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lundi 12 mai 2014

Sassou liquide l’ex-chef rebelle des Enyele

Sassou liquide l’ex-chef rebelle des Enyele









Plus rien ne va entre Kinshasa et Brazzaville. En effet, après les expulsions dans des conditions vivement déplorées par la République démocratique du Congo, le Gouvernement congolais a été surpris par l’annonce de la mort du chef rebelle des Enyele, connu sous le nom d’Udjani.
Tout est parti d’Owando, à plus de 500 kilomètres au Nord de Brazzaville qui abrite la quatrième zone militaire de défense quand la police a interpellé samedi dernier de présumés bandits originaires de la RDC. Deux capitaines de la police de Brazza ont été tués sur le coup à l’aide de machettes et de gourdins par des bandits, tandis qu’un brigadier-chef a succombé des suites de ses blessures à l’hôpital.
Après leur forfait, les assaillants ont été rattrapés à plus d’une cinquantaine de kilomètres, notamment à Obouya où une fusillade a éclaté faisant 7 morts parmi les bandits, au nombre desquels figurent Udjani Mangbama, le chef rebelle Enyele qui a semé la terreur dans la province de l’Equateur en RDC fin 2009 et son frère Makengo.

Inquiétudes à Kinshasa

Udjani Mangbama surnommé ldi Amin avait 25 ans en 2009 quand il dirigeait les combattants enyele, en République démocratique du Congo. Pour la petite histoire, les Enyele et les Munzaya s’étaient affrontés dans la province de l’Equateur. Les deux communautés voisines s’étaient battues pour des étangs piscicoles. Quand l’armée avait décidé d’arbitrer, les Enyele avaient résisté. Les combats s’étaient soldé par la mort de 157 de ces derniers.

Devant la pression des Fardc, Udjani, Mangbama s’était réfugié au Congo-Brazzaville en mai 2010. Kinshasa a usé de tous les moyens pour obtenir son extradition. Mais, c’était sans compter avec les hésitations de Brazzaville. Le gouvernement de Brazza avait rassuré Kinshasa que Udjani croupissait dans une prison du Congo-Brazzaville.
Une tentative d’attaque de Kinshasa par les combattants Enyele venus de Brazzaville, permettra à Kinshasa de se poser un certain nombre de questions sur les assurances de son voisin. Et avec la mort de Udjani dans des affrontements avec la police à 500 kilomètres de Brazzaville, on s’interroge à Kinshasa sur la nature même de sa détention.

Le fait que monsieur Udjani ait été trouvé en liberté, contrairement aux assurances que nous avions reçues de nos homologues du Congo-Brazzaville, est une surprise pour nous, a déclaré le porte-parole du gouvernement de la RDC, le sémillant Lambert Mendé à RFI, et une source de préoccupations parce que nous sommes deux pays voisins et nous nous sommes jurés d’éviter de favoriser l’impunité chez l’un ou l’autre, d’éviter de favoriser la liberté pour des personnes auteurs de crimes dans l’un et l’autre pays.
“Qu’est-ce qu’il faisait à Brazzaville avec ces armes ?, s’interroge encore Lambert Mendé. Dieu seul le sait, peut-être les autorités du Congo Brazzaville aussi. Nous sommes intéressés à avoir plus d’informations là- dessus.”

“Force est de considérer que même à Owando, il aurait pu être en prison. Mais, les circonstances de sa mort indiquent qu’il n’était pas en prison, Puisque c’était une villa tout à fait normale que les policiers ont assiégé”, a regretté le porte-parole du gouvernement avant de continuer:
“S’il était en prison, je ne vois pas de policiers du Congo-Brazzaville assiéger un établissement de détention de leur pays. Donc c’est quelqu’un qui vivait en liberté”.
Pour Mende, “c’est tout à fait regrettable qu’en dépit de tout ce qu’on nous disait, ce monsieur n’était pas en détention”.

“Et on se rend compte qu’il était un homme dangereux après qu’il ait tué quatre policiers du Congo-Brazzaville, le pays qui lui avait donné asile contre notre avis. Je pense qu’à l’avenir, on peut épargner à l’Afrique de te Mes fins”, a-t-il poursuivi.
Après la fuite d’Udjani à Brazzaville, son père, lbrahim Mangbama, avait été arrêté en 2009 et il est condamné par la Cour militaire de l’Equateur pour mouvement insurrectionnel. L’incriminé était transféré à Kinshasa et il est depuis détenu à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.

LP

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