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l'UNC s'indigne de l'arrestation de Jean-Bertrand Ewanga

Jean-Bertand Ewanga SG de l'UNC et député national a été présenté à la Cour suprême de justice. Le procès a été suspendu le temps que la Cour constitutionnelle se prononce sur l'inconstitutionnalité de la loi sur la procédure en flagrance mais le parquet a estimé bon de le transférer à la prison centrale de Makala.

Là ou c'est risible, c'est que la Cours Constitutionnelle n'existe pas en RDC. Elle est administrée par la même Cour Suprême de Justice qui voudrait avoir l'avis d'une cours inexistante.








































l'UNC s'indigne de l'arrestation de Jean-Bertrand Ewanga



Jean-Bertrand Ewanga (assis au milieu) avec à ses côtés Koloso Sumayili (G) et Bruno Mavungu (D), membres de l’opposition congolaise, lors d’un meetting contre la révision de la Constitution, à Kinshasa, le 4 août 2014. AFP PHOTO / KATHY KATAYI KAYEMBE

Colère à l'UNC après l'arrestation mardi pour offense au chef de l'Etat et racisme, du député national également secrétaire général du parti, Jean-Bertand Ewanda, qui a été présenté à la Cour suprême de justice. Le procès a été suspendu le temps que la Cour constitutionnelle se prononce sur l'inconstitutionnalité de la loi sur la procédure en flagrance mais le parquet a estimé bon de le transférer à la prison centrale de Makala.


C’est aux environs de 20 heures, mardi soir, que la Cour suprême de justice a répondu aux exceptions soulevées par les avocats de Jean-Bertrand Ewanga sur l'inconstitutionnalité de la loi sur la procédure en flagrance. Elle a décidé de surseoir aux poursuites en flagrance et de s’en référer à la Cour constitutionnelle. « Il ne faut pas oublier que les instruments internationaux font maintenant partie de notre arsenal juridique et par conséquent, ce procès équitable ne peut pas être compatible avec les dispositions de la loi sur la flagrance », explique le bâtonnier Jean-Joseph Mukendi du Collectif des avocats de la défense
En attendant, la Cour suprême de justice a ordonné la mise en résidence surveillée de Jean-Bertrand Ewanga, compte tenu de son rang de député national. Mais le Parquet général de la République a choisi, lui, de placer le secrétaire général de l’UNC à la prison centrale de Makala.
Hier mardi même, à la mi-journée, le ministre de l’Intérieur Richard Muyej, avait tenu à préciser pour l'opinion publique les raisons de l’arrestation de Jean-Bertrand Ewanga : « Je vois que Ewanga a abusé de sa liberté d’expression. Tous ses discours ont été analysés et nous avons arrêté celui qui avait une dose particulière dans le contenu de son message ».
Colère de l’UNC
Selon le parquet, c’est la teneur des propos reprochés à Jean-Bertrand Ewanga qui justifie son transfert devant la Cour suprême de justice de Kinshasa. « On lui reproche d’avoir dit que Kabila est un voleur ce que notre client nie catégoriquement et aussi d’avoir dit que Kabila est un Rwandais ce que notre client nie également », explique Maître Godé Bononga, l’un de ses avocats, qui estime que la loi n’a pas été respectée. « Le parquet général de la République a violé la loi sur toute la ligne. Il n’y avait aucun pv de constat des faits et le parquet général de la République n’a pas informé le Parlement qu’il poursuivait un député », membre de ce même Parlement, ajoute-t-il.
Joint depuis Washington, le président de l’UNC, Vital Kamerhe affirmait mardi que cette arrestation visait à l’anéantissement de son mouvement d’opposition. « Ce que les laboratoires de Kabila sont en train de faire pour le moment, c’est de savoir comment avoir la tête de Mr Kamerhe ? Comment anéantir l’UNC le parti qui dérange et l’ensemble de l’opposition ? Parce que nous avons entrepris de consolider et d’unifier l’opposition et ça dérange. C’est quand même grave ce que nous sommes en train de vivre avec le président Kabila. »
Une arrestation qui ne devrait pas arranger les affaires du chef d'Etat congolais qui participe jusqu’à mercredi au sommet Afrique/Etats-Unis à Washington.

Pourquoi ce subite acharnement d’Obama sur Kabila?

Pourquoi ce subite acharnement d’Obama sur Kabila?















