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lundi 15 juin 2015

Dialogue : vers un rendez-vous manqué


































Le boycott de l’opposition « radicale », qui n’avait pas également participé aux concertations nationales, dénoue ces discussions politiques de tout sens. Le président de la République semble le comprendre, à en croire la dernière mise au point du gouvernement.
« Il revient au chef de l’Etat, après avoir écouté toutes les entités consultées, de décider si les éléments utiles pour la tenue dudit dialogue politique sont remplis et de convoquer, subséquemment, de telles assises. A moins qu’il ait pu e faire une idée suffisamment claire sur l’entendement des uns et des autres au sujet des questions-clés y relatives que sont notamment le calendrier électoral et le strict respect par tous des fondamentaux de la loi pendant les opérations électorales à venir? ». Cette mise au- point du gouvernement, signée par Lambert Mende, le 11 juin, en dit long sur les regrets du Chef de l’Etat. Regrets de constater que «des partis qui avaient insisté pour la tenue d’un dialogue politique inclusif après les concertations nationales de 2013 auxquelles ils n’avaient pas pris part se soient abstenus de participer aux consultations nationales » initiées pour préparer un tel dialogue. Regrets qui pourraient pousser Joseph Kabila à ne plus convoquer ces assises. En effet, les principaux partis de l’opposition boycottent ces assises pour une raison ou une autre. Il s’agit notamment de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba et probablement l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi. Les deux premiers redoutent que ce dialogue puisse préparer un terrain propice au « glissement » qui permettrait à Joseph Kabila de prolonger politiquement son bail au Palais de la Nation au-delà du délai constitutionnel, lui qui, ne pourra plus se représenter en 2016.
Condition de l’UDPS
Pour une des rares fois, l’UDPS avait accepte daller au dialogue avec le pouvoir en place. Mais, depuis quelque semaine, le parti d’Etienne Tshisekedi semble faire marche arrière, refusant au président de la République l’initiative de convoquer ce dialogue.
Il a boycotté les consultations présidentielles, car il réclame tin dialogue sous l’égide de decommunauté – internationale, plus particulièrement de la mission onusienne.
Si Joseph Kabila répond positivement à cette conditionnalité, la sœur ainée de l’opposition – pourrait reprendre le -chemin du dialogue. Au cas contraire, l’on voit mal comment la première force politique de l’opposition, la deuxième du pays, pourrait aller aux discussions. Un scénario qui viderait le dialogue politique tant attendu de tout son sens. La Majorité présidentielle se retrouverait ainsi face à une opposition « docile qui, dans les faits, ne lui pose aucun problème. La même opposition qui avait assisté aux concertations nationales et est même représentée au sein du gouvernement de « cohésion nationale ». Allusion faite notamment à l’Opposition républicaine (OR) de Kengo wa Dondo qui vient de dire « oui » au dialogue après l’avoir jugé « inopportun ».
Face à ce tableau, le dialogue tant attendu est sur le point de rester un rendez-vous manqué. Et, c’est dans cette confusion absolue que la classe politique irait aux élections dont le calendrier laisse planer des doutes sur sa faisabilité.

Par Socrate Nsimba

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