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vendredi 16 décembre 2011

Droit de résister à l’oppression :


Il faut combattre l’usurpateur «Joseph Kabila»
 
 
Le "général major" "Joseph Kabila" 


L’ancien Premier ministre belge Léo Tindemans est sans aucun doute un visionnaire. Lorsque la République du Zaïre a été rebaptisée «République démocratique du Congo» au lendemain de la prise de Kinshasa par les «libérateurs» du 17 mai 1997, ce démocrate chrétien flamand avait émis une réaction ironique : «Cette appellation pèche par un certain anachronisme. Elle rappelle la République démocratique allemande, la RDA». «Léo», comme l’appelaient affectueusement ses concitoyens, voulait sans doute dire que le niveau de démocratisation d’un Etat se juge par les actes et non par le discours. A preuve, l’épithète «démocratique» n’empêcha nullement l’Allemagne d’Erik Honecker d’être un Etat totalitaire. Une dictature communiste. Le Congo dit démocratique de Mzee LD Kabila et de son successeur «Joseph Kabila» n’a pas échappé à cette fatalité. Comme quoi, il n’y a pas de démocratie. Il n’y a que des preuves de démocratie.

Comment reconnaît-on un Etat démocratique ? Un Etat démocratique se reconnaît d’abord par l’ambiance libérale qui y règne. Une ambiance empreinte de liberté, de justice, de fraternité et de solidarité. Il n’y a point de démocratie là où la population a peur de l’avenir. Il n’y a point de démocratie là où la population n’est pas libre d’aller et de venir. Il n’y a point de démocratie là où toute contradiction ou critique est proscrite. Il n’y a point de démocratie là où la presse n’est pas indépendante. Un Etat démocratique se reconnaît ensuite par la qualité des rapports existant entre les pouvoirs publics et les citoyens. Le maître mot ici c’est le "respect". Le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine sont des valeurs chères à tout Etat qui se veut démocratique. Un Etat démocratique se reconnaît enfin par le souci constant des dirigeants à améliorer les conditions sociales de la population.

Qu’en est-il du Congo dit démocratique de "Joseph Kabila"?

Le voyageur qui arrive à Kinshasa en ce mois de décembre 2011 se croirait dans une ville en état de siège. Une ville occupée par des sicaires à la mine patibulaire. Le système de messagerie «SMS» n’est plus opérationnel au départ du Congo. Une atteinte grave aux droits et libertés. L’Internet fonctionne tant bien que mal. L’armée et la police sont déployées aux endroits stratégiques de la ville. Est-ce pour maintenir l’ordre public? Assurément pas ! Il s’agit en réalité d’empêcher les militants de l’opposition à manifester «pacifiquement» sur la voie publique. Une dérive autoritaire qui écorne l’idée même du pluralisme politique proclamée par la Constitution en vigueur. Le 26 novembre dernier, des éléments de la garde présidentielle ont abattu une vingtaine de membres de l’opposition pro-Tshisekedi. Aucune enquête judiciaire n’a été lancée à ce jour par un appareil judiciaire inféodé à la Présidence de la République.

A Limete, le candidat à l’élection présidentielle, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, est "assigné à résidence" sur ordre du président sortant «Joseph Kabila». Tshisekedi conteste, comme on le sait, la «victoire» de ce dernier et a appelé la population à «manifester pacifiquement» pour ne pas se laisser voler sa victoire. A Bukavu, à Goma, à Lubumbashi et à Kinshasa, les manifestations des forces de l’opposition sont "dispersées" avec brutalité. Les policiers et les membres de la garde présidentielle tirent impunément à balles réelles sur la population. La fameuse «communauté internationale» regarde et laisse faire.

Le 28 novembre dernier, les citoyens congolais sont allés aux urnes pour choisir notamment leur nouveau Président de la République pour les cinq prochaines années. Malgré la fraude massive, il est indiscutable que le chef d’Etat sortant a été vomi par la grande majorité des électeurs. Et pour cause? Au cours des dix années passées à la tête de l’Etat, "Joseph Kabila" a montré sa fascination plus pour les privilèges et les frivolités inhérentes à l’exercice du pouvoir que son souci de mettre l’Etat au service de l’amélioration de la condition collective. Pendant dix ans, le pouvoir d’Etat n’a été pour lui qu’une sorte de sésame pour «ouvrir» ce Congo-Kinshasa réduit au rang de «Caverne d’Ali Baba». Pendant dix ans, le pouvoir d’Etat n’a pas été cette force au service d’une vision mais simplement une "arme de destruction massive" pour écraser les contradicteurs. Des contradicteurs qui doivent choisir entre la prison, l’exil ou la mort.

Le 28 novembre 2011, le peuple congolais a choisi de tourner la page de la «démocratie selon Joseph Kabila». Une démocratie de pacotille qui n’excelle que dans la criminalité, la corruption, le mépris de la vie et de la dignité de la personne humaine. Les Congolais doivent se battre par tous les moyens pour chasser ce tyranneau et ses «poste-crates» qui tentent de prendre tout un peuple en otage juste pour leur bon plaisir. C’est un rendez-vous avec l’Histoire. Il s’agit pour les Congolais, à l’instar des autres peuples, Egyptiens et libyens d’imposer le Changement attendu depuis le 24 avril 1990.

Le temps est venu pour le peuple congolais d’opposer la «violence citoyenne» à la «violence d’Etat». L’article 64 de la Constitution ne reconnaît-il pas à chaque citoyen congolais le droit de «faire échec» à tout usurpateur du pouvoir d’Etat?

Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2011

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