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mercredi 29 avril 2015

Centrafrique : des soldats français soupçonnés d'abus sexuels sur des enfants








Centrafrique : des soldats français soupçonnés d'abus sexuels sur des enfants

La France a ouvert une enquête sur des abus sexuels présumés dont se seraient rendus coupables des militaires français en intervention en République centrafricaine. Des actes dénoncés par un humanitaire suédois travaillant pour l'ONU... qui l'a suspendu.


ARCHIVES. Selon le Guardian, Anders Kompass, un cadre de l'Organisation des nations unies (ONU) a été suspendu la semaine dernière par l'instance internationale pour avoir transmis aux autorités françaises un rapport interne faisant mention de supposés abus sexuels commis par des soldats français sur des enfants en République centrafricaine. 
LP / Philippe de Poulpiquet


Des soldats français ont-ils violé des enfants en Centrafrique ? Selon leGuardian, Anders Kompass, un cadre de l'Organisation des nations unies (ONU) a été suspendu la semaine dernière par l'instance internationale pour avoir transmis aux autorités françaises un rapport interne qui pourrait faire grand bruit : de supposés abus sexuels commis par des soldats français sur des enfants en République centrafricaine.
Anders Kompass, directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme, est accusé d'avoir fait fuiter un document confidentiel évoquant cette affaire.

Le quotidien britannique, qui affirme avoir consulté le rapport, indique que les abus sexuels évoqués auraient été commis entre décembre 2013 et juin 2014 dans le centre de réfugiés situé à l'aéroport de Bangui, la capitale centrafricaine. Les accusations seraient étayées par des témoignages d'enfants, dont certains seraient orphelins, qui évoquent des viols. Les victimes présumées affirment avoir été exploitées sexuellement en échange de nourriture et d'argent. Un garçon âgé à l'époque de 9 ans décrit son agression et celle de l'un de ses amis par deux soldats français au camp de déplacés quand ils sont allés à un poste de contrôle à la recherche de nourriture.

Les autorités françaises ont affirmé ce mercredi prendre cette affaire au sérieux et indiqué que la plus grande fermeté serait de rigueur si les abus sexuels de la part soldats français étaient prouvés. «Le ministre de la Défense a pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité. Si les faits étaient avérés, il veillera à ce que les sanctions les plus fermes soient prononcées à l'égard des responsables de ce qui serait une atteinte intolérable aux valeurs du soldat», indique le communiqué transmis à la presse par le ministère.

Une enquête ouverte par la France dès juillet 2014


«Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris le 31 juillet 2014», indique de son côté le ministère français de la Justice. Des sources onusiennes confirment quant à elles qu'une enquête menée par les Français est en cours en Centrafrique, en coopération avec l'ONU. «Nous n'avons aucune raison de douter de la volonté des Français d'aller jusqu'au bout de leur enquête», a commenté un responsable de l'ONU.

Les faits se seraient déroulés avant la mise en place de la mission des Nations unies dans le pays, la Minusca. Le rapport avait été commandé par le bureau du haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, à la suite de rumeurs d'abus dans le camp de M'Poko. Anders Kompass, travailleur humanitaire suédois, a transmis le rapport à des enquêteurs français, après avoir constaté l'absence de réaction de l'ONU, toujours selon le Guardian. Le Suédois est accusé de violation de protocoles des Nations Unies. Ses courriels ont été saisis dans le cadre de l'enquête sur la présumée fuite.

Beatrice Edwards, directrice exécutive de GAP, une organisation qui soutient les dénonciateurs qui divulguent des actes répréhensibles au public a condamné l'ONU pour sa chasse aux sorcières «contre un dénonciateur qui avait agi pour arrêter l'abus des enfants». «Notre conclusion préliminaire est qu'une telle conduite ne peut pas être considérée comme celle d'un lanceur d'alerte», répond Farhan Haq, le porte-parole adjoint de l'ONU. Selon lui, le rapport transmis par ce responsable, sans en référer à sa hiérarchie, n'était pas expurgé des noms des victimes, témoins et enquêteurs, ce qui pouvait les «mettre en danger».
http://www.leparisien.fr/international/centrafrique-des-soldats-francais-soupconnes-d-abus-sexuels-sur-des-enfants-29-04-2015-4734509.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.ca%2F

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