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lundi 3 octobre 2011

JOSEPH KABILA EST-IL L'HOMME DE LA SITUATION?

Joseph Kabila est Président de la République démocratique du Congo depuis l'assassinat de Laurent Désiré Kabila en 2001. Il a succédé a son père dans la controverse.
D'abord il n'avait pas l'âge requis par la constitution pour occuper ce poste. Il n'avait que 29 ans alors qu'il fallait avoir 35 ans pour être Président de la République. Ceux qui l'ont imposé ont marché sur la constitution pour arriver à leur fin.
Deuxièmement, il n'avait pas et ne connaissait pas la culture congolaise. Il ne parlait aucune langue congolaise et ne maîtrisait aucunement l'environnement politique congolais.
Troisièmement, son parcours laissé opaque à dessein ou pas n'aide pas sa cause. Il se raconte que Joseph Kabila a fait ses écoles primaire et secondaire en Tanzanie et en Ouganda mais personne ne peut certifier avec exactitude le niveau atteint.

D'autres personnes se rappellent que Joseph Kabila, alors qu'il était à Kisangani sous le sobriquet de "Commandant Hippo" pendant le massacre de cette ville, il aurait participé à des exactions et tueries contre la population de cette ville. Il aurait été aussi responsable de la débâcle de l'armée à Pweto.
Nonobstant tous ces faits, les "parrains" de l'illustre Président ont préféré aller de l'avant pour se faire un capital personnel pour eux en "profitant de l’ignorance du Président.

Plus tard, on a vu Monsieur Vital Kamerhe déclaré que Joseph Kabila était bachelier d'une université dans l'État de Washington et que son diplôme était signé par la Secrétaire d'État Condolezza Rice elle-même, qui n'était même pas membre du personnel de cette Université.

Il a aussi reçu une formation militaire basique. Il a participé au premier plan à la guerre ayant conduit à la chute de Mobutu. Il était l’un des assistants de James Kabarere, l’officier rwandais le plus en vue lors de cette « guerre ».  Il a joué un rôle important et souvent positif dans la gestion de la transition qui a permis de réunifier le pays. 
Il laisse cependant persister des zones d’ombre sur son passé et ses origines, ce qui le rend intriguant et renforce la méfiance à son égard. Malgré des discours pleins de bonnes intentions, il semble souvent dépassé par les lourdes charges de Chef d’État.
 
Il a pourtant pris goût en 10 ans, à l’exercice de l’autorité et aux avantages que cela peut apporter. Il s’est considérablement enrichi ainsi que ses proches, des biens qui sont plus importants que ceux qui devraient logiquement correspondre à la juste valeur de sa rémunération présidentielle plus autres avantages. 
Il semble souvent déconnecté de la réalité de la vie des populations congolaises mais utilise notamment son épouse, plus empathique, pour combler cette carence. Il semble ambivalent dans son amour pour le Congo et les congolais, comme une personne mal aimée ou une personne qui ne se sent pas vraiment du terroir.
 
Il n’a pas vraiment réussi en 10 ans, à se doter du prestige et de la considération dus à sa fonction et se laisse trop souvent « dominé » par certains de ses proches (sa sœur, son homme de confiance Katumba Mwanke alias AK 47, etc.). 
Souvent, plusieurs de ses collaborateurs gèrent des dossiers en abusant de leurs prérogatives sans avoir peur de sanctions car le Chef sanctionne peu et lorsqu’il le fait, il prend un temps fou à se décider. 
Sur le plan continental et international, la RDC est quasi inexistante en termes de leadership sur aucun dossier majeur même ceux qui concernent directement son avenir (développement durable et le Bassin du Congo, intégration régionale, lutte contre la criminalité internationale dont l’exploitation clandestines des richesses naturelles des pays pauvres et mal sécurisés, etc.). 

Le Président est peu présent sur la scène internationale et cela ne s’explique pas particulièrement par une présence plus grande sur la scène nationale. En effet, il peut passer des semaines sans être vu au pays, sans activités notables dans son agenda, même dans ses bureaux à la Présidence, etc. Après 10 ans d’exercice d’un pouvoir qu’il n’a pas cherché manifestement, on ne sent pas Joseph Kabila plus motivé que cela à l’idée de continuer à diriger le pays. Il semble agir machinalement, sans vision, comme pris dans une dynamique dont il n’est pas maître. Ses derniers discours sont encore plus ternes que les précédents.
 
Rien de fort n’y transpire. Ses proches et lui semblent effrayés par leur avenir si Joseph Kabila devait quitter le pouvoir. Ce fait explique plus qu’autre chose, sa volonté de rempiler en 2011. En effet, sur quel thème à part « laissez-nous encore 5 ans pour continuer et faire aboutir les 5 chantiers » Joseph Kabila et son équipe communiquent-ils dans cette pré-campagne ?
 
Mais, davantage tape à l’œil qu’autre chose, les 5 chantiers sont peu convaincants si l’on considère juste le fait que plusieurs éléments de base pour la vie de la population n’ont pas connus d’amélioration notable et pire, deux facteurs cruciaux ont même régressé : l’eau et l’électricité qui manquent même dans les grands centres urbains dont le quartier administratif de la capitale !
                       Pénurie d'eau à Kinshasa (photo Radio Okapi)




















Sur le plan intérieur, outre le fait que Joseph Kabila ne s'adresse jamais à son peuple, sinon très rarement, la population pense, à tord ou à raison que le Président est complice du Rwanda. Ses différentes prises de position selon qu'il s'agisse de l'Est (Nord et Sud Kivu) et du Rwanda ou du reste du pays, penchent toujours en faveur du Rwanda et dans la plupart de cas, en défaveur de notre pays. On a vu lorsqu'il a fait stoppé l'avancée de nos soldats qui pourchassaient des soldats rwandais dans les montagnes. On a vu comment il a intégré les soldats rwandais dans l'armée congolaise. On a vu sa fermeté lorsqu'il fallait combattre les adeptes de Bundu dia Kongo au Bas-Congo et de Dongo en Équateur. Que dire de la protection dont jouit Nkunda et Bosco Ntanganda pendant que les chefs rebelles de l'Équateur sont condamnés à mort.
Qui a oublié que Joseph Kabila avait exigé la rupture des relations diplomatiques avec le Congo-Brazza à la suite du refus des autorités de ce dernier pays d'extrader le Général Faustin Munene à Kinshasa alors qu'il ne s'offusque nullement de la présence du Général Nkunda au Rwanda.

D'autre part, il a permis l'arrestation du sénateur Jean-Pierre Bemba et son acheminement à la CPI alors qu'il protège délibérément Nkunda et Ntanganda, bien que des mandats soient émis contre eux.

La gestion opaque du gouvernement, l'impunité et l'enrichissement des cadres du PPRD et de la MP, l'injustice sociale, l’intolérance, le manque de communication, la mauvaise gouvernance, le manque de vision et de bilan, la complicité entre les cours et tribunaux, la CENI et le gouvernement font que Joseph Kabila se soit sorti dans la course au sommet.

Il serait donc juste que Joseph Kabila soit remplacé à la tête du pays. 

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