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mercredi 24 août 2011

Cas « Yves Kisombe » : Les journalistes dans la rue ce vendredi ! Un embargo de 6 mois contre le député « grossier » dans les médias.



Les carottes sont cuites pour Yves Kisombe, député national et cadre du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Coupable d'injures totalement discourtoises, grossières et crues, teintées de menaces à l'endroit de la journaliste, Eugénie Ntumba, reporter et présentatrice à la First radio and television by satellite (RTVS 1), il y a de cela trois semaines, le politicien est déclaré « persona non grata» par les professionnels des médias. En clair, un embargo de 6 mois de non médiatisation est décrété contre lui à dater de ce mercredi 24 août 2011.

La décision est tombée hier, mardi 23 août, à l'issue d'une réunion dans les locaux de Syfia/RDC qui a mis autour de la table les organisations professionnelles (UNPC, OMEC, JED, ANECO, etc.) et les responsables des médias tant audiovisuels qu'écrits. A cet effet, le président de « Journalistes en danger» (JED), -Donat M'Baya, a souligné que cette option à finalité pédagogique vise à apprendre aux élus » du peuple à respecter l'homme, en général, et le travail des journalistes, en particulier.

Par ailleurs, afin d'exprimer tout haut ce mécontentement, la corporation journalistique a décidé de descendre dans la rue le vendredi 26 août prochain. Cette marche de colère partira du croisement des avenues colonel Ebeya et des Hileries, pour chuter à l'Assemblée nationale où un mémorandum contre Yves Kisombe sera remis à son président, Evariste Boshab. Dores et déjà, a souligné Donat M'Baya, une plainte au pénal est déposée auprès du Procureur général de la République. Tout en lançant un vibrant appel de solidarité aux journalistes et aux défenseurs des droits à l'expression, Donat M'Baya a fait noter que c'est le député Kisombe qui sera tenu responsable de tout malheur qui surviendrait à la journaliste Ntumba.

Elections : 1ères cibles, les journalistes

Ayant entrepris une démarche de démenti à l'endroit d'un confrère, Mike Mukebayi de « Congonews », le député Kisombe s'est dit « être victime d'un montage... » « Cela ferait rire les vaches... a répondu un responsable de RTVS 1, se demandant par ailleurs quel est son poids politique et électoral pour qu'on lui en veulle. Et puis, d'ajouter, comment ne pas accorder de crédit à cet enregistrement lorsque l'on connaît ses frasques et ses antécédents de limites éducationnelles tant dans sa propre famille nucléaire que dans ses relations avec ses amis et collègues, travailleurs, menuisiers, domestiques, etc.

« Il veut se faire passer comme victime alors qu'il sait et nous savons que le gars est ainsi… c'est sa nature, il a un défaut de fabrication, qu'il traînera au long de sa vie... Il s'est déjà suffisamment moqué du monde, qu'il n'en rajoute pas! » a-t-il conclu.

Cependant, au- delà de ce «cas Kisombe », une inquiétude prend corps dans les milieux des journalistes durant cette période préélectorale. Il s'agit principalement de leur sécurité.

En effet, tout comme lors des dernières élections de 2006, les menaces et brimades à l'endroit des journalistes se multiplient de jour en jour. Le week-end dernier, 'lors de la manifestation politique du PPRD au stade des Martyrs, un caméraman de la télévision RTGA s'est vu arracher son instrument de travail, avant sa restitution mais sans la cassette du film.

Divers observateurs s'étonnent de cet acharnement sur les journalistes, durant cette période électorale, alors que ces derniers .ne font que leur travail consistant à rapporter les événements. Ces chevaliers du micro et de la plume; otages des faits, restent souvent au service de la vérité et ne peuvent en aucun cas être victimes des bourreaux pour avoir accompli cette noble mission.

Cas « Kisombe » : les faits

De quoi s'agit-il ? Avec beaucoup de réserve pour ne pas heurter la pudeur publique, Le Phare se permet de résumer les faits qui se seraient passés le mercredi 3 août dernier. L'«honorable» Yves Kisombe reçoit un appel téléphonique émis depuis la rédaction de la chaîne RTVS1. La journaliste Eugénie Ntumba était, semble-t- il, au bout du fil. «Bonjour honorable, je voudrais vous poser une question sur une déclaration faite par l'opposition...», aurait-elle dit. Pour une raison que l'histoire ne dit pas, la consoeur aurait «raccroché le téléphone».

Heurté dans son ego apparemment démesuré, Kisombe pique une sainte colère. Il se lance aux trousses de l'outrecuidante journaliste' qui a osé lui «manquer du respect». Il tente à plusieurs reprises de former le numéro 'de l'appelante. Aucune réponse. Aussi décide-t-il de contacter le cabinet du Premier ministre Muzito afin de connaître l'identité de la «pute», les mots sont de lui', qui l'a appelé avant de lui «raccrocher au nez».

Au bout du fil, il y a une dame qui adopte le profil bas dans un premier temps. Le député se lance aussitôt dans un monologue à ne pas écouter en famille. «Quel est le nom de la chienne qui a osé me manquer du respect au téléphone ? vocifère-t-il. Quel est le nom de cette pute ?» «Je suis une autorité du pays. Je ne suis pas votre ami», s'enrage Kisombe avant de menacer: « Si tu couvres cette fille, tu auras affaire avec moi, imbécile

«Excusez-nous, honorable», répond timidement la dame «Ecoutes-moi, nyama, imbécile !», tonne- t-il. «Je viens à peine d'arriver», poursuit la dame sur le même ton. «Je vais de ce pas me rendre à la rédaction de TVS1, je vais vous casser la gueule.» Constatant le silence de son interlocutrice, «Yves» lance : «J'espère que tu ne fais pas la maligne en enregistrant mes propos !». «Vous tes un honorable, nous allons enregistrer pour témoigner», répond cette fois fermement une voix féminine. «Imbécile, Nyama !» Je dois connaître le nom de cette dame. D'ailleurs, je vais descendre chez vous pour vous en … avec mon argent !»

 Tshieke Bukasa 

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