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vendredi 26 juin 2015

PLAINTE DE KABILA CHEZ LE PGR












Personne n’est dupe, la plainte présidentielle contre des haut commis de l’Etat, vise essentiellement le populaire gouverneur du Katanga Moïse Katumbi. De toutes les personnalités visées, seule Katumbi représente un réel danger pour la Kabilie. Sa popularité, immense sur tout le territoire national, et sa puissance financière, font du président du Tout- Puissant Mazembe, un adversaire politique redoutable sur la scène politique rd-congolaise, surtout dans la perspective de la présidentielle de 2016.

Le timing de ses poursuites plus que suspectes, presqu’un an avant la fin de son dernier mandat, étonne plus d’un observateur avisé. Le problème de la fraude et de la corruption en RDC étant structurel ce ne sont des mesures conjoncturelles qui y changeront quoi que ce soit. Le vrai débat est la place de la transparence dans notre pays. Qui à quoi, à qui comment et quand ?Mais sur le patrimoine de nos dirigeants politiques c’est l’opacité car les déclarations de biens sont faites sous scellés. 

Derrière cette plainte et ses intentions en apparence noble, se cacherait un combat politique selon un politologue. En tous les cas, Katumbi a réagi via un de ses proches dans les colonnes de Jeune- Afrique. Sous la plume de Trésor Kimbagula, ce proche de Katumbi y voit une tentative de salir l’image de son champion. Et s’est dit pas surpris par la plainte. Mais il a aussi agité une menace : « nous sommes prêts à prendre nos responsabilités ». Un langage d’initié.Comprenne qui pourra.
Moïse Katumbi et trois autres gouverneurs provinciaux de la RDC, ainsi qu’un ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila, sont soupçonnés de fraude et de corruption. C’est ce qui ressort de la plainte déposée mardi par un conseiller spécial du chef de l’État congolais, que l’AFP dit avoir pu consulter le lendemain.

On le savait déjà. Dans le bras de fer qui oppose depuis quelques mois Joseph Kabila et Moïse Katumbi, tous les coups sont permis. Dernière illustration en date : la plainte pour corruption, fraudes et détournements déposée au nom du chef de l’État, le 23 juin, devant le parquet général de la République, par Luzolo Bambi, son conseiller spécial en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Une procédure qui viserait plusieurs personnalités dont le gouverneur du Katanga accusé de « fraude douanière », selon l’AFP qui a pu consulter mercredi le « document d’une vingtaine de pages ».
Parmi les suspects, on retrouve également de très proches collaborateurs du chef de l’État, sur qui reposent des soupçons de corruption : Marcellin Cishambo, gouverneur du Sud-Kivu et ancien conseiller du président de la République, Gustave Beya Siku, ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila récemment éjecté de son poste. Mais aussi Alex Kande, gouverneur du Kasaï occidental, dans le centre du pays.

La « contre-offensive » du président

« Joseph Kabila a bien choisi le moment pour passer à l’attaque, sachant que les trois gouverneurs visés quitteront leur fonction d’ici le 30 juin avec l’installation des nouvelles provinces », estime une source diplomatique à Kinshasa. D’autant que depuis début janvier, on s’attendait à une « contre-offensive » du chef de l’État, après les propos de Katumbi sur le ‘troisième faux penalty ‘[entendez l’opposition de ce dernier à un troisième mandat du président sortant, NDRL]. « Il avait même annoncé la couleur lorsqu’il s’était rendu à Lubumbashi, dénonçant la pauvreté des populations qui vivent dans une province minière et la plus riche du pays », ajoute notre source.

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À ceux qui considèrent qu’il s’agit d’une stratégie politicienne pour barrer la route du palais de la Nation à Moïse Katumbi, à qui l’on prête des ambitions présidentielles en 2016, un proche du chef de l’État, comme souvent en RDC, répond par une question : « Que dira-t-on du cas de l’ancien directeur de cabinet du président [Beya] ou de celui de son ancien conseiller [Cishambo] qui sont également visés par la plainte présidentielle ? ». Et d’ajouter : « Il serait aujourd’hui malvenu de tenter de remettre en cause la justesse de l’action du président qui veut établir la lumière sur les malveillances financières dans le pays. »

Katumbi « prêt à prendre ses responsabilités »

Ce n’est pas la première fois que le pouvoir tente de saper l’image de Moïse Katumbi.
Dans l’entourage du gouverneur sortant du Katanga, on ne se dit « pas surpris » par cette plainte. « Ce n’est pas la première fois que le pouvoir tente de saper l’image de Moïse Katumbi, rappelle l’un de ses conseillers. Déjà en 2010, une plainte avait été déposée à Bruxelles et à Londres par l’État congolais contre Katumbi pour blanchissement d’argent et achat d’armes. La procédure s’était soldée par un non-lieu ».

Et à chaque fois, « c’est toujours Luzolo Bambi, à l’époque ministre de la Justice et aujourd’hui conseiller spécial du chef de l’État, qui est à la manœuvre. Et comme en 2010, le pays se trouve à la veille d’une présidentielle et on soupçonne Katumbi d’avoir des ambitions pour le scrutin », rappelle-t-il. Avant de lâcher : « On dirait qu’ils ont peur que Katumbi brigue la magistrature suprême. »

À en croire ce conseiller du gouverneur, Katumbi est « serein » et attend que soient officiellement signifiées les accusations portées contre lui. « Il sait que c’est lui qui est visé : c’est lui le plat principal et les autres personnes citées ne sont que la garniture », explique-t-il, soulignant toutefois que le gouverneur du Katanga se dit « prêt à prendre ses responsabilités. » Sans donner plus de détails.

jeuneafrique.com







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