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samedi 23 août 2014

Alternance 2016 :



Vers des «chaises musicales» entre «Joseph Kabila» et Etienne Tshisekedi ?


Photomontage. Etienne Tshisekedi wa Mulumba et "Joseph Kabila" 


Selon certains analystes proches de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), la controverse suscitée récemment autour de la santé d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba serait l’oeuvre des «services d’études stratégiques», autrement dit les «officines à barbouzes» du pouvoir kabiliste. Quel en serait le mobile ? A en croire ces milieux, l’objectif serait de «faire disqualifier» le leader de l’UDPS au moment où les «Américains» envisageraient, semble-t-il, d’organiser une «passation de pouvoir», à mi-mandat, entre ce dernier et «Joseph Kabila» à l’issue du « dialogue » devant réunir prochainement la majorité au pouvoir et les représentants des forces politiques et sociales. Et ce, en application du volet « Réconciliation nationale, tolérance et démocratisation» contenu dans l’Accord-cadre d’Addis Abeba. Selon cette hypothèse, Tshisekedi ou "ses hommes" pourraient régenter les affaires du pays jusqu’en septembre 2016 date de l’organisation des élections générales.

«Pratique consistant à muter des personnes d’un poste de direction à un autre, au risque de laisser certains sans attributions ». Telle est la définition du vocable «chaises musicales». Les «Américains» envisageraient-ils d’organiser une « passation de pouvoir », à mi-mandat, entre le président «élu» « Joseph Kabila » et son ex-challenger Etienne Tshisekedi wa Mulumba?
Trois années après l’élection présidentielle et les législatives du 28 novembre 2011 «remportées» par «Joseph Kabila» et ses partisans, le Congo démocratique peine à retrouver la paix des cœurs et des esprits. Une crise socio-politique couve dans le pays.

Lors d’un meeting organisé, lundi 4 août dernier, à Kinshasa, les représentants des forces politiques et sociales de l’opposition - n’ayant pas participé aux travaux des Concertations nationales – ont dénoncé l’actuel chef de l’Etat d’avoir «volé» la victoire qui revenait à Etienne Tshisekedi. «Kabila doit partir parce qu’il n’a pas gagné les élections de 2011», clamaient les uns. «Joseph Kabila n’a pas été élu, il doit partir maintenant», enchaînaient d’autres. Secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu Puati insistera sur l’idée d’organiser un «dialogue» avec le pouvoir en vue d’« organiser le départ» du locataire du Palais de la nation. 
A la surprise générale, le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga de lâcher, au lendemain de ce rassemblement populaire que «Joseph Kabila n’a jamais refusé le dialogue». Ce qui est loin d’être vrai. 

A en croire certains analystes, lors du Sommet Afrique/USA qui s’est tenu du 5 au 6 août à Washington, l’Administration Obama a réitéré au numéro un Congolais le message que le secrétaire d’Etat John Kerry lui avait transmis lors de sa visite du 4 mai dernier à Kinshasa. A savoir : il faut respecter la Constitution dans ses articles 70 et 220 lesquels limitent la durée du mandat président à 5 ans et le nombre de mandat à deux. «Elu» en 2006 et en 2011, 
«Joseph Kabila» achève actuellement son second et dernier mandat.

Dialogue 

Selon des analystes proches de l’UDPS, lors de la réunion de Washington, les 
«Américains» auraient conçu un «Plan de partage du pouvoir» entre les deux ex-rivaux. Un «dialogue politique» doit, de ce fait, être organisé conformément à l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la Région, signé le 24 février 2013 à Addis Abeba, en Ethiopie. «Etienne Tshisekedi devrait succédait à Kabila à la tête du pays, confie une source. C’est la solution préconisée par l’Administration Obama pour mettre fin à la crise socio-politique déclenchée par les fraudes et irrégularités ayant émaillé les scrutins du 28 novembre 2011 ». « Pour faire disqualifier Tshisekedi, le pouvoir kabiliste a fait publier des informations tendancieuses son état de santé», ajoute une autre. «L’objectif du pouvoir est de démontrer qu’Etienne Tshisekedi ne jouit plus des ressources physiques et intellectuelles pour assumer la plus haute fonction du pays».
Des sources « udépésiennes » suspectent la direction de la RVA (Régie des voies aériennes) d’avoir transmis aux «services» les informations relatives à l’état de santé de Tshisekedi. «Lorsqu’on sollicite une autorisation de survol pour un avion médicalisé, il est demandé de fournir des informations sur l’identité du malade et son état de santé. La RVA avait contacté l’Agence nationale des renseignements afin de savoir si les autorisations devaient être données ou pas... ». 

Notre dernière source de rappeler l’information diffusée en boucle, à partir du 11 août, par la télévision d’Etat (RTNC), sur l’imminence du transfert de Tshisekedi à l’étranger donnant au passage quelques détails sur les pathologies dont souffrirait le leader de l’UDPS. Sans omettre les identités des personnes devant accompagner le malade. Une source gouvernementale non autrement identifiée avait confié à l’AFP que « les paramètres vitaux » de Tshitshi « 81 ans, souffrant de diabète depuis de longues années » sont en train « de se dégrader dangereusement ». Des "révélations" qui ont fait bondir de leurs chaises certains cadres de l’UDPS. «C’est curieux que la RTNC s’intéresse à Tshisekedi, juste pour raconter des contrevérités sur sa santé, s’enrageait valentin Mubake. La politique ne se fait pas avec les moyens de l’Etat, ni dans la manipulation de la vérité, c’est-à-dire le mensonge». 

« Passation de pouvoir » 

Selon ces sources, l’idée d’une « passation de pouvoir » entre Tshisekedi et «Kabila » aurait été lancée par le président français, François Hollande. «L’état de santé du leader de l’UDPS l’aurait incité à abandonner cette option ». « Les Américains ont repris le flambeau en espérant que Tshisekedi va retrouver ses moyens physiques comme en 2011. A défaut, ils souhaiteraient qu’il donne des garanties qu’il disposerait des ressources humaines capables de relever le défi». A en croire ces milieux, les "hommes de Tshitshi" devraient dans cette hypothèse achever le mandat entamé par "Joseph" et organiser les élections générales en 2016. Rêve ou réalité?
Certains tshisekedistes font état d’un plan qu’on pourrait qualifier de «diabolique». Un plan conçu, dit-on, par le pouvoir kabiliste. «L’arrestation du secrétaire général de l’UNC Jean-Bertrand Ewanga a pour but de booster ce parti et ainsi placer Vital Kamerhe en position de jouer le rôle dévolu à Etienne Tshisekedi», confie une source. 

A Kinshasa, certains opposants dits radicaux sont opposés à toute idée de dialogue avec la majorité politique au pouvoir. C’est le cas notamment de Jean-Claude Vuemba. Pour d’autres opposants, cas de Samy Badibanga, il y a urgence d’organiser prioritairement l’élection présidentielle et les législatives. Le député national de l’opposition, Clément Kanku se fait plus "inventif". Il envisage d’élaborer une proposition de loi portant statut des anciens présidents de la République. Selon lui, l’objectif est de garantir une "retraite paisible" au chef d’Etat sortant afin que celui ne s’accroche pas au pouvoir. 

Selon diverses sources, Russ Feingold, l’Envoyé spécial des Etats-Unis pour la Région des Grands lacs, est attendu, début septembre, dans la capitale congolaise. Une des sources de conclure : «Joseph Kabila ne garantit plus l’alternance démocratique. L’Administration Obama a fait de la normalisation et de la stabilisation politique au Congo-Kinshasa, une priorité». La passation de pouvoir entre « Joseph Kabila » et Etienne Tshisekedi wa Mulumba sera-t-elle évoquée lors du voyage de Russ Feingold ? C’est à voir…"

Baudouin Amba Wetshi © Congoindépendant 2003-2014 


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