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vendredi 8 août 2014

Lettre ouverte à Flory Kabange Numbi, procureur général de la République





Lettre ouverte à Flory Kabange Numbi, procureur général de la République
Bamba-di-Lelo 

Monsieur,

André Malraux, ancien Ministre d’Etat chargé des affaires Culturelles de Charles de Gaule, disait : mieux vaut un imbécile débout, qu’un intellectuel assis.

L’anecdote, citée ci-dessus, s’applique, à mon humble avis, à vous, Flory Kabange Numbi, soit disant intellectuel, Procureur Général de la République, et néanmoins hypocrite, fourbe et partisan du régime décadent de Joseph Kabila. Opportuniste à souhait, vous êtes incapable de désigner des facteurs de blocage de nos institutions pour trouver des solutions idoines aux problèmes immenses du Congo-Kinshasa.

Ainsi, vous ne vous rendez pas compte que la situation est aussi grave et l’avenir du pays est plus compromis, que jamais depuis que vous et certains membres de votre clan politique, tentent de maintenir de force le pouvoir, sans l’ultime volonté du peuple congolais, consterné !

Je n’ai pas peur des mots quand il s’agit de vous qualifier de corrompu, d’opportuniste, de mercenaire qui, par mauvaise conscience, semble plus soucieux de se dédouaner vis-à-vis de Joseph Kabila, un véritable mécréant, au lieu de vous engager résolument dans des actions concrètes pour sauver le pays ! Vous vous limitez donc, à la routine, à des réactions d’indignation et des prises de position mal élaborées, voire téméraires et vexatoires.

Nuisible et incompétent, oui, vous l’êtes aussi, car comment pouvez-vous arrêter, Bertrand Ewanga, Député National et respectable opposant, pour offense au Chef de l’Etat, alors que ce denier nie en bloc, toute la formulation de votre accusation à son encontre ? On est tous témoins de ce que Bertrand Ewanga a dit. Vous estimez que celui qui défend sa patrie, sa population et qui donne une direction nouvelle pour préserver l’ordre public, prononce pour vous des injures, contre le Président de la république ? Pour connaître la vérité, a-t-on posé des questions aux témoins, et aux éventuels intervenants du meeting populaire ? Il est malheureux de constater qu’à votre niveau, vous ne soyez pas capable de distinguer la procédure de flagrance et la notion de résidence surveillée ? Il a fallu, pour cela, une pression de l’Ambassadeur de l’Union Européenne et des Députés nationaux de l’Opposition auprès de Aubin Minaku, Président de l’Assemblée Nationale, pour fléchir votre arrogance?

Enfin, que disent les prescrits de la Constitution congolaise sur les modalités d’arrestation d’un élu du peuple ? A-t-on consulté le Parlement pour lever l’immunité de Bertrand Ewanga ? La notion de « parjure » est-elle insérée dans notre Constitution ? Si oui pourquoi, la justice congolaise a-t-elle pu être hypertrophiée, la Constitution détournée, la démocratie oubliée et avoir appliqué aux textes des droits, une vision parfaitement falsifiée ?

Eugène Diomi Ndongala, Fernando Kutino, Eddy Kapend, et aujourd’hui Bertrand Ewanga, ne sont que des prisonniers personnels de Joseph Kabila. A travers leur autonomie de pensée, ils dérangeaient la quiétude de Joseph Kabila, qui s’accroche, malgré ses faibles connaissances, à gérer un pays qui dépasse son niveau d’intelligence !

Homme du passé, controversé, Joseph Kabila a horreur de l’existence d’une justice indépendante ! C’est ce qui justifie, le comportement ridicule de Flory Kabange Numbi, devenu homme de paille et pilier du régime de Joseph Kabila, nommé Procureur général de la République, non pour sa compétence, mais par simple appartenance régionale avec Joseph Kabila, Muluba du Katanga comme lui.

Bref, je tiens à rappeler à tous les combattants congolais, que la paix ne se fait pas en regardant la guerre de loin !

L’arrestation de Bertrand Ewanga a fait déborder le vase et devra nous inciter à mener, aujourd’hui des actions de désobéissance civile de grande envergure, des sit-in pour obtenir sa libération immédiate, ainsi que celles d’Eugène Diomi Ndongala, Fernando Kutino, Eddy Kapend et de tant d’autres compatriotes, qui croupissent dans les mouroirs de la mort, à l’Agence nationale de renseignements (ANR).

Pour nous, le vrai combat ne fait que commencer : l’ennemi partira et son système va bientôt s’écrouler, et avec lui, ses valets dont Flory Kabange Numbi particulièrement. Ce n’est plus qu’une question des jours. Notre détermination reste inchangée, et nous en appelons à Flory Kabange Numbi, Procureur Général de la République, pour changer son fusil d’épaule et de revenir à la raison avant qu’il ne soit trop tard !

Joseph Kabila est rwandais, sans nul doute, et il est tenu de rentrer chez lui, au Rwanda, d’où il est venu ! Mais quel sera votre sort à vous, Flory Kabange Numbi ?

Vous serez jugé sévèrement par l’Histoire.

Bamba – di – Lelo

Docteur en sciences Politiques de l’UCL
Analyste des questions politiques du Congo
E-mail : jbdil@hotmail.be

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