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mardi 26 août 2014

Kingankati : bras de fer entre pro et anti-révisionnistes




Kingankati : bras de fer entre pro et anti-révisionnistes

Tout Kinshasa avait hier lundi 25 août, ses yeux et oreilles tournés vers la ferme de Kingankati, dans la banlieue Est de la ville, où le Chef de l‟Etat était en réunion avec les personnalités politiques et les chefs des partis membres de sa famille politique.
A en croire des « fuites » d‟informations parvenues au Phare, il n‟y a pas eu de débat proprement dit. L‟on a plutôt enregistré une longue série d‟intervention autour du thème politique principal de l‟heure, à savoir la révision ou non de la Constitution, par voie référendaire ou non. Selon plusieurs sources proches de la Majorité Présidentielle, deux camps diamétralement opposés se sont « affrontés » sous l‟arbitrage de Joseph Kabila. Il s‟agit d‟une part de celui composé des pro-révision de la Constitution, avec à sa tête le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie), et d‟autre part, de celui des anti-révision de ce texte fondamental, conduit par le MSR (Mouvement Social pour la République). Comme par hasard, on reconnaît là les deux formations politiques classées en première et seconde positions en ce qui concerne le nombre de députés et sénateurs. En termes de poids politique, ce sont ces deux forces politiques qui pèsent le plus au sein de la famille politique du Chef de l‟Etat. On souligne que dans la logique du PPRD et ses « alliés », la révision constitutionnelle par le biais du référendum serait la voie la plus sûre pour la Majorité Présidentielle de conserver le pouvoir. Les pro-révisionnistes ont démontré, par a+b que quelles que soient les gesticulations de l‟Opposition et d‟autres forces vives de la Nation, ce passage en force n‟aurait aucune conséquence fâcheuse sur le futur de la République Démocratique du Congo et ses institutions. Le déverrouillage absolu des articles intangibles de la Constitution a été soutenu comme un exercice légal. S‟agissant des anti-révisionnistes placés sous la bannière du MSR, ils sont d‟avis que s‟il y a nécessité d‟amender la Constitution, cette démarche devrait s‟inscrire dans le respect du cadre légal. Tout en déplorant l‟absence d‟un vrai débat interne autour de la question de la révision ou non de la Constitution, ce parti politique et ses « alliés » ont estimé qu‟il est possible de conserver le pouvoir sans forcément charcuter le texte de la Constitution. En clair, les anti-révisionnistes pensent que la Majorité Présidentielle est capable de bousculer l‟Opposition et la battre lors des compétitions électorales à venir sans pour autant modifier le cadre constitutionnel actuel.
 
La Majorité au bord de l’éclatement ?
 
A la lumière de profondes divergences de vue constatées hier à Kingankati, peut-on affirmer que la Majorité Présidentielle serait au bord de l‟éclatement ? Il est difficile de se prononcer. Toujours est-il que pro et anti-révisionnistes ont affiché des attitudes qui font craindre une réelle difficulté de dégager, pour le moment, un consensus.
 
Mais, dans tout cela, quelle était la position de Joseph Kabila ? Il semble qu‟après avoir écouté attentivement les uns et les autres, il aurait donné l‟impression de vouloir souscrire à la thèse de la révision de la Constitution. Des participants à la réunion ont noté qu‟il a renvoyé les protagonistes à ses observations du 20 mars 2014 au même site de Kingankati, où il avait fait savoir qu‟il n‟avait pas de « dauphin » et que le référendum constitutionnel était le meilleur moyen de départager la classe politique congolaise dans la perspective du cycle électoral à venir. Que dire après la rencontre d‟hier à Kingankati ? La leçon principale à en tirer est que la famille politique du Chef de l‟Etat reste partagée entre pro et anti-révision de la Constitution. Joseph Kabila va-t-il finir par trancher la palabre par une décision d‟autorité ou laisser ses ouailles s‟entredéchirer pour une durée indéterminée ?

Kimp

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