma Mulimbi, son président n’a pas raté sa cible. Une attaque en règle ! Il n’y est pas allé par quatre chemins pour déshabiller l’équipe des « surdoués ». Sur le terrain qu’affectionne le gouvernement Matata, la FEC s’est livré sans retenue à la démonstration du contraire ! Toutes les frustrations du monde des affaires étaient la trame de ce catilinaire.
Entre la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et le gouvernement, les violons ne s’accordent plus. Même si le divorce n’est pas encore consommé, du moins, le patronat congolais ne cache plus son désamour envers le gouvernement.  Des signes avant-coureurs annoncent de profondes turbulences entre les deux partenaires.
Tout est parti de la cérémonie de présentation des vœux aux operateurs économiques et à la nation présidée le jeudi 30 janvier 2014 par le président national de la FEC, M. Albert Yuma. Dans son allocution de circonstance, celui-ci a fait publiquement part de toutes les frustrations que ressent le monde des affaires. En substance, Albert Yuma a rendu  totalement responsable le gouvernement de la grave détérioration du climat des affaires.
Ce qu’il faut noter d’entrée de jeu, c’est que jamais la FEC n’a tenu un langage aussi violent à l’égard du gouvernement. Albert Yuma a franchi le Rubicon. Sans ambages, le président de la FEC a relevé que le gouvernement conduit par Matata Ponyo Mapon faisait fausse route. A l’en croire, le pire est à craindre si rien n’est fait entre-temps pour recadrer le tir.
En clair, l’Exécutif central actuel, pour la FEC, se conjuguerait au passé. Aussi place-t-elle d’ores et déjà tous ses espoirs dans le futur gouvernement de cohésion nationale, convenu au terme des concertations nationales qui se sont tenues en septembre et octobre 2013 à Kinshasa.
Preuve de son  attachement à la nouvelle équipe gouvernementale, Albert Yuma s’est adjugé le rôle d’en tracer le portrait-robot, des personnes appelées à animer le prochain gouvernement. « Quant aux profils des candidats au prochain gouvernement, a-t-il déclaré, la FEC attend que ce soient : des femmes et des hommes qui partagent la vision du président de la République de ne jamais trahir le Congo et dont la loyauté envers le pays et son chef ne seront pas circonstancielle ; des femmes et des hommes qui seront vecteurs d’unité nationale et de concorde et non d’exclusion et de sectarisme ; des femmes et des hommes qui veilleront à ce que l’Etat soit géré de façon impartiale et impersonnelle ; des femmes et des hommes compétents dans le domaine des fonctions à assumer, sur base de la vérification d’une expérience passée et réussie et qui seront comptables de leur accomplissement ; des femmes et des hommes qui sauront qu’entrer au gouvernement est un sacrifice, pourquoi pas un sacerdoce au service des autres, sous tendu par une moralité irréprochable ; des femmes et des hommes qui viendront indistinctement de toutes les provinces du pays, avec l’objectif commun de travailler en équipe pour redresser le défi du développement autocentré de la RDC avec une vision prospective audacieuse ; enfin, des femmes et des hommes qui, tous les jours, dans l’exercice de leur fonction auront en mémoire la devise du pays : Justice-Paix-Travail ».

