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lundi 12 mai 2014

Alerte d’un sénateur confirmée par le vice-ministre Tunda ; Des ambassades de la RDC vendues en cascade






Alerte d’un sénateur confirmée par le vice-ministre Tunda ; Des ambassades de la RDC vendues en cascade























La vente des immeubles de l’Etat congolais à l’étranger a été au centre du débat lors de la plénière d’hier lundi 28 avril consacrée à la question orale avec débat portant sur la gestion des missions diplomatiques de la RDC à l’étranger,
adressée au ministre des Affaires Etrangères par le sénateur Nelson Bya’Ene Esongo. L’auteur de la question orale a fait état, dans sa conclusion, des immeubles de l’Etat congolais à l’étranger vendus en toute impunité dont le cas le plus récent selon lui, est la vente du bâtiment de la chancellerie congolaise à Abuja par l’Ambassadeur de la RDC en poste au Nigeria.
 
Le sénateur Bya’Ene a également révélé l’existence au sein de certaines missions diplomatiques de la RDC, des chancelleries parallèles.
Il a ajouté que des fonctionnaires se permettent d’ouvrir des bureaux chez eux où ils délivrent des visas d’entrée pour la RDC.
 
L’auteur de la question a, dans le même ordre d’idée fustigé le fait que certains diplomates congolais occupent toujours leurs postes et reçoivent régulièrement l’argent du contribuable Congolais en dépit du fait qu’ils ont demandé l’asile politique dans les pays où ils sont affectés où ils ont déjà demandé la nationalité des pays hôtes.
 
Tout en faisant remarquer que de nombreux rapports des inspections du ministère des Affaires Etrangères et des Finances ont fait état de la mauvaise gestion de la part de certains chefs des missions, le sénateur s’indigne qu’en dépit de tous ces rapports accablants, les coupables soient toujours en poste.
D’après l’auteur de la question orale, les recettes locales des chancelleries sont, utilisées à des fins personnelles par certains chefs de missions qui vont jusqu’à inventer des astuces qui permettent de contourner tout mécanisme traçabilité.
 
Où voudriez-vous trouver des investissements si dans le pays du G8 et du G20 qui déterminent les grandes décisions dans le monde, la RDC est absente et n’a pas d’ambassadeur ? s’est interrogé le sénateur, avant d’indiquer qu’en Chine, deuxième puissance économique dans le monde et amie privilégiée de la RDC, il n’a qu’un chargé d’affaires. Au Japon, une autre grande puissance économique, la RDC n’a qu’un chargé d’Affaires. En Russie, c’est le chargé d’affaires qui est chef de mission. Au Brésil c’est le conseiller, c’est-à-dire un chef de bureau qui représente la République Démocratique Congo. En Arabie Saoudite, c’est un Secrétaire d’ambassade, un chef de bureau, qui est chef de mission.
Le sénateur Bya’Ene a fait savoir à ce sujet que dans les grandes puissances, ne peuvent être reçus au sommet de l’Etat que le premier ministre, le ministre des Affaires Etrangères et les ambassadeurs.
« Les audiences d’un chargé d’affaires sont généralement limitées au niveau inférieur», a-t-il poursuivi.
Il a souligné que la RDC n’a pas d’ambassades dans les pays émergents tels que l’Australie où il y a une forte présence congolaise, Indonésie, Venezuela.
Le précité a suggéré la fermeture de quelques ambassades en Afrique dans des pays comme Tchad, Benin, Togo, Liberia... pour renforcer les représentations diplomatiques de la RDC auprès des grandes puissances économiques.
Toutefois, il a plaidé pour l’amélioration des conditions sociales des diplomates congolais aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Outre la vente du bâtiment de chancellerie congolaise d’Abuja au Nigeria, le vice- ministre des Affaires Etrangères, Célestin Tunda, a reconnu dans sa réplique les cas d’autres immeubles de l’Etat congolais à l’étranger vendus notamment à Bonn (vente régulière par le gouvernement en 2010 de la chancellerie et résidence pour l’achat d’une autre à Berlin de suite du changement de la capitale allemande);
-à Bruxelles, vente de la résidence Officielle vers l’année 1998;
-Kampala : spoliation en 2003 par la justice Ougandaise de suite des dettes du consulat Général Kakese, mais l’action de récupération est en cours;
-Londres : hypothèque en 2003 de la résidence par un ambassadeur en poste mais rappelé et dont le dossier serait en justice;
-Ndjamena vente depuis environ quatre ans par le gouvernement de ses parts de l’immeuble abritant l’UE-CAC, dont une partie des dividendes ont été détournées par l’ancien chargé d’Affaires Boka Ilondo en fuite, à la suite des poursuites judicaires;
-Ottawa : résidence vendue par l’ancien Ambassadeur de l’époque décédé, sans autre précision de l’affectation des fonds;
-Tel-Aviv chancellerie yen- due par une délégation du gouvernement venue de Kinshasa;
-Tokyo vente de la chancellerie par l’ancien ambassadeur décédé et achat d’une autre revendue par son successeur qui avait racheté la nouvelle chancellerie et la nouvelle résidence;
Vienne : en 1991 vente de la chancellerie et résidence par l’ancien ambassadeur décédé sans non plus de précision sur l’affectation des fonds;
-Stockholm vente de la chancellerie par l’ambassadeur décédé, sans précision de motif;
-Kigali : chancellerie et résidence réquisitionnée par le gouvernement rwandais, procédure de compensation entamée.

Hormis ces ventes illégales à répétition, ce membre du gouvernement a assuré tout de même que son ministère a pris des mesures drastiques allant des rappels des auteurs présumés, à la récupération des titres de propriété en passant par la mise en marche des procédures judicaires y afférentes.

ERIC WEMBA

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