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vendredi 14 mars 2014

L’occupation mise à nu lors des obsèques de l’artiste-musicien King Kester Emeneya à Kinshasa début mars 2014.


L’occupation mise à nu lors des obsèques de l’artiste-musicien King Kester Emeneya à Kinshasa début mars 2014.

Le regretté King Kester Emeneya 


Le 02 mars 2014, l’artiste-musicien kongolais Jean Mubiala Emeneya, dit King Kester Emeneya, paix à son âme, était conduit à sa dernière demeure à Kinshasa, après deux journées de veillée funèbre au Palais du Peuple. Les vidéos du deuil de ce grand artiste kongolais lèvent définitivement le voile sur un fait désormais indéniable : la République démocratique du Kongo, notre chère patrie, vit manifestement sous la botte d’une occupation des forces étrangères.

En effet, de l’arrivée de la dépouille de notre compatriote Emeneya à l’aéroport de Ndjili tôt le samedi 01 mars 2014, à son inhumation en début d’après-midi le dimanche 02 mars 2014, le commun des mortels a pu se rendre compte de l’impressionnant déploiement des forces de l’ordre. Normal, dira-t-on, car sans la sécurité, il est difficile d’organiser des funérailles aussi grandioses, j’en conviens.

Mais, là où le bât blesse, c’est lorsque ces forces déployées massivement pour assurer l’ordre et la sécurité, se sont illustrées, surtout au niveau du Palais du Peuple, par un comportement agressif vis-à-vis non seulement des populations venues nombreuses rendre un dernier homage à l’artiste disparu, mais également vis-à-vis de plusieurs “célébrités” kinoises ou kongolaises qu’elles semblent ne pas connaître du tout. Députés, journalistes, artistes, voire même certains membres de la famille de l’illustre disparu ou encore autres notables ou opposants de la kabilie, chacun en a eu pour son compte: les coups de fouet ont été cyniquement distribués, les plus chanceux ne recevant à la place que bousculades et humiliations.

Mais qui sont donc ces “policiers” silencieux qui ne s’expriment que par le fouet et qui ne semblent connaître personne, sinon ceux qui les ont déployés pour sévir parmi les kongolais, et même contre certains collabos notoires?

Car, pour ne citer que quelques exemples parmi les personnes directement concernées par ces funérailles, à savoir la famille biologique du défunt ainsi que sa famille artistique, j’ai vu Joly Mubiala, le propre frère du Decujus, être bousculé par cette soldatesque qui ne semblait même pas reconnaitre en lui les traits du défunt; j’ai vu les musiciens de Victoria Eleison bousculés et humiliés, tentant de se frayer un chemin vers le catafalque pour dire un ultime adieu à leur regretté leader; j’ai vu des artistes bien connues comme Tshala Mwana, Mbilia Bel ou Vonga Aye être bousculées et finalement, rebrousser chemin et repartir face à cette soldatesque brute; j’ai vu des artistes musiciens, comédiens et autres se faire soit fouetter ou bousculer par cette soldatesque qui semblait redouter on ne sait quoi en ce lieu de deuil; j’ai vu des députés ou autres apparatchiks de la kabilie rebrousser chemin pour éviter de se faire humilier par ces hommes en armes dont la posture montrait clairement qu’ils étaient étrangers, insensibles, à ce qui se passait sous leurs yeux.

Qui sont donc ces hommes en armes qui ne connaissent pas des grands artistes kongolais jusqu’à bousculer un artiste comme Simaro Lutumba? D’où viennent-ils ces hommes promptes à bastonner sans état d’âme leurs “compatriotes” en un lieu de deuil? Qui sont-ils? Sinon des hommes venus d’ailleurs, pour imposer à notre peuple un ordre venu d’ailleurs. Kongolais, réveillons-nous, car l’occupation de notre pays est très avancée, et même plus avancée que certains ne le pensent. Les étrangers écument nos institutions, notre armée est truffée d’étrangers, la police et les services de sécurité en sont rempli.

Ce qui s’est passé au deuil de King Kester Emenya est une prémonition de ce qui se passera demain si nous nous laissons faire aujourd’hui. Et l’ironie dans tout cela, c’est que les mêmes artistes qui hier ont aidé ce pouvoir d’occupation à asseoir son emprise sur notre Etat, sont aujourd’hui choqués de faire face à des forces de police constituées de personnes étrangères à notre culture, donc ne les connaissant pas. En mettant ainsi leur art au service d’un pouvoir d’oppression et d’occupation, à quoi voulaient-ils s’attendre? Que ceci nous interpelle tous. Ba tekaka mabele ya ba nkoko na mopaya te po na mbongo. Eteya biso!

Mfumu Kititi
R.A.P (Rassemblement pour l’alternative politique en RD-Kongo)
mfumu.kititi@hotmail.com

© Congoindépendant 2003-2014


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