DES CHIFFRES TROMPEURS
Mais, c’est sur le terrain économique que le président de la FEC s’est fait le plus tranchant. Tout en appréciant les efforts du gouvernement en matière de stabilité du cadre macroéconomique et de la consolidation de la croissance économique, Albert Yuma a fait remarquer que « l’analyse qualitative de cette croissance met suffisamment en lumière sa nature non inclusive et non distributive, bref sa fragilité. En effet, elle est caractérisée par sa faible capacité à générer des emplois décents et durables et à distribuer des revenus qui permettraient de réduire significativement la pauvreté. Les Congolais restent pauvres et attendent toujours les retombées de cette croissance dans leur vie quotidienne ».
La FEC est d’avis que les bonnes performances dont se félicite le gouvernement ne traduisent pas la réalité des faits. Ce ne sont, pense-t-il, que de la poudre aux yeux qui cache une situation sociale alarmante au niveau aussi bien de la population que des entreprises. « Je pense qu’il est bon, pour l’édification de tous, qu’on fasse une analyse plus approfondie de toutes ces données statistiques pour comprendre pourquoi, malgré des performances apparemment si bonnes, la situation économique et sociale reste difficile. Les opérateurs économiques se plaignent et les ménages se plaignent », a lancé Yuma.
Pour la FEC, les statistiques dont le gouvernement s’attribue la paternité sont trompeuses. Elles ne cadrent nullement, soutient-elle, avec la réalité.
De l’avis de la FEC, « si on a atteint de tels résultats (Ndlr : ceux communiqués par le gouvernement), c’est encore et toujours parce que l’Etat ne tient pas ses engagements en ne payant pas la dette intérieure. A ce jour, l’encours de la dette intérieure est de plus d’1 milliard 300 millions de dollars (1,3 milliards USD) ». Il poursuit en relevant que « si on avait payé ne fût-ce que 30% de cette dette, ni le taux d’inflation, ni le taux de change ne seraient stables. La conséquence, par contre, est que l’activité économique réelle a baissé de 20 à 30% avec un impact sur les emplois et sur les recettes réellement encaissées par l’Etat. Je voudrais quand même rassurer les membres qu’il est prévu de payer 80 millions de USD sur le budget 2014 ».
Contre une dette intérieure évaluée à plus d’un milliard Usd, Albert Yuma « suppose qu’on fera un tirage au sort pour savoir qui sera payé sur base d’une si grande allocation budgétaire ». L’ironie utilisée ne doit avoir pas échappé à l’attention des observateurs pointus !
« Il faut ainsi noter qu’en 2013, c’est 165,2 milliards de francs congolais (près de 170 millions de USD) de ressources IADM qui ont été consommés », a souligné Yuma, estimant que « sans cet artifice, le taux de croissance ne serait pas celui annoncé ».
D’où, son pamphlet. « C’est ici l’occasion de nous interroger, en regardant uniquement les dépenses effectuées via les ressources IADM, pourquoi les attributions des marchés et les paiements se font systématiquement par le BCECO, qui devait déjà être fermé depuis l’arrêt des financements par la Banque mondiale des projets sociaux qui avaient justifié sa création. Pourquoi les appels d’offres et attributions ne sont pas réalisés par les organismes de l’Etat mandatés à cet effet, l’ARMP ou la DGCMP et pourquoi les paiements ne sont pas effectués directement par la Banque centrale ? Il y a là un problème de bonne gouvernance, d’éthique et de transparence qui devraient tous nous interpeller », note-t-il.
C’est dire que dans les rangs de la FEC, les statistiques ronflant du gouvernement sont montées de toutes pièces pour servir les intérêts d’une cause, celle de la communication. La FEC accuse ainsi l’équipe Matata de maquillage de la vérité dans le but de camoufler les graves erreurs en matière de gestion.
Aussi, pense-t-il que « nous ne devons pas nous satisfaire de statistiques ; il faut résolument se tourner vers des politiques économiques ambitieuses et volontaristes, tournées vers la facilitation de la production intérieure et la création de vraies valeurs ajoutées locales », rappelant que « la vision du président de la République est de faire de la RDC un pays émergeant à l’horizon 2030 ». Pour cela, estime la FEC, « il faudra initier de vraies réformes économiques structurelles, une refonte totale de la fiscalité et des procédures de mobilisation de recettes, une politique monétaire et de crédit ambitieuse, bref une politique tournée vers une révolution économique ».

LA FEC A CHOISI SON CAMP
Espère-t-elle trouver gain de cause avec l’actuel gouvernement. Ce n’est pas de l’avis d’Albert Yuma, son président de la FEC, qui est convaincu que « La RDC ne peut pas se satisfaire d’être gérée, avec prudence, comme une épicerie sur base caisse ». Selon il est plus qu’urgent d’accélérer le dossier de la mise en place d’un nouveau gouvernement pour sauver ce qui reste. S’il y en a encore, évidemment, semble-t-il dire.
La FEC a donc choisi son camp. Car, dans les rangs du patronat congolais, l’on est convaincu qu’« il ne suffit pas d’avoir un taux de croissance positif mais l’accent doit être mis sur la qualité de cette croissance qui doit être redistribuée et offrir davantage de possibilités de développement au plus grand nombre de nos concitoyens en boostant la production manufacturière et agro-industrielle, et la sous-traitance locale vers la création d’une valeur ajoutée de plus en plus croissante ».
« C’est l’un des défis à relever », se défend farouchement Albert Yuma. Bref, excédents budgétaires, maîtrise du cadrage macroéconomique, politique restrictive en lieu et place de celle expansive, on n’en veut pas à la FEC parce qu’elle plombe le pays dans sa marche vers son émergence.

° http://www.lepotentielonline.com/index.php?option=com_content&view=article&id=5539:les-surdoues-deshabilles-par-la-fec&catid=85:a-la-une&Itemid=472



Matata Ponyo fait son bilan dans l'émission AINSI VAS LE MONDE sur la chaine francaise LCI









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