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dimanche 31 août 2014

Le commencement de la fin : Plus d’«Alléluia amen» à la MP !





Le commencement de la fin : Plus d’«Alléluia amen» à la MP !



Toutes les réunions politiques de la plateforme au pouvoir (MP) à la ferme plate tournante de Kingakati sous la houlette de l’autorité morale ont toujours été calmes, conviviales, harmonieuses, et expéditives.
Elles n’ont jamais été des discussions- marathons, des rencontres houleuses, contradictoires. Les visages des uns e des autres étaient radieux, enthousiastes, cordiaux, ravis, comblés, détendus. Tout semblait baigner dans l’huile jusque-là. On rentrait à Kinshasa plein de confiance et d’assurance. Mais depuis le week-end du 23 de ce mois d’août, Kingakati parait avoir cessé d’être un rendez-vous de villégiature pour devenir subitement un point chaud, un carrefour d’empoignades entre conservateurs et progressistes, et qi, à la limite, dégénère en panier de crabes. 
Depuis samedi passé jusque tout au long de cette semaine qui s’achève, les uns et les autres ne parviennent pas à accorder leurs violons. Le brandon de discorde est naturellement la révision de la Constitution dont le PPRD joue à la fors le rôle de promoteur et de propagandiste, tandis que le front de refus de la révision de la Constitution est soutenu vigoureusement par le MSR (Mouvement social pour le renouveau). Le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et le développement) a cette fois-ci affaire à forte partie.
 
Les apparatchiks de la plateforme au pouvoir n’ont pas été gênés de se donner en spectacle par ces altercations devant leur autorité morale dont il se réclame tous et pour qui ils prétendent rouler, chaque groupe à sa manière. Cela démontre clairement qu’il n’y a plus d” Alléluia amen “au sein de cette plateforme. C’est  le commencement de la fin. On ne peut pas minimiser cela en se cachant derrière son petit doigt et dire que c’est signe qu’il y a de la démocratie au sein de la MP où seraient tolérées les opinions contradictoires. Non, c’est faux. 
Il ne s’agit pas ici d’échanges dialectiques, mais des chamailleries violentes, de dérapages verbaux de part et d’autre. Depuis toujours, il n’y a jamais eu pareilles querelles très vives avec ajournement et reprise de réunion plusieurs fois durant une semaine à Kingakati deuxième force politique de la MP par ordre d’importance et de représentativité, le MSR a eu le courage de soutenir sa prise de position avec franchise devant l’autorité morale, désapprouvant ainsi la tendance dominatrice et arbitraire du PPRD qui s’érige en commandant de tous les autres membres de la plateforme qu’il croit obligés de suivre aveuglement ses coups de tête sur les matières cruciales de la vie du pays. Si le MSR est le premier à manifester cette soif, il n’est pas le seul à l’éprouver, Il y en a aussi cette soif de s’affranchir de la domination du PPRD. Adieu donc Alléluia men !
 
Le PPRD mène désespérément un combat d’arrière-garde en solo, dont il ne mesure peut-être as les conséquences désastreuses pour la survie d’un système condamné par l’histoire, dans un environnement national et international visiblement hostile.

Il ne va pas en sortir avec les honneurs de la guerre, face aux forces internes et externes liguées contre les naufrageurs de la démocratie et de l’Etat de droit en RDC, et déterminées à barrer la route aux révisionnistes téméraires et apprentis sorciers - Forces auxquelles - ironie du sort et circonstance aggravante - se joignent des alliés du propre bord de la mouvance présidentielle, qui arrachent le bandeau de leurs yeux et se rendent à l’évidence.
 Privés du blanc-seing des décideurs impérialistes, parrains et protecteurs des autocrates en Afrique, les révisionnistes ne s’imaginent pas qu’ils sont en train de jouer avec le feu. Il est étrange de voir que même ceux qui sont revenus de Washington au rendez-vous USA-Afrique où des dirigeants friands de pouvoir à vie ont été gentiment sermonnés, se comportent avec désinvolture comme s’ils n’ont rien compris au film. La tempête de l’histoire leur ménage le sort proportionné au degré de leurs turpitudes. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. 
Le destin du PPRD est peu enviable aujourd’hui. Comme le MPR qui n’a pas survécu à son autorité morale le timonier. L’histoire se répète d’un système à l’autre, avec des similitudes troublantes.

JEAN N’SAKA WA N’SAKA


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