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mercredi 24 août 2011

En marge du Congrès du PPRD Chasse aux sorcières dans la territoriale


Tous les Administrateurs des Territoires de la République, à l'instar des Gouverneurs de provinces, ont répondu présents au Congrès du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), organisé du 19 au 21 août 2011 à Kinshasa. Au-delà de la polémique que suscite, dans les milieux politiques, l'adhésion de ces responsables de la petite territoriale, censés pourtant travailler comme apolitiques, il y a cette autre nouvelle de nature à bouleverser les consciences.

Il s'agit, selon plusieurs sources, de propositions de nouvelles mises en place des chefs des secteurs que ces congressistes auraient amenées dans la capitale, afin de les soumettre à qui de droit pour avis, considérations et décision. Un chambardement se préparerait ainsi au niveau de la « petite territoriale », sous la forme d'une véritable chasse aux sorcières. En effet, selon des Administrateurs de Territoires qui se sont ouverts aux médias, sous le sceau. de l'anonymat, certains chefs de secteurs ne seraient pas en odeur de sainteté dans les « entourages » des gouverneurs/PPRD, qui les soupçonneraient de vouloir faire le jeu des candidats de l'opposition lors des élections présidentielle et législatives nationales toutes proches. Ainsi, dans le dessein de parer à toute surprise désagréable, la thérapie de choc envisagée devrait consister à nettoyer les écuries de la « petite territoriale » avant les scrutins du lundi 28 novembre 2011.

Dans plusieurs milieux politiques, ce projet de chambardement sur fond de politisation de l”administration publique est interprété comme une volonté de planifier des fraudes électorales par certains animateurs des institutions de la République. Le rôle des chefs de secteurs serait en effet capital, au niveau des villages, dans l'encadrement et l'accompagnement des élections. Quiconque aurait l'intention de tricher devrait absolument les associer à son aventure.

Risque d'élections non apaisées

De l'avis de plusieurs observateurs, le limogeage des .chefs de secteurs jugés anti-pouvoir, pourrait produire .comme effet négatif des réactions violentes de la part de leurs administrés, en raison de l'encrage de beaucoup d'entre eux dans les cercles des autochtones vivant au sein de leurs entités.. Il s'est en effet développé, au fil des ans, des liens tellement solides entre les un et les autres qu'ils ont dépassé le stade des rapports administratifs pour passer à celui des relations amicales et familiales. Une sorte de complicité, pourrait-on dire, a fini par s'établir entre les uns et les autres, par le biais des autorités coutumières.

Envoyer au garage, sans motif plausible, des responsables de la « petite territoriale » qui passent pour les protecteurs et les éclaireurs de leurs administrés dans le Congo profond, serait planter le décor d'élections non apaisées à travers le pays. Des Violences, préélectorales; électorales et post-électorales sont à craindre dans un climat de colère et d'indignation généralisées.

Les architectes du projet de chambardement au sein de la territoriale, pour des visées électoralistes, ont-ils suffisamment réfléchi aux conséquences de leur démarche ? C'est le lieu d'en appeler à une sérieuse méditation sur l'état d'esprit qui règne au sein des couches défavorisées de la population congolaise aux quatre coins de la République. Qu'on se rappelle qu'à chaque rentrée parlementaire, Sénateurs .et Députés ont eu à ramener, tout au long des 5 ans de là législature, des rapports accablants sur les gestionnaires des affaires publics planqués à Kinshasa, le plus souvent accusés de tirer seul profit du patrimoine communautaire. Restés aussi pauvres qu'en 2006, les compatriotes des provinces auraient du mal à accepter une purge sans tête ni queue destinée à frapper, de manière sélective, des chefs de secteurs qui partagent leur calvaire au quotidien.

Kimp  

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