A la veille du Sommet Etats-Unis – Afrique qui se tiendra du 5 au 6 août 2014 à Washington, DESC tente, dans une analyse descriptive, de comprendre pourquoi cette attention particulière de l’administration américaine sur la RDC.

La présente analyse ne vise pas à défendre ni à justifier la politique américaine vis-à-vis de la RDC, mais bien à tenter de comprendre, de décrypter et d’expliquer la vision de Barack Obama pour l’Afrique en général et la RDC en singulier. Il arrive fréquemment que nos lecteurs, par déficit de compréhension de nos publications, confondent une analyse descriptive à  une réflexion émettant une opinion ou un positionnement personnel subjectif. Le fait d’expliquer la position actuelle américaine ne veut nullement dire que nous partageons la politique africaine des Etats-Unis. Par nos analyses, DESC met à la disposition des acteurs politiques et autres, des éléments de compréhension des enjeux politiques, géopolitiques et sécuritaires devant leur permettre d’affiner leurs stratégies ou politiques. Cela mérite d’être clarifié au préalable.


Vu la longueur de cette réflexion, nous allons la publier en trois parties pour permettre sa lecture aisée.

Au commencement étaient les élections frauduleuses

Dans un pays en quête de stabilité politique, la tenue des élections libres, transparentes et crédibles constitue un pilier du système démocratique. Elles sont également un mécanisme de légitimation des autorités permettant de concilier l’expression de choix collectifs sur des thèmes sociétaux concrets, la viabilité et la continuité de l’Etat. En ce sens, les élections contribuent à consolider la cohésion nationale, la paix civile, la Démocratie et l’Etat de droit. En conséquence, il est fondamentalement indispensable qu’elles se déroulent dans un climat politique apaisé et de consensus national de sorte que les vainqueurs qui en sortiront soient réellement ceux qui représentent la volonté exprimée par les électeurs dans les urnes. Malheureusement, tel n’a pas été le cas lors des élections de 2006 et surtout de 2011. Pour ce qui est des plus récentes, c’est-à-dire des élections de 2011, elles ont manqué de crédibilité selon les différents rapports ‘MOE UE, Centre carter, Cong SADC, Eglise catholique…’ Et pouvait-on lire ici et là : « … Il y a lieu de conclure qu’ils [les résultats] ne sont pas conformes à la vérité ni à la justice… »


Mal élu mais légitimé par la communauté internationale (CI), Kabila devait s’amender

Après l’épisode de l’élection frauduleuse de Kabila, la communauté internationale (CI), mise mal à l’aise par la pression de la rue exprimée par la diaspora congolaise de partout, a compris que Kabila devait faire plus pour apaiser la situation politique en RDC. C’est ce qu’elle exprima notamment en ces termes dans le rapport de la mission d’observation du Centre Carter : « L’organisation et la gestion chaotiques des élections du 28 novembre 2011 par la CENI ont engendré une crise de légitimité sans précédent dans l’histoire de la RDC. La recherche de solution à celle-ci impose aux acteurs congolais un franc dialogue… et un réel consensus… Dans de telles circonstances tendues et compromises, ce n’est qu’à travers un dialogue politique inclusif… que les Congolais seront en mesure de revendiquer leurs droits »

La guerre contre le M23 étant passée par là, c’est cette même communauté internationale qui est venue au chevet de la RDC, avec une armée moribonde, à la suite de la spectaculaire prise de Goma par le M23 dont les revendications à caractère communautaire et corporatiste se sont politisées et radicalisées, dénonçant les dérives du régime de Joseph Kabila dont il visait le renversement. Placé dos au mur et avec une armée en débandade, Kabila fut contraint par cette même ‘communauté internationale’ à accepter de négocier au début de décembre 2012 avec le M23. Une attitude de profil bas mal accueillie par la majorité de l’opinion publique congolaise qui s’opposait à toute négociation avec un groupe négatif considéré comme la marionnette du Rwanda. Cette situation amplifia davantage l’impopularité d’un Kabila déjà victime d’un déficit de légitimité engendré des élections frauduleuses de 2011.

La thérapie diplomatique internationale exceptionnelle sur la RDC aboutit à la signature à Addis-Abeba, le 24 février 2013, par six chefs d’Etat africains de la région, d’un Accord-cadre sur la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC dans la région des Grands-Lacs. Dans la foulée de la signature de l’Accord-cadre, le Conseil de sécurité de l’ONU vote le 28 mars 2013 la résolution 2098 renforçant le mandat de la MONUSCO par la création d’une brigade d’intervention qui a activement contribué à aider les FARDC à remporter une victoire historique sur le M23.

Pourtant, en apposant sa signature sur l’Accord-cadre, Kabila s’est engagé et a engagé le gouvernement congolais à souscrire aux six engagements imposés à la RDC. Ces engagements ont également été rappelés dans les dispositions de résolution 2098 du CS de l’ONU qui exigeait instamment au Gouvernement de la RDC à demeurer pleinement attaché à la mise en œuvre de l’Accord-cadre. L’ONU a exigé de la RDC : « la tenue, avec les bons offices de l’Envoyée Spéciale et du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, d’un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes ». Il s’agit ici du même type de dialogue recommandé par les rapports des missions électorales susmentionnées dans le but de résoudre de manière inclusive la crise dé légitimité via un franc dialogue politique inclusif afin d’aboutir à un réel consensus.


Kabila est resté autiste au message de la CI, en tête de laquelle les Etats-Unis
Malheureusement, habitué à l’imposture, Kabila essayera de contourner ces exigences de ses « légitimateurs » internationaux en organisant ses propres concertations nationales, taillées sur mesure au niveau du choix des participants et non inclusives, en même temps qu’il mettra en place une CENI politisée, là où on entendait de lui une administration électorale neutre. Des concertations, qui selon son propre entendement, visent à consolider la cohésion nationale, mise à mal à cause de la guerre contre le M23. Une absurdité car ce mouvement rebelle nocif défend un groupe socio-ethnique minoritaire qui représente moins de 1% de la population. Dès ce moment, il était évident que les concertations allaient droit dans le mur et ne lui permettront pas de mettre en place un gouvernement reflétant la cohésion nationale.

Intervenant sur la Voix d’Amérique (VOA), le lobbyiste Herman Cohen, ancien sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, voyant le danger arriver, avait cependant invité Joseph Kabila à nettoyer sa cour et à réformer « le système » devant cet embarras des bailleurs de fonds. Le message lui a été clairement donné sur la position des Etats-Unis dès le début 2012. Mais Kabila n’a pas jugé bon de prendre au sérieux cette mise en garde faite par un connaisseur de l’Afrique. Autiste, Kabila, aveuglé par sa majorité parlementaire nommée par le pasteur Mulunda, politisa la nouvelle CENI présidée par une de ses éminences grises, l’abbé Apollinaire Malumalu. Le but ultime de la manœuvre est de s’octroyer un troisième mandat là où la CI exige de lui de résoudre la crise actuelle de légitimité qui plombe son action politique et le contraint à la clandestinité intérieure, en devenant un président-fantôme.

En effet, lorsque la Cour suprême de justice, faisant fonction de la Cour constitutionnelle encore inexistante en 2011, confirme à la virgule près les résultats de la CENI,  Hormis la Belgique – dont certains dirigeants politiques sont en collusion d’intérêts privés avec le régime Kabila – qui s’est empressée à le reconnaitre, deux réactions des pays influents en Afrique méritent d’être éclairées, la France et les Etats-Unis. Le ministère français des Affaires étrangères, dans un langage diplomatique très réservé, a déclaré « prendre note des résultats définitifs de l’élection présidentielle en RDC » et appelle « tous les acteurs politiques congolais au calme et au dialogue« . Pour leur part, les Etats-Unis, sans adresser des félicitations officielles à Kabila, ont exprimé leurs réserves par la bouche de la Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de l’époque, Hillary Clinton, qui s’est dit « profondément déçue » de la validation des résultats par la CSJ qui n’a pas usé de ses prérogatives pour un examen plus approfondi, critique et indépendant des résultats.

En langage diplomatique, contrairement à l’expression « prendre acte » ou féliciter qui manifestent une certaine reconnaissance explicite d’un acte posé, l’expression « prendre note » revêt une sémantique très nuancée de l’acceptation de l’acte. En effet, « prendre note » revient à « retenir une information pour s’en souvenir». Féliciter un élu, c’est ni plus ni moins reconnaitre explicitement son élection, l’approuver, le complimenter et l’applaudir. Malheureusement, l’entourage de Kabila n’a pas pris la mesure d’analyser l pertinence de ces subtilités diplomatiques (prendre note pour la France et pas de félicitations pour les Etats-Unis) qui valent leur pesant d’or. deux attitudes éloquentes de la France ont traduit dans les mois qui ont suivi la teneur de leur message à l’égard de Kabila.

- 1°) L’attitude condescendante et humiliante de François Hollande envers son homologue congolais lors du sommet de la francophonie d’octobre 2012 à Kinshasa.

- 2°) L’accueil a minima réservé à Kabila lors de sa visite à l’Elyseé en mai 2014 où l’on voit Kabila mordant la poussière lors du passage en revue de la garde d’honneur de l’Elysée, sans tapis rouge.

Pourquoi Obama fait de la RDC et de Kabila son dossier personnel ?

Le fait d’avoir donné en vain du temps à Kabila pour s’amender afin d’éviter une polarisation de la tension politique en RDC pousse Obama en fin mandat de sortir de son silence diplomatique pour appliquer sa feuille de route contenue dans son discours d’Accra.

Livrant son impression sur les capacités de Kabila à gérer la situation sécuritaire en RDC, Obama a déclaré le 1er juillet 2013 en Tanzanie : « le président Kabila doit faire plus et mieux à l’intérieur du Congo lorsqu’il s’agit de traiter la capacité de la RDC de traiter les questions de sécurité et du fonctionnement des services de sécurité… Et c’est très important, parce que cela crée un vide et le pouvoir a horreur du vide. Ainsi, s’il y a persistance de ce vide sécuritaire, ce sont parfois d’autres acteurs animés de mauvais intérêts pour le cœur Congo qui comblent la faillite du pouvoir central ».

Emboitant le pas à son chef, Russ Feingold, pour justifier l’attention des Etats-Unis sur la RDC, avait déclaré : « Les Etats-Unis doivent s’intéresser à la RDC vu qu’il se prolifère aux quatre coins du monde des organisations en quête des espaces non gouvernés “failed states” comme la RDC pour s’y établir et en faire des viviers de leur operations et cela une menace sérieuse qui inquiète la sécurité des Etats-Unis ».

Pour un Congo gouverné par un dirigeant à légitimité quasi inexistante, avec un leadership déficitaire (Cf les propos de Hillary Clinton au sujet de Kabila le traitant d’un président distrait et dépassé par les événements) et de surcroit incapable de restaurer la paix et la sécurité nationale et régionale, cela fait un peu trop pour les Etats-Unis qui voient de plus en plus la RDC comme un Etat supra-stratégique à plus d’un aspect : La RDC est une « zone névralgique » qui se trouve au centre des enjeux géostratégiques considérables, grâce à ses innombrables ressources naturelles et énergétiques susceptibles de soutenir à la fois les économies des « Grandes puissances et des puissances émergentes ». La RDC présente également le risque de devenir une zone géostratégique chaotiquedont les ressources (uranium,…) peuvent soutenir le « terrorisme international (http://desc-wondo.org/dossier-special-sur-les-traces-du-djihad-islamique-en-rdc/). Ce sont ces deux aspects qui intéressent particulièrement les Etats-Unis au plus haut point.

Ainsi, Obama, dont le sang africain coule dans ses veines, semble, aux dires de ses proches, très préoccupé et gêné par le comportement de plusieurs présidents africains qui font la honte de l’humanité. Par ses origines,Barack Obama veut être l’incarnation du rêve de retrouvailles tant espérées entre l’Afrique et l’Amérique noire.Mais durant son premier mandat, il va légitimement dépenser son énergie aux questions de la politique intérieure américaine (crise financière de 2008, loi sur la sécurité sociale…) et à éteindre l’incendie de l’interventionnisme politico-spirituel hystérique de George Bush dans sa guerre contre l’axe du mal (Afghanistan, Irak…). Quoi de plus normal car Obama est  et se considère avant tout comme étant le président des Etats-Unis malgré sa couleur de peau. (Nous y reviendrons plus en détail et  l’expliquerons dans la troisième partie de cette analyse). Une situation à laquelle est venu s’ajouter brusquement le Printemps arabe avec l’arrivée à la tête des pays concernés des dirigeants de mouvance islamiste.

Toutefois, nous étions ceux des rares qui lui ont accordé le bénéfice du doute (dans notre ouvrage Les armées au Congo-Kinsaha) en prédisant qu’Obama ne quittera sans doute pas la Maison blanche sans mettre en application son discours-cadre de la politique africaine d’Accra. Un discours qui mérite d’être relu et analysé pour tenter d’en comprendre l’enjeu et sa portée actuelle. J’en reprends quelques extraits :

« Tenir des élections ne suffit pas…. La répression peut prendre plusieurs formes, et de nombreuses nations, y compris celles qui tiennent des élections, font face à des problèmes qui condamnent leurs peuples à la pauvreté… Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la règle de brutalité et au gangstérisme.Cela n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, y compris même si vous y mettez une élection. Et aujourd’hui, il est temps que ce style de gouvernance s’arrête. »

[size=12]« Au XXIe siècle, les institutions compétentes, sérieuses et transparentes sont les clés du succès – parlements forts, forces de police honnêtes, juges indépendants . . . presse indépendante, secteur privé dynamique, société civile. Ce sont des choses qui donnent vie à la démocratie… Il ne faut pas se méprendre : l’Histoire est du côté de ces braves Africains, et non pas du côté de ceux qui utilisent les coups d’Etat et les changements de constitution pour rester au pouvoir. L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes. »[/size]

«… Mais ce que l’Amérique fera, c’est augmenter l’assistance aux individus et aux institutions responsables, qui agissent pour la bonne gouvernance, pour des parlements qui signalent les abus de pouvoir et s’assurent que les voix de l’opposition sont entendues, pour la règle de droit… J’ai engagé mon administration à accorder plus d’attention à la corruption dans nos rapports sur les droits de l’Homme. . . Nous avons la responsabilité de soutenir ceux qui agissent de manière responsable et d’isoler ceux qui ne le font pas, et c’est exactement ce que l’Amérique fera. »

Une brève analyse de cet extrait de discours relève que tous les fléaux dénoncés par Obama sont actuellement cristallisés sur RDC et la paersonne de Kabila. De plus, il est frappant de constater que tous les discours et messages officiels adressés ces derniers temps par les officiels américains (Russ Feingold, Kerry, Linda Thomas GreenfieldJames C. Swan…) sur la RDC et Kabila, notamment contre sa tentative de se maintenir au pouvoir au-delà de 2016, semblent inspirés par ce discours-référence d’Accra que le régime congolais feint d’ignorer.

Fin de la partie 1


Kabila ne donne pas de garantie qu’il ne briguera pas un trosième mandat /REUTEURS

WASHINGTON, le 5 aout (source Reuters) – Le président de la République démocratique  du Congo, Joseph Kabila n a donné aux Etats-Unis aucun signe qu’il respecterait la constitution du pays ou encore qu’il se retirerait des élections prévues pour 2016, un diplomate américain a déclaré mardi.

Le président Kabila s’est entretenu lundi avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry sur la marge du Sommet américano-africain à Washington et la question du respect des deux mandats telle que stipulé dans la loi 220 de la constitution de la RDC, mais Kabila n’a pas fourni de guaranties a ce sujet, at-il dit.
«Je n’ai pas entendu de garanties d’eux hier", a déclaré Feingold, interrogé sur la position de Kabila sur une possible modification de la Constitution pour le mandat présidentiel. Il a ajouté que les États-Unis optent sur l’ "espoir" que Kabila respecte la limite de deux mandats.

La spéculation que Kabila pourrait chercher à modifier la limite de deux mandats de cinq ans en tant que président a soulevé des craintes ainsi que les troubles politiques qui pourrait destabiliser l’immense pays riche en minéraux et la région des Grands Lacs qui a été englouti dans la plus longue guerre en cours de l’Afrique.

Des centaines de partisans de l’opposition sont descendus dans les rues de Kinshasa lundi pour exiger aucun changement à la constitution de la République démocratique du Congo après Evariste Boshab, secrétaire général de Kabila pro Parti populaire pour la reconstruction et la démocratie, la semaine dernière .

Le nom d’un leader de l’opposition a été soulevé lors de ce meeting, Jean Bertrand Ewanga de l’UNC de Vital Kamerhe, qui a été arrêté tôt ce mardi.
A relire: Kabila vient de lancer l’opération d’enlèvements des opposants a Kinshasa et partout au Congo

"Sans un système politique crédible, il est peu probable que la République démocratique du Congo soit en mesure d’atteindre la stabilité et la souveraineté dans la région ", a déclaré Feingold lors du briefing.

Lambert Mende, porte-parole du gouvernement de la RDC, irrité sur Feingold qui soulevait des questions politiques, en disant, je cite: "Le président du Congo est à Washington pour renforcer les liens commerciaux avec les États-Unis, et non répondre à des questions sur la façon dont les institutions congolaises sont organises."
A relire: Mende repond a Obama sur les 15 milliards de Kabila en l’insultant
"Nous n’avons pas ressenti le besoin de donner des assurances parce que cette (révision constitutionnelle) est un problème congolais et ce n’est pas une réunion congolaise", a déclaré Lambert Mende.

Feingold a également répété les avertissements qu’il n’y aurait pas de négociations avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, un groupe rebelle dans la région formée par les restes de rebelles hutus du Rwanda.
Communément connu sous le nom des FDLR, le groupe a eu six mois à partir du 31 mai de se rendre, mais dans la première semaine, seulement 185 soldats s’étaient rendus, dit-il.
"Il doit y avoir des redditions importantes dans la période proche ou l’option militaire sera exercé", a déclaré Feingold.

Par Reuters.
Traduit de l’anglais par Coralie Kienge

http://coraliekiengeshow.com/2014/08/05/officiel-kabila-confirme-quil-ne-partira-pas-en-2016/


ARTICLE EN ANGLAIS/REUTERS

Congo’s Kabila gave no assurances on two-term presidency: U.S. official
Wed Aug 6, 2014 8:26am GMT


(Reporting by Stella Dawson, additional reporting by Peter Jones)
http://af.reuters.com/article/topNews/idAFKBN0G60NK20140806?

 
 

JOSEPH KABILA EST LE "PRESIDENT" LE PLUS IMPOPULAIRE D’AFRIQUE / SONDAGE GALLUP


Huit chefs d'État africains du sondage © AFP/Montage JA


Qui sont les chefs d’État africains les plus populaires dans leur pays ? Le site Gallup.com a tenté de répondre à la question en réalisant un sondage auprès d’échantillons de plus de 1 000 personnes dans 26 États du continent. Résultats : certains s’en sortent très bien, tandis que d’autres ont franchement du souci à se faire.

À en croire les chiffres du sondage réalisé par le site Gallup.com sur la popularité des présidents africains, beaucoup d’entre eux n’ont aucun souci à se faire. Ainsi, les Maliens approuveraient à 86% l’action d’Ibrahim Boubacar Keïta à la tête de l’État, quand le Botswanais Ian Khama et le Kényan Uhuru Kenyatta seraient plébiscités par, respectivement, 81 et 78% de leurs administrés.

>> Lire aussi : "Le classement des chefs d’État africains les plus populaires sur Wikipedia"

Plus étonnant, et ce qui pousse sans doute à relativiser le sondage, réalisé en 2013 sur des échantillons d’au moins 1 000 personnes dans 26 pays du continent, la popularité de Paul Biya. Le président camerounais caracole à la quatrième place du classement avec 70% d’opinions favorables, réalisant son meilleur score (72%) chez la tranche des 15-24 ans, nés après son accession au pouvoir. Un chiffre que l’on peine à trouver en adéquation avec les critiques entendues depuis de longues années à Yaoundé ou Douala.

>> Consultez le classement complet, détaillé par tranche d’âge

En revanche, d’autres chefs d’État s’en sortent (beaucoup) moins bien. Si Macky Sall (63%), Alassane Ouattara (57%) ou Ali Bongo Ondimba (57%) réalisent des scores honorables, Alpha Condé passe ainsi sous la barre des 50% en Guinée (49ù), quand Idriss Déby reste bloqué à 44%, juste devant Goodluck Jonathan, sans doute sanctionné pour la situation sécuritaire catastrophique du Nigeria (43%). Le trio de queue de ce classement est composé de la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf (42%), du Sud-Africain Jacob Zuma (41%) et enfin, bon dernier et loin derrière, de Joseph Kabila (24%), président de RDC.



"Kabila n’a plus d’autre option, il doit partir en 2016 !"/JEUNE AFRIQUE

Freddy Kita de la DC:

"Kabila n’a plus d’autre option, il doit partir en 2016 !"/JEUNE AFRIQUE


Freddy Kita, secrétaire général de la Démocratie chrétienne
 (DC), le 4 août 2014 à Paris. © Elena Blum/J.A.

L’opposition congolaise a tenu lundi un "meeting populaire" à Kinshasa. De passage à Paris, un de ses membres, Freddy Kita, secrétaire général de la Démocratie chrétienne (DC), explique à "Jeune Afrique" le sens de cette mobilisation. Interview.

Appel à la mobilisation au Nord-Kivu, "meeting populaire" à Kinshasa, l’opposition congolaise passe à l’offensive. Malgré l’absence de certains de ses leaders – Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Félix Tshisekedi notamment – qui séjournent à Washington, plusieurs partis qui s’opposent au projet gouvernemental de révision constitutionnelle, ont organisé, le 4 août, un rassemblement à la place Sainte-Thérèse, dans le sud-est de la capitale congolaise.
"C’est désormais l’heure de l’action, a confié à Jeune Afrique Lydie Omanga, conseillère de Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), satisfaite de la "réussite" de la manifestation qui s’est déroulée dans le calme. En présence de différents opposants politiques dont Mwenze Kongolo, ancien ministre de la Justice sous Laurent-Désiré Kabila, Bruno Mavungu, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean-Lucien Busa, transfuge du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) ainsi que quelques représentants de la société civile kinoise.

De passage à Paris,  Freddy Kita, secrétaire général de la Démocratie chrétienne (DC, opposition), a de son côté salué la démarche, soulignant que "c’est le début de la mobilisation du peuple".
Jeune Afrique : Peut-on considérer que l’opposition congolaise est plus que jamais déterminée à barrer la route à une éventuelle modification de la Constitution pouvant permettre au président Joseph Kabila de se représenter en 2016 ?
Freddy Kita : Ce n’est pas une affaire d’opposition politique, mais c’est le peuple congolais dans son ensemble qui veut dire "non" à ce pouvoir qui le gouverne par défi. Aujourd’hui, l’économie de la RDC se trouve par terre, les conditions sociales de la population laissent à désirer, l’insécurité bat son plein, mais Joseph Kabila cherche encore à s’accrocher au pouvoir. Le peuple, lui, est fatigué. Il se lève pour montrer son indignation. C’est le début de la mobilisation du peuple.
Que répondez-vous à la majorité au pouvoir lorsqu’elle affirme que tout projet de révision constitutionnelle n’est pas forcément illégal, dès lors qu’il ne touche pas aux articles verrouillés de la Constitution ?
Joseph Kabila a peur de quitter le pouvoir.
Pourquoi doit-on toujours modifier la Constitution lorsqu’on s’approche des échéances électorales en RDC ? Avant la présidentielle de 2011, la majorité mécanique au Parlement a ramené le scrutin à un tour et aujourd’hui elle cherche encore à bidouiller le texte constitutionnel pour permettre à son champion de briguer un autre mandat. Nous ne sommes pas d’accord. Si elle tient à son projet de révision, elle doit attendre la fin du processus électoral de 2016. Nous savons que Joseph Kabila a peur de quitter le pouvoir. Peur de se retrouver demain devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes qu’il a commis dans le pays. Mais, il n’y a plus d’autre option : en 2016, il doit partir !
Le départ de Kabila en 2016 semble être un objectif qui réunit l’opposition congolaise, réputée pour ses divisions et ses luttes internes…
Même 10 enfants issus d’une même famille ne parlent jamais un même langage. L’important est qu’ils se reconnaissent tous d’un même père. C’est le cas aujourd’hui de l’opposition congolaise. Au-delà de nos divergences, nous faisons bloc pour nous opposer à toute modification de la Constitution.
>> Lire aussi : Kabila ou la stratégie du félin
Au même moment à Washington s’ouvre le Sommet États-Unis – Afrique, qu’est-ce que votre parti, la Démocratie chrétienne (DC), et l’opposition en RDC attendent-elles de cette rencontre à laquelle participe également le président Joseph Kabila ?
C’est aux Congolais de résoudre les problèmes de la RDC. Nous devons donc continuer à nous mobiliser pour nous prendre en charge. La communauté internationale n’est là que pour nous accompagner dans cette démarche.
En attendant, le leader de votre parti, Eugène Diomi Ndongala, condamné pour viol, continue à croupir en prison et les parties civiles demandent désormais des dommages et intérêts importants…
Ce n’est pas une surprise. Nous savons que Joseph Kabila est derrière ce scénario.  C’est un père de famille. Un grand leader politique.Après sa condamnation arbitraire, il continue de mener son combat depuis sa cellule…
Il publie chaque semaine le "Carnet d’un prisonnier politique".
C’est ce qui dérange et qui a provoqué ce nouveau rebondissement de l’affaire au civil.
Jeuneafrique